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lundi, 09 juin 2008

Revue de presse : Les dernières élections au CFCM sur fond de règlement de comptes entre Algériens et Marocains

20070810fraterniteinside.jpgLes Marocains du Rassemblement des Musulmans de France (RMF) ont raflé la mise dimanche au conseil d’administration du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), obtenant 43,2 % des votes. Les gros médias francaoui se sont félicités de la participation massive à ces élections (81 %). Précisons que seuls 4.862 délégués pouvaient prendre part au vote, chacune des 1.039 mosquées concernées ayant préalablement désigné un nombre de délégués proportionnel… à sa surface ! Et bien entendu en dehors de tout contrôle démocratique. Petite visite au pays d’Ubu à babouches…

« L’islam au mètre-carré » privilégie les mosquées ouvertes ces dernières années, notamment en banlieue, nombreuses et plus spacieuses. Or ce sont plutôt les Marocains qui ont construit ces mosquées. Selon le ministère de l’Intérieur, ces derniers gèrent environ 40 % des lieux de culte en France alors que les Algériens, bien que plus nombreux, ne « pèsent » que 15 % des surfaces cultuelles.

Le RMF devance l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, soutenue et financée entre autre par l’Arabie saoudite et la mouvance islamiste dure, dans laquelle les Marocains sont également majoritaires), qui a obtenu 30,2 % des votes, suivie par le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF),12,7 %, une liste “divers”, 12,5 %, et enfin la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), 1,4 %. Cette dernière, d’obédience marocaine comme le RMF, était la composante la plus importante du précédent conseil d’administration du CFCM. Eclaboussée en 2006 par le scandale des vrais-faux certificats halal révélé par le journal Le Soir d’Algérie, elle avait perdu toute crédibilité.

La Fédération nationale de la Grande mosquée de Paris (FNGMP), présidée par Dalil Boubakeur, soutenue par l’Algérie, s’était retirée d’un jeu qu’elle estimait truqué. Présentant le 22 avril dernier sa démission du comité chargé de veiller à la régularité des élections – comité qu’il a qualifié de « machin » - M. Abdallah Zekri, représentant de la FNGMP, a précisé qu’il ne pouvait « en aucun cas cautionner la fraude pratiquée à grande échelle et les manipulations de certains responsables de Fédérations avec la complicité de leurs membres [qui surévaluent] les surfaces des lieux de culte qui leur sont favorables »

Parlant de « mascarade » et de « mafia de l’islam », M. Zekri a ajouté qu’il entendait « laisser nos frères marocains gérer seuls ces instances et […] régler leurs comptes pour le pouvoir ». Bonjour la fraternité dans l’Oumma…

Depuis la création du CFCM en 2003, le pouvoir avait imposé le « modéré » Boubakeur à la présidence, en dépit du fait que la FNGMP n’a jamais remporté les élections. Trois candidats sont en lice pour prendre les rennes du CFCM après les élections de dimanche : les Marocains Mohamed Moussaoui (RMF) et Fouad Alaoui (UOIF), et le Turc Haydar Demiryurek (CCMTF).

Plus de 75 % de barbus intégristes au CFCM ! C’est Sarko, l’immortel inventeur du « machin », qui doit être content. Chassez le réel…

Henri Dubost pour Novopress France

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