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jeudi, 22 septembre 2016

Enquête sur les candidats au djihad de Tarare

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Le parquet de Paris a annoncé la mise en examen et l'emprisonnement de deux hommes liés au djihadiste originaire de Roanne et actuellement en zone irako-syrienne, Rachid Kessim. Ce dernier est associé à l'assassinat des policiers de Magnanville et du prêtre de Saint-Etienne du Rouvray, mais également à l'attaque déjouée de la voiture piégée à Notre-Dame de Paris. L'un des deux hommes écroué à ce jour est un converti originaire de Tarare, Julien B. Un nom qui apparaissait déjà à propos de la fermeture de la mosquée de l'Arbresle en janvier dernier. Quelques semaines plus tard, Lyon Capitale consacrait une enquête à la petite ville de Tarare et à ses "jeunes candidats au djihad sous haute surveillance". La rédaction a décidé de mettre en ligne l'enquête du mensuel de mars 2016, dans laquelle le cas de Julien B. et ses contacts avec des figures du djihad international étaient déjà décryptés. 

À Tarare, de jeunes candidats au djihad sous haute surveillance

 

À Tarare, “ville à la campagne” de 11 000 habitants, les services de renseignement surveillent de près un petit groupe au discours radical. Certains suivraient le même chemin que l’un d’entre eux, parti s’entraîner en Syrie et mort il y a quelques semaines dans des bombardements à Racca, la capitale autoproclamée de Daech.

C’est une petite ville traversée par la nationale 7, à mi-chemin entre Lyon et Roanne, coincée au fond d’une vallée fortement encaissée entre des monts boisés culminant à plus de 1 000 mètres. Une ville en pleine campagne. “Une petite ville tranquille”, insiste son maire Divers droite, Bruno Peylachon. Avec sa délinquance, ses trafics de stups... et ses “petites bandes théologiques”, explique un familier de ces questions – à l’instar de L’Arbresle, Villefranche ou Belleville, voisines aux profils sensiblement comparables. “Ce sont des groupes assez disparates dont le noyau, plus ou moins extrémiste, peut se faire et se défaire.” À Tarare, ils sont une dizaine d’habitants sous surveillance. Plus ou moins jeunes. Issus de familles musulmanes pour la majorité et convertis à la marge. Le profil de ces hommes est quasiment invariable : problèmes d’ordre familial, échec scolaire, inactivité, antécédents judiciaires. Les plus âgés travaillent dans la zone industrielle de la Ponchonnière, vingt-cinq minutes plus au sud, à quelques encablures de L’Arbresle.

Salafistes contre takfiri

C’est justement à L’Arbresle que les choses ont commencé à sérieusement inquiéter les services de renseignement. Il y a un peu plus d’un an et demi, un groupe d’une dizaine de jeunes âgés de 20 à 30 ans, en qamis, pantalon noir aux chevilles et barbe, habitant tous Tarare, sont venus assister aux prêches du vendredi à la mosquée de L’Arbresle. “Ils arrivaient toujours en avance et s’installaient à chaque fois au premier rang. J’ai trouvé ça curieux, car je savais qu’ils n’étaient pas du coin, se rappelle Kalid Boulanouar, l’ancien président de la mosquée. Un jour, j’ai pris l’un d’eux à part, un converti. On a discuté de la Syrie, de Daech, etc. Il m’a dit que le djihad, c’était bien, qu’il fallait partir. Le pire, c’est qu’il ne condamnait pas les attentats, [il disait] qu’il fallait lutter contre les mécréants. Il avait la haine.” Les soupçonnant d’être ouvertement takfiri(de takfir, fatwa de déchéance du statut de musulman, les takfiri se distinguent par leur idéologie messianique – l’avènement d’un nouveau califat – et prônent l’appel aux armes), Kalid Boulanouar demande alors à l’imam de l’époque de prononcer des “prêches anti-Daech et anti-takfirisme”. “Le petit groupe de Tarare était choqué, ils se regardaient entre eux, ils étaient fous.” Ils ne sont plus jamais revenus.

Le 26 novembre dernier, en plein état d’urgence, le préfet du Rhône ordonne la fermeture de la salle de prière de L’Arbresle, au prétexte qu’elle est “fréquentée par de nombreux salafistes, dont certains en relation avec des individus pouvant se trouver en Syrie”. Pour justifier cette fermeture, Michel Delpuech s’appuie sur deux “notes blanches”, des pages le plus souvent de format A4, datées mais sans origine, ni service ni nom de fonctionnaire, comprenant des informations comme “X a été vu à telle date, à tel endroit, habillé de telle manière”, pratique à laquelle Nicolas Sarkozy avait officiellement mis fin, dès 2002, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.

