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vendredi, 22 avril 2016

Incitation à la haine raciale. 2 ans de prison ferme à l'animateur du site Breizh Atao

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Le tribunal correctionnel de Brest a condamné, ce jeudi soir, en son absence, l'animateur du site d'extrême droite Breizh Atao. Boris Le Lay était, une nouvelle fois, poursuivi pour provocation à la haine raciale, commise cette fois sur une magistrate quimpéroise. Les insultes racistes avaient été postées sur le site Internet qu'il anime seul.

Après avoir passé en revue ses multiples condamnations, toutes pour des infractions à caractère raciste, à des amendes, des peines de prison avec sursis et finalement des peines de prison ferme qu'il n'a jamais effectuées, le tribunal est allé plus loin que les réquisitions du parquet. Celui-ci réclamait huit mois ferme.

Peine assortie d'un mandat d'arrêt

Le tribunal l'a finalement condamné à un an de prison ferme, ainsi qu'à la révocation du sursis prononcé par la cour d'appel de Rennes en 2013, portant ainsi sa peine à deux ans de prison ferme, assortie d'un mandat d'arrêt à son encontre. Il devra, par ailleurs, verser 1€ symbolique à la magistrate.


Source : Le Telegramme

Pape François : un Lesbos controversé

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Le pape est donc allé à Lesbos. Il a manifesté son soutien aux migrants, déclaré une nouvelle fois que l’immigration permettait l’enrichissement des cultures et ramené dans son avion douze musulmans, dont trois femmes voilées.

De nombreux observateurs ont relevé, dans cette affaire, ce qui peut être analysé comme trois erreurs importantes :

Voilà près d’un an, le pape se rendait à Lampedusa et avait manifesté un soutien sans faille aux immigrants, dont pourtant la majorité ne fuyait pas les zones de guerre mais souhaitait pénétrer dans l’eldorado européen. Le signal était fort et pouvait être contesté.

Un an plus tard, le pape récidive, mettant mécaniquement en porte-à-faux les pays limitrophes de la Grèce, qui essayent du mieux qu’ils le peuvent de se protéger de flux migratoires aussi gigantesques qu’incontrôlés. La charité pour les migrants, bien sûr. La charité pour les pays d’accueil, sûrement. Le renouvellement de son discours sur les ponts, préférables aux murs, ne peut que déstabiliser les pays qui essayent de gérer un mouvement qualifié par le pape lui-même d’invasion.

François a, une nouvelle fois, souligné l’enrichissement culturel que pouvaient apporter les immigrants. Beaucoup sont prêts à entendre ce discours, à condition que soit défini de façon précise en quoi peut consister cet enrichissement culturel. À ce jour, ce présupposé n’est perçu en aucune façon par les peuples européens, qui accueillent majoritairement contre leur gré les populations africaines et moyen-orientales concernées. L’exemple de la jungle de Calais montre jusqu’à la caricature jusqu’où peut aller « l’enrichissement culturel ».

Le pape, en ramenant dans son avion douze musulmans dont trois femmes voilées, a donné au monde entier un signal d’une force extrême. Le poids des photos… Alors qu’une guerre impitoyable dresse le monde musulman dans son ensemble contre les chrétiens, au prix de massacres considérables depuis des années, ce monde musulman est symboliquement honoré : douze d’entre eux vont s’installer au Vatican, centre mondial de la chrétienté depuis 2.000 ans, porteurs, pour les femmes, du voile dont toute personne honnêtement informée sait qu’il est aujourd’hui une redoutable arme de combat contre le monde occidental en général, et contre le monde chrétien en particulier. Parmi les douze, pas un chrétien.

Plus que jamais, notre devoir est de résister à l’immigration suicidaire que subit l’Europe, accompagnée de l’islamisation aussi rampante que générale des nations occidentales. Les élites politiques, économiques, sociales, morales, religieuses, culturelles font bloc et sont actuellement à la manœuvre pour favoriser ces deux mouvements intimement liés.

Dieu merci, l’Europe commence à se réveiller, et plus des trois quarts des Français expriment désormais leur affolement sur ces deux sujets. La guerre n’est donc pas perdue, tout est encore possible !

François Billot de Lochner

Source : Boulevard Voltaire

 

À Bruxelles, on va parler turc !

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Et voilà ! C’est l’Europe comme on l’aime, l’Europe démocratique, généreuse, attentive aux souhaits de ses 500 millions de nationaux.

Cette Europe vient de faire une stupéfiante proposition. Chypre – que je connais bien pour y avoir vécu deux ans – est un pays aimable, direct, nature, sympa. Les Chypriotes sont naturellement accueillants et amicaux. Par malchance, ils sont en guerre ! Depuis 1974 et la honteuse invasion de la partie nord de l’île par les troupes turques, le régime appliqué est celui du cessez-le-feu sous contrôle des Casques bleus de l’ONU. Le pays est sectionné par une sinistre balafre, la « green line » ou « ligne verte », qui isole un gros tiers de l’île : au sud, la République de Chypre, État indépendant depuis 1960 ; au nord, la RTCN – République turque de Chypre du Nord – faux État fondé sur la brutalité militaire, reconnu par aucun pays au monde, à l’exception de la Turquie. On a cru « régler » la question chypriote en faisant entrer Chypre dans l’Europe et en lui faisant accepter l’euro : quelle erreur !

