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mardi, 26 juillet 2016

Allemagne : «Ces attaques font progresser l'extrême droite»

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Les attaques meurtrières et l'attentat suicide qui se sont produits ont-ils plongé les Allemands dans l'inquiétude, la peur de voir l'état islamique s'en prendre à leur pays ?

La dernière attaque, celle qui a eu lieu dimanche soir, peut laisser penser qu'il s'agisse d'une attaque terroriste même si le profil de ce demandeur d'asile conduit plutôt à croire qu'il n'était pas très équilibré et s'est laissé influencer par le climat ambiant. Mais, cette attaque est la plus traumatisante pour les gens. Pour les trois autres, la preuve est faite qu'il s'agit de crimes perpétrés par des déséquilibrés, des gens souffrant de troubles psychologiques qui n'étaient pas radicalisés et n'ont nullement fait allégeance à l'EI. Ces troubles, conjugués à une situation sociale difficile ont débouché sur ces drames. Le quotidien d'un réfugié, et de surcroît fragile mentalement, n'est pas facile. La population allemande perçoit très bien cette réalité même si certains médias surfent sur la peur de Daech et surtout sur l'idée que les migrants constitueraient une menace.

 Ces attaques sont donc récupérées par l'extrême droite ?

Ces attaques donnent l'occasion à des formations politiques populistes de droite comme Alternative pour l'Allemagne (AFD) et Européens patriotes contre l'islamisation du pays (Pegida) de progresser en dénonçant une nouvelle fois la politique migratoire de l'Allemagne et de rejeter les migrants, de dire que tout est de leur faute : aussi bien les difficultés économiques que sécuritaires. Il y a de leur part une volonté de faire un amalgame. Malheureusement, cette idée gagne du terrain et c'est surtout cet effet que produisent ces attaques sur la population même si de nombreux Allemands ne partagent pas ces idées. Mais, depuis quelques jours on sent nettement une hostilité monter contre les migrants.

Cet amalgame peut-il déboucher sur des actions violentes contre ces migrants ?

Malheureusement c'est la crainte aujourd'hui. Cela s'est déjà produit régulièrement dans l'Est du pays, région plus hostile aux étrangers. Nous craignons que ce genre d'actions s'amplifie désormais.

Ces attaques ont-elles conduit à déployer davantage de policiers dans les rues ?

Non. Ce n'est pas comme en France. Ici, je le redis, on pense surtout que la menace est constituée par les migrants et non pas par des terroristes à proprement parler».

Allemagne : le gouvernement craint que la colère contre les migrants se fasse à nouveau jour

Le pays vit actuellement une série de tragédies qui ont mis les nerfs de la population et du gouvernement à vif.

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Attentat-suicide revendiqué par l'Etat islamique près d'un festival de musique, attaque à la hache, fusillade sanglante à Munich ou encore agression à la machette : le pays vit actuellement une série de tragédies qui ont mis les nerfs de la population et du gouvernement à vif.

"Un attentat suicide au cœur de l'Allemagne !", s'exclamait lundi le quotidien Bild, le plus lu du pays.
 

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Le gouvernement craint que la colère ou la peur des migrants se fasse à nouveau jour. On se souviens de la crise que l'Allemagne a vécu après la vague d'agression de femmes le soir du Nouvel An à Cologne, imputée à des migrants.

Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière a d’ailleurs été très clair : "Nous ne devons pas porter de soupçon généralisé contre les réfugiés, même s'il y a des procédures qui sont engagées dans des cas isolés" contre eux. La porte-parole du gouvernement a d’ailleurs expliqué que le risque criminel représenté par les réfugiés dans le pays n'est proportionnellement "pas plus grand que dans le reste de la population".

Mais des voix s'élèvent pour réclamer un meilleur contrôle des entrées de migrants. "Nous voyons en ce moment comment les états psychologiques fragiles, le terrorisme et la criminalité se mélangent", a dit le président du syndicat de policiers allemand, Rainer Wendt. Raison pour laquelle il faut vérifier en amont chez les migrants "s'ils représentent un danger", a-t-il ajouté. Le parti anti-immigration et eurosceptique Alternative pour l'Allemagne (AfD) ne cesse de critiquer la politique de la chancelière Angela Merkel, qui a permis à environ 1,1 million de personnes - dont une part importante fuyait le conflit syrien - d'entrer sur le sol allemand en 2015.

