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mardi, 07 février 2017

Encore un incident dans une zone de non-droit. Des policiers mis en cause


Comme dit Nougaro : « À Toulouse, même les mémés aiment la castagne ! » Sauf que nous ne sommes pas à Toulouse mais dans la cité des 3.000, et que les mémés sont ici remplacées par des « jeeunnes », vous savez, ces êtres hybrides mélange de Al Capone et de Pablo Escobar, nourris exclusivement de rap, de rapine et plus récemment d’islamisme. Dans ces cités de non-droit, les rixes font partie, avec la drogue, du folklore local. 

Aulnay-sous-Bois est une plaque tournante du trafic de stupéfiants ; elle héberge aussi de nombreuses bandes qui s’affrontent suivant leur géolocalisation : cité des 3.000 contre quartier de l’Europe. Ces « terreurs », dès l’apparition d’un képi, se volatilisent ou, parfois, se regroupent contre le « flic », l’ennemi commun. En 2016, une arrestation quartier du Grand Saule avait obligé les policiers à utiliser la manière forte pour s’emparer d’un dealer. Plusieurs gardiens de la paix avaient été blessés.

Alors, que s’est-il passé, ce jeudi 2 février, dans la cité ? Vers 17 heures, quatre policiers effectuent une interpellation musclée après une opération de contrôle, raconte Le Parisien. Par « interpellation musclée », il faut comprendre que Théo, l’individu suspecté, se défend bec et ongles. 

Il sait très bien que plus l’interpellation prendra du temps, plus les gangs se rassembleront et se mobiliseront, créant l’occasion de son évasion. De plus, dans ces « ghettos », résister à une interpellation, c’est s’apparenter à ce cow-boy qui, lors du rodéo, monte un taureau sauvage, luttant pour chuter le plus tardivement possible. Suite à cette arrestation, les quatre policiers sont visés par des accusations de violences volontaires en réunion et placés en garde à vue. D’après l’interpellé, l’un des agents aurait introduit sa matraque dans son fondement. La scène s’est déroulée sous les yeux de dizaines d’habitants, elle a été filmée par la vidéosurveillance de la police municipale et montre un policier « porter un coup de matraque horizontal au niveau des fesses », après que le pantalon de l’adolescent a glissé tout seul, mais aucune pénétration anale n’est manifeste. Transporté à l’hôpital, le jeune homme a été examiné par un médecin qui diagnostiqua « une plaie longitudinale du canal anal » et une « section du muscle sphinctérien » ; 60 jours d’ITT lui furent prescrits.

Mais les faits ayant été requalifiés de « viol » en « violences volontaires », le maire, qui tremble pour son hôtel de ville, s’est empressé d’en rajouter : « Nous, les Aulnaysiens, ne pouvons pas comprendre cette requalification. Elle est vécue comme un détournement de vérité », s’est écrié Bruno Beschizza. « La police est là pour protéger et non humilier nos concitoyens. »
 
Ainsi, Les Républicains s’écrient qu’il était nécessaire d’attendre une décision de justice pour charger Fillon mais, par contre, cet édile, du même groupe, accable sans jugement ces quatre policiers.
Sur BFM TV, Omar, un « témoin de l’interpellation », raconte en montrant les deux angles d’un mur taché de sang : « Il y a son sang un peu partout, ça a giclé, c’est dégueulasse. »

Sauf que dans la vidéo, l’arrestation de Théo s’effectue à un endroit précis et non dans deux lieux séparés par un coin de mur.
Depuis cet incident, les forces de l’ordre ont été déployées. Une voiture a été brûlée, un bus à moitié incendié et des Abribus cassés : la routine, en quelque sorte !

Après l’affaire Traoré à Beaumont-sur-Oise, voilà une autre « zone de non-droit » en ébullition.

On le voit, le moindre accrochage, comme Obertone le souligne dans Guérilla, peut dégénérer en émeute et même en conflit civil.
NDLR : nous apprenons que les quatre policiers ont été mis en examen dans la soirée, l’un pour viol, les autres pour violences volontaires en réunion.

J.-P. Fabre Bernadac

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Le saviez-vous? La France est toujours en état d’urgence

Décrété au lendemain des attaques du 13 novembre 2015, l’état d’urgence a été plusieurs fois prolongé. La dernière prolongation a été votée le 14 décembre pour une durée de sept mois : soit jusqu’au 15 juillet 2017.

On peut douter de son efficacité quand des soldats armés sont attaqués en plein Paris. Ce n’est, toutefois, pas le premier attentat commis sous ce régime : le double meurtre de Magnanville, l’attentat de Nice et l’assassinat du père Jacques Hamel ont été perpétrés alors que la France était en état d’urgence et devait prendre, à ce titre, conformément à la loi du 3 avril 1955, des « mesures d’exception ».