Il y a cinq jours, le Parlement européen a adopté un « rapport sur la Turquie » à une majorité de deux tiers de voix. Dans ce rapport, un coup de griffe sur le génocide arménien a agacé Erdoğan mais, pour faire passer la pilule, plein de gentillesses sur tout un tas de sujets, montrant que la Turquie est, décidément, un partenaire avec lequel il faut absolument compter. Dans ce concert de louanges, le président chypriote, Níkos Anastasiádis, a glissé une peau de banane : selon la fondation EurActiv, il a demandé que le turc soit ajouté aux 24 langues officielles de l’Union européenne, afin de favoriser la signature d’un accord sur la réunification de l’île de Chypre. Les eurodéputés se sont aussi déclarés « favorables à l’évolution de la République de Chypre vers une fédération bicommunautaire et bizonale ».

Nous avons, là, deux Scud pour le prix d’un : le turc est appelé à devenir l’une des langues officielles de l’Union européenne d’une part et, d’autre part, il faudrait acter définitivement l’invasion de l’île par les Turcs en 1974, acte contraire à tous les principes de droit international. La réunification concerne les Chypriotes et les Turcs. Laissons-les se débrouiller.

En revanche, la langue, c’est le bien commun de tous les États d’Europe, dont la France.

On savait que la langue turque était déjà utilisée au Conseil de l’Europe et à la Cour européenne des droits de l’homme. Mais, de là à devenir l’une des langues officielles de l’Union tout entière avant le terme de tout processus d’adhésion, il y a une sacrée marge. La Turquie, c’est 80 millions d’habitants, dont 79 millions de musulmans. On assiste à l’ottomanisation insidieuse de l’Europe dans le dos des Européens. Faut-il rappeler que 83 % des Français sont opposés à l’entrée de la Turquie dans l’Europe ? On nous refait le coup du traité de Lisbonne. Du loukoum dans les moules-frites ? Euh…non, merci !

Yannik Chauvin

Source : Boulevard Voltaire

Le pape ramène des réfugiés musulmans mais pas chrétiens !

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Il y a moins d’un an, en voyage en Bolivie, le pape François dénonçait « le génocide en marche » des chrétiens d’Orient. De l’île de Lesbos, il revient avec 12 réfugiés syriens mais… pas un seul chrétien.

On reste sans voix. On reste sans voix quand, il y a à peine trois semaines, sur France 2, Arnaud Comte montrait sur la carte la disparition de ces chrétiens dans leur pays d’origine, cibles des djihadistes. Moins 30 % en Irak, moins 14 % au Liban, et moins 58 % en Syrie : de 2 millions en 2008, il n’y en a plus que 850.000 aujourd’hui. Qui sont persécutés, exécutés ou qui, eux aussi, fuient leur pays.

Mais le pape est revenu de Lesbos avec trois familles musulmanes parce que, a-t-il expliqué, les familles chrétiennes qu’on lui a présentées n’avaient pas leurs papiers en règle. « On ne savait pas la miséricorde divine si procédurière […] », ironise, à juste titre, Éric Zemmour. Choquant.

On reste sans voix car le sort des 10 % de Syriens chrétiens dans un pays dévasté par la guerre, aux prises avec l’État islamique, risque fort d’être bientôt scellé. En octobre 2015, Monseigneur Jeanbart, archevêque d’Alep, décrivait « le poids de leurs privations multiples » : alimentation, soins, chauffage, eau potable. Mais, pour le pape, en dépit de ces épouvantables conditions de vie, c’est « pas de papiers, pas de laisser-passer » ? C’est une farce ?

On reste sans voix parce que, ce faisant, le pape François, analyse Éric Zemmour, envoie un « signal redoutable ». Entre les enfants d’Allah et ceux de Jésus-Christ, le pape aurait donc choisi ? Imagine-t-il très naïvement la conversion future de ces musulmans au christianisme ? Ou le pape, abandonné au relativisme, livrerait-il l’Europe à son destin islamique ? Mais un pape à ce point ignorant de l’histoire de l’islam depuis 1.400 ans mérite-t-il d’occuper sa fonction ? Un pape qui, de surcroît, s’il « va jusqu’au bout de sa logique », fait « de la politique », comme l’a souligné avec finesse Marion Maréchal-Le Pen, au micro de RTL le 17 avril.« La doctrine sociale de l’Église est que les hommes et les femmes politiques doivent chercher à mettre en place le bien commun. Moi, je considère que le bien commun pour la nation française, ce n’est pas d’accueillir tous ceux qui viennent utiliser le droit d’asile comme une filière clandestine bis », a-t-elle ajouté.

Dit autrement, en sauvant les enfants des autres avant les siens, le pape cautionne la mondialisation et favorise l’islamisation. Ce n’est pas très chrétien…

En outre, pour trois familles luxueusement et pompeusement accueillies, combien d’autres à vivre dans l’enfer des camps ? L’Italie, c’est comme un rêve, le pape est merveilleux, le pape est un miracle, il nous a redonné la vie, s’exclament les familles. Et à nous, il est en train de faire quoi, là, le pape François, une tromperie ?

