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mardi, 30 août 2016

L'Etat et les musulmans relancent la longue marche vers "l'islam de France"

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Une fondation laïque et une association cultuelle garanties sans financements étrangers: l'État et les représentants musulmans ont relancé lundi le chantier de construction d'un "islam de France", dans un climat rendu électrique par les attentats et les polémiques.

La séquence et la photo étaient attendues après un été marqué par les attaques jihadistes de Nice et Saint-Étienne-du-Rouvray, sans parler du feuilleton sur le burkini qui agite la rentrée politique à huit mois de l'élection présidentielle.

Le bureau élargi du Conseil français du culte musulman (CFCM) était là au grand complet. Des personnalités politiques, culturelles et du monde de l'entreprise avaient aussi été conviées Place Beauvau pour cette "journée de consultations sur l'islam de France". "Une réserve de talents", a souligné le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, désireux d'élargir le dialogue à la société civile musulmane.

Comme prévu, une fondation d'utilité publique, laïque, sera créée à l'automne et présidée par l'ex-ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement, 77 ans. A ses côtés siègeront notamment l'écrivain Tahar Ben Jelloun, l'islamologue Ghaleb Bencheikh, le recteur de la mosquée de Lyon Kamel Kabtane et la cadre d'entreprise Najoua Arduini-Elatfani.

"C'est une oeuvre de longue haleine", a prévenu Jean-Pierre Chevènement, en rappelant avoir travaillé à la construction d'un "islam de France" dès 1997.

Bernard Cazeneuve a lui évoqué une "nouvelle étape" présentant "un caractère d'urgence et de nécessité particulier", vu le contexte, pour "créer les conditions d'une relation forte et apaisée entre la République et les Français de confession musulmane".

La fondation doit permettre de lever des financements pour des projets en matière profane (thèses de recherche sur l'islam, bourses d'études...). Laïcité oblige, le volet religieux (formation théologique des imams, construction de mosquées...) sera entre les mains d'une association cultuelle (loi de 1905) administrée par des musulmans.

Ni la fondation laïque ni l'association cultuelle qui lui sera adossée ne seront autorisées à recevoir des financements étrangers (hors Union européenne), souvent critiqués - même s'ils sont très minoritaires - car jugés difficilement compatibles avec le projet d'un islam républicain.

- "Journée historique" -

Des financements étrangers, ne transitant pas par ces deux structures, seront toujours possibles, mais l'Intérieur parie sur leur recul avec la mise en place du nouveau schéma. Beauvau espère également le passage progressif sous statut loi 1905 de la plupart des mosquées - beaucoup sont gérées par des associations loi 1901 - afin que leurs comptes soient certifiés, donc plus transparents.

Un groupe de travail doit être mis en place "dès les jours prochains" pour déterminer les statuts et la composition de l'association cultuelle, et engager une négociation avec la filière halal en vue d'une "contribution volontaire" - et non une taxe, juridiquement inenvisageable - sur ce marché important.

En outre, Bernard Cazeneuve veut avancer sur la formation des imams, en créant des enseignements de haut niveau en islamologie, "rigoureusement laïques", dans plusieurs universités. Un rapport est attendu sur ce point en décembre. Objectif: des imams mieux formés en France pour se passer, "à terme", de ceux "détachés" par des pays étrangers (actuellement 300 environ).

Mais pourquoi la nouvelle fondation réussirait-elle là où la "fondation des oeuvres de l'islam de France" qu'elle va remplacer, mort-née en 2005 en raison de dissensions internes, a échoué?

"La gravité des défis nous commande de travailler dans l'unité", assure le président du CFCM, Anouar Kbibech, évoquant, à l'unisson de Ghaleb Bencheikh, une "journée historique".

Rompant avec cet unanimisme, le consultant Hakim El Karoui, l'un des récents signataires de "l'appel des 40" musulmans "prêts à assumer leurs responsabilités", a estimé dans la cour de Beauvau que la nomination de Jean-Pierre Chevènement, "pas musulman ni spécialiste de culture islamique", constituait "pour le moins une maladresse".

