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mercredi, 30 mars 2016

La manifestation extrémiste organisée samedi à Molenbeek interdite par Françoise Schepmans

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La commune a annoncé ce mercredi l'annulation pure et simple de ce rassemblement.

L’appel à se rassembler samedi à 15h sur la place Communale de Molenbeek contre l’islamisme, qu'avait lancé le groupuscule français d’extrême droite Génération Identitaire, avait été pris très au sérieux par les autorités locales. Après les incidents de dimanche - 500 hooligans dont de nombreux néo-fascistes sont parvenus à faire le salut nazi à la Bourse -, l’appel à manifester qui date de samedi, a en effet pris une tournure inquiétante.

La commune a finalement annoncé ce mercredi l'annulation pure et simple de ce rassemblement. Une décision de la Bourgmestre François Schepmans (MR).

Françoise Schepmans, qui n’a jamais eu l’intention d’autoriser un tel rassemblement, a d’ailleurs pris un arrêt de police interdisant tout rassemblement sur la place Communale ce jour-là. "Je ne prends pas souvent ce genre de décision. On a également ce mercredi une réunion importante avec les différents services communaux et des représentants de la Région afin de voir quelles mesures seront mises en place", avait expliqué Françoise Schepmans avant d'annuler le rassemblement. "J’ai aussi des réunions prévues avec Anderlecht et la Ville de Bruxelles. L’objectif est que si jamais ces personnes viennent vraiment, elles ne puissent pas entrer dans la commune".

Les prochains jours, la tension risque en tout cas d’être maximale du côté de Molenbeek. Les autorités s’inquiètent d’un possible affrontement entre certains hooligans venus malgré l’interdiction et certains jeunes de la commune. "Je suis inquiète. Dans la commune, ce qui a eu lieu dimanche à la Bourse n’est pas passé inaperçu. Certains grands frères ont peur pour les plus jeunes. Que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur le terrain, on voit monter une certaine mobilisation de la commune pour venir se protéger samedi", explique l’échevine de la Prévention, Sarah Turine (Ecolo). "Il s’agira de voir ce qu’on décide mercredi, puis de communiquer vers la population dans un deuxième temps afin d’apaiser celle-ci", ajoute-t-elle.

Du côté de Génération Identitaire, le message est en tout cas clair : il s’agirait "d’expulser les islamistes". Une manière d’englober, par un amalgame, toute la population musulmane. Nation, un groupe belge d’extrême droite, a affirmé, lui, sur son site internet que ses membres ne seront pas présents à Molenbeek samedi, car devant participer à un congrès.

J. Th. et Belga

Source : dhnet.be

 

 

Sur le marché de Molenbeek des commerçants défendent les terroristes

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Source: 7 à 8 TF1, extrait :

“Sur le marché, certains vendeurs vont même jusqu’à justifier les attentats, qui seraient la réponse à l’intervention occidentale en Syrie. « Ton président, Hollande, tu vas me dire qu’il ne tue pas de civils ? […] Parce que la vérité, ils défendent les musulmans, c’est pour ça. » Un discours fréquent à Molenbeek

Source : islamisation.fr

Attentats en Europe : la stratégie de Daech s’avère-t-elle efficace ?

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L’État islamique subit actuellement de sérieux revers en Syrie et dans une moindre mesure en Irak. Mais Daech a une stratégie mondiale, par l’utilisation du terrorisme, une politique particulièrement efficace et continue en Europe. Les attentats de Paris et ceux de Bruxelles ont des objectifs évidents : marquer à vif les populations pour qu’elles se sentent en situation de guerre, renforcer les courants « neutralistes » qui souhaitent le retrait des troupes des pays européens du conflit moyen-oriental, affaiblir des gouvernements qui semblent ne pas maîtriser la menace djihadiste dans leur propre pays.

L’autre face de cette stratégie est de favoriser des réactions xénophobes en Europe visant tout particulièrement la communauté arabe. L’ouvrage « Appel à la résistance islamique mondiale », d’Abou Moussab al-Souri, théoricien du djihadisme, a été récupéré par Daech et notamment l’idée d’une « zone grise », le lieu de coexistence des musulmans avec l’Occident, « entre le bien et le mal, le califat et les infidèles », explique le texte, citant Oussama ben Laden : « Le monde est aujourd’hui divisé. Bush a dit la vérité en disant : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes, mais les véritables terroristes, ce sont les croisés occidentaux ».

Objectif ultime des attentats : faire monter l’islamophobie, imposer que les populations de confession musulmane soient victimes d’amalgame et d’actes violents de représailles afin de les pousser à la radicalisation. Les communautés immigrées européennes notamment pourraient ainsi, elles aussi, basculer dans le soutien à Daech.

Affaiblissement des réactions de protestation européennes

Cette stratégie, notamment mise en évidence par le chercheur Gilles Kepel, fonctionne-t-elle ? Pour l’essentiel, non. Et notamment du fait de manifestations d’unité nationale qui englobait les communautés étrangères comme lors de la manifestation de Paris, le 11 janvier après l’attentat contre Charlie Hebdo. Le refus de stigmatiser la communauté arabe en France fut encore plus net après les attentats de novembre, où un certain nombre de membres de cette communauté figurèrent parmi les victimes des attentats djihadistes.

Après Madrid en 2004 (191 morts), Londres en 2005, Paris en 2015, c’est maintenant Bruxelles, la « capitale » de l’Europe, qui vient d’être touchée par des attaques terroristes Mais les attentats se succèdent, épuisant un peu les manifestations de solidarité et de volonté d’unité. La répétition des attentats font décroître les mobilisations populaires de protestation.

« La répétition des attaques et leur caractère presque ‘attendu’ a aussi son importance, note le sociologue Gêrome Truc. Moins l’effet de surprise est grand, moins l’effet de sidération est fort. Il avait été particulièrement important en 2004 puisqu’il s’agissait du premier attentat sur le sol européen depuis le 11 septembre 2001 ».

Pour ce sociologue, ce n’est pas qu’un effet de lassitude mais la moindre mobilisation s’explique en partie par la crise de l’Union européenne : « « Aujourd’hui, face à la menace terroriste, l’UE a beau être frappée dans son cœur, les réactions des institutions européennes ont été moins fortes. L’UE est tiraillée de toute part. Au contraire, en 2004, après les attentats de Madrid, les Français s’étaient bien plus mobilisés que pour Bruxelles où très peu sont descendus dans la rue. On vivait notre 11-Septembre européen. À ce moment-là aussi, on allait vers la construction européenne, vers une union politique qui ne semble plus désirée aujourd’hui ».

Autre exemple donné par Gérôme Truc : après les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, l’UE avait institué une journée européenne de commémoration des victimes du terrorisme tous les 11 mars. La dernière en date fut célébrée à peine 11 jours avant les attaques du 22 mars. « Qui le sait ? », s’interroge le sociologue.

Montée de l’extrême droite dans l’UE

Aujourd’hui, la seule grande victoire de Daech a été de favoriser partout en Europe une extrême-droite xénophobe et ultra-sécuritaire. François Hollande a cru bon d’en rajouter dans l’affirmation sécuritaire en décrétant l’état d’urgence et en tentant d’imposer la déchéance de nationalité aux binationaux nés français, il n’a fait que diviser son propre camp sans minorer le Front national : Marine le Pen est d’ores et déjà assurée d’être présente au second tour des élections présidentielles de 2017.

Angela Merkel avait proposé une politique d’accueil très ouverte aux réfugiés syriens ? Son parti démocrate-chrétien vient de subir une vraie secousse aux dernières élections régionales partielles en Allemagne qui a vu apparaître pour la première fois depuis le nazisme, un parti d’extrême droite, l’AFD, sur le plan national.

Mais le véritable enjeu est ce qui se passe dans les communautés immigrés en Europe. Des chiffres inquiètent : estimés à 200 en France lors des premiers attentats de 2004/2005, les djihadistes sur ce territoire national seraient environ 2 000 selon le ministre de l’Intérieur et 1 200 supplémentaires seraient partis en Syrie.

Mais de nombreux signes montrent que la communauté immigrée, dans son ensemble, rejette aujourd’hui massivement Daech, mouvement qui ne propose qu’une caricature sanguinaire de l’islam.

Pierre Morville

Source : tsa-algérie

 

Sarcelles : le maire évoque des "écoles coraniques salafistes" partout en France

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Dimanche dernier, le ministre de la Ville parlait d'une "centaine de Molenbeek" en France. Des propos largement commentés depuis, et dont se sont désolidarisés la plupart des socialistes. Julien Dray et Jean-Christophe Cambadélis, notamment, ont réfuté le diagnostic de Patrick Kanner et ont appelé à ne pas stigmatiser de quartiers. Pour le maire PS de Sarcelles François Pupponi, interrogé sur Rtl , "ils ont du mal à regarder la réalité en face et à l'affirmer".

Fort de son expérience de maire, l'élu socialiste dresse un portrait réaliste de la situation de certaines villes françaises. "Il y a en France des quartiers où les choses peuvent se passer de la même manière (qu'à Molenbeek)", commence-t-il avant de développer. "Le maire est parfois complètement démuni. Si une mosquée ouvre et qu'elle respecte les règles du code de l'urbanisme et qu'il se passe dans cette mosquée des choses inacceptables, le maire ne peut rien. Comme pour des écoles coraniques, détenues par les salafistes, qui se créent actuellement un peu partout en France, et que le maire n'a pas le pouvoir de faire fermer".

Des problèmes dans la législation

Comment déceler les signes de la radicalisation ? "Beaucoup de petits événements", argumente Pupponi : une mosquée qui ouvre sans autorisation, une tentative de prise de pouvoir dans une mosquée existante... On sent que les choses bougent et on sent que c'est souterrain".