Caroline Artus

Source : Boulevard Voltaire

« Hijab Day », quand islamisation et américanisation vont de pair

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« On aimerait que la majorité silencieuse de Sciences Po soit un peu moins silencieuse car votre école fout la honte à tout le monde », déclarait hier l’artiste Joann Sfar. Oui, Sciences Po Paris a réussi à embarrasser toute la France avec ce « Hijab Day », qui témoignait tout autant du remplacement du Français par un jargon technocratique anglo-américain que de l’islamisation, de moins en moins rampante, de notre pays.

La dénomination « Hijab Day » renvoie immanquablement aux journées « Friday Wear », durant lesquelles shorts et autres tennis colonisent les lieux de travail des Français. Ces journées « Friday Wear » proviennent directement de l’idéologie « festiviste » que moquait Philippe Muray. Vous êtes tenus d’être « cool », « swag », « fun », sans quoi vous seriez frappés d’excommunication par les matons de Panurge de l’empire du bien.

Le mouvement Nuit debout est atteint du même syndrome. Une élite multiculturelle, immaculée et festive s’arroge le droit de se révolter. Mais contre quoi porte cette révolte ? L’homme occidental, un être ontologiquement mauvais. Nous serions tous des oppresseurs en puissance, car fils d’oppresseurs. D’où les multiples ateliers traitant de la « décolonisation des esprits », ou bien encore les discours schizophréniques sur les questions raciales. Cet ensemble baroque, et revanchard, se présente sous les traits festifs d’une jeunesse en « route pour la joie ». Quand on ne regarde pas de trop près, l’image donnée par cette « multitude » est très télégénique. En se rapprochant, on constate qu’elle exclut de son affectio societatis nouvellement formé tout un pan de la population : les Français enracinés, attachés à leur histoire.

Malins, les prosélytes musulmans surfent sur le zeitgeist avec une habileté remarquable. Ils entendent montrer qu’ils peuvent participer à cette nouvelle société, strictement contractuelle. On voit des femmes porter le hijab lors des soirées organisées par Nuit debout, comme on en voit désormais dans les couloirs de Sciences Po Paris. Peu importe, au fond, que ce vêtement religieux ne soit pas un vêtement traditionnel en France. Pour les néo-libéraux, comme pour les post-marxistes, l’histoire n’a jamais existé. L’héritage culturel de nos ancêtres n’est, pour eux, qu’un fardeau pour les contemporains, qui les empêchent tant de commercer que de créer de nouveaux corps politiques.

Les musulmans nouvellement installés s’engouffrent dans la brèche, multipliant les opérations de communication montrant qu’ils entendent faire société. Après les attentats, le blogueur Al-Kanz a ainsi mis au défi les internautes de diffuser des photos de leurs barbes, puis des photos avec le visage voilé… L’objectif étant de dédramatiser la présence islamiste en Europe. De la même façon, le philosophe Frédéric Lordon se travestit en ouvrier, bleu de travail compris, lorsqu’il se rend à Nuit debout.

La magie de la communication n’opère plus. Derrière le festivisme de façade du « Hijab Day » se trouvent deux phénomènes bien réels qui résistent aux élucubrations des idéologues : américanisation et islamisation. L’américanisation est la traduction quotidienne de la perte de sa souveraineté politique par la France. L’islamisation démontre son effondrement intérieur. Notre essence collective menace de s’effacer, remplacée par un néant.

Pour l’instant, les deux phénomènes marchent de concert. Ils n’ont de commun qu’un objectif stratégique : la disparition des ordres anciens.

Gabriel Robin

Source : Boulevard Voltaire

 

Suite au geste de charité du Pape François, la récupération immigrationniste est en marche

Il fallait s'y attendre. Le pire, c'est qu'elle vient de Martin Schultz, président du Parlement européen et un des hommes politiques européens les plus hostiles au principe de subsidiarité. Il part d'un geste de charité pour imposer un déferlement d'immigrés clandestins dans tous les pays membres :

"Le geste du pape est un signal fort pour l'Union européenne (UE). Si chacun des pays membres de l'UE prenait ses responsabilités, nous n'aurions pas de crise des réfugiés. Si on répartit un million de réfugiés parmi les 508 millions d'Européens, la crise disparaît (...)

Son acte aujourd'hui est, selon moi, un symbole indiscutable de respect, d'humanité et de tolérance. À tous les États membres qui se disent catholiques ou chrétiens et dont les gouvernements utilisent cet argument pour refuser d'accueillir des réfugiés - en majorité des musulmans -, la plus haute autorité catholique donne une leçon sans appel. Ces réfugiés sont des personnes qui ont besoin de protection, de notre protection.

Et leur religion, croyance, couleur de peau n'y changent rien.Si ce voyage et ce geste peuvent changer l'attitude de certains États européens, je ne peux que m'en féliciter."

Source : Le salon beige

A Malmö, le jihad à la suédoise

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Accusé d’être un foyer islamiste, le quartier de Rosengard, où a grandi Osama Krayem, un des suspects des attentats de Bruxelles, lutte depuis des années contre l’extrémisme.