"On nous a dit qu'il avait un rôle de +préfigurateur+ et qu'il n'avait pas vocation à rester longtemps", s'est-il rassuré. Mais lui et d'autres personnalités de la société civile n'ont manifestement pas l'intention de faire de la figuration dans ces nouvelles instances de l'islam. "Si on perd notre temps, on partira", prévient-il.

Le Point

Pour Bernard Cazeneuve, une loi anti-burkini serait "inconstitutionnelle"

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, a estimé ce dimanche qu’une loi anti-burkini serait « inconstitutionnelle », et risquerait de créer « d’irréparables tensions ». Vendredi, il avait déjà appelé à l’apaisement après la suspension de l’arrêté anti-burkini de Villeneuve-Louvet par le Conseil d’Etat.

« Le gouvernement, comme l’a dit le premier ministre, refuse de légiférer sur ce sujet car une loi serait inconstitutionnelle, inefficace et de nature a susciter des antagonistes et d’irréparables tensions », a-t-il déclaré à La Croix.

Bernard Cazeneuve a par contre affirmé que les musulmans doivent « continuer à s’engager avec nous pour l’égalité hommes-femmes, l’intangibilité des principes républicains, la tolérance qui fait le vivre-ensemble ».

« Cazeneuve doit dire s’il est favorable ou non »

Il s’en est également pris à l’opposition, dont certains dirigeants « font beaucoup de bruit ». « C’est une grave erreur que de penser que pour sauver la France, il faut l’opposer aux principes de droit qui fondent la République », a-t-il dénoncé.

Le président des Républicains Laurent Wauquiez, invité de BFM Politique ce dimanche, lui a répondu en critiquant la sortie du ministre de l’Intérieur, qui « s’abrite derrière la Constitution pour surtout ne rien faire ».

« Bernard Cazeneuve doit dire s’il est favorable au burkini ou s’il est contre », a-t-il lancé. Laurent Wauquiez accuse le ministre de l’Intérieur de « choisir la facilité ».

Boulevard Voltaire



Clientes voilées exclues d'un restaurant: Wauquiez dénonce des propos « indignes »

Laurent Wauquiez, président de conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, et désormais président par intérim du parti Les Républicains, est ce dimanche l’invité de BFM Politique.

Interrogé sur les deux clientes voilées exclues d’un restaurant hier en Seine-Saint-Denis, Laurent Wauquiez estime que le restaurateur a eu des propos « indignes ». « Ces paroles sont indignes, il les a corrigées, tant mieux ».

Après avoir mis dehors deux femmes voilées, le restaurateur de Tremblay-en-France a lancé « tous les musulmans sont des terroristes ». 

« Le gouvernement a fermé les yeux »

La scène, filmée, est devenue virale sur les réseaux sociaux. Accusé d’islamophobie, le restaurateur s’est excusé ce dimanche auprès de la communauté musulmane. 

Par ailleurs, Laurent Wauquiez estime que le gouvernement à sa part de responsabilité dans la montée du communautarisme. 

« Je pense que le gouvernement a fermé les yeux sur la montée du communautarisme, l’autorité républicaine a démissionné. Le socialisme a acheté les voix du communautarisme », a poursuivi le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. 

Boulevard Voltaire

Najat Vallaud-Belkacem: "Les professeurs ont signalé plus de 600 cas de radicalisation"

Najat Vallaud-Belkacem a défendu pied à pied son bilan à l’Education nationale et ses réformes, notamment celle du collège, auprès du Parisien. La ministre a aussi jugé que « toutes les conditions été réunis pour que la rentrée se passe de manière apaisée ». Alors même qu’un préavis de grève a été déposé sur le 8 septembre.

Face à la menace d’attentats dans les établissements scolaires, Najat Vallaud-Belkacem a rappelé que « les professeurs ont signalé plus de 600 cas de radicalisation, selon nos derniers chiffres, entre la rentrée 2015 et le début 2016 ». La ministre note un changement d’état d’esprit du pays face à la menace terroriste pour des professeurs d’abord plutôt hostiles à se muer « en auxiliaires de police ».

Boulevar Voltaire



Pour la rentrée, la candidate Marine Le Pen prend ses distances avec le FN

Sur les tracts et affiches appelant à voter pour Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2017, ni le logo ni le nom du Front national ne seront visibles.