Et l'élu de lister les dysfonctionnements qui entravent le travail des maires. Parmi eux, l'ouverture, autorisée par la loi au nom de la liberté éducative et de la liberté de culte, d'écoles coraniques et de mosquées :  "Il y a un problème dans notre législation. Nos adversaires, ceux qui attaquent la France, utilisent nos libertés pour promouvoir leurs idées". Enfin, le maire de Sarcelles pointe une mauvaise communication entre les autorités et les municipalités. Selon lui, certains maires pourraient avoir dans leur personnel municipal des fichés S sans le savoir : "C'est peut être mon cas. Je ne connais pas le nom des fichés S de ma commune".

Source : Valeurs actuelles

Droite radicale : la fin de l'exception allemande

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« Affront national. »


C'est sous ce titre, en français dans le texte, que l'hebdomadaire Der Spiegel a commenté les résultats des récentes élections régionales en Allemagne. À l'annonce des chiffres, les termes de tsunami et de tremblement de terre sont revenus en boucle sur les plateaux de télévision. Un choc pour l'Allemagne. Elle vient de prendre conscience que la droite radicale fera désormais partie du jeu politique intérieur.

Qu'un parti de droite radicale puisse obtenir 10 % des suffrages, voire plus, comme cela a été le cas dans les trois länder ayant voté, était jusqu'à présent inimaginable. Pour des raisons historiques et constitutionnelles, l'extrême droite n'a jamais réussi à s'établir outre-Rhin. Il existe bien des groupuscules néonazis, dont certains présents dans des parlements régionaux, mais ils ont toujours été à la marge du jeu politique.

L'AfD (Alternative pour l'Allemagne) vient de briser un tabou. Créé il y a trois ans à peine en réaction à la gestion de la crise de l'euro, ce parti se nourrit aujourd'hui de la crise des réfugiés et des peurs dont elle s'accompagne. Et il a bien l'intention de poursuivre sur sa lancée populiste, en centrant davantage son discours sur l'islam.

L'Allemagne n'est plus une exception en Europe. Et il y a quelque chose d'humiliant à le reconnaître. Jusqu'à présent, le pays avait le sentiment d'être épargné par la vague de crispations nationales et de revendications populistes qui touche ses voisins européens. Ses habitants s'inquiétaient d'être pris en tenaille entre une Pologne aux mains des conservateurs eurosceptiques et une France déstabilisée par le Front national. Ils s'inquiétaient, mais observaient le phénomène de l'extérieur.

« Comme la France des années 2000… »Or soudain, ils s'aperçoivent que le repli national et le rejet de l'autre font aussi recette à l'intérieur. Un constat révoltant, écœurant - même si, et il ne faut pas l'oublier, une majorité d'électeurs a voté pour les candidats (de gauche !) soutenant la politique des réfugiés d'Angela Merkel.

Pour une Française vivant en Allemagne, comme l'auteure de ces lignes, les parallèles avec la France des années 2000, lorsque le FN est parvenu au second tour de la présidentielle, sont frappants. Les mêmes interrogations surgissent. On s'étonne de voir que les jeunes sont bien représentés dans l'électorat de l'AfD, en particulier à l'Est, et qu'une majorité de ses électeurs ne vient pas de l'extrême droite, mais des partis traditionnels. On s'interroge sur le malaise des classes moyenne et populaire, en perte de repères. On observe les anciens électeurs de la gauche radicale, longtemps bien implantée dans les nouveaux länder, se tourner massivement vers la droite radicale. Et on se demande quelle stratégie adopter face à un parti qui aime provoquer et rejette les consensus politiques : faut-il ou non se confronter à son discours ?

Ces questions dérangeantes, que d'autres en Europe se posent depuis des années, la société allemande devra à son tour y répondre. Cela aura un impact sur l'organisation de l'échiquier politique, plus morcelé - à l'italienne, notent certains commentateurs avec amertume -, donc moins propices aux coalitions stables. Mais aussi sur l'offre politique, qui devra tenir compte des inquiétudes et des doutes d'une partie de la population, qui n'est plus prête à se réfugier dans l'abstention.

Longtemps, l'Allemagne a observé ses voisins en proie à la montée de la droite radicale, à commencer par la France. Elle gagnerait aujourd'hui à tirer les leçons de leurs propres expériences.

(1) Claire Demesmay, responsable du programme franco-allemand à l'Institut allemand de politique étrangère.

Source : Ouest France

Bruxelles: un climat de plus en plus conflictuel

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En novembre dernier, le politologue Hassan Bousetta, professeur à l’université de Liège, prédisait dans "La Libre" une inévitable montée de l’extrême droite, en raison du contexte lié aux attentats islamistes. Il ajoutait que le climat politique était appelé, dans les mois et les années à venir, à prendre une tournure extrêmement conflictuelle. "Ce sera un débat très, très dur. Ceux qui pensaient que l’opposition gauche-droite appartenait au passé en sont pour leurs frais. Celle-ci va revivre sur les questions liées au Moyen-Orient et à leurs conséquences sur nos sociétés."

Les attentats de Bruxelles, mardi 22 mars, devraient servir de puissant accélérateur à une tendance amorcée il y a plusieurs semaines déjà. Loin de perdurer, la fragile union nationale constatée dans les heures qui ont suivi le drame n’a même pas tenu trois jours.

Le président de la N-VA, Bart De Wever, a dénoncé le "laxisme" de l’ex-bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux (PS), et de l’ancienne ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet (CDH). Mais à la Chambre, vendredi, l’opposition socialiste, centriste et écologiste n’a guère été plus tendre vis-à-vis des deux membres du gouvernement fédéral exposés aux critiques, les ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA), et de la Justice, Koen Geens (CD&V). Dimanche, ce sont les chefs de groupe MR et PS, Denis Ducarme et Laurette Onkelinx, qui se sont accrochés sur RTL-TVI, le premier attribuant au PS une responsabilité dans le départ de djihadistes belges vers la Syrie.

Ces altercations ne sont peut-être que le prélude d’un ample embrasement politique. Sur plusieurs questions, les attentats de Bruxelles risquent en effet de tendre le débat, voire d’en bouleverser les contours.

1. Des juges trop gentils ? Khalid El Bakraoui, le kamikaze de la station Maelbeek, avait bénéficié d’une libération conditionnelle en 2013, deux ans après avoir tiré à la kalachnikov sur des policiers. Dans "L’Echo", Bart De Wever a fustigé la "naïveté confondante" de certains juges, qui auraient "une vision trop optimiste de la nature humaine".

2. Quel rapport avec l’islam ? Deux écoles s’opposent. La première considère que les attentats de Daech posent un problème de sécurité, et de sécurité uniquement. La seconde juge que la question ne peut être déconnectée de deux autres thèmes : l’intégration des personnes issues de l’immigration et l’influence d’un certain islam rigoriste. La première thèse est plutôt de gauche, la seconde plutôt de droite. Mais des exceptions existent. "Y a-t-il une frontière entre le wahhab isme de piété et un islamisme de combat ? Dans les deux cas, c’est un discours qui déshumanise l’autre", déclarait en janvier le socialiste Rudi Vervoort, ministre-Président bruxellois.

3. La sécurité à quel prix ? Renforcer la présence militaire en rue, autoriser les contrôles au faciès, systématiser les portiques à l’entrée des gares… Ces mesures inquiètent les défenseurs des droits de l’homme. Elles pourraient néanmoins s’imposer.

4. Fusionner les zones de police ? Pour de nombreux analystes, surtout étrangers, le millefeuille institutionnel belge complique la lutte antiterroriste. La division de Bruxelles en six zones de police suscite l’incompréhension. Mais les partis francophones restent réticents à avancer sur ce terrain-là.

5. Intervenir en Syrie ? Six F-16 belges ont opéré dans le ciel irakien de septembre 2014 à juin 2015. Avec pour objectif de bombarder les positions djihadistes. Leur prochaine mission débutera le 1er juillet. Sera-t-elle étendue à la Syrie ? Certains redoutent, si c’est le cas, que la Belgique soit encore davantage désignée comme cible par Daech.

6. Accueillir plus ou moins de réfugiés ? La crise de l’asile alimente, depuis plusieurs mois, un débat politique parfois houleux. Mais les informations selon lesquelles plusieurs terroristes se sont mêlés aux migrants pour gagner l’Europe risquent de rendre les échanges plus tendus encore.

François Brabant

 

 

Une nouvelle formation politique d'extrême droite voit le jour en Suisse

Un nouveau parti d'extrême droite, baptisé le "Jeune et nouveau parti du peuple", dévoile mercredi son programme à Berne. Il se présente comme une alternative à l'UDC et comme le pendant de droite d'Opération Libéro.

"La Suisse a besoin d'une nouvelle droite nationaliste, car l'UDC ne rassemble plus de majorité", c'est le constat que dresse ce nouveau mouvement politique, après le refus en votation de l'initiative contre les criminels étrangers le 28 février.

Ce nouveau parti du peuple (Junge neue Volkspartei) estime "que l'islamisation de la Suisse n'est plus rampante, mais qu'elle progresse de manière fulgurante". Parmi ses principales revendications: un contrôle militaire aux frontières, pas plus de dix nouvelles demandes d'asile par jour, la dénonciation de la Convention européenne des droits de l'homme, l'interdiction des mosquées ou encore la suppression de l'aide au développement.

"Société civile majoritairement à droite"

Dans l'invitation à la présentation de son programme, le mouvement se présente comme l'équivalent à droite d'Opération Libéro, ce mouvement qui a incarné la société civile lors des dernières votations fédérales du 28 février.

Il se revendique proche du parti Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne, grand vainqueur des dernières élections, du Front national (FN) en France ou du Freiheitliche Partei Österreichs (FPö) en Autriche. "La progression de ces partis montre bien que la société civile est majoritairement à droite", selon les fondateurs de la nouvelle formation suisse.