Liaisons dangereuses

Une des “notes blanches” fait état de ce groupe d’individus qui venait écouter les prêches de l’imam de L’Arbresle. Une seconde “note blanche” évoque le cas d’un certain Julien B., un converti de Tarare, qui se fait aujourd’hui appeler Abdelsalem. Il lui est reproché d’avoir été en contact avec “trois islamistes radicaux” en Syrie, en particulier Saïd Arif, un chef djihadiste algérien. Figure du djihad international, Saïd Arif avait rejoint les camps d’Al-Qaïda en Afghanistan dans les années 1990, où il fréquentait les chefs de l’époque, notamment Oussama ben Laden. En 2007, il a été condamné à dix ans de prison pour sa participation dans une filière d’envoi de combattants en Tchétchénie. Libéré quatre ans plus tard, il est assigné à résidence à Millau, dans l’Aveyron, d’où il se fait la belle une première fois. La police lui remet le grappin dessus en Suède, où il a retrouvé femme et enfants. À l’automne 2012, Saïd Arif est assignéà résidence à Langeac, en Auvergne, puis à Brioude, trente kilomètres plus au sud. Considéré comme un important recruteur de combattants étrangers, le terroriste se fait la belle une seconde fois, début 2013, pour rejoindre la Syrie. En mai 2015, passé cadre dirigeant de Jund al-Aqsa, un groupe djihadiste proche du Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, il est abattu par un tir de drone américain.

Le modèle Othmani

Depuis, la salle de prière de L’Arbresle, qui se revendique d’un salafisme quiétiste (à savoir rigoriste et pacifiste), a rouvert. Le groupe de Tarare, qui a été l’un des arguments de fermeture de la salle de prière, court toujours en revanche. Avant de faire de l’entrisme à L’Arbresle, la petite bande avait déjà tenté de prendre le contrôle de la mosquée El Nour, à Tarare. En vain. Malgré les pressions exercées sur l’ancien président de l’association cultuelle et les imams – alors autoproclamés –, la mosquée a résisté. “Lors des dernières élections, ils ont soutenu mon concurrent qui, sans être salafiste à 100 %, avait quand même quelques idées salafistes. Ils n’ont même pas obtenu 30 % des voix”, se félicite Lemjed Bakache, l’actuel président de l’Association cultuelle pour la connaissance de l’islam de Tarare (ACCIT) qui gère la mosquée El Nour. Aujourd’hui, l’imam titulaire est envoyé par la grande mosquée de Paris, gage de modération et de sécurité. La bande de Tarare, “on la connaît, on la surveille, confirment les renseignements. Ces types sont encore à Tarare. C’est un petit groupe qui s’est formé autour d’un même idéal, d’une même pensée officieuse”. Daech. “Ils s’en réclament tous, mais de là à passer à l’étape supérieure, je ne me risquerai pas”, lâche une de leurs connaissances. Pour les plus radicalisés, leur modèle s’appellerait Walid Othmani. “Un type franchement chaud quand même”, reconnaît cette même source. Originaire de Tarare, Walid Othmani est issu d’une famille “très occidentale, mère blonde peroxydée, sans problèmes sociaux ni financiers”, se souvient un avocat l’ayant observé lors de son procès en 2011 (on y revient). Il grandit en pavillon, dans un certain confort et à l’abri – pensent alors ses proches – d’éventuels dérapages.
Mais, à la vingtaine, Walid Othmani se radicalise sur Internet, via des sites comme Minbar SOS ou Ribaat (fermés depuis par les autorités). Fréquentant assidûment les forums djihadistes, le jeune Tararien finit par se laisser convaincre de rejoindre, en passant par la Turquie et l’Iran, les zones de combat pakistano-afghanes. Au cours de l’hiver 2007-2008, il gagne la vallée de Buna, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du Pakistan, à quelques encablures de la capitale, Islamabad. La province, épicentre d’un conflit armé entre l’armée pakistanaise et les talibans, est alors dirigée en coalition par la Jamiat Ulema-e-Islam, l’un des plus importants partis islamistes du pays, favorable à un “État islamique pur”. Walid Othmani retrouve alors un groupe de quatre combattants belges, dans un cabanon en pleine montagne, loin des grands camps que gérait Al-Qaïda, quand l’organisation était encore capable d’opérer sans grand danger de frappes militaires aériennes. C’est là, à plus de 2 000 mètres d’altitude et quelque 6 000 kilomètres de Tarare, que Walid Othmani apprend le maniement des explosifs et du lance-roquette.