Selon Europe 1, Marine Le Pen prépare une rentrée loin de l’image du parti frontiste. Pour l’adresse de son site, marine2017.fr, la candidate laisse même tomber le nom de son père. 

Comme chaque année, Marine Le Pen fera son discours de rentrée à Brachay (Haute-Marne), le 3 septembre prochain. Toujours selon Europe 1, une caméra la suivra dans les coulisses du meeting. Des séquences seront diffusées en direct sur Facebook, Twitter et Periscope. 

En février, Slate.fr notait que la flamme du FN n’apparaissait pas sur le blog de Marine Le Pen.

Boulevard Voltaire 

Sortie du livre La Fachosphère ("Comment l'extrême-droite remporte la bataille du net").

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Sortie du livre La Fachosphère ("Comment l'extrême-droite remporte la bataille du net") le 21 septembre prochain.

 

 

Un ouvrage rédigé par les journalistes Dominique Albertini et David Doucet, auteurs il y a deux ans de "Histoire du Front National".

Une enquête de deux ans pour comprendre les parcours, les idées, les réseaux et les moyens des partisans de l'extrême droite sur Internet, notamment à travers le blog Fdesouche et la plate-forme SOS racailles, annonce l'éditeur.

Flammarion présente ainsi ce livre :

"« Fachosphère » : le mot s'est largement répandu dans les médias pour désigner l'omniprésence de l'extrême droite sur Internet. La réalité qu'il recouvre reste pourtant nébuleuse. Fruit d'une enquête de deux ans, l'ouvrage lève le voile sur les parcours, leurs idées, les réseaux et les moyens de ses artisans. Dans quelles conditions se passent les rencontres entre l'animateur de Fdesouche, premier blog français d'extrême droite, et les idoles réactionnaires Eric Zemmour et Alain Finkielkraut ? Comment la plate-forme SOS Racailles, active au début des années 2000, a poussé un jeune à tenter d'assassiner Jacques Chirac ? Comment un néo-nazi en cavale peut continuer à narguer la justice depuis le Japon ? Alors que l'extrême droite progresse dans les urnes et dans les têtes, l'ouvrage répond à cette question : comment ses partisans ont-ils gagné la bataille du Net ?"

Le blog tvnews

Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon nommé parmi les dirigeants de la Fondation pour l’Islam de France

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Kamel Kabtane fait partie des trois personnes nommées pour entrer au conseil d’administration de la future Fondation pour l’islam de France.

 Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon siégera aux côtés de l’écrivain Tahar Ben Jelloun, l’islamologue Ghaleb Bencheikh, et de l’entrepreneure Najoua Arduini-Elatfani. L’organisme sera présidé par l’ancien ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, qui travaillera en lien avec un directeur général, nommé prochainement, a précisé ce lundi matin le Ministère de l’Intérieur. Le Conseil d’administration accueillera également le président français du culte musulman, Anouar Kbibech, trois représentants des ministères de l’Intérieur, de l’Education et de la Culture, ainsi que deux membres désignés par le comité des donateurs de l’organisme.


Cette Fondation pour l’islam de France, qui verra le jour d’ici au mois de novembre, servira à lever des fonds pour financer des projets non-religieux, dans les domaines de l’éducation, de la culture ou de l’engagement des jeunes. Selon Bernard Cazeneuve, l’organisme prendra en charge "la formation profane des imams, le développement de la recherche en islamologie, ou être un acteur d’une meilleure connaissance de l’islam à travers ses productions littéraires et artistiques".

Un budget de 5 millions d’euros environ sera consacré à ce projet, financé en partie par des entreprises privées ou des donateurs particuliers. Mais aucun financement étranger ne sera autorisé.


A noter également qu’un volet religieux sera lui confié à une association cultuelle, qui s’occupera d’une recherche de financement pour la formation théologique des imams ou pour la construction de mosquées, et qui sera complètement séparer de l’Etat.

Lyonmag

Autriche: le candidat d'extrême droite devant

Norbert Hofer, candidat de l'extrême droite autrichienne à l'élection présidentielle, est en tête des intentions de vote avec six points d'avance sur son rival, selon un sondage Gallup diffusé aujourd'hui par le quotidien Österreich.