Source : rts.ch

Islam. Depuis 1970, le nombre de Mosquées en France a été multiplié par 24

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C’est difficile à croire de nos jours, mais en 1970 il n’y avait que 100 mosquées sur le territoire français ; la plupart étaient d’ailleurs dans des foyers de travailleurs immigrés. Aujourd’hui, il y a plus de 2400 mosquées et salles de prière sur le territoire. Près de 400 autres mosquées vont être construites dans les prochaines années.

Bien que la France soit un pays sur-administré, il n’existe pas, curieusement, ni de chiffre exact des lieux de culte musulmans en France, ni de nombre officiel des musulmans en France. Selon que l’on croie l’INED ou le Conseil Français du Culte Musulman, le nombre de personnes de culture musulmane (c’est à dire issues de pays musulmans ou qui en tirent leurs origines familiales) oscille entre 2,3 et 7 millions. Le nombre de pratiquants fait aussi le grand écart, de 2,1 à 4,5 millions, selon les estimations et les sources. Les estimations sont d’autant plus floues que le chiffre de l’INED estimant qu’il y a 2,1 millions de pratiquants musulmans en France se base sur un sondage qui ne prend en compte que la population de 18 à 50 ans, en 2008.

Selon un sondage IFOP plus récent, datant de 2011, les musulmans seraient 3,5 millions en France. Parmi eux, 71% font le Ramadan – dont une bonne partie pour des raisons plus culturelles et communautaires que religieuses – et un quart (25%) seulement vont à la mosquée. Près de 41% pratiquent l’islam, ce qui représente 1. 435.000 pratiquants musulmans en France métropolitaine. Selon ce sondage, cité par le site communautaire musulman Saphir News « La population musulmane se répartie essentiellement à l’est d’une ligne imaginaire Le Havre-Perpignan. En moyenne, sur l’ensemble du territoire, elle représente 5,8 % de la population ». Dans trois départements de la région parisienne – le 93 (Seine-saint-Denis), le 94 (Val de Marne) et le 95 (Val d’Oise), les musulmans représentent plus de 10% de la population. Dans la région lyonnaise (Rhône et métropole de Lyon, Ain, Loire), le territoire de Belfort, les Alpes de Haute-Provence et l’Eure-et-Loir les musulmans représentent 7.8% à 9.9% de la population.

Nous avons fouillé les statistiques, et celles-ci réservent une surprise. Entre 1979 et 1987, le nombre de lieux de culte musulman augmente de … 417% sur le territoire, passant de 200 à 1035. Cette évolution a cependant une explication : c’est à cette époque que sont construites de nombreuses salles de prière, qui remplacent des installations provisoires ou des prières faites dans les terrains vagues, des appartements ou sous des préaux.

Puis de 2003 à nos jours on constate une nouvelle évolution à la hausse, le nombre de mosquées et de salles de prière passant en dix ans de 1600 à 2449, soit une augmentation d’un tiers. Tandis que la population d’origine musulmane ne cesse d’augmenter, portée par une natalité plus importante, le regroupement familial et l’arrivée aussi de nouveaux immigrés issus de plus en plus des pays de l’Afrique noire musulmane, les lieux de culte existants commençaient à devenir trop étroits. D’où d’ailleurs les prières de rue – notamment dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris – qui eurent leur quart d’heure de gloire dans les médias.

A ce manque de lieux de culte s’ajoute un certain clientélisme des édiles locaux qui voient dans ces projets une façon de favoriser des communautés qui peuvent être numériquement influentes, quitte à tourner la loi de 1905 en ne subventionnant pas un édifice religieux, mais des activités culturelles telles que l’apprentissage du turc ou de l’arabe. Bref, les projets de mosquées se multiplient. A la date du 29 juin 2015, le site de la muslimosphère Des domes et des minarets estimait qu’il y avait 393 projets en cours.

Cependant, la plupart des lieux de culte musulmans sont des salles de prière, souvent discrètes d’apparence, voire cachées dans une cour ou un immeuble. En juin 2015, le journal 20 minutes estimait que « moins d’une centaine de ces lieux [de culte] mesurent plus de 1 000 mètres carrés, et une trentaine seulement sont coiffés d’un minaret, toujours muet ». Parmi ces derniers, la mosquée turque de Nantes, à la Janvraie, et son haut minaret proche du pont de Cheviré.

L’augmentation du nombre de lieux de culte musulmans pose un autre problème, car il s’accompagne d’une forte ingérence étrangère à la fois dans la formation des imams et le financement des plus grands édifices, notamment les « grandes mosquées » des villes principales. Parmi ces mécènes : le Qatar (qui a notamment payé une grande partie des travaux de la mosquée Assalam, située dans le quartier sensible de Malakoff à Nantes), l’Arabie Saoudite, le Koweït, Dubaï, le sultanat d’Oman, le Maroc ou encore l’Algérie. Cette implication étrangère forte pose notamment des problèmes de sécurité, alors que le radicalisme islamique a frappé plusieurs fois au cœur de l’Europe, à Paris en novembre et tout dernièrement à Bruxelles. Les liens entre monarchies du Golfe et groupes radicaux, notamment l’Etat Islamique, sont en effet un secret de Polichinelle.

Une centaine de mosquées clandestines au moins en France

Aux chiffres des mosquées officielles en activité et en construction, il faut cependant ajouter un certain nombre de mosquées clandestines, qui seraient au moins une centaine sur le territoire français. Selon une note des services de renseignement consultée par RTL début 2015, il y aurait 25 salles de prière radicales en Ile-de-France, 22 en région lyonnaise et 13 dans la seule ville de Marseille. Une bonne partie d’entre elles sont proches de mouvances radicales comme le salafisme et jouent un rôle assez important dans la radicalisation de jeunes (ou moins jeunes) par des imams ou des prêcheurs souvent situés en marge des institutions officielles et peu ou pas reconnus. Le phénomène n’est pas propre à la France : le seul quartier belge de Molenbeek, pépinière de djihadistes et base arrière du réseau qui a organisé les attentats de novembre à Paris et de mars à Bruxelles, en compte plus d’une vingtaine.

Suite aux attentats de novembre, trois mosquées clandestines ont été fermées à Lagny sur Marne (77), Gennevilliers (92) et près de Lyon à Vénissieux (69). Si la mosquée de Gennevilliers, déradicalisée, a rouvert début février 2016, celle de Lagny, flanquée d’une école coranique clandestine où de jeunes enfants étaient endoctrinés avec notamment des chants religieux à la gloire des martyrs du djihad, n’est pas près de rouvrir. La mosquée de Vénissieux, située dans un local non conforme aux normes de sécurité, a quant à elle été rasée.

D’autres mosquées clandestines apparaissent au hasard de la presse. Ainsi, le quartier (très) sensible de la Paillade à Montpellier en compte deux, qui ont été récemment perquisitionnées, non sans mal, par des policiers. Une autre mosquée clandestine se trouvait… à l’intérieur de la prison de Saint-Martin de Ré. A Alès, la salle de prière est non seulement clandestine, mais elle abrite aussi sa propre radio. A Bollène, une mosquée clandestine a été ouverte par une partie des musulmans qui contestaient la radicalisation de la mosquée officielle. A Toulouse, ce sont des troubles de voisinage qui ont fait découvrir au public l’existence d’une très discrète mosquée située quartier Arnaud Bernard. Et même la Corse n’est pas épargnée : la mosquée qui s’est retrouvée au cœur des troubles à Ajaccio n’était en réalité, comme nous l’avions révélé alors, qu’un local associatif appartenant à une association culturelle aménagé clandestinement en lieu de prière.

Source : Breizh-info

 

 

La future mosquée au cœur de l'année 2016 pour la nouvelle équipe

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L'assemblée générale de l'association de la mosquée d'Auch, en début de semaine, a vu la mise en place de l'équipe qui sera en charge de la reconstruction de la mosquée détruite par un incendie.

«Tout s'est bien passé, l'équipe en place a travaillé de façon acharnée sur les projets qu'il faut mener à présent.» Mostafa El Qsiri, l'ancien président de l'association de la mosquée, n'est pas fâché de laisser le poste à Ahmed Mouhouch. Il confesse qu'il se sentait «fatigué» par la charge. Son successeur aura la lourde tâche de mener à bien la reconstruction de la mosquée, dévastée par un incendie criminel en août 2015. «Avec la permanence de l'activité cultuelle, c'est le gros dossier, le plus essentiel, assure Ahmed Mouhouch. Nous avons déjà obtenu 80 % des retours des assurances, et à présent le permis de construire est déposé à la mairie d'Auch.» L'architecte toulousain, qui a tracé les plans de la mosquée de Basso Cambo à Toulouse, a pris ses précautions : «Il a vu tout le monde avant de faire la demande de permis.» Côté finances, le président ne se fait pas trop d'inquiétude. Le chantier doit s'aligner entre 800 000 € et 1 M€, les appels d'offres seront passés une fois le permis accordé. Ahmed Mouhouch se promet d'ailleurs de contacter la mairie afin de s'assurer du suivi du dossier, tout comme il va veiller à obtenir les meilleurs marchés possibles. «Contrairement à ce qui s'est fait avec la première mosquée, nous devons passer par des entreprises pour pouvoir toucher les assurances.» La future mosquée devrait couvrir une surface de 670 m2, contre 188 m2 pour la précédente. Distribuée entre un rez-de-chaussée et un étage, elle comprendra deux salles de prières, un bureau, quatre salles de classe, une grande salle de réunion, qui sera aussi utilisée pour des événements festifs. «Dès que le gros œuvre est réalisé et que le rez-de-chaussée est prêt, nous y aménagerons deux salles temporaires pour la prière : les fidèles sont impatients de retrouver des locaux plus agréables.» En attendant, les préfabriqués restent disponibles jusqu'au printemps 2017.