 

Frustration afghane

À son retour du Pakistan, il est immédiatement arrêté en Turquie, où il passera six mois en cellule. Suivi à la trace par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Walid Othmani sera interpellé dès son arrivée sur le sol français. Dans un rapport d’interrogatoire que CNN s’était procuré à l’époque, le Tararien de 25 ans explique sa frustration d’avoir dû payer 1 300 euros pour acheter ses propres armes et ses munitions ainsi que pour son entraînement.

Le LA Times ajoute qu’Othmani a même dû emprunter plus de 700 euros à sa mère pour pouvoir s’équiper de bottes de randonnée, d’un sac de couchage, de sous-vêtements thermiques et d’une veste d’hiver Columbia.

Lors du procès des combattants islamistes belges, en mars 2010, le juge de la 49e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles s’est appuyé sur la dépositiond’Othmani : “Chacun devait remplir un formulaire à l’en-tête de l’Émirat islamique d’Afghanistan. Une des questions posées était : Êtes-vous prêt à commettre des attentats-suicides ?” Un an plus tard, s’ouvre devant le tribunal correctionnel de Paris “le djihad médiatique”, comme les médias l’ont appelé, reprenant la formule du procureur de la République Guillaume Portenseigne. D’après le jugement, Walid Othmani était “cantonné à des tâches de non-combattants comme la cuisine (...) Les candidats qui venaient rejoindre les talibans afghans n’étaient pas les bienvenus auprès des Pachtounes, notamment pour des raisons culturelles de méfiance à l’égard des “Arabes”, a fortiori lorsqu’ils étaient, comme eux, occidentalisés”. Walid Othmani sera condamné à cinq ans de prison, dont la moitié avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve durant deux ans. On est alors en février 2011. Le Lyonnais a déjà passé deux ans en détention provisoire. Il lui reste six mois de prison à faire.

 

Épilogue syrien tragique

À sa sortie de prison, à l’été 2011, Walid Othmani réside à Bron. Il y restera quelques années, pendant lesquelles les Renseignements ne noteront aucune activité radicale particulière. Sauf qu’en 2014 Walid Othmani disparaît des écrans radars. On apprendra un peu plus tard qu’il a rejoint les troupes de Daech en Syrie. De quoi susciter, chez certains, l’étonnement au vu de son retour d’expérience plutôt décevant dans les zones tribales afghano-pakistanaises. Mais certainement pas chez le procureur qui, lors de son procès, avait balayé les justifications d’Othmani : “Par altruisme, ou mieux, par souci d’aide humanitaire ? Mais si on veut faire de l’humanitaire, on entre dans une ONG !” Autrement dit, Othmani n’était pas sevré, encore moins soigné.

D’après nos informations, Walid Othmani a été tué il y a quelques semaines dans un bombardement sur Racca, la capitale autoproclamée de Daech. Les services de renseignement s’inquiètent aujourd’hui de voir certains de ses proches suivre le même chemin.

Guillaume Lamy

Lyon Capitale

Près de la moitié des Australiens pour une interdiction de l'immigration de musulmans, selon un sondage

Près de la moitié des Australiens (49%) sont favorables à l'interdiction de l'immigration de musulmans dans leur pays, selon un sondage paru mercredi, estimant qu'ils ne "s'intègrent pas" bien dans la société et la culture de leur pays.

Ce sondage de l'institut Essential a été mené auprès de 1.000 personnes après les nouvelles déclarations controversées faites la semaine dernière par la sénatrice Pauline Hanson du parti populiste One Nation selon qui l'Australie risquait d'être "submergée par les musulmans".

Plus d'un tiers des électeurs écologistes, d'ordinaire favorables aux réfugiés et à l'immigration, sont en faveur de cette interdiction, tout comme 60% des partisans de la coalition libérale-nationale (LNP, droite) au pouvoir.

Peter Lewis, directeur général d'Essential, a avoué que son institut avait été tellement surpris de ces chiffres qu'un second sondage a été effectué, donnant les mêmes résultats. "Le niveau actuel de soutien (de cette proposition) m'a surpris", a-t-il confié mercredi à Buzzfeed News Australia.

Selon ce sondage, 41% des personnes interrogées expliquent que la raison pour laquelle ils soutiennent cette interdiction est que "les musulmans ne s'intègrent pas dans la société australienne", tandis qu'un gros quart (27%) cite la menace du terrorisme. Enfin, un cinquième des sondés estiment que les musulmans "ne partagent pas (leurs) valeurs".