Ce régime permet, en effet, la restriction de certaines libertés pour maintenir l’ordre public. Les policiers sont, par exemple, autorisés à fouiller les bagages et les véhicules. Le gouvernement peut, également, dissoudre les associations et les sites Internet « provoquant à la commission d’actes terroristes ou à des atteintes à l’ordre public ». On citera, également, la simplification des perquisitions et l’assignation à résidence des personnes dont le comportement « constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».

Dès sa proclamation, l’état d’urgence a suscité l’ire de personnalités politiques et artistiques qui ont dénoncé une « mise sous tutelle de la population »

D’autres objections ont été exprimées par le Syndicat de la magistrature, l’Observatoire international des prisons, ou encore Amnesty International, qui a demandé la levée de ce régime dont il a condamné les « mesures brutales ».

Le terme « brutal » peut faire sourire si l’on compare notre législation à celle d’autres pays. En Turquie, la loi sur l’état d’urgence prévoit, notamment, la prolongation des gardes à vue jusqu’à trente jours, des rétentions administratives sur soupçon d’atteinte à l’ordre public, l’interdiction des manifestations, le couvre-feu sur tout ou partie du territoire national, le contrôle de la presse et la promulgation de décrets sans l’aval du Parlement.
La Turquie d’Erdoğan n’est pas un modèle, dira-t-on avec raison. Alors, sans même parler du Patriot Act états-unien – dont les mesures autrement plus « brutales » que celles de notre état d’urgence donnent des sueurs froides aux droits-de-l’hommistes –, prenons la très démocratique Allemagne, où la loi du 30 mai 1958 prévoit en cas de « situation de crise » des mesures restrictives comme la limitation du secret de correspondance et de la télécommunication, la limitation de la liberté de circulation et la fermeture des frontières.

En France, c’est à peine si l’on a autorisé les policiers (uniquement ceux de la police nationale) à garder leur arme après le service. Quelque 600 assignations à résidence et 4.000 perquisitions administratives. Vingt et une interdictions de manifester et une vingtaine de mosquées salafistes fermées. Un bilan « brutal »…
Au lieu de ce miroir aux alouettes qu’est l’état d’urgence, c’est un renforcement durable de la sécurité qu’il faut mettre en œuvre. Un juste milieu entre les excès d’Erdoğan et le laxisme d’un Hollande que d’aucuns surnomment « Tartemolle ».

Nicolas Kirkitadze

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David Engels, historien : « Nous n’avons aucune chance d’éviter une guerre civile »

[David Engels est titulaire de la chaire d’Histoire romaine à l’Université libre de Bruxelles]


Combien de temps donnez-vous encore à l’UE ?

Dans 20 ou 30 ans, l’Europe sera devenue un État autoritaire ou impérial, après une phase marquée par des évènements s’apparentant à une guerre civile et par des manifestations de décadence. C’est en tout cas ce que laissent présager les analogies entre la crise actuelle de l’Europe et la période où la République romaine finissante cède la place à l’État d’Auguste [premier empereur]. […]



Quels parallèles discernez-vous ?

[…] Chômage, dissolution de la famille, individualisme, déclin des confessions traditionnelles, globalisation – à l’époque sous la forme de la romanisation – recul de la population, fondamentalisme, migrations, appauvrissement, « Du pain et des jeux », criminalité, polarisation entre une caste de politiciens oligarques d’un côté et des « populistes » mécontents de l’autre…

[…] À cela s’ajoute le fait que l’Occident, tout comme la République romaine, a la fâcheuse tendance à vouloir se prendre pour la seule humanité civilisée et à vouloir combler de ces valeurs dans des guerres asymétriques ceux qu’on appelle les « barbares ». […]


[…] jusqu’à ce que l’État devienne ingouvernable comme dans la République romaine tardive : Trump, Farage ou Le Pen ne sont rien d’autre que des variantes de Catilina ou de Clodius.
[…]

Avons-nous une chance d’éviter une guerre civile ?

Non. Mais je ne crois pas à une guerre de légions de citoyens armés, notre politique est trop peu militarisée pour cela. J’envisage plutôt des banlieues qui échappent au contrôle de l’État. Avec des territoires où règnent des groupes paramilitaires, ethniques ou religieux. Avec une criminalité galopante. Avec une faillite économique et un total immobilisme politique. Les citoyens de l’Europe se jetteront alors dans les bras du premier qui offrira au continent un État social qui fonctionne, la paix et l’ordre. Comme le fit en son temps l’empereur Auguste.

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