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Source : France inter

Allemagne : le politiquement correct jusqu’à la nausée !

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A son tour, l’Allemagne connaît une vague d’attaques terroristes. La différence avec d’autres pays est que les autorités essaient par tous les moyens d’atténuer voire de dissimuler la vérité. Comme elles l’avaient déjà fait avec la vague d’agressions sexuelles au dernier nouvel-an !

Pour le jeune afghan qui avait attaqué des gens à la hache dans un train, il a fallu que la vidéo de l’intéressé circule sur les réseaux sociaux pour que l’on reconnaisse qu’il avait agi par sympathie pour DAESH !

Le tueur de Munich, lui, on a d’abord essayé de parler d’un crime xénophobe, alors qu’il était lui-même d’origine étrangère…Ensuite d’un dépressif !

Le lendemain, un réfugié syrien a tué une femme à la hache (encore !). Ici on a d’abord parlé d’un « drame passionnel » avant de nous expliquer qu’il s’agissait d’une « crise de rage »…C’est tout de suite moins grave pour la victime !

Enfin l’attentat à la bombe contre un festival de musique commis par un autre réfugié syrien dont on s’empresse de nous dire qu’il avait déjà fait des séjours en hôpitaux psychiatriques…avant de voir l’attentat être revendiqué par DAESH !

Bref, les autorités et les services de renseignements allemands sont aussi mauvais que les nôtres mais sont, en plus, beaucoup beaucoup plus menteurs.

Communiqué du mouvement Nation

Hollande et Valls font bloc pour soutenir le ministre de l’Intérieur après une polémique sur la sécurité

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Un rapport de la police des polices est attendu dans les prochains jours sur la sécurité le soir du 14 juillet.

Le président français et son Premier ministre ont fait bloc hier pour soutenir leur ministre de l'Intérieur, fragilisé par des accusations sur des manquements à la sécurité lors de l'attentat meurtrier du 14 juillet à Nice.


« C'est une polémique purement politique » visant « à déstabiliser le gouvernement », a dénoncé Manuel Valls sur les médias RMC/BFMTV, en ciblant le patron de la droite niçoise, Christian Estrosi, ex-maire de la ville très critique à l'égard du pouvoir. « C'est la justice » qui doit établir la vérité et « personne d'autre », a renchéri le président François Hollande, en promettant à nouveau la « transparence » sur le dispositif de sécurité établi le 14 juillet.
Ce soir-là, un Tunisien de 31 ans, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, a fauché des centaines de personnes avec un camion de location de 19 tonnes sur la promenade des Anglais, le front de mer emblématique de Nice. Bilan : 84 tués et plus de 350 blessés. Et depuis des questions sans réponse se sont multipliées sur le dispositif de sécurité mis en place pour empêcher tout véhicule de pénétrer sur cette large avenue.
La controverse est alimentée par deux rapports : le premier, fait par la police municipale de Nice, affirme que le camion du jihadiste est monté sur le trottoir de la promenade des Anglais sans « aucune présence policière ». Le second, de la police nationale, assure que le camion a voulu éviter un « barrage » de policiers nationaux « isolant le périmètre piéton ». Dès le lendemain de l'attentat, Manuel Valls avait affirmé qu'il n'y avait aucune « faille » à reprocher aux forces de l'ordre pour la sécurisation des familles venues assister à un feu d'artifice au terme duquel le tueur tunisien a fauché des centaines de personnes. Pilier de l'exécutif depuis les attentats de janvier 2015, Bernard Cazeneuve, 53 ans, apparaît ébranlé par les accusations portées à son encontre. Dimanche soir encore, il est intervenu sur une chaîne de télévision pour défendre son honneur, assurer avoir « fait de la rigueur une boussole dans la vie politique ». C'est « un homme intègre, un homme d'État, un ministre de l'Intérieur formidable », a martelé hier Manuel Valls.