Mme Hanson a par le passé dit soutenir la proposition d'interdire toute immigration de musulmans faite par le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump. Trois autres responsables politiques australiens en ont fait de même.

Xinhunet

Chloé, jeune salafiste : la France ne veut pas de nous ? Laissez-moi partir !

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Chloé a 18 ans. Elle est musulmane, vêtue de noir de la tête aux pieds, mains gantées et jilbab. Et elle veut partir en Arabie saoudite pour étudier la théologie musulmane, celle de « l’islam authentique ». Se revendiquant salafiste, sa conversion à la religion mahométane ne semble pas avoir inquiété sa mère, pas plus que son changement vestimentaire. En revanche, lorsqu’elle a annoncé son souhait d’aller faire ses études dans la péninsule Arabique, sa mère a pris peur et l’a signalée à la cellule de « déradicalisation ».

Depuis, Chloé ne peut plus quitter la France et est surveillée par la police. Elle a donc décidé de porter l’affaire en justice et a confié la défense de ses intérêts à Me Emmanuel Ludot. Ce dernier est connu pour être un avocat médiatique. Prêt à défendre n’importe quelle cause pourvu qu’elle lui fasse de la publicité. Nul doute que celle-ci, qui pourrait aboutir, ne cadre pas très bien avec sa défense du mariage homosexuel pour lequel il a plaidé avant la loi Taubira.

Selon la presse, la jeune fille était catholique et se serait convertie il y a un an à l’islam.

Mais qu’est-ce que la presse définit comme catholique ? S’il s’agit d’une personne baptisée, qui n’a reçu aucune éducation religieuse ni ne pratique sa religion, autant dire d’emblée qu’il s’agit d’une agnostique. Dont la conversion à l’islam le plus obscurantiste procède à la fois d’une névrose sérieuse et d’un vide spirituel propre à notre société de consommation. Un catholique qui vit sa foi et reçoit les sacrements ne devient pas salafiste du jour au lendemain.

 Quant à sa mère – la jeune fille a-t-elle un père ? —, sa découverte brutale de ce que sa fille est devenue ne laisse pas d’étonner ! Sa conversion à l’islam n’aurait donc suscité aucune réaction, aucune inquiétude de sa part ? Son emprisonnement volontaire dans des voiles aussi obscurs que sa religion, son comportement, ses fréquentations ? Il a fallu, visiblement, qu’elle annonce sa volonté de partir pour l’Arabie pour faire enfin réagir l’auteur de ses jours. Serait-elle restée sagement à la maison, enfermée dans son jilbab, sans doute sa mère n’y aurait rien trouvé à redire. Le vivre ensemble…

Enfin, la jeune salafiste n’a pas perdu tout bon sens. Elle déclare crûment : « La France ne veut pas de nous ? Très bien, laissez-moi partir, alors. » Le problème est que la France, en tout cas son gouvernement, ne sait pas ce qu’il veut. Mieux vaudrait sans doute laisser ces personnes partir, à condition de ne pas leur permettre de revenir. Ce qui, en l’état de notre droit, est impossible. C’est la raison pour laquelle tant de jeunes, retour de Syrie via la Turquie, sont arrêtés et déférés aux tribunaux sous diverses incriminations en lien avec le terrorisme.

Une fois encore, le tribunal administratif, et derrière lui le Conseil d’État, donneront sans doute raison à cette jeune fille. Il existe un précédent, à l’occasion duquel un « radicalisé » a été autorisé à quitter le territoire pour suivre de passionnantes études de théologie en Arabie. Ce faisant, et comme dans l’affaire du burkini, les juridictions administratives démontreront par l’absurde le vide juridique à propos de la place de l’islam en France. Un vide juridique que personne, à ce jour, ne sait combler sans évoquer la laïcité et mettre en parallèle toute les religions, comme si l’Évangile se comparait au Coran…

François Teutsch

Boulevard Voltaire

Quel islam en France ?

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Le grand moraliste Michel de Montaigne jugeait la religion musulmane en des termes peu amènes : « Quand Mahomet promet aux siens un paradis tapissé, paré d’or et de pierreries, peuplé de garces d’excellente beauté, de vins et de vivres singuliers, je vois bien que ce sont des moqueurs qui se plient à notre bêtise pour nous emmiéler et attirer par ces opinons et espérances, convenables à notre mortel appétit. »

Si nous devrions nous garder de tout anachronisme forcément malheureux – la Renaissance ne pouvant être comparée à notre époque —, il est certain que les humanistes européens, qu’ils soient du XVIe ou du XXIe siècle, ne peuvent que regarder avec circonspection les interprétations littérales du Coran.