Le candidat du Parti de la liberté (FPÖ) est crédité de 53% des intentions de vote, en progression d'un point par rapport à un précédent sondage du même institut en juillet, contre 47% pour Alexander Van der Bellen, candidat indépendant soutenu par les écologistes. Une autre étude réalisée pour le quotidien Kurier crédite Hofer de 38% des intentions de vote contre 34% pour Van der Bellen.

Les électeurs autrichiens retourneront aux urnes le 2 octobre après l'annulation du second tour remporté au mois de mai par Van der Bellen avec 31.000 voix d'avance seulement. La Cour constitutionnelle a ordonné la tenue d'un nouveau scrutin en raison d'irrégularités qui, sans avoir été intentionnelles, ont pu influencer l'issue du vote.

Le Figaro

Le gouvernement pourrait réquisitionner des lieux publics pour les migrants

La ministre du Logement Emmanuelle Cosse indique dans Le JDD qu'elle pourrait réquisitionner des lieux publics pour accueillir les migrants, notamment à Paris.

"Tout le monde doit jouer le jeu. L'Etat fait face et certaines collectivités ausi. Mais d'autres ne prennent pas leur part (...) Nous devons organiser une mobilisation générale. Au besoin, je n'hésiterais pas à réquisitionner des lieux publics.", dit-elle. Elle ne précise pas de quels lieux publics il pourrait s'agir.

« Nous sommes face à un phénomène migratoire sans précédent, avec ces derniers temps soixante-dix migrants arrivant à Paris chaque jour », explique-t-elle.

Le Figaro

Jungle de Calais : un problème de volonté politique !

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Décidément, le téléfilm « Jungle de Calais » est loin d’être terminé. En effet, la préfecture du Pas-de-Calais a annoncé la semaine dernière que le nombre de migrants dans le camp a considérablement augmenté en seulement deux mois : 6.901 personnes y vivraient désormais. Soit 2.415 migrants en plus par rapport aux chiffres de juin dernier. En effet, lors du dernier recensement, la préfecture annonçait 4.486 migrants. Une augmentation de près de 54 %, excusez du peu !

D’autant qu’il ne s’agit là que des chiffres officiels. D’après plusieurs associations, plus de 9.000 personnes vivent en réalité sur le site. Inutile de rappeler les conséquences qui en résultent : non seulement, il n’y a plus de place pour installer de nouveaux arrivants, les rixes entre migrants se multiplient mais, aussi – et surtout -, cela occasionne gêne, peur et exaspération chez les riverains qui sont chez eux.

Arrêtez-moi si je me trompe, mais le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve n’avait-il pas pourtant affirmé, il y a tout juste un an, que le nombre des occupants du camp de migrants serait ramené à 2.000 ? Mais il est vrai que, me direz-vous, conformément à la jurisprudence Henri Queuille, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Ce n’est pas, non plus, comme si le camp de migrants avait été installé au début des années 2000 et que cela faisait donc plus de quinze ans que les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, de par leur manque évident de courage politique, avaient laissé se développer, jour à après jour, cette situation de chaos. Chaos social, humain, humanitaire, sécuritaire, sanitaire. En un mot : politique. Et pourtant, c’est exactement cela !

Après toutes ces années, je crois qu’il arrive un moment où trop, c’est trop et où il faut savoir dire stop ! Quand le gouvernement prendra-t-il enfin les décisions qui s’imposent ? À commencer par l’expulsion immédiate des migrants qui sont en situation irrégulière sur le territoire national, notamment ceux dont l’examen de la situation a fait état qu’ils ne peuvent bénéficier du droit d’asile.

Bien entendu, si nous voulons réellement régler ce problème sur le long terme, il faudra plus que cela, et notamment un meilleur contrôle de l’immigration en rétablissant, au moins provisoirement, les frontières nationales, comme nous y autorisent les accords de Schengen et comme l’ont d’ailleurs fait plusieurs pays de l’Union européenne, à commencer par l’Allemagne. Mais aussi, et surtout, réorienter notre politique étrangère. Notamment en mettant en œuvre avec l’ONU un plan d’aide aux pays qui sont à l’origine de ces flux migratoires. Ce que le député gaulliste Nicolas Dupont-Aignan appelle « un plan Marshall pour l’Afrique ».