Présidentielle en 2017


Dernier rebondissement en date alimentant la polémique : la chef du service de police municipale pilotant la vidéosurveillance à Nice, Sandra Bertin, a accusé le ministère de l'Intérieur d'avoir fait pression sur elle lors de la rédaction de son rapport sur ce qu'elle a vu sur les écrans de contrôle. Hier, son avocat a saisi le procureur de Nice d'éléments attestant, selon sa cliente, de la pression exercée à son encontre pour obtenir un rapport confirmant une présence suffisante de policiers nationaux sur la promenade des Anglais le jour du drame. Dans le passé, Sandra Bertin a souvent affiché sur son compte Twitter son soutien à Christian Estrosi, un compte fermé dans la nuit de dimanche à hier.
De son côté, Bernard Cazeneuve a annoncé sa volonté de porter plainte en diffamation contre la policière. « Il faut que tout cela cesse (...) Cette idée que l'État ment, que l'État a quelque chose à cacher alimente le doute, fracture le pays », s'est agacé hier Manuel Valls.
Un rapport de la police des polices est attendu dans les jours à venir sur la sécurité à Nice le soir du 14 juillet. Des familles de victimes ont fait part de leur intention de porter plainte contre l'État et contre la mairie de Nice pour manquements à leurs obligations de sécurité.
Dans le collimateur du gouvernement figurent l'opposition de droite, qui dirige Nice, et l'extrême droite, qui y est très implantée. Alors qu'une primaire à droite est prévue en novembre pour la présidentielle de 2017, ces partis attribuent depuis le 14 juillet au pouvoir socialiste la responsabilité des failles présumées du dispositif policier lors de la tuerie.

Source : Lorientlejour

Attentats en Allemagne : la politique migratoire de Berlin va-t-elle changer ?

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Touchée par plusieurs attentats, l'Allemagne réagit politiquement de manière ferme, mais modérée, estime le professeur Henrik Uterwedde. Ces événements pourraient néanmoins conduire à un amendement de la politique migratoire allemande.

Spécialiste de la politique comparée franco-allemande, professeur honoraire à l'Université de Stuttgart et professeur associé à l'Université Osnabrück, Henrik Uterwedde est chercheur au Deutsch-Französisches Institut Ludwigsburg (DFI).

FIGAROVOX. - L'Allemagne a été touchée par plusieurs attaques terroristes en quelques jours. Quel est le climat outre-Rhin?

Henrik UTERWEDDE. - Le climat dans la population est quelque peu tendu, mais calme. Les pouvoirs politiques n'avaient cessé d'avertir les Allemands de la menace terroriste, qui risquait de frapper en Allemagne comme dans les pays voisins. Le travail des forces de l'ordre a généralement été salué, notamment à Munich où l'on avait craint le pire pendant les premières heures. Tant sur le plan de l'organisation et de la coordination des effectifs mobilisés que sur celui de la communication, la police a été exemplaire et a certainement contribué à calmer le jeu.

Comment la classe politique allemande réagit-elle?

Conformément à la tradition allemande, les responsables politiques ont réagi de manière ferme mais modérée,

s'interdisant toute récupération ou condamnation politique facile. La seule exception est le parti extrémiste AfD (Alternative für Deutschland) qui n'a pas craint d'exploiter les événements, parfois avant même que les faits soient établis. Tous les autres partis, qui portent des responsabilités gouvernementales au niveau fédéral ou à celui des Länder (États fédérés), savent bien qu'ils doivent coopérer dans la riposte aux actes terroristes. Cela n'empêche pas un débat controversé sur les mesures appropriées de la prévention et la sécurité, sur le renforcement des moyens des forces de l'ordre, sur la participation de l'armée (la Bundeswehr) à la lutte antiterroriste, qui lui est interdit actuellement, ou encore sur le durcissement des conditions d'accueil et de séjour des réfugiés. Toutes ces questions vont certainement jouer un rôle dans les mois qui viennent, alors que nous nous trouvons à 14 mois des prochaines élections législatives. Mais là encore, les partis démocratiques ont intérêt à jouer l'efficacité et éviter toute surenchère pour ne pas faire le jeu de l'AfD.