Venons-en donc au rapport rendu par le bien nommé Institut Montaigne, relatif à l’islam et à ses pratiquants se trouvant en France. Ledit rapport, publié le 18 septembre, s’appuie sur un sondage de l’IFOP pour donner une photographie se voulant fidèle des musulmans en France.

Clef de toute l’analyse de l’Institut Montaigne, le sondage n’est toujours pas disponible dans son intégralité, tant pour la presse que pour l’immense majorité de la classe politique. Il sera donc difficile de tirer des conclusions hâtives d’un rapport dont l’objectif était de prouver « qu’un islam français est possible ».

Rappelons, au passage, que l’Institut Montaigne est dirigé par des personnalités issues de la pensée libérale tels Nicolas Baverez, Henri de Castries ou Claude Bébéar.

 

Néanmoins, en dépit de tous les biais de ce rapport, quelques conclusions paraissent révélatrices de l’état préoccupant de l’islam en France. Les jeunes, notamment, semblent majoritairement plus rigoristes que leurs aînés, rejetant pour une grande part les lois de la République française au profit des lois islamiques de la charia.

Pour résumer, si l’on en croit les experts de l’Institut Montaigne : 28 % des musulmans sondés se déclareraient favorables à l’application de la loi islamique en France et 25 % seraient « inclassables ». Cela représente un nombre considérable de « musulmans français », au moins un million de personnes, qui se sentiraient d’abord attachés à leur religion avant de l’être à la France. Une proportion, en outre, en constante augmentation chez les jeunes.

Au terme dudit rapport, l’Institut Montaigne prévoit des solutions destinées à mieux inclure (sic) les musulmans en France, parmi lesquelles certaines pourront légitimement outrer les Français : « rédiger un livre d’histoire équitable commun aux pays des deux rives de la Méditerranée » ou bien l’extension du concordat à l’islam en Alsace-Moselle…

Bref, rien de nouveau sous le soleil de la France atomisée : de plus en plus de musulmans rejettent les lois de la République et de plus en plus de « chercheurs » se cassent la tête sans trouver de solutions viables à ce problème.

Gabriel Robin

Boulevard Voltaire

 

Bernard Cazeneuve : « Tout pour les migrants, rien pour les sans-dents ! »

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En bon technocrate, Cazeneuve pensait avoir résolu le problème de Calais… lors de sa huitième visite. Lui qui avait promis, lors de la septième, que la jungle, diminuée en surface de moitié, serait réduite à 2.000 clandestins… Manque de chance, quelques semaines plus tard, il y en avait 10.000, et le plus grand bidonville d’Europe était au bord de l’explosion.

Notre inimitable ministre de l’Intérieur avait donc décidé d’organiser, dans toute la France, un véritable coup d’État migratoire. Cela consistait à répartir 12.000 illégaux, en fixant un quota par régions : 1.484 pour la Nouvelle-Aquitaine, 1.006 pour les Hauts-de-France, 1.175 en PACA, etc. Charge aux préfets, qui avaient ordre de contourner les maires, de se débrouiller dans leur département pour répartir dans les villes et villages les nouveaux venus, en fonction des lieux disponibles : anciennes casernes, écoles fermées, lieux publics réquisitionnés, voire parfois châteaux !

Malheureusement, la propagande a beau raconter partout qu’en période de chômage de masse, de déficit qui s’aggrave et de risques extrêmes d’attentats islamistes, ces migrants – majoritairement hommes seuls musulmans — sont une chance pour la France, cela ne passe toujours pas dans l’opinion. Plus grave : la résistance s’organise, contre ce qui est considéré comme un coup de force socialiste contre le vivre ensemble à la française.

Ainsi, le 7 septembre, à Forges-les-Bains, petite ville de l’Essonne de 3.700 habitants, une réunion avec les autorités locales a regroupé 500 personnes, très en colère qu’on puisse leur imposer 91 Afghans et Soudanais, âgés de 18 à 40 ans.

À la grande fureur du préfet de l’Île-de-France Carenco, le lieu prévu pour accueillir ces nouveaux venus a même été partiellement incendié.