N’oublions pas que, sur ce sujet, comme sur bien d’autres du reste, ce n’est pas un problème de solution mais de volonté politique !


Mylan Douthe
 

Affaire du « burkini » : un contre-point de vue juridique

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Au-delà des controverses politiques que l’ordonnance de référé du Conseil d’État suspendant l’arrêté « anti-burkini » du maire de la commune de Villeneuve-Loubet ne manque déjà pas de susciter, il convient d’emblée de nuancer la portée juridique de cette décision, pourtant complaisamment érigée en décision de principe par certains médias.

En premier lieu, il ne s’agit en effet que d’une décision de référé, qui ne donne pas lieu à examiner une question au fond et ne peut donc avoir la valeur d’un arrêt de principe. En second lieu, la décision rendue ne concerne que la situation de la commune de Villeneuve-Loubet et ne vaut pas pour les autres communes, dont les arrêtés peuvent être légalement admis en raison de circonstances locales particulières. En troisième lieu, la question juridique posée au Conseil d’État, bien qu’inédite quant à l’objet du délit, était extrêmement classique dans sa formulation et concernait les pouvoirs de police administrative municipale : la mesure d’interdiction prise par le maire était-elle nécessaire et proportionnée à l’objectif invoqué de protection de l’ordre public ?

À cette question, on sait déjà que les juges du Conseil d’État ont répondu par la négative, considérant que les risques de troubles à l’ordre public évoqués par le maire n’étaient pas avérés dans les faits.

Au-delà des préoccupations légitimes de sécurité publique que peut susciter, dans le contexte actuel, le regroupement de personnes vêtues de « burkini » dans l’espace public (dont les heurts ayant éclaté à Sisco, en Corse, ont donné un exemple éloquent), on relèvera surtout que le Conseil d’État n’a pas étendu à sa conception de l’ordre public les considérations liées à l’intérêt général et aux exigences de la vie en société dont le Conseil constitutionnel – et la mission d’information de l’Assemblée nationale avant lui – s’était pourtant fait l’écho en 2010 dans sa décision favorable à la loi interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Les sages avaient alors considéré que les pratiques consistant à dissimuler son visage dans l’espace public étaient contraires aux « exigences minimales de la vie en société » (1). Cette réticence est ici d’autant plus surprenante que le Conseil d’État n’avait pas hésité à retenir une conception très élargie de l’ordre public dans le procès politique concernant Dieudonné, ayant alors relevé que l’activité de ce dernier était susceptible de porter atteinte au respect de la dignité de la personne humaine !

Le comportement de femmes se couvrant totalement le corps et une partie de la tête dans un lieu public destiné au loisir interroge de la même façon sur leur volonté d’assimilation et d’adhésion aux valeurs du pays dans lequel elles vivent. Si ces femmes sont encore aujourd’hui minoritaires, qu’en sera-t-il si ces comportements se généralisent au point d’accaparer des pans entiers de plage publique ?

Sans évolution de la jurisprudence du Conseil d’État, c’est à la loi qu’il faudra s’en remettre.

Me Thibaut Durox

Boulevard Voltaire



Consultations au ministère de l'Intérieur sur l'islam de France

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Le ministère de l'Intérieur, chargé des cultes, veut huiler les rouages plutôt grippés de l'islam de France. Bernard Cazeneuve organise, ce lundi 29 août, une journée de travail au plus haut niveau pour désensabler un vieux serpent de mer : le financement des mosquées et la formation des imams.

Voilà donc réunis, place Beauvau, dans les austères locaux du ministère de l'intérieur, toute la journée de lundi, une cinquantaine de personnalités pour une opération à haut risque politique et technique. En 2005, un certain Dominique de Villepin, qui succédait à Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur, avait créé une «Fondation pour les œuvres de l'islam». Elle devait réguler, en les contrôlant, les flux financiers venus de l'étranger qui entrent dans le financement des grandes mosquées françaises. L'annonce fut une réussite. L'échec fut total. 

