Il a d’abord attiré l’attention des médias et de l’opinion sur les divergences internes au FN.
Et, par effet boomerang, c’est lui qui apparaît comme isolé.
Un sondage IFOP réalisé pour Le Figaro révèle que 52 % des sympathisants du FN se sentent « plus proches des idées défendues par Marion Maréchal-Le Pen » et seulement 29 % plus proches de Florian Philippot (19 % se sentant aussi proches de l’une que de l’autre).
Cette différence de 23 % est un vrai désaveu pour Philippot. Un homme pourtant omniprésent dans les médias et dans l’appareil du parti, où il diffuse tout à loisir son message.
Un désaveu d’autant plus grave qu’il concerne toutes les tranches d’âge et toutes les catégories socioprofessionnelles.
Si, chez les plus âgés (plus de 65 ans), l’écart entre Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot se réduit à 8 %, il monte à 54 % chez les 18-24 ans. Cela s’explique. Soixante-huitard sur les mœurs et chevènementiste en économie, le message philippotiste se croit « moderne » mais il a… quarante ans d’âge.
A contrario, la ligne Marion est en phase avec la génération 2013 plus identitaire et plus conservatrice.
Notons, aussi, une différence de style : d’un côté les éléments de langage d’un discours pasteurisé, de l’autre l’affirmation de convictions assumées. Là aussi, il n’y a pas « photo » .
Si elle veut éviter des résultats décevants à l’élection présidentielle, Marine Le Pen serait bien inspirée de prendre en compte les clignotants qui s’allument. De revenir aux fondamentaux de ses électeurs : l’identité, l’arrêt de l’immigration, la lutte contre l’islamisation, la défense des valeurs.
Elle devrait rééquilibrer sa communication : bref, mettre Philippot au cachot et Marion au balcon.
Jean-Yves Le Gallou
Source