 

À Saint-Denis-de-Cabanne, petit village de 1.300 habitants situé près de Roanne, le sous-préfet venu expliquer aux habitants les bienfaits de l’accueil temporaire – ben voyons – de 80 migrants a été conspué et a vu un pétard exploser à ses pieds, lors de son départ précipité. Le procureur de la République ne pouvait laisser passer un tel affront. Il a décidé d’ouvrir une information judiciaire pour incitation à la haine raciale !

À Allex, petite ville de la Drôme de 2.000 habitants, c’est carrément dans le superbe château de Pergaud que les autorités ont décidé d’installer 50 clandestins. Devant la colère du Collectif pour la sauvegarde d’Allex (CSA), le maire a décidé, à la grande fureur du préfet, d’organiser un référendum local – que les gauchistes locaux disent illégal – le 2 octobre prochain.

Du vendredi 23 septembre – rassemblement parisien à 19 heures au Trocadéro – au samedi 8 octobre – manifestation dans les rues de Montpellier par la Ligue du Midi -, une Quinzaine « Sauvons notre pays, refusons l’invasion migratoire » est organisée, partout où cela est possible, par des gens aussi différents que le SIEL, la Ligue du Midi, Viviers Bleu Marine, Riposte laïque, Civitas, Résistance républicaine et d’autres associations plus locales. À ce jour, quinze initiatives sont programmées.

Partout s’exprime massivement, dans les réunions publiques et sur les marchés, le refus du coup d’État migratoire de Cazeneuve.

Abandonnés par un pouvoir dont la politique se résume à « Tout pour les migrants, rien pour les sans-dents », les Français des zones rurales commencent à comprendre que seule leur mobilisation leur permettra de préserver leur mode de vie.

Qu’ils s’organisent au plus vite, car ces 12.000 migrants de Cazeneuve ne sont que les premiers d’une longue série, et tous les villages sont menacés par la folie immigrationniste de nos dirigeants…

Pierre Cassen

Boulevard Voltaire

 

Le « problème musulman » ? Simple fantasme déconnecté du réel

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Guillaume Weill-Raynal (le frère de Clément, celui qui a découvert le mur des cons), sur Mediapart, s’est fendu d’une tribune mettant sur le même plan le « problème musulman » – qui, selon lui, n’existe pas – issu de « fantasmes déconnectés du réel » – et « la question juive » des années 30. Vraiment ?

Peut-on comparer l’Allemagne nazie de 1933 et ses 505.000 juifs parfaitement intégrés parmi ses 67 millions d’habitants – 0,75 % – avec, selon les chiffres les plus vraisemblables, entre 6 et 9 millions de musulmans français parmi 67 millions – entre 11 et 13 % – de plus en plus communautaristes et logeant, en leur sein, une minorité terroriste ?

Sont-ce les musulmans qui fuient l’antisémitisme ? 7.000 en 2014, 7.829 en 2015, environ 6.000 juifs en 2016, qui préfèrent Israël à la France, depuis plusieurs années ? Les persécutions des juifs par Hitler au pouvoir et ses nazis sont-elles comparables au soutien affiché du Parti socialiste et des Républicains (et aussi, dernièrement, du Front national) à l’ensemble de la communauté musulmane ?

Qu’y a-t-il de comparable entre la situation de bouc émissaire des juifs d’outre-Rhin sous le régime de la peste brune, abandonnés à eux-mêmes sans aucune association droit-de-l’hommiste pour les défendre, et la situation des musulmans aujourd’hui en France, fortifiée depuis des décennies par nos gouvernants, les conseils et autres collectifs ?

Et le cinéma ! Tandis que l’Allemagne nazie produisait Der Stürmer (Le juif éternel), opposant de façon la plus horrible l’aryen et le juif, la France produit Fatima.

En revanche, tout à fait comparable la propagande de déshumanisation des juifs par le gouvernement nazi – « rats, vermine, nez crochu et corps trapu » – avec les salves animalières de chroniqueurs autoproclamés antinazis à l’encontre d’Éric Zemmour, « petit être à l’allure chétive de la hyène, au regard sournois du rongeur et aux manières bourrues de charognard arrogant », ou encore le très humaniste « neuf mois pour rien, c’est l’histoire tragique de la maman d’Éric Zemmour »

Pour Guillaume Weill-Raynal, éminent spécialiste, il n’existerait d’ailleurs pas « de modèle de société unique, voire totalitaire » dans le monde musulman.

Pas même l’Arabie saoudite, friande des lapidations et autres décapitations ? Qui manifeste un inquiétant déni de réalité ?