Mais les attentats à répétition perpétrés en France et la lutte contre la radicalisation de jeunes musulmans a poussé tant le ministère de l'intérieur que les responsables du Conseil français du Culte Musulman (CFCM), à rouvrir ce dossier d'une délicate complexité juridique. Ils estiment notamment que le contrôle potentiel des finances de l'islam de France est l'un des leviers de lutte contre les terroristes islamiques. 

Deuxième religion de France

Devraient donc être annoncées, ce lundi, la dissolution de la «Fondation pour les œuvres de l'islam» et la création d'une nouvelle «Fondation pour l'islam de France». Son objet ne sera plus le financement du culte. Elle devient une institution d'accompagnement et de soutien de l'Etat à la deuxième religion de France, soit une sorte de cogestion qui ne dirait pas son nom. Un «pont entre la République et les musulmans de France» assure Bernard Cazeneuve dans une interview à La Croix ce 29 août. 

La fondation devra œuvrer sur le plan culturel -et non pas cultuel- à la promotion d'un islam modéré, made in France en quelque sorte. En diffusant, notamment à l'université, dans l'enseignement mais aussi au sein du monde musulman, une connaissance approfondie de cette religion. L'idée maitresse est de ne plus laisser aux seuls salafistes, le monopole de l'initiation grand public à la religion ou la définition de la «bonne» façon de le pratiquer. 

Jean-Pierre Chevènement, 71 ans, qui a été pressenti pour présider la nouvelle Fondation et qui sera au ministère de l'intérieur aujourd'hui (dont il eut autrefois la charge) observe: «Le défi, c'est de faire en sorte qu'il y ait un islam républicain. Ce n'est pas évident. Je crois que c'est possible.» 

En revanche, le contrôle du financement de la construction des mosquées, mais aussi celui de la formation des imams -dont l'objectif est qu'ils soient tous formés en France- seront spécifiquement confié à une «association cultuelle» nationale, nouvellement créée, elle aussi. 

Jean-Pierre Chevènement explique à l'AFP l'articulation entre la Fondation et l'Association: «Cette fondation, qu'il faudra reconnaître d'utilité publique, doit respecter le principe de la laïcité. Son objet est donc profane: elle sera en charge de questions sociales, culturelles et éducatives. Dans la formation des imams, elle ne traitera que des aspects civiques, juridiques. Tout ce qui est religieux est hors de son champ. C'est pourquoi on va lui adosser une association cultuelle -loi de 1905- qui aura pour mission ce qui a trait à la formation religieuse ou au financement de la construction de lieux de culte». Il précise à ce propos: «J'ai fait connaître ma position vis-à-vis des financements étrangers: j'y suis opposé. Il y a des ressources en France». 

Avant de procéder à ces annonces lundi après-midi, et de lancer la nouvelle structure de façon officielle, le ministère de l'Intérieur va donc croiser, au cours de plusieurs séances ce lundi, une large palette de personnalités musulmanes qualifiées -pas forcément choisies pour leurs engagements religieux- des élus concernés et des experts. Anouar Kibech, président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), la structure pivot de ce nouvel ensemble, se montre très optimiste: «On va repartir sur une dynamique positive, cet épisode va mettre fin à la séquence nauséabonde du burkini».

Jean-Marie Guénois

Le Figaro

Allemagne : un responsable de l'immigration prévoit 300 000 réfugiés pour l'année 2016

Un responsable de l'immigration d'Allemagne a déclaré dimanche à un média local que le pays était prêt à accepter tout au plus 300 000 réfugiés en 2016.

"Nous prévoyons entre 0,25 et 0,3 million de réfugiés cette année", a indiqué Frank-Juergen Weise,chef de l'Office fédéral de l'immigration et des réfugiés, au journal Bild. Le nombre de réfugiés dépassant la limite supérieure pourrait les placer "sous contrainte", a-t-il estimé.

M. Weise a cependant souligné que la prévision formelle devrait être annoncée par le ministère fédéral de l'Intérieur d'Allemagne.

Il a par ailleurs fait savoir que le nombre de réfugiés venus en Allemagne l'an passé était nettement inférieur à un million, du fait que nombreux d'entre eux ont été enregistrés à deux reprises.

China.org