«On attend encore que Elkabbach nous rappelle…»

Jean-Pierre Elkabbach avait déclaré sur Europe 1, devant Manuel Valls, que l'imam d'Auch était un salafiste. Le nouveau président, qui assure être très vigilant sur la question, déplore que le journaliste n'ait pas pris la peine de prendre ses informations à la source. «Nous l'avons appelé, son secrétariat a pris nos coordonnées et depuis, plus de nouvelles… Je serais curieux de savoir d'où lui venait cette assurance !»

Marc Centène

Source : La dépêche

Le recteur de la mosquée Othmane fait chevalier de la Légion d'honneur

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Azzedine Gaci, le recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne a été fait chevalier de la Légion d'honneur, dimanche 27 mars.  

Connu pour ses appels au dialogue inter-religieux, Azzedine Gaci, recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne depuis 2006, fait partie de la promotion de Pâques de la Légion d'honneur publiée dimanche 27 mars au Journal officiel.

Il est désormais décoré du premier grade, celui de chevalier. Il est considéré comme l'une des figures libérales de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France).

Vincent Feroldi, directeur du Service national des relations avec les musulmans (SNRM) de la Conférence des évêques de France et compagnon de route de longue date d’Azzedine Gaci, s'est réjoui de cette distinction. Il a qualifié Azzeddine Gaci de «beau symbole interculturel».

Azzedine Gaci est membre du Conseil français du culte muslman (CFCM) et fut président du CRCM du Rhône-Alpes de 2005 à 2011. Il est affilié à l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Sa volonté de dialogue avec les autres religion l'a conduit à rencontrer deux papes, Benoit XVI et François.

Source : pageshallal

Le sulfureux imam de Brest invité d’honneur d’une mosquée roubaisienne

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L’imam salafiste de Brest, Rachid Abou Houdeyfa, était lundi l’invité d’une conférence organisée à la mosquée des Trois-Ponts, à Roubaix. Le président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), le Lillois Amar Lasfar, devait partager la tribune avec lui avant de céder sa place « in extremis ».

L’affiche a beaucoup circulé la semaine dernière sur le Web, suscitant à Roubaix l’enthousiasme pour certains, la colère pour d’autres. Le prédicateur star de YouTube, Rachid Abou Houdeyfa, était en effet annoncé à la mosquée du quartier des Trois-Ponts !

L’imam salafiste de la mosquée de Brest a ses détracteurs : Rachid Abou Houdeyfa a plusieurs fois dérapé ces dernières années. « Je suis musulmane et profondément choquée que ces personnes viennent à Roubaix répandre la haine de la France ! », nous écrivait cette semaine une lectrice. Une autre mosquée roubaisienne, celle du Pile, est allée jusqu’à déconseiller publiquement à ses fidèles d’assister à cetet conférence ! En 2012, le prédicateur a affirmé tranquillement que ne pas porter le voile, c’était s’exposer au viol : « Si la femme sort sans honneur, qu’elle ne s’étonne pas que les hommes abusent de cette femme-là. »

230 000 fans sur Facebook

L’année suivante, en 2013, il affirmait devant un public d’enfants que la musique profane était la création du diable et que ceux qui l’écoutaient seraient « changés par Allah en singe ou en porc ». À chaque fois, l’homme a répliqué que ses propos avaient été « sortis de leur contexte ».

L’imam est controversé mais a aussi ses fans : plus de 230 000 personnes suivent sa page sur Facebook. Guère étonnant, donc, de le voir en tête d’affiche de conférences un peu partout en France, comme c’était le cas lundi soir à Roubaix. Pour l’occasion, la mosquée Arrahma était bondée.

Annulation puis volte-face

Ce qui peut paraître plus étonnant, c’est de le voir partager la tribune avec Ahmed Miktar, le recteur de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq, réputé modéré. Membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), Ahmed Miktar a remplacé au pied levé le président de cette association proche des Frères musulmans, le recteur de la mosquée de Lille-Sud Amar Lasfar. L’UOIF avait déjà fait polémique en février, en invitant à Lille trois prédicateurs sulfureux, qui ont fini par être déprogrammés sous la pression médiatico-politique…

Que penser de cette tribune commune ? « C’est la démonstration d’un rapprochement entre l’UOIF, c’est-à-dire les frères musulmans, et les salafistes », estime Mohamed Louizi, qui accuse Amar Lasfar de double discours dans son récent ouvrage Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans.

Signe de ce rapprochement, Ahmed Miktar a invité lundi soir les spectateurs à participer au financement de l’école coranique de Rachid Abou Houdeyfa, qualifiée de « rempart anti-radicalisation »…

Nous avons cherché sans succès à joindre la mosquée Arrahma, Amar Lasfar et Ahmed Miktar.

Les divisions entre musulmans mises sur le même plan que le terrorisme

Nous avons pu regarder la vidéo de la conférence, partagée sur Facebook par l’organisateur de la rencontre, l’imam de la mosquée des Trois-Ponts Abdelmonaïm Boussenna. Les orateurs n’y tiennent pas de propos outrageant. Abdelmonaïm Boussenna y condamne fermement les attentats de Bruxelles, « en tant qu’être humain, que Français et que musulman ». Il excuse aussi l’absence d’Ismaïl Mounir, un autre imam controversé, qui dans une vidéo sur l’éducation, affirmait que la France était un « monde cruel et dangereux » pour les enfants et que les parents devaient leur donner un « esprit communautaire ».

Lundi soir aux Trois-Ponts, Ahmed Miktar et Rachid Abou Houdeyfa ont à sa suite animé un long prêche « contre la haine ». Citations du prophète à l’appui, Ahmed Miktar a expliqué pourquoi l’islam était une religion de paix. Il en a aussi profité pour dénoncer la loi de 2004 qui interdit le port des signes religieux à l’école qui, selon lui, « empêche les filles de travailler et d’apporter du bien à la société (sic) ». « Cette loi porte atteinte à la liberté. On a le droit de rappeler à nos gouvernants qu’il faut revoir ce texte, dans l’intérêt de l’émancipation des femmes de confession musulmane », a martelé l’imam de Villeneuve d’Ascq.

L’intervention de Rachid Abou Houdeyfa, elle, visait semble-t-il à dénoncer les divisions entre les musulmans, jugées porteuses de haine au même titre que les violences à l’égard de la police ou les attentats commis par des terroristes qui « n’ont pas vu les bienfaits qu’ils ont reçus ». Selon l’imam de Brest, le musulman doit être « doux et compatissant », et « respecter » ceux qui n’ont pas la même foi, ou pas les mêmes pratiques religieuses. Sous-entendu : les salafistes ne doivent pas exclure les autres courants de l’islam… ni être exclus eux-mêmes.

Bruno Renoul

Source : La Voix du Nord

 

 

Comment les identitaires belges instrumentalisent le milieu du foot

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Le rassemblement d'extrême droite dimanche devant le mémorial aux victimes des attentats a révélé les liens entre les mouvements nationalistes et les groupes de supporteurs de club de foot.

«Une honte pour le pays.» Le bourgmestre de Bruxelles, Yvan Mayeur, n’a pas fait dans les détails pour qualifier l’ahurissant happening d’environ 350 «hooligans» sur la place de la Bourse dimanche, où s’étaient recueillis quelques centaines de personnes, faute de «marche contre la peur», annulée pour des raisons sécuritaires. Chants nationalistes, saluts fascistes, jets de projectiles, fumigènes, insultes racistes, empoignades et vandalisme : les ultras, tout de noir vêtu, ont déroulé leur partition pendant une heure environ, avant de repartir sous la douche des canons à eau de la police anti-émeutes – qui avait pourtant escorté le cortège depuis la gare du Nord…

Dix arrestations plus tard, les images ont fait le tour du monde et la polémique s’est déplacée sur le terrain politique. Comment a-t-on pu laisser les ultras, venus de tout le pays avec l’intention de participer à une marche interdite, prendre le train en masse à Vilvorde, ville flamande à 10km de Bruxelles ? «Les maintenir à Vilvorde aurait causé trop de frustrations», a benoîtement répondu le bourgmestre Hans Bonte. Son homologue bruxellois a quant à lui chargé le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, qu’il accuse de «mentir» et d’avoir laissé faire, la venue des hooligans étant connue des autorités depuis vendredi. Du local au fédéral (en charge de la sécurité du rail), les services de police se renvoient les responsabilités, énième symptôme de la crise du mille-feuille institutionnel belge. Quant au porte-parole des Belgian Supporters, l’association des supporteurs belges, il a annoncé sa démission dimanche, accusant l’un des membres du conseil d’administration d’avoir caché la véritable nature du rassemblement.

Dimanche, le cortège avançait derrière la bannière «Casuals United, FCK ISIS». Le terme «casuals» fait référence à une forme de hooliganisme britannique remontant aux années 80, où l’accent est mis sur la bagarre et les fringues (de préférence de marque et n’affichant pas les couleurs du club, pour échapper à la police). Il s’agissait donc d’une union des «frères ennemis», selon Manuel Abramowicz, universitaire et spécialiste des mouvements radicaux belges. Ce dernier ajoute que «le slogan "FCK ISIS" est présent depuis un certain temps sur les calicots dans les stades, ce n’est pas une nouveauté».

«On se retrouve au milieu des fachos avec nos têtes d’Arabes…»

Pour Manuel Abramowicz, il est possible que certains supporteurs aient été débordés par une centaine de militants nationalistes. «Certains hooligans évoquent aussi une surréaction dans leurs rangs car ils espéraient être traités en héros par la foule et ont vu que les gens sur place leur étaient hostiles, explique-t-il. Quant aux slogans racistes, il faut dire que le sentiment islamophobe en Belgique va bien au-delà des mouvances d’extrême droite – certains sondages estiment à 50% de la population le nombre de Belges qui ont des sentiments anti-musulmans.»