C’est dans un fast-food, en bordure du quartier populaire de Rosengard, à Malmö, que l’imam Salahuddin Barakat donne rendez-vous. Il vient de terminer sa journée à l’Académie islamique, un centre d’études religieuses qu’il a fondé en 2013. Longue tunique bleu clair, coiffe blanche et barbe coupée court, l’homme de 34 ans appartient à cette jeune garde d’imams grandis en Suède, qui prêchent l’ouverture sur le monde et le dialogue interreligieux. Ce jour-là, il est excédé : «Depuis une semaine, je ne peux plus entrer dans un café ou un restaurant du centre de Malmö sans que les gens se retournent et pensent qu’ils ont affaire à un recruteur de Daech.» Quelques heures plus tôt, le journal régional Sydsvenskan racontait qu’une antenne locale de l’agence pour l’emploi avait dû faire appel à la police : des personnes s’étaient plaintes qu’un homme, posté à l’entrée, tentait de les convaincre de rejoindre les rangs de l’organisation Etat islamique. «Il faut être bête pour aller faire ça en plein jour. Les recruteurs sérieux travaillent dans les sous-sols», doute l’imam.

Lieu de transit

Mais ce qui a récemment placé la ville sous les projecteurs, c’est surtout le fait d’être la commune d’origine d’un des terroristes des attentats de Bruxelles : Osama Krayem, 23 ans, l’homme qui a accompagné le kamikaze Khalid El Bakraoui aux abords de la station de métro Maelbeek, le 22 mars, avant que ce dernier ne se fasse exploser. Né à Malmö, parti en Syrie en 2014, il a été arrêté le 8 avril dans la capitale européenne. Déjà inculpé d’«assassinats terroristes» dans l’enquête sur les attentats de Bruxelles, le parquet fédéral belge est également convaincu de sa participation aux attaques de Paris et Saint-Denis (lire ci-contre).

Son parcours n’a rien de très original, commente Magnus Ranstorp, spécialiste du terrorisme auprès de l’Ecole des études de la défense de Suède : «C’est le cocktail désormais classique entre marginalisation sociale, défiance à l’égard de la société et radicalisation idéologique.» L’enfance d’Osama Krayem se déroule dans le quartier de Rosengard, dans le sud de la ville, berceau du footballeur Zlatan Ibrahimovic, où 88 % des habitants sont d’origine étrangère et 40 % seulement des personnes en âge de travailler ont un emploi. La famille Krayem déménage dès qu’elle en a les moyens - «comme 50% des habitants ces quatre dernières années», précise le président du conseil de quartier, Andreas Konstantinides, qui décrit Rosengard comme un lieu de transit, dans une ville qui a accueilli 1 800 réfugiés et 800 mineurs non accompagnés en 2015. La famille emménage alors dans le quartier d’Oxie, quand Osama n’est encore qu’un collégien. Puis vient la case délinquance, avant de décrocher un emploi municipal, dans le cadre d’un projet de réinsertion.

En 2014, Krayem change, selon ses amis. Il devient religieux, se laisse pousser la barbe, puis disparaît du jour au lendemain. Sa famille apprend qu’il est en Syrie. On le retrouve en janvier 2015 sur Facebook : en treillis de camouflage, une kalachnikov à la main, il pose devant un drapeau de l’EI.

Comme lui, 300 Suédois ont quitté le pays ces dernières années pour rejoindre des groupes jihadistes en Syrie et en Irak. Une quarantaine seraient morts sur place et une centaine seraient rentrés. Dans un rapport publié en 2010, les services de renseignement suédois estimaient cependant que l’extrémisme islamiste «ne représentait pas une menace contre la société». Mais en décembre 2015, deux Suédois, qui avaient rejoint l’Etat islamique, sont condamnés à la prison à vie par le tribunal de Göteborg - principal foyer de recrutement en Suède - pour avoir égorgé deux prisonniers en Syrie en 2013.

«On s’est trop longtemps enfoui la tête dans le sable, dénonce Magnus Ranstorp. Tant que rien n’est arrivé en Suède, on n’en a pas fait une priorité. Et les jihadistes y ont disposé d’un refuge où planifier leurs actes.» Il regrette l’absence d’un débat de fond : «On peut parler des facteurs sociaux et économiques, mais dès qu’on évoque l’idéologie, on est taxés de xénophobes. On ne fait plus la différence entre l’islam et l’islamisme.»

Après la découverte du rôle de Krayem, l’ancienne patronne des sociaux-démocrates, Mona Sahlin, coordinatrice nationale pour la prévention de l’extrémisme violent, a rappelé Malmö à l’ordre, pour ne pas avoir pris suffisamment le problème au sérieux et s’être trop longtemps concentré sur l’extrême droite. «Nous avions l’impression de faire des choses, mais peut-être n’en avons-nous pas fait assez», confie Andreas Konstantinides, du conseil de quartier de Rosengard.