 

Encore mieux : les terroristes ne sont que des « individus isolés aux antécédents psychiatriques, des petits délinquants ou de grands criminels ». La preuve : le Coran, « incompréhensible pour la rationalité occidentale », est lu « comme de la poésie » chez « les musulmans du monde entier ». Ce qui explique – bon sang, mais c’est bien sûr ! – les guerres sunnites contre chiites, les attentats salafistes contre les wahhabites…

Mais alors, pourquoi « l’islam [apparaîtrait] plus », aux yeux de ces malheureux ou méchants garçons – qui massacrent aux cris d’Allah Akbar – « comme la justification facile de leurs pulsions violentes préexistantes que comme la dérive d’une piété fondamentaliste » qui les conduit « vers le fanatisme et le crime »… si le saint Coran ressemble à un long fleuve tranquille regorgeant de doux versets poétiques ? Qui souffre d’une évidente carence de logique ?

Autoritarisme assumé de la classe dirigeante, criminalisation de toute pensée dissidente, insultes animalières : effectivement, les « théories » antifrançaises présentent des similitudes avec l’antisémitisme des années 30…

Caroline Artus

Boulevard Voltaire

Moins de 4 millions de musulmans en France : on nous prend pour des idiots

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Une enquête « rassurante » de l’IFOP a été effectuée pour l’Institut Montaigne, think tank d’obédience libérale, publiée dimanche 18 septembre par le JDD.

Selon l’enquête, il y aurait 28 % de musulmans ayant « adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République » (charia). Les jeunes, les moins insérés dans l’emploi et les convertis sont les plus disposés à adhérer à ce modèle – jusqu’à 50 %.

Elle montrerait également que la population musulmane est estimée à moins de quatre millions en France.

 

Et c’est là que le bât blesse.

D’abord, parce qu’on ne sait pas d’où est issu ce chiffre puisqu’il n’y a pas, en France, de recensement des individus en fonction de la religion.

Mais surtout, dans les années 1990, les médias, les gouvernants s’accordaient sur environ cinq millions de musulmans en France.
Par exemple, La Croix du 10 décembre 1996 rapportait les propos tenu par M. Charles Pasqua à l’émission 7 sur 7 de l’avant-veille où, s’exprimant à propos des attentats terroristes, il soulignait « l’existence [en France d’une] importante communauté musulmane : cinq millions de musulmans, un million de pratiquants, 50.000 intégristes et probablement 2.000 radicaux ».

Toujours dans La Croix, du 23 novembre 1996 cette fois, dans un article signé Bernard Gorce et intitulé « L’islam européen passe par l’Alsace », on pouvait lire : « Dix millions de musulmans d’Europe : on compte 4,2 millions de musulmans en France. »

Or, chaque année depuis 30 ans, il faut ajouter aux cinq millions de M. Pasqua l’arrivée de 200.000 immigrés légaux annuels (certes pas tous musulmans, mais c’est sans compter les clandestins) et les apports d’une natalité bien supérieure. Les retours au pays définitifs étant négligeables, le nombre de musulmans a sans doute doublé depuis les années 1990. Par ailleurs, je serais tenté de dire que nos yeux ne nous trompent pas…

L’objectif de la publication des chiffres fantaisistes donnés serait-il de rassurer le bon peuple afin qu’il ne vote pas « trop à droite » ?

NDLR : Dans une interview accordée ce mardi au site atlantico.fr, Michèle Tribalat, démographe, estime elle aussi que l’estimation du nombre de musulmans en France réalisée par l’Institut Montaigne est très éloignée de la réalité.

Thierry Get

Boulevard Voltaire

 

Présidentielles françaises : quel avenir pour les musulmans de France ?

En France, la question des rapports entre islam et République reste au cœur des débats politiques à huit mois de l’élection présidentielle. Dimanche, les résultats d’une étude réalisée par l’Institut Montaigne ont été publiés par le Journal du Dimanche. Et les résultats sont très surprenants notamment quand l’étude affirme que 28% des musulmans de France ont « adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République », s’affirmant « en marge de la société ».

Des conclusions qui ont donné lieu à une vive polémique. Ce qui confirme que l’islam et les musulmans vont continuer à occuper une place importante dans le débat politique. Les amalgames et les vexations risquent d’être nombreux.

À droite, les trois candidats favoris, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen (extrême-droite) ont déjà axé une large part de leur discours politique sur les modalités d’inscription de l’islam dans le paysage culturel français.