Contacté par Libération, un des membres du Hell Side, groupe d’ultras du Standard de Liège, considéré plutôt à gauche, donne sa version : «On avait fait une réunion dans un café de Bruxelles dans la semaine pour se mettre d’accord entre nous. La ligne c’était : aucune idée politique, aucune couleur de club, tous en noir pour le deuil. Mais là, ça a dérapé, les accords n’ont pas été respectés. On est dégoûtés. Dans le Hell Side, on a des musulmans, dont je fais partie, et là on voit des saluts de nazis et on se retrouve au milieu des fachos avec nos têtes d’Arabes…»

Néonazis francophones et nationalistes flamands

La marche des ultras a-t-elle été noyautée par les nationalistes ? C’est plus que probable. Sur son site RésistanceS, Manuel Abramowicz a recensé quelques figures historiques des mouvements néonazis locaux, qu’il s’agisse de nationalistes flamands ou d’un néonazi wallon, ex-garde du corps de Robert Faurrisson en Belgique et fondateur de la Belgium Defense League.

Les deux seuls communiqués de soutien à la manifestation de dimanche ont d’ailleurs été postés par deux groupuscules extrémistes : les néonazis francophones de Nation et les «nationalistes autonomistes» flamands de Autonome Nationalisten Vlaanderen, trop heureux de voir les ultras défier «la récupération dégoûtante des événements par les gauchistes». Le Vlaams Belang, le principal parti d’extrême droite flamand, s’est lui désolidarisé, accusant les manifestants de «démontrer un manque d’intelligence et de décence en dérangeant un lieu de deuil à Pâques».

«Ce que l’on a vu ce week-end était inédit par son ampleur en Belgique, note Manuel Abramowicz. Cependant, on remarque que les hooligans, s’ils se disent apolitiques et antisystèmes, se greffent assez facilement aux manifestations organisées par l’extrême droite».

Les précédents anglais et allemands

Cette articulation entre groupe anti-musulmans et hooligans n’est pas inédite. En Angleterre, l’English Defense League (EDL), formée en 2009, a pioché ses cadres parmi les «firmes» du royaume, groupes structurés d’ultras plus intéressés par la violence que les scores des matchs. De fait, le meneur de l’EDL avait pris le pseudonyme de «Tommy Robinson», figure tutélaire des hooligans de Lutton.

En Allemagne, le mouvement islamophobe Pegida a engendré la branche «Hogesa», acronyme de «Hooligans gegen salifesten» («les hooligans contre les salafistes»), capable de rassembler plusieurs milliers de sympathisants à Cologne en octobre dernier. Le Spiegel s’alarmait dès 2014 de cette «nouvelle alliance entre néonazis et hooligans». Il n’est donc pas étonnant de voir la Belgique reproduire ce modèle, d’autant que son supporteurisme est organisé sur le modèle anglais, en «firmes» concurrentes. «On sait aussi que les radicaux d’Anderlecht [qui représentaient le gros des troupes dimanche place de la Bourse, ndlr] ont des contacts avec les hooligans allemands», note Manuel Abramowicz.

«Ce ne sont pas des mouvements anodins, souligne le politologue Jean-Yves Camus. On a affaire à des centaines de militants durs et très organisés, qu’on peut regrouper facilement et qui essaiment sur le continent.» Pour ce spécialiste des mouvements d’extrême droite européens, il y a une certaine logique à voir ce type de rassemblement à Bruxelles : «On le sait, la centralité de la Belgique est une de ses principales spécificités. On peut y venir facilement d’Allemagne, de France ou des Pays-Bas. C’est donc un carrefour pour tout le monde, pas que pour les islamistes fanatiques.» Pour preuve, Génération identitaire, déclinaison «jeunesse» du Bloc identitaire français, appelle à «une grande manifestation européenne» samedi sur la place communale de Molenbeek, avec pour slogan «expulsons les islamistes». Un rassemblement interdit par la bourgmestre de la commune, Françoise Schepmans. Les événements de la place de la Bourse ont néanmoins prouvé que les identitaires locaux se passaient de la bénédiction des autorités.

Guillaume Gendron

 Source : Libération

 

Erdogan à Washington malgré les tensions sur la Syrie et les droits de l'Homme

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Ankara assure que la visite d'Erdogan vise à assister au Sommet sur la sécurité nucléaire

Le président turc Recep Tayyip Erdogan se rend cette semaine aux Etats-Unis dans un contexte de tensions croissantes entre les deux alliés, aussi bien sur le conflit syrien qu'en matière de droits de l'Homme.

Aucune rencontre bilatérale n'est prévue avec Barack Obama pour ce second déplacement de M. Erdogan aux Etats-Unis depuis son élection à la présidence turque en août 2014, illustrant le froid entre les deux pays.

Ankara assure que la visite de son président vise principalement à assister, avec plusieurs autres chefs d'Etat, à la quatrième édition du Sommet sur la sécurité nucléaire dans la capitale américaine jeudi et vendredi. Et à inaugurer une grande mosquée de style ottoman dans le Maryland, près de Washington, illustrant la volonté de la Turquie de diffuser son influence culturelle hors de ses frontières.

La Maison Blanche a insisté sur le fait que M. Obama et son vice-président Joe Biden avaient rencontré M. Erdogan et d'autres responsables turcs à de nombreuses reprises ces derniers mois. Mais l'absence au programme de tête-à-tête entre les deux présidents, alors que le combat contre le groupe Etat islamique au Moyen-Orient fait rage, en dit long sur le climat entre les deux pays.

Selon la Maison Blanche, même des discussions en marge du sommet nucléaire entre les deux présidents ne sont pas prévues

A l'aéroport d'Istanbul mardi, juste avant son départ pour Washington, M. Erdogan a affirmé au contraire qu'il rencontrerait son homologue américain en marge du sommet, même si la forme de cette rencontre restait à définir.

Un communiqué de la présidence turque annonçant le déplacement ne citait même pas M. Obama, affirmant seulement que M. Erdogan tiendrait des discussions de haut niveau à Washington sur la lutte contre le terrorisme après les récents attentats à Bruxelles, Ankara et Istanbul.

Selon le quotidien Hürriyet, M. Erdogan espérait inaugurer la mosquée, la seule aux Etats-Unis présentant deux minarets, en compagnie de M. Obama mais ce dernier a rejeté l'idée.

Relations empoisonnées

La Turquie a longtemps été perçue comme un allié musulman clé par Washington et une force de stabilisation modérée dans la région. Les relations se sont notamment crispées ces derniers mois autour de la Syrie, Washington appelant Ankara à faire davantage pour combattre les djihadistes de l'EI, alors que la Turquie est toujours plus frustrée par le soutien américain aux combattants kurdes.

Vaincre l'EI est la priorité de Washington. Or la Turquie veut avant tout le départ de Bachar el-Assad, une perspective devenue moins crédible depuis l'intervention russe en soutien du régime de Damas.

Washington soutient activement les Kurdes syriens et leur principal parti, le Parti de l'Union démocratique (PYD), estimant qu'ils représentent la meilleure chance de défaire l'EI, tandis qu'Ankara les considère comme la branche syrienne du PKK, ennemi juré intérieur.

"La relation entre les Etats-Unis et la Turquie est tendue principalement en raison de leurs priorités divergentes en Syrie, et plus précisément de leurs perceptions du PYD", juge Ozgur Unluhisarcikli, le directeur du bureau turc du German Marshall Fund américain.

Les deux pays "se marchent sur les pieds" en Syrie, résume-t-il. "Jusqu'à ce qu'ils reconsidèrent leur façon d'aborder le PYD, la relation américano-turque va rester empoisonnée par cette question".

S'ajoutant à ces tensions, Washington a dénoncé des atteintes en Turquie à la liberté d'expression et à la démocratie. Les autorités turques sont accusées de dérive autoritaire et notamment de museler la presse d'opposition.

"Nous ne sommes pas toujours d'accord sur toutes les questions. La liberté de la presse en est une", a relevé lundi le porte-parole du département d'Etat, John Kirby.

Pendant son séjour américain, M. Erdogan doit aussi diner avec des hommes d'affaires et rencontrer des responsables de la communauté juive américaine, a précisé son porte-parole, dans un effort pour renouer les liens entre la Turquie et Israël.

Source : i24news

 

Merouane Benahmed doit être jugé en Algérie par les Algériens

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Du 26 décembre 1991 au début des années 2000, moment de la défaite du Groupe islamique armé (GIA), l’Algérie a connu une décennie noire comparable à une guerre civile. Les terroristes islamistes ont semé la mort dans le pays. Ils projetaient de transformer l’Algérie en un État islamique similaire à celui qui sévit aujourd’hui en Syrie et en Irak. Entre 60.000 et 150.000 personnes ont été assassinées par ces monstres, qui ont aussi commis plusieurs attentats en France, dont le célèbre détournement du vol Air France 8969 en décembre 1994. Notre situation présente ressemble d’ailleurs, par bien des aspects, à ce qu’ont vécu les Algériens durant les années 1990, sans toutefois l’égaler en violence et en dangerosité.

Merouane Benahmed, ancien membre du GIA de sinistre mémoire, vit depuis 2011 sous le régime de l’assignation à résidence, la Cour européenne des droits de l’homme ayant refusé son extradition en raison de sa condamnation à mort. L’Algérien de 42 ans vivrait actuellement à Évron, paisible petit village mayennais, depuis le 18 décembre. Il a été déclaré indésirable dans de nombreuses communes où il a été assigné à résidence depuis sa libération en 2011, suite à dix années passées en prison pour projet d’attentats terroristes dans le cadre de l’affaire des filières tchétchènes. Hébergé dans le Finistère, dans le Gers, dans le Maine-et-Loire ou bien encore dans la Mayenne, le meurtrier a pu visiter nos campagnes aux frais de nos impôts. Il appartient à un groupe composé de neuf individus, terroristes assignés à résidence que nous ne pouvons pas expulser à cause d’une juridiction supranationale dévoyée dont les idéaux ont été pervertis.