Sur place, la critique a du mal à passer. D’autant que, sur les 300 Suédois partis faire le jihad, une poignée seulement vient de Malmö, rappelle Marie Hendra, chef du développement pour la mairie. Dans cette commune de 320 000 habitants, située dans le sud de la Suède, ils sont également vite repérés, selon l’imam Salahuddin Barakat : «C’est une petite ville, très compacte, où les associations musulmanes sont très actives et ont de bons contacts avec la mairie, ce qui explique qu’on ait eu relativement peu de départs pour la Syrie.» Il parle de cinq jeunes, «dix maximum».

«Désespérance»

«Mais le quartier a mauvaise réputation, malgré tous nos efforts», souligne Marie Hendra. Car depuis 2008, année record du nombre de voitures brûlées et d’attaques à coups de pierres contre les ambulances et véhicules de police, des millions de couronnes ont été investis à Rosengard. La criminalité baisse et les résultats scolaires s’améliorent. «Il n’y a plus cette désespérance qu’on pouvait voir alors chez les jeunes», témoigne Engel Livaja, animateur à Tegelhuset, le centre d’insertion au cœur du quartier. Pour lui, c’est autant de candidats au jihad en moins.

Dans le quartier de Krocksbäck, à l’ouest de Malmö, qui devance désormais Rosengard en termes de criminalité et d’exclusion sociale, Rafi Farouq, animateur de l’association de jeunes Flamman, met en garde : «On peut se taper sur la poitrine et se féliciter. Mais on a surtout eu de la chance. Si cinq recruteurs charismatiques débarquent, personne n’est en mesure de dire ce qui se passera.» Depuis le 11 septembre 2001, il dit se battre contre la propagande islamiste. Ce fils de réfugiés afghans montre un rapport des services de renseignement britanniques, qui décrit les liens entre criminalité et radicalisation. «20 % des moins de 20 ans dans le quartier ont déjà été condamnés. Il y a un foyer. Il suffit juste d’y semer des graines…» L’homme reconnaît cependant que les choses commencent à bouger. Tout doucement. L’attaque contre Charlie Hebdo, notamment, a réveillé les esprits.

Malmö vient ainsi d’adopter un plan d’action contre l’extrémisme violent. La mairie est aussi partie prenante du projet «Vara liv» («nos vies», en suédois), lancé à l’initiative d’une ONG locale, Spiritus Mundi, aussi présente au Moyen-Orient. «La Suède n’est pas isolée du reste du monde, les problèmes y sont les mêmes qu’ailleurs», constate son président, Henrik Melius. D’où l’importance d’agir, «en offrant notamment des plateformes de communication aux jeunes, qui ont le sentiment que leur parole ne compte pas», explique le Jordanien Ashraf Haddad, également membre de Spiritus Mundi. Une première victoire : en novembre, l’ONG a réussi à convaincre Felix Raisma, un jeune Suédois de 24 ans, qui voulait rejoindre les combattants kurdes de Syrie, d’annuler son voyage, la veille de son départ, et de s’engager dans le projet.

Anne-Françoise Hivert

Source : Libération

Quand la mosquée d’Aubervilliers s’indignait de la restauration du clocher classé monument historique

Non contents d’avoir obtenu un bail emphytéotique leur mettant à disposition un terrain municipal pour leur grande mosquée, non contents d’avoir à disposition le gymnase municipal pour leur fête de l’Aid El-Adha, les responsables de la mosquée frériste d’Aubervilliers s’indignent qu’un clocher du XVème siècle, monument historique, soit entretenu par la France. Pour plus d’informations sur l’église Notre-Dame des Vertus Lire ici Il n’y a aucune raison de mettre à égalité les islamistes d’Aubervilliers qui invitent Hani Ramadan et notre patrimoine historique d’une valeur artistique inestimable.

Source : islamisation.fr

Les chiffres de l’immigration, mode d’emploi

La question du nombre de personnes d’origine étrangère résidant en France alimente tous les fantasmes. L’absence de statistiques ethniques rendrait, dit-on, impossible leur décompte. Pourtant, on dispose de données de source publique, Insee et INED, qui permettent une évaluation assez fiable. Cette note tente de clarifier les concepts et d’actualiser les études disponibles.

Immigrés ou étrangers ? Une statistique ambiguë
 
Les notions d’immigré et d’étranger se recoupent sans se superposer. Un immigré n’est pas nécessairement étranger. Un étranger n’est pas toujours immigré ; d’où la difficulté à s’entendre sur les chiffres et leur interprétation. Rappelons la définition adoptée par le Haut Conseil à l'Intégration : "… un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l'inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. […] La qualité d'immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s'il devient français par acquisition".

Ainsi les rapatriés d’Algérie ne sont pas considérés comme immigrés. Mais Manuel Valls, Mme Vallaud-Belkacem, nés étrangers hors de France, le sont, tandis que le terroriste du Musée juif de Bruxelles, né à Roubaix, ne l’est pas. On voit que cette notion d’immigré recouvre des réalités sociologiques très diverses.

Le nombre des immigrés présents sur le sol français augmente du fait de nouvelles arrivées et diminue par départ spontané ou par décès. Elle était de l’ordre de 125 000 par an sur les quinze dernières années. Les immigrés représentaient 8,9 % de la population totale en 2014 (soit 5,9 millions de personnes).