Dans son discours, Alain Juppé prône la notion d' »identité heureuse », en opposition à l’assimilation proposée par Nicolas Sarkozy. Il propose une « intégration » qui inclurait la discussion avec les chefs musulmans à travers la création d’un conseil national des cultes qui définirait « en accord avec les autorités représentatives des Français musulmans les règles relatives au recrutement des imams, à leur formation civique, à l’utilisation de la langue française pour les prêches et à la transparence du financement des lieux de culte ». Pour lui, « la laïcité n’est pas et ne doit pas être un combat contre les religions ».

Nicolas Sarkozy, raillant régulièrement le concept d’identité heureuse d’Alain Juppé, propose quant à lui une « vaste politique d’assimilation » et la lutte contre la « tyrannie des minorités », selon Le Monde. Lundi 12 septembre, Nicolas Sarkozy affirmait refuser d’être le « président de l’impuissance publique », ajoutant qu’il « protégerait les Français ». « Pour protéger votre liberté, nous devons réduire la leur », en allusion aux terroristes. Mais peut-être pas seulement.

Nicolas Sarkozy a déjà clairement précisé que, s’agissant de religions, c’était l’islam qu’il visait. Il réclame l’interdiction du port du burkini et l’interdiction du voile dans les entreprises et sur les lieux de travail. Il s’oppose également aux menus de substitution dans les cantines scolaires.

Lundi soir, lors d’un meeting, il est allé encore plus loin : « Nous ne nous contenterons plus d’une intégration qui ne marche plus, nous exigerons l’assimilation. Quelle que soit la nationalité de vos parents, jeunes Français, à un moment où vous devenez Français, vos ancêtres, ce sont les Gaulois et c’est Vercingétorix. » Des propos qui ont provoqué une vive polémique.

Par ailleurs, le candidat affirme vouloir une réduction drastique de l’immigration, un durcissement des conditions d’acquisition de la nationalité française et le « placement préventif en centre de rétention fermé » de « tout Français suspecté d’être lié au terrorisme ».

L’ancien président entend de plus donner au Conseil français du culte musulman la légitimité d’habiliter les imams, sous contrôle du ministère de l’intérieur, et accorder un droit de veto au ministère de l’Intérieur sur la construction des lieux de cultes, ainsi que la possibilité d’interdire les prêches des imams dont les propos seraient contraires aux règles de la République, selon Direct Matin.

Pour Marine Le Pen, l’islam est compatible avec la République

Dans ce débat, c’est Marine Le Pen qui a le plus surpris. Lors d’une intervention télévisée diffusée le 11 septembre sur TF1, elle a affirmé croire que l’islam était compatible avec la République, en précisant faire référence à « un islam (…) laïcisé par les Lumières comme les autres religions. » L’affirmation n’a guère eu de succès parmi ses militants, souligne toutefois le magazine Marianne.

En fait, Marine Le Pen n’a pas changé d’avis sur les musulmans et l’islam. La candidate d’extrême-droite œuvre surtout à dédiaboliser le Front national et à « lisser » son image afin d’attirer un électorat rebuté par les positions très radicales de son père, Jean-Marie Le Pen, notamment à l’égard de la religion musulmane.

D’ailleurs, son programme électoral, qui fait référence à une « ‘islamisation de plus en plus visible » et dont un important volet est consacré aux questions d’immigration et de laïcité, promet la réaffirmation de « l’autorité de l’État », l’interdiction du financement public des lieux de culte, l’instauration d’un ministère de l’intérieur, de l’immigration et de la laïcité et l’inscription dans la Constitution que « la République ne reconnaît aucune communauté ».

À gauche, des divisions au sujet du port du voile et du burkini

Plus surprenant, une partie de la gauche, notamment le Parti socialiste, a également durcit son discours sur l’islam. Parfois, certains responsables socialistes sont aussi virulents que leurs adversaires de droite. « Si l’islam n’aide pas la République à combattre ceux qui remettent en cause les libertés publiques, il sera de plus en plus dur pour la République de garantir le libre exercice du culte », a déclaré Manuel Valls. La menace est à peine voilée.

En août, il avait soutenu les arrêtés municipaux interdisant le burkini (ces arrêtés ayant été suspendus fin août par le Conseil d’État). Manuel Valls avait ensuite fait une déclaration surprenante sur le voile : « Marianne elle a le sein nu parce qu’elle nourrit le peuple, elle n’est pas voilée parce qu’elle est libre ! C’est ça la République ! ». Ces propos avaient créé la polémique, une historienne rappelant que Marianne était une allégorie et non une représentation de la femme.

Sarah Smail 

Tsa-Algérie