La France doit rendre Merouane Benahmed à l’Algérie. Pays souverain, l’Algérie doit pouvoir juger ses criminels selon ses lois. Les familles des victimes ne pourront pas faire leur deuil en sachant que ce terroriste vit tranquillement en France. Nous, Français, devons nous opposer à la Cour européenne des droits de l’homme, au risque d’être sanctionnés. Peu importe, c’est une question d’honneur et de prestige pour la France. François Hollande remettait récemment la Légion d’honneur au prince d’Arabie saoudite, pays qui piétine quotidiennement les droits de l’homme, pays soupçonné de liens occultes avec les organisations terroristes islamistes. Pourquoi ne peut-il alors pas renvoyer un membre du GIA, condamné pour projet d’attentats en France, dans son pays ? Serions-nous à ce point soumis aux organisations supranationales non élues comme la Cour européenne des droits de l’homme ?

J’ai suffisamment critiqué le gouvernement algérien quand je l’estimais critiquable. Aujourd’hui, c’est la France que nous devons critiquer pour son manque de courage politique. Dimanche, en publiant un message relatif à Merouane Benahmed, j’ai pu mesurer la mobilisation du peuple algérien, désireux de lutter ardemment contre le terrorisme et de se montrer sans pitié avec les assassins. Le journal Le Matin d’Algérie s’est emparé de l’affaire, je le soutiens dans sa démarche. La France a longtemps été beaucoup trop laxiste et irresponsable.

Songez que parmi les auteurs d’attentats, ou de projets d’attentats, arrêtés dans les dernières affaires, plane l’ombre d’Abderrahame Ameroud. L’homme, condamné dans l’affaire du commandant Massoud, est sorti de prison en 2008. Alors en situation irrégulière, personne n’a songé à l’expulser en Algérie… Il a été appréhendé à Schaerbeek (Belgique) et est désormais soupçonné de complicité dans le projet d’attentat déjoué de Reda Kriket. Son profil de quarantenaire au lourd passé islamiste est quasi identique à celui de Merouane Benahmed. La lutte contre le terrorisme exige de la fermeté. Nos gouvernants sont des irresponsables.

Source : Boulevard Voltaire

Gabriel Robin

 

Visages terroristes en boucle : vers la starification du djihadiste ?

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On l’appelle l’homme au chapeau. Un peu comme dans un western. Extraite d’une vidéo de surveillance de l’aéroport de Bruxelles, sa face tourne en boucle sur les chaînes d’information continue, en guise d’avis de recherche. Le terroriste présumé le plus traqué d’Europe a volé la vedette à Salah Abdeslam dans le box-office des visages les plus contemplés à la télévision. Son image est moins nette et son identité encore inconnue. Pourtant, il a déjà pris place au panthéon des barbares starifiés. Qu’on le retrouve dead or alive, il est d’ores et déjà entré au paradis des 72 speakerines de BFM et d’i>Télé, élevé au rang de martyr par son seul matraquage médiatique.

Certes, le déferlement d’avis de recherche est souvent légitime puisqu’il participe de l’enquête policière, parfois fondée sur la reconnaissance visuelle et le témoignage populaire. Pourtant, sans aucune urgence judiciaire, bien d’autres visages de djihadistes ont été diffusés non stop depuis les attentats de Paris : ceux des kamikazes du Stade de France comme ceux du commando du Bataclan – tous morts ! Quant à Salah Abdeslam, son arrestation le 18 mars dernier n’a pas ralenti le martèlement de son portrait mais l’a bien au contraire accéléré : la nouvelle imagerie terroriste semble répondre davantage à l’exigence d’une nouvelle iconographie qu’aux strictes nécessités de l’appel à témoins.

Le matraquage ad nauseam des figures terroristes peut conduire à leur étonnante rémission symbolique. Dans notre civilisation, le visage de l’autre porte toujours en lui une forme de rédemption. Pour Emmanuel Levinas, « le visage est ce qui nous interdit de tuer » (Éthique et Infini). La confrontation au visage de l’autre, c’est-à-dire à sa vulnérabilité la plus nue et la plus désarmante, est par nature absolutoire. Ainsi, cloués au pilori de la télévision continue, les faciès exposés peuvent contribuer à humaniser, voire à normaliser les auteurs des attentats.

Si l’iconographie chrétienne a cherché pendant un millénaire à donner à voir le visage de la souffrance, ce sont désormais les victimes des crimes de masse qui sont évincées tandis que leurs auteurs sont exhibés, dans un renversement spectaculaire des valeurs. Terrible paradoxe s’agissant d’islamistes dont l’idéologie même cherche à nier le visage – celui de la femme, effacé, comme celui de la victime, défiguré. Ainsi, la télé ne cesse de martyriser, à tous les sens du terme, consciemment ou non, les visages meurtriers. En surexposant leurs mines plus ou moins patibulaires, elle les banalise au mieux, les victimise au pire, suscitant peut-être une soudaine et artificielle fraternité de l’ombre, désireuse elle aussi d’entrer dans la lumière.

Par ailleurs, et pour la plus grande douleur des familles de victimes, le déferlement des portraits assassins participe à la starification du djihadiste. Pour une frange perdue de notre population, séduite par les vapeurs de ce romantisme guerrier, quoi de plus tentant que de passer de l’anonymat le plus sinistre aux pixels les plus incandescents ? Tout un cortège d’anonymes n’aspirent peut-être qu’à l’immortalité victorieuse de l’image. Si les médias cherchaient à promouvoir l’action terroriste, ils ne s’y prendraient pas autrement ! Dans une société qui fait du passage à la télé la récompense ultime, quoi de plus excitant que d’espérer cumuler, par l’engagement terroriste, le double salut du Ciel et de l’écran ? Car dans leur funeste surenchère, ce n’est plus seulement un quart d’heure de célébrité post mortem que promettent les chaînes d’info continue à ceux qui versent le sang, mais l’étalage permanent de leurs visages de mort.

Source : Boulevard Voltaire

Thomas Clavel

Perpétuité réelle : et si on révolutionnait le Code pénal ?

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Le terroriste Abdeslam, 27 ans, risque la « perpétuité de 22 ans ». Si tout se passe bien pour lui, il sera libre à 49 ans, le bel âge pour reprendre des opérations, auréolé de la gloire de « l’ancien ». Ses victimes, elles, ont pris perpète sans aménagement de peine. On parle, aujourd’hui, de réinstaurer une « vraie » perpétuité.

Et si on voyait les choses autrement ?

Notre droit pénal est fondé sur le principe « tel crime, telle peine » : il liste les infractions, de la contravention au crime, et assortit chacune de sa « valeur » pénale. Exemple : le viol « simple » vaut 15 ans de réclusion. Le violeur de Bordeaux, surnommé « l’agresseur de collégiennes », un garçon de 25 ans, a été emprisonné, puis relâché il y a six mois : il vient tout juste de récidiver ; à sa sortie de prison, s’il est condamné au maximum et purge toute sa peine, il aura 40 ans et de la testostérone plein ses rêves. Il aura « payé sa dette envers la société ». Je plains ses futures victimes, celles qui auront le malheur de croiser sa libido débridée.

L’État se doit d’écarter de la société les individus dangereux : cet impératif fait partie de ses devoirs régaliens. En relâchant dans la nature un violeur de 40 ans, ou un terroriste de 49, l’État remplit-il son devoir ? Assure-t-il la sécurité des gens ?

Supposons, maintenant, que l’on fonde notre droit pénal sur un autre principe, un principe nouveau et révolutionnaire : « Tel criminel, telle peine. »

Alors, là, ça change tout. Le raisonnement serait : « Tel violeur ne doit pas être remis en circulation avant qu’il ait atteint l’âge de, disons, 70 ans », estimant qu’à cet âge, ses pulsions se seront largement calmées. « Tel terroriste restera à l’ombre tant que la justice pense qu’il pourrait être encore dangereux. » Les peines de prison ne dépendent plus, alors, de l’acte commis mais de l’âge et de la personnalité du criminel. Dans l’exemple ci-dessus, pour le même acte, un violeur de 60 ans serait condamné à 10 ans de prison alors que celui de 25 ans resterait 45 ans derrière les barreaux.

Injustice ? direz-vous. Quelle injustice ? Au nom de quoi le principe « tel crime, telle peine » serait-il plus juste ? Juste pour qui ? Pour les victimes encore vivantes, qui défilent derrière des banderoles « Plus jamais ça » ? Pour les futures proies du salopard relâché trop tôt au nom d’un principe qui n’assure en rien la sécurité des gens ? Si la prison ne sert pas à neutraliser les méchants et à sécuriser la vie des braves gens, à quoi sert-elle ?

Alors, éjectons de la société ces criminels aussi longtemps qu’ils restent dangereux : tel serait le postulat de départ du « nouveau droit pénal ».

J’entends déjà s’élever les torrents de protestations, comme à chaque fois qu’émerge une idée nouvelle. Est-ce une raison pour s’interdire d’y penser ? Est-ce trop demander à l’État, aux représentants du peuple et à tout un chacun d’y réfléchir ?

Source : Boulevard Voltaire

Yannik Chauvin

Abdallah de Jordanie accuse Erdoğan de déverser les terroristes en Europe

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Le « calife » auto-proclamé Al Baghdadi a du souci à se faire quant à sa « haute fonction ».

Erdoğan ne se tient plus. Il vient de déclarer à la face du monde : « Démocratie, liberté et loi sont des mots qui n’ont pour nous plus aucune valeur. » Une phrase qui signifie la volonté d’instaurer la charia, qui viendra balayer la laïcité, ou ce qu’il en reste, instaurée par Kemal Atatürk, qui doit se retourner dans sa tombe.

C’est avec ce dictateur qui muselle ses médias, ses universitaires, intellectuels, artistes et hommes d’affaires que les naïfs de l’Union européenne, et en particulier Merkel, négocient pour se faire plumer de 6 milliards de nos bonnes contributions fiscales, destinées à endiguer le flots de « réfugiés » en Europe.