Moins discutable en apparence est la répartition, sans double compte, de l’ensemble des résidents, consistant à distinguer les Français de naissance, les Français par acquisition et les étrangers. Grosso modo, le partage entre la première catégorie et les deux autres est de 88/12 en 2014. Ce ratio n’était que de 96/4 au début du XXe siècle. Entre 1911 et 2010, la population totale a augmenté de 60 %, tandis que le nombre des Français naturalisés a été multiplié par 13, celui des étrangers par 3.

Mécaniquement, le nombre des Français de naissance a progressé de 50 %, un peu moins vite que la population générale. Bien entendu, l’immigration est à l’origine de ces progressions, celle du nombre des naturalisés et des étrangers, et même dans une moindre mesure, via la filiation, du nombre des Français de naissance. Le nombre des immigrés a été multiplié par 5 en un siècle.

Plus que par le passé, l’intégration des immigrés dans la société française connaît quelques difficultés. C’est peut-être que, leur proportion au regard de la population autochtone ayant crû sensiblement, les mécanismes subtils de cette intégration, école, habitat, lieu de travail, famille, se sont grippés. Affirmer que la France a toujours été "terre d’immigration" fait perdre de vue que de qualitatif le phénomène est devenu quantitatif.

Un concept opérationnel : "la population d’origine étrangère"

Plus que le lieu de naissance des individus, leur nationalité, passée plutôt qu’actuelle, est susceptible de renseigner sur leurs caractéristiques socio-culturelles. À un moindre degré, la descendance des personnes d’origine étrangère peut présenter les mêmes traits distinctifs. Il est donc légitime de s’intéresser à ceux que l’on appelle abusivement "immigrés de la deuxième ou de la troisième génération". C’est à cette condition que les politiques publiques, conçues pour les aider, seront mieux ciblées.

"Le développement de l'immigration familiale favorise la constitution d'une population de descendants d'immigrés. La France ne se distingue guère de beaucoup de pays européens quant à la proportion et aux principaux traits socio-démographiques des populations nées à l'étranger. Par rapport aux autres grands pays, la France se caractérise par des flux migratoires plus anciens, mais aussi plus faibles sur la période récente. La proportion de descendants d'immigrés dans la population résidente est en revanche parmi les plus élevées d'Europe".

L’Insee a évalué à 6,7 millions le nombre des descendants directs d’immigrés en 2008 (individus dont au moins un parent est immigré). Ce chiffre doit être actualisé en tenant compte de l’accroissement naturel de cette population entre 2008 et 2014. À cet effet, on a évalué le nombre des naissances, cumulé de 2008 à 2013 inclus, à 1,050 million d’individus.

De ce nombre de naissances, il faut retrancher les décès (environ 260 000) survenus au cours de la période. Finalement, on a substitué aux 6,7 millions, estimés pour 2008, le chiffre de 7,5 millions. Ce segment de la population a donc progressé au rythme soutenu de 1,9 % par an entre 2008 et 2014.

Le total de la "population d’origine étrangère" se monterait donc en 2014 à :

2,3 M d’immigrés naturalisés + 3,6 M d’immigrés restés étrangers + 7,5 M descendants d’immigrés = 13,4 millions représentant 20,4 % du total de la population résidente..

On n’a pas tenu compte ici des descendants d’immigrés au-delà de la deuxième génération. La démographe Michèle TRIBALAT avance un pourcentage de 30 % de personnes d’origine étrangère en 2011, en considérant trois générations, pour les moins de 60 ans. En extrapolant à l’ensemble de la population, on aboutit à un total d’environ 20 millions de personnes à cette date.

8,4 millions de personnes originaires de pays situés hors de l’UE

La décomposition selon l’origine géographique est plus délicate. On estime que 68 % des immigrés recensés sont venus de pays situés hors de l’UE, parmi lesquels 70 % sont nés en Afrique et Turquie (pays à forte population musulmane).

L’étude de l’Insee de 2008 décrit également la structure par pays d’origine des enfants d’immigrés. Pour la prolonger jusqu’en 2014, il a fallu tenir compte de la présence croissante des familles issues d’une immigration extra-européenne (88 % des enfants d’immigrés, nés entre 2008 et 2014, ont au moins un parent venu d’un pays non membre de l’UE).

Tous calculs faits, la décomposition par origine géographique de la "population d’origine étrangère", immigrés et descendants d’immigrés confondus, s’établit comme suit en 2014 :

5 M d’originaires de l’Union européenne + 8,4 M d’originaires de pays situés hors de l’UE = 13,4 millions. Parmi les 8,4 millions non originaires de l’UE, 6,1 millions viennent d’Afrique ou de Turquie.

Un fort potentiel de progression

Cette évaluation est une photographie à un moment du temps, l’année 2014. La "population d’origine étrangère" est appelée à évoluer et probablement à augmenter, pour plusieurs raisons.

• Le flux d’immigrés (net des retours) risque fort de se maintenir, voire de progresser encore. Au rythme de 150 000 personnes par an, il représenterait déjà 57 % de l’accroissement naturel (naissances moins décès) de la population des personnes nées en France (260 000 environ en 2014). Le nombre des immigrés s’accroîtrait donc bon an mal an de 85 000, après déduction des décès (65 000 environ) survenant inévitablement parmi eux. Comme environ 100 000 personnes nées en France quittent le territoire tous les ans, l’effectif de ces dernières n’augmente plus que de 160 000, soit moins du double.