Ces événements remettent-ils en cause la politique d'asile de la chancelière Angela Merkel?

On ne peut pas l'exclure puisque certains des criminels étaient des demandeurs d'asile, mais cela dépend beaucoup de la suite des événements. Pour l'instant, Angela Merkel profite de la baisse des flux de réfugiés

Source : Le Figaro

suite à la fermeture de la «route du Balkan». Cela a calmé le jeu en Allemagne car la situation d'accueil est devenue moins tendue. Mais le grand défi de l'accueil (logements, éducation, formation, travail) est loin d'être résolu. Il faut voir également que depuis plusieurs mois déjà, le gouvernement d'Angela Merkel a sensiblement recentré sa politique des réfugiés, en complétant la politique d'accueil par des règles plus strictes pour les conditions d'accueil et de séjour, par des mesures assurant le contrôle et la maîtrise des flux d'entrée, ainsi que l'accélération des procédures d'asile et la reconduction à la frontière en cas de refus du statut de réfugié. Cela dit, en cas de répétition d'actes criminels impliquant des réfugiés le débat va certainement se crisper de nouveau.

Le mouvement «Pegida» a récemment annoncé qu'il allait créer son propre parti politique. Les attentats peuvent-ils créer un effet d'attraction autour de ce mouvement anti-immigration?

Je ne le pense pas. C'est une affaire obscure pour l'instant. La création d'un parti, annoncée par un responsable du mouvement Pegida, pourrait être motivée par le souci de bénéficier du statut d'un parti politique, très privilégié par la constitution allemande par rapport aux simples associations. Pour l'instant elle ne risque pas de faire de l'ombre à l'AfD, qui avait réussi des percées électorales importantes ces dernier mois. Or, l'AfD abrite deux grands courants, celui qui cherche une respectabilité politique et s'en tient à un langage de «droite musclée» certes mais modéré, et celui qui, notamment dans les nouveaux Länder, franchit plus facilement le frontières vers la xénophobie et l'extrémisme, voire le néo-nazisme. Cela lui permet de «ratisser large» mais il faudra bien une clarification un jour. C'est alors qu'on verra si le paysage à l'extrême-droite de l'échiquier politique change.

Renaud Camus sur L' islamisation et de l'Arabisation de la France (video)

 

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Allemagne : l’auteur de l’attentat-suicide avait prêté allégeance à l’EI

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Le présumé terroriste avait prêté allégeance au groupe jihadiste État islamique (EI), a affirmé lundi le ministre bavarois de l'Intérieur, au lendemain de l'attentat-suicide qui a fait une quinzaine de blessés dans le sud de l'Allemagne. Plus tôt, l'EI a déclaré qu'il était un de ses "soldats".

D’après une vidéo retrouvée sur son téléphone portable et qui a fait l’objet d’une « première traduction provisoire par un interprète » de l’arabe vers l’allemand, l’auteur de l’attentat-suicide à Ansbach dans le sud de l’Allemagne qui a fait 15 blessés dont quatre grièvement (mais aucun n’est en danger de mort), avait prêté allégeance au groupe jihadiste.

« Il a explicitement annoncé (agir) au nom d’Allah, a fait allégeance à Abou Bakr al-Bagdadi (le chef de l’EI), (…) et annoncé explicitement une vengeance contre les Allemands qui se mettent en travers de la voie de l’islam », a déclaré le ministre bavarois de l’Intérieur Joachim Herrmann, le 25 juillet. À ses yeux, il est « indubitable qu’il s’agit d’un attentat de nature islamiste », le présumé terroriste, un Syrien de 27 ans, évoquant également « une vengeance pour la mort de musulmans ».

De son côté, l’EI a affirmé lundi que l’auteur de l’attentat-suicide était un de ses « soldats », selon l’agence Amaq, un organe de propagande de l’organisation. Ce dernier « répondait aux appels à prendre pour cible les États de la coalition qui combat l’État islamique » en Irak et en Syrie, ajoute l’EI.