Last but not least, voilà que le roi Abdallah de Jordanie accuse celui qui ambitionne d’être calife à la place du calife d’introduire délibérément les terroristes de l’État islamique en Europe. Que cela fait partie intégrante de la politique de la Turquie. C’est ce que le monarque a révélé durant une réunion au Congrès américain, avec John McCain et Paul Ryan, en soulignant que les militants islamistes sont entraînés en Turquie, pour ensuite être lâchés vers l’Europe. Il en a profité pour avertir les politiciens américains que la Turquie ne cesse d’acheter le pétrole de l’État islamique. Abdallah estime que l’autocrate Erdoğan projette la solution « d’un islamisme radical dans la région ».

La Turquie cherche une solution religieuse à la Syrie, quand des éléments modérés sont recherchés dans le sud et que la Jordanie propose une troisième solution qui ne permet aucune option religieuse.

Cette rencontre a eu lieu le 11 janvier dernier. Les détails des opinions du roi viennent de « fuiter » dans Middle East Eye.

Même si la Turquie et la Jordanie sont officiellement alliées, la crise des réfugiés augmente les tensions entre les deux pays. Le roi Abdallah serait très agacé par l’offre généreuse en cash et par les liens diplomatiques offerts par l’Union européenne, en contrepartie de la limitation par la Turquie du flot de réfugiés vers le continent.

Abdallah revendique également que ses forces spéciales sont engagées dans des opérations en Syrie. Bien que la présence de soldats jordaniens n’ait pu être confirmée, le royaume a certainement été impliqué dans la formation de combattants de l’opposition, l’espionnage, en fournissant des armes et munitions et un nombre limité de frappes aériennes. Cependant, si leur rôle dans le conflit devait augmenter, ils seraient susceptibles d’entrer en friction avec d’autres acteurs clés de la région, en particulier la Turquie et la Russie. Dans son compte rendu aux politiciens américains, le monarque jordanien a décrit un « stand-off » tendu entre les avions de combat turcs, israéliens et russes.

J’ignore si nos députés en visite en Syrie avaient connaissance de ces éléments menaçants du projet Erdoğan à radicaliser la région. En tout cas, ils ont bien fait de s’y rendre car, entre Bachar et les projets Erdoğan, le choix est vite fait !

Les médias occidentaux seraient bien inspirés d’ouvrir les yeux sur Erdoğan et les folies de Merkel, et remercier la Russie d’avoir permis à l’armée de Bachar la reprise de Palmyre des mains de ces barbares.

Source : Boulevard Voltaire

Hildegard von Hessen am Rhein

 

Jawad Bendaoud ne veut pas de son avocat surprise. Aurait-il peur ?

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On ne présente plus Jawad Bendaoud. Depuis novembre dernier, c’est l’un des acteurs les plus comiques du Web. Certes, acteur involontaire, mais quand même.

Pour ceux qui l’auraient oublié, ce cher Jawad est le « logeur » des terroristes du Bataclan, celui qui leur avait loué un petit pied-à-terre rue du Corbillon à Saint-Denis, juste pour rendre service. Bref, un complice à l’insu de son plein gré, comme il l’a exposé devant les caméras de BFM TV juste avant de se faire embarquer par la police.

Et donc, depuis le 24 novembre 2015, Jawad dort tranquillement à la prison de Villepinte, incarcéré pour « association de malfaiteurs criminelle, détention en bande organisée d’explosifs et d’armes, le tout en relation avec une entreprise terroriste ». Il y coulerait des jours tranquilles sinon heureux si un certain Sargologo, avocat de son état, n’avait tenté – à deux reprises et sans y être invité – de lui rendre visite.

Pour qui, pour quoi ? On ne sait pas. Mystère… Ce qu’on sait, c’est que Jawad Bendaoud, pourtant peu connu pour son intelligence fulgurante, s’est indigné de cette visite impromptue. Ainsi, au mois de décembre dernier, il a écrit au juge en charge de l’instruction sur les attentats du 13 novembre pour lui faire part de son énervement. « Ce sont des gens de mon quartier qui ont envoyé [Me Sargologo] pour avoir des infos sur le dossier », dit-il. De fait, il apparaît que Me Sargologo a utilisé des faux à deux reprises pour tenter de voir ce client qui n’en était pas un. Si bien que la directrice de la maison d’arrêt a écrit elle aussi au juge, expliquant que l’avocat « s’est prévalu d’un ancien permis de communiquer établi par la juridiction de Bobigny lors d’une précédente incarcération de Bendaoud ». « Me Sargologo a abusé mes surveillants au parloir avocat », écrit-elle, ajoutant que Jawad Bendaoud « était très mécontent de la venue de cet avocat qu’il n’a pas désigné ».

Un drôle de paroissien, ce Me Sargologo. Et sans vouloir apprendre son boulot au juge, à sa place, j’irais fouiner du côté des « gens du quartier », tellement intéressés par le dossier de leur voisin Jawad qu’ils lui dépêchent à leurs frais un avocat parisien qu’il n’a pas réclamé. Pourquoi donc ? Seraient-ils aussi dans l’affaire jusqu’au cou ? Ils ont peur que Jawad le beau parleur ne fasse des confidences, peut-être ? En tout cas, le pauvre Jawad devait avoir une sainte trouille car la directrice confie au juge : « Nous avons dû apaiser le détenu qui était très contrarié par cette venue sans qu’il ne nous ait dit pour autant la raison de cet agacement. » Peut-être avait-il peur qu’on lui fasse la peau ? Il a, en tout cas, précisé au juge qu’il tenait à conserver ses avocats commis d’office. Bons ou mauvais, il préfère !

Le Figaro, auquel le cher Maître a refusé de répondre, dit que Me Sargologo fait actuellement l’objet d’une procédure disciplinaire. Enfin, son cabinet étant situé dans les très beaux quartiers de Paris et pas dans ceux pourris du 9-3, on peut imaginer que ses affaires vont au mieux. Et celles de ses clients itou.

Source : Boulevard Voltaire

Marie Delarue

David Cameron : « Nous sommes un pays chrétien et fier de l’être ! »

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On ricane. On se paie leur tête. On se moque de leur mâchoire chevaline, de leur cuisine improbable, de leurs ressortissantes mal sapées. On dit d’eux qu’ils sont l’ennemi héréditaire. Er merde pour le roi d’Angleterre ! On jure qu’on ne leur pardonnera jamais Mers el-Kébir, ni Waterloo, ni Trafalgar, ni Azincourt, ni surtout la petite Jeanne, dont on vient d’ailleurs de leur piquer l’anneau, parce que c’est nous les plus beaux. Ils veulent le récupérer, ils peuvent aller se brosser.

Mais parfois, on les jalouse. On les envie. En plus de l’anneau, ils ont dû garder par-devers eux un autre trésor caché que nous autres avons bazardé : un restant d’âme.

« Oui, nous sommes un pays chrétien et fier de l’être », a dit le Premier ministre David Cameron le jour de Pâques. « Au cœur de toutes les actions de gentillesse et de courage, il y a les valeurs et les croyances qui ont fait de notre pays ce qu’il est. Des valeurs de responsabilité, de travail, de charité, de compassion, la fierté de travailler pour le bien commun et d’honorer les obligations sociales que nous avons les uns pour les autres, pour nos familles, pour nos communautés. Nous chérissons ces valeurs. Ce sont des valeurs chrétiennes. »

On ne mesure pas la force symbolique de cette déclaration, qu’il serait faux d’interpréter comme des vœux obligés à destination d’une communauté.

Par cette phrase, c’est tout un pays qui relève la tête, assumant tranquillement son identité.

Par cet hommage rendu à la religion qui a imprégné son humus et fait fleurir ses valeurs, c’est tout un pays qui se réarme culturellement – pour ne pas dire spirituellement -, préambule indispensable, dans le combat contre les islamistes, au réarmement militaire : le premier champ de bataille, celui sur lequel l’Occident, impuissant, désorienté, tombe comme à Gravelotte, est ce terrain impalpable.

Par cette reconnaissance, c’est tout un pays qui est concerné, et pas seulement la partie croyante ou pratiquante de celui-ci, car il en est de la culture religieuse comme de la culture générale : c’est ce qui reste quand on a tout oublié. Un missionnaire se plaisait à raconter que si l’on n’aimait rien tant, en Afrique, que confier la gérance des entreprises à des Occidentaux, c’était parce qu’on les savait pétris de ces valeurs bénédictines que sont la ponctualité, la rigueur, l’amour du travail bien fait, quand bien même les gaillards en question ne croyaient ni à Dieu ni à diable.

« Quand nous voyons, en 2016, des chrétiens être persécutés pour leur foi en d’autres parties du monde, nous devons nous affirmer aux côtés de ceux qui pratiquent leur foi avec courage », a encore rajouté Cameron, en ce week-end de Pâques au cours duquel, à Lahore, des dizaines de chrétiens pakistanais ont été assassinés.

Et cette identification, cette mise en avant de leur passion comme aiguillon pour nous affirmer enfin, vaut mille marques de compassion. Compassion dont n’a pas été seulement capable de faire montre notre gouvernement qui, évoquant les attentats pakistanais, a soigneusement évité le mot « chrétien »

Nous ne leur rendrons pas l’anneau. Mais on peut leur filer en échange tout un lot de veaux, de sots, de zozos, de manchots. Inutile, ceux-là, de les mettre aux enchères : ils ne valent pas cher.

Gabriele Cluzelle

Source : Boulevard Voltaire

Terroristes de Paris et Bruxelles, ou la colère d’être nés ici

Padamalgame : ne soyez pas terroristophobes !