Ainsi, alors que la part des personnes nées hors de France (immigrés au sens large, en incluant les individus nés français à l’étranger) dans la population générale est d’environ 12 %, leur contribution à son accroissement est maintenant de 35 %. Les immigrés vont donc augmenter en nombre plus vite que la population générale ; il en sera de même des catégories de la "population d’origine étrangère" qui en dérive, Français naturalisés, des étrangers résidents et descendants d’immigrés.

• La proportion de 20,4 % constatée en 2014 est d’ores et déjà dépassée, s’agissant des indicateurs avancés. C’est ainsi que, au cours des dix dernières années, ont été célébrés 23 % de mariages pour lesquels au moins un des conjoints était né hors de France. De même, 27 % des naissances concernent des descendants d’immigrés.

• Ajoutons que les résidents illégaux ("sans-papiers") viendraient majorer encore cette évaluation. La rumeur parle de 200 000 à 400 000 personnes. Elle est invérifiable.

Une présence inégale sur le territoire national

Il s’agit jusqu’ici de moyennes nationales. La répartition géographique est très inégale. Ainsi, les communes de plus de 10 000 habitants seraient peuplées de 28,6 % d’immigrés ou de descendants d’immigrés, contre 10 % dans les communes de moins de 10 000 habitants (source : Insee, 2008).

De même, on note de fortes disparités entre les départements, s’agissant de la proportion des naissances pour lesquelles au moins un parent est immigré. En tête du classement, la Seine-Saint-Denis (65 %), le Val de Marne et le Val d’Oise (49 %), Paris (45 %), etc. En fin de classement, la Manche, la Vendée et le Pas-de-Calais (6 %), le Cantal (7 %), tandis qu’en France métropolitaine, la moyenne s’établissait à 27 % (source : Insee, 2011).

Cette hétérogénéité est de nature à nourrir une perception du phénomène migratoire, variable d’un lieu à l’autre.

Sources

OCDE, "La France face aux défis persistants de l’intégration", https://www.oecd.org/els/mig/press-note-France.pdf

Gérard Bouvier, Insee octobre 2012, "Les descendants d’immigrés plus nombreux que les immigrés : une position française originale en Europe".

Chantal Brutel, cellule statistiques et études sur l’immigration, Insee 2015, "Populations française, étrangère et immigrée en France depuis 2006".

Michèle Tribalat "Une estimation des populations d’origine étrangère en France en 2011." Espace, Population, Société, 2015.


En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-156370-les-chiffres-de-limmigration-mode-demploi-1215479.php?4W6msocrleIPyqz1.99
Gérard Maarek

Le Rhône veut rénover les institutions représentant le culte musulman

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Depuis le mois de décembre, de nombreux acteurs s'attèlent à établir une charte à l'attention des institutions représentatives du culte musulman. Hier, le texte a été signé pour la première fois par le préfet du Rhône, le président du conseil régional du culte musulman et le recteur de la grande mosquée de Lyon. 

"Le Rhône a souvent été à l'avant-garde des initiatives qui consistent à montrer que l'Islam est compatible avec la République". Kamel Kabtane, recteur de la grande mosquée de Lyon, est signataire de la "charte d'accompagnement de la rénovation des institutions représentatives du culte musulman dans le Rhône", ainsi que le préfet du Rhône Michel Delpuech et le président du conseil régional du culte musulman, Laïd Bendidi. Pour Kamel Kabtane, cette charte établie les responsabilités de chacun et engage tous les responsables, aussi bien institutionnels que religieux. 

Le but de cette charte, souligne Laïd Bendidi, président du CRCM, est d'assurer un meilleur vivre ensemble de la communauté musulmane en France : "cette charte doit être signée par toutes les mosquées, mais aussi par tous les maires du département" précise-t-il. La première mesure indique la création d'un conseil des imams du Rhône, une instance qui devrait être mise en place en collaboration avec le CRCM et les imams du département. Une première réunion doit se tenir avant le ramadan, qui débute cette année au mois de juin. 

"Aujourd'hui, dans notre pays, le nerf de la guerre, c'est l'argent"

Parmi les 10 points de la charte, l'un souligne la promotion de la transparence financière. Un point particulièrement important pour le conseil régional du culte musulman : "les mosquées font des collectes lors de la prière du vendredi et les fidèles ne savent pas toujours ce qu'il se passe. Le conseil veut que les mosquées affichent leurs comptes ou que l'on transmette les chiffres lors des assemblées générales. Aujourd'hui, dans notre pays, le nerf de la guerre, c'est l'argent. Sachant que nous récusons le financement étranger pour nos mosquées, c'est l'argent des fidèles qui est en jeu et c'est important qu'ils sachent ce qu'il se passe avec. Il y a toujours des ragots pour savoir où l'argent part. Pour une meilleure vie dans la mosquée et une sérénité entre les fidèles et les responsables, cette transparence est demandée." Les mesures de cette charte vont aussi dans le sens d'une ouverture à la société civile et prône également l'importance du dialogue entre les différentes cultures et les différentes religions. Selon le préfet du Rhône, Michel Delpuech, cette charte représente un véritable "barrage contre les barbares".