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Ils n’ont pas peur. Même pas peur. Ils s’indignent, ils chantent, ils marchent contre la peur (quand les autorités n’ont pas… peur de les laisser marcher). Ils disent : « Nous ne vivrons pas dans la peur. Djihadistes, vous n’avez pas désempli nos terrasses, nos salles de concert, nos supermarchés. Nos vies continuent comme si de rien n’était. Nous ne tremblons pas, voyez-vous, et nous trinquons vaillamment ! N’espérez pas que nous allons renoncer à nos plaisirs, à nos routines, à nos vices : même le fracas de vos bombes ne nous empêchera pas de dormir. »

Les starlettes, les journalistes, les députés ventrus, les sociologues distingués, ils viennent tous nous dire qu’il ne faut pas céder à, sombrer dans, se laisser gagner par, entretenir la peur. Ils viennent nous dire ça comme ils nous préviendraient contre une montée de quelque « phobie » malséante. Ne cède pas à la terroristophobie, petit peuple. Ne sois pas kalachnikophobe. Ne sois pas massacrophobe. La vie doit continuer, ne gâchons pas la fête perpétuelle.

Il n’est pas difficile d’appeler les autres à la sérénité quand on a échappé au carnage ; mais qui peut dire, sauf idiotie caractérisée, qu’il n’éprouve pas désormais une certaine angoisse diffuse, dans les lieux publics ou dans les transports ? Et pourquoi n’aurais-je pas peur d’une menace réelle sur ma vie, d’une menace toute proche et dont il est à peu près sûr qu’elle sera mise de nouveau à exécution, dans les semaines, dans les mois à venir ?

Ces rebelles de l’apéritif qui ne veulent pas vivre, qui ne veulent pas que vous viviez dans la peur, ce sont les mêmes qui conspuent les attitudes de « repli sécuritaire », de « fermeture » et de xénophobie du Français qui vote mal. Ce sont les mêmes qui prêchent l’accueil bienveillant et l’ouverture totale des frontières. Qui dénoncent avec acharnement la « peur de l’Autre » dans nos provinces, alors qu’elle transpire – et plutôt sous une forme des plus haineuses, des plus maladives – dans tous nos Molenbeek. Nos territoires perdus par cet irénisme même, par cette dépravation de la confiance. « Quand la crainte ne veille pas, il arrive ce qui était à craindre », a dit Lao Tseu.

Ils ne connaissent pas la crainte, ils font des pieds-de-nez aux terroristes et à la France de Roger Gicquel. Eux ne cultivent pas l’anxiété, anxiété qui mène au rempart, rempart qui « fait le jeu du FN ». Dont il faut, ironiquement, avoir une peur bleue, à l’égard duquel aucune inquiétude, aucune épouvante n’est trop illégitimement exprimée. Craindre une armée de tueurs impitoyables qui se sont jurés de nous toucher au cœur, c’est un peu excessif, un peu vulgaire ; craindre qu’une seule mairie de France tombe entre les mains de l’extrême droite, c’est louable, c’est même nécessaire. Ils n’ont, à l’évidence, pas peur non plus du ridicule. Il est vrai que ça ne tue pas.

Thibaut d'Arcy

Source : Boulevard Voltaire

À Verosvres, on s’apprête à accueillir 150 migrants dans un village de 450 habitants !

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Trop, c’est trop ! À Verosvres, en Saône-et-Loire, la population n’en veut pas et son maire, Éric Martin, non plus : 150 migrants dans ce village de 450 habitants, « cela créera trop de déséquilibres », argumente-t-il.

Tout a commencé il y a peu. En apprenant la fermeture, en juin prochain, du lycée professionnel Marguerite-Marie, le directeur de l’association d’insertion Le Pont, Gilles Pierre, a eu une idée lumineuse : transformer l’établissement scolaire en centre d’accueil pour demandeurs d’asile (265 CADA, déjà, en décembre 2014). Et l’affaire d’être rondement menée. Rencontre avec le préfet, congratulations mutuelles, et hop ! vendredi 18 mars, une délégation venait visiter les bâtiments si aimablement proposés. « Les personnes que nous pourrions accueillir ici auraient cette caractéristique de pouvoir recevoir rapidement un statut de réfugié. Les délais pour son obtention seraient alors de 4 mois. Ce ne serait pas un centre de longue durée », a expliqué le préfet.

Au rythme où le projet semble mené, d’ici la fin de l’année, les Vroulons (c’est le nom des habitants de Verosvres), qu’ils le veuillent ou non, verront leur population augmenter d’un coup d’un seul de 35 % d’étrangers.

« Certaines personnes sont désespérées. Il y en a qui songent à déménager, d’autres qui veulent faire des actions comme repeindre la mairie ou l’église. Nous avons essayer de canaliser ces personnes pour que nos actions se fassent dans la légalité […] », raconte un villageois.

Mais que reste-t-il à mettre sur pied, en toute légalité, quand de simples banderoles aux inscriptions « Non au centre pour migrants », déployées dans le village, sont enlevées par la gendarmerie ? Que la préfecture exhorte le maire à demeurer « vigilant » sur ce point, à savoir l’interdiction d’aucun « affichage sur la voie publique », comme le révèle Éric Martin ? Quel effet pourront déclencher « une pétition, une réunion publique et quelques opérations coups-de-poing » quand, d’emblée, les autorités font fi de l’avis des habitants ?

Raciste, les Vroulons ? Absolument pas : « La majorité de la population serait favorable à l’accueil d’une ou deux familles », parce qu’elles « pourraient s’intégrer plus facilement ». En outre, déséquilibrer « une vie associative riche et dynamique » en ruinant les efforts des Vroulons à cet effet n’émeut pas l’administration. L’effondrement des prix immobiliers, pas davantage : les gens dans le village anticipant d’ores et déjà une perte de moitié de la valeur de leur maison. Particulièrement celles qui entourent immédiatement le lycée actuel.

Les habitants parlent d’une « catastrophe », d’un projet « inadmissible », de « conséquences néfastes » ? Leur maire – élu démocratiquement – se range à leur avis mais qu’importe, puisqu’il devra se conformer aux directives de la préfecture. Vous avez dit autoritarisme, déni de démocratie ?

La morale de l’histoire ? Dans la France de 2016, quand on est le directeur de l’association Le Pont et président de la Fédération régionale des associations d’accueil et de réinsertion, et qu’on a reçu, en octobre 2014, la distinction de chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur des mains de Louis Gallois, on peut tout faire. Même décider pour tout un village. Et de la vie future des Vroulons, se ficher comme de son premier bouton. Bienvenue dans la France socialiste !

Caroline Artus

Source : Boulevard Voltaire

La LICRA s’autoproclame « police du monde »

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Le 6 avril 2016, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement à l’encontre du rédacteur en chef suisse du site Riposte laïque. Ce procès fait suite à une plainte de la LICRA pour incitation à la haine, pour un article général de critique des musulmans les plus extrémistes, écrit par un Tunisien.

Cette association française, qui se dit antiraciste, considère qu’elle peut poursuivre quiconque publie sur Internet des informations qui lui déplaisent, dès lors qu’elles sont accessibles en France (mais, en fait, dans le monde entier). Selon elle, le simple critère de « diffusion » suffit pour poursuivre en France.

Combien de personnes la LICRA représente-t-elle vraiment ? Comment choisit-elle ses victimes ? Qui décide des textes qui s’opposent à « son » système et à son idéologie ? Quelle est sa légitimité réelle ? Personne ne le sait vraiment.

Le droit suisse punissant les mêmes faits, l’éditeur et l’hébergeur étant en Suisse, rien n’empêchait des associations helvétiques de déposer plainte.

Imaginons que la 17e chambre se reconnaisse compétente pour juger cette affaire, et également arroge à la LICRA une autorité internationale pour simplement « faire un signalement », dénoncer et réclamer une condamnation. Supposons que chaque pays adopte la même position. Dans ce cas, une même publication sur Internet pourrait donner lieu à des dizaines de poursuites dans le monde.

Dès lors que tout devient imaginable, il est même potentiellement possible, en fonction des pays, des croyances et des systèmes juridiques, qu’il y ait des « poursuivants » ou des « fatwas », contre les auteurs ou même les « poursuiveurs » d’autres pays. Salman Rushdie en sait quelque chose.

Qui peut se revendiquer police du monde ? Quel pays ? Quelle juridiction ? Quelle partie civile ? Quelle association ? Quel groupe d’intérêt ? Quelle mentalité ? Quelle culture ?

Si chaque pays se juge compétent en voulant imiter « le modèle français », un tribunal somalien ou guatémaltèque pourra-t-il faire condamner un Français, un Belge, un Kurde ou un Américain qui a publié sur le Web un texte qui déplaît à un quelconque groupe ou ministère public ? Pourra-t-il émettre à son encontre un mandat d’arrêt international ? Cette personne courra-t-elle un risque d’arrêt et d’extradition, si un jour elle fait escale dans un pays « ami » qui accède à cette demande ? Qui contrôle la légitimité des plaignants, sur des infractions informationnelles ? Est-ce que tous les systèmes judiciaires se valent vraiment et doivent recevoir la même présomption de légitimité ? Comment est-ce que chaque gouvernement va réagir pour assurer et protéger la liberté de ses ressortissants ?

La notion de liberté d’expression, d’outrage à tel groupe de personne, à tel dogme, ou à telle idéologie est éminemment subjective et volatile, selon l’endroit du globe où l’on se trouve…

Si, comme paraît vouloir le faire la France, à l’occasion de ce procès, chacun et chaque pays s’arroge le droit de poursuivre, de juger et de condamner tout le monde en matière d’information, chaque personne sur terre s’exprimant sur le Web peut se retrouver devant n’importe quel tribunal du monde.

Pas sûr que ce soit le meilleur moyen de protéger la liberté d’expression.

Le 6 avril, il faudra donc suivre attentivement le verdict de ce procès qui peut provoquer une véritable déflagration judiciaire pour tous les internautes de la planète.

Me Stéphane Haddad

Source : Boulevard Voltaire