"Dans nos mosquées, donner la place que mérite la femme au sein de la société française"

Le dernier point de la charte concerne la place de la femme dans la gestion des mosquées et dans l'organisation du culte musulman. Si en France les mosquées sont mixtes, peu de femmes détiennent des responsabilités : "nous avons déjà un exemple à Neuville-sur-Saône où la présidence de la mosquée est attribué à une femme. Nous souhaitons que les femmes rentrent dans les conseils d'administration de nos mosquées pour participer à leur gestion. Aujourd'hui, une femme peut gérer la prière, pas celle du vendredi, mais elle peut gérer la prière pour d'autres femmes car rien ne l'interdit dans notre religion. Nous avons établi ce point pour donner, dans nos mosquées, la place que mérite la femme au sein de la société française. Nous avons aussi des écoles coraniques, des écoles de langue arabe. Là aussi nous voulons que la femme, qui est la mère de famille et la soeur, puisse participer à cette formation" précise Laïd Bendidi. 

À la question de savoir comment les fidèles vont accueillir cette charte, Laïd Bendidi et Kamel Kabtane jugent qu'il est encore trop tôt pour le dire. Cependant, pour le président du conseil régional du culte musulman : "l'avantage de cette charte est qu'elle a été élaborée par l'ensemble des mosquées du Rhône, réunies vers le 10 décembre à la mosquée de Lyon. Les responsables étaient présents en amont, ils sont partie prenante de cette charte." La première charte devrait être signée à la mosquée de Brignais le 27 avril prochain entre les quatre instances : l'Etat, la mairie, le CRCM et l'association qui gère le lieu de culte.  

Les dix points de la charte  

  1. Création d’un conseil des imams du Rhône. 
  2. Inciter les mosquées à se doter de deux associations pour gérer les lieux de culte
  3. Revivifier le protocole d’accord quadripartite
  4. Inciter les mosquées à s’ouvrir davantage à la société
  5. Aider les recteurs et présidents de mosquées, souvent démunis et dépassés par les événements, à se structurer
  6. Promouvoir la rigueur de la gestion et la transparence financière
  7. Encadrer davantage les écoles de langue arabe et d’éducation islamique au sein des mosquées
  8. Développer les activités les loisirs et les rencontres
  9. Encourage les imams à s’investir dans le dialogue interreligieux et interculturel
  10. Donner toute leur place aux femmes dans l’organisations du culte musulman et la gestion des mosquées. 

Mathilde Régis

Source : Lyon capitale

L'Europe face aux migrants :"le système disjoncte", selon Hubert Védrine

L'ancien ministre des Affaires étrangères a estimé sur Europe 1 que l'UE se retrouvait confrontée à un problème, avec la crise des migrants, qu'elle aurait pu anticiper de longue date.

Moins d’un mois après l’accord passé entre l’UE et Ankara, prévoyant notamment de renvoyer en Turquie les migrants déboutés du droit d’asile, l’Allemagne est arrivée vendredi à un accord gouvernemental pour une future loi d’intégration des réfugiés. Une initiative saluée par Hubert Védrine : "Je suis très favorablement impressionné par l’accord auquel sont parvenus la SPD et la CDU en Allemagne", a déclaré l’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac et qui publie Le monde au défi.

"Le système disjoncte". Invité mercredi du Club de la Presse sur Europe 1, le diplomate a estimé que l'Europe se retrouvait actuellement confrontée à un problème, avec la crise des migrants, qu'elle aurait dû anticiper il y a plusieurs années. "On est obligé de faire dans la panique et l’improvisation, et avec des difficultés épouvantables, ce qui auraient dû être fait il y a quinze ou vingt ans, si on avait pas élargi systématiquement Schengen de façon idéaliste, et sans se préoccuper d’un contrôle sérieux aux frontières extérieures." Pour lui, "le système disjoncte", car "il n’a pas été pensé pour ça".

Un juste milieu. En outre, Hubert Védrine rappelle qu'en ce qui concerne l'accueil des migrants, la question humanitaire est parasitée par les enjeux économiques. "On ne va pas tout fermer, c’est impossible techniquement, absurde économiquement et infiniment cruel sur le plan humain. On ne va pas tout ouvrir non plus, car si l’Europe est un moulin où tout le monde peut venir je vous assure qu’il y aura bien pire que le populisme […] ce sont les milices. Vous verrez les gens s’organiser dans certains pays pour empêcher les entrées", a-t-il averti. Pour celui qui fut également secrétaire de la Présidence sous François Mitterrand, "la réponse ne peut pas être univoque, on ne va pas dire ‘on va fermer’ ou ‘on va ouvrir’".

Mettre en place des quotas. Concernant l'immigration économique, destinée à durer, Hubert Védrine se montre favorable à la mise en place de quotas. "La question syrienne finira d’une façon ou d’une autre par s’apaiser. Ce qu’il faudra gérer ce sont les migrants économiques, qu’à mon avis il faudra gérer avec les pays de départ et de transit, sur la base de quotas économiques par métier", propose-t-il.

 

Source : Europe1