L’entrée du festival lui a été refusée

L’auteur de l’attentat-suicide voulait s’en prendre au festival de musique pop en plein air, auquel participaient plus de 2 500 personnes.

L’engin explosif avait été rempli de pièces métalliques, a précisé le vice-président de la police de Nuremberg, Roman Fertinger, pour qui si l’explosion avait eu lieu au milieu du festival, elle aurait pu faire un grand nombre de victimes.

Le Syrien s’était vu refuser l’entrée, car il n’avait pas de ticket d’entrée, juste avant de se faire exploser.

Deux tentatives de suicide antérieures

Originaire d’Alep, le jeune homme de 27 ans portait des blessures de guerre, a affirmé le ministre bavarois de l’Intérieur, précisant que les enquêteurs cherchaient à déterminer s’il avait un passé militaire.

Résidant dans un foyer à Ansbach, il avait tenté par deux fois dans le passé de mettre fin à ses jours et séjourné dans une clinique psychiatrique. Il faisait l’objet d’une mesure d’expulsion vers la Bulgarie. Sa demande d’asile avait été rejetée il y a un an car il bénéficiait d’un statut de réfugié en Bulgarie, selon le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière.

Plusieurs attaques contre des civils

Le jour-même, un demandeur d’asile syrien de 21 ans a tué à la machette une femme et blessé deux autres personnes à Reutlingen, dans le sud-ouest de l’Allemagne. L’agresseur a été arrêté. Selon la police locale, rien n’indique qu’il s’agisse d’un acte terroriste.

L’Allemagne a connu ces derniers jours plusieurs attaques visant des civils. Lundi dernier, une attaque avec un couteau et une hachette avait blessé cinq personnes, l’assaillant avait ensuite été pris en chasse et abattu par la police. Le groupe jihadiste État islamique (EI) avait revendiqué cet acte. Vendredi, c’est une fusillade qui a éclaté dans un centre commercial de Munich. L’auteur de cette attaque, un Germano Iranien de 18 ans, s’est donné la mort. Son acte aurait été inspiré par le terroriste norvégien d’extrême droite Anders Breivik.

Source : Jeune Afrique

Attaques en Allemagne: "Merkel est dans une situation délicate"

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L'Allemagne a fait face en une semaine à quatre attaques meurtrières, dont plusieurs ont impliqué des réfugiés. Des drames aux motivations variées qui pourraient avoir un impact sur la politique dans le pays, selon un spécialiste de l'Allemagne.

Le 18 juillet, un jeune Afghan de 17 ans blesse à l'arme blanche quatre personnes à bord d'un train régional allemand, à Wurtzbourg. Vendredi, un Germano-iranien fait neuf morts à Munich. Dimanche après-midi, une femme est tuée par un demandeur d'asile syrien dans une attaque à la machette à Reutlingen. Dans la soirée, un réfugié syrien se fait exploser aux abords d'un festival de musique dans la ville d'Ansbach, blessant douze personnes. 

En moins d'une semaine, l'Allemagne a été confrontée à une série d'attaques meurtrières aux motivations très différentes. Si le gouvernement a appelé à ne pas faire d'amalgames, il s'inquiète de l'éventuelle émergence d'un "soupçon généralisé contre les réfugiés". Ces attaques peuvent-elles remettre en cause la politique d'ouverture défendue par Angela Merkel et isoler la chancelière? Le point avec Hans Stark, professeur de civilisation allemande contemporaine à la Sorbonne et chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri). 

En moins d'une semaine, l'Allemagne a été la cible de quatre attaques. Quelles sont les réactions au sein de la classe politique et de l'opinion publique?  

Hans Stark: Pour l'heure, il n'y a pas véritablement d'instrumentalisation politique de ces événements, à l'exclusion de quelques personnalités politiques de Bavière qui n'ont jamais caché leur opposition à la politique migratoire décidée au niveau national. L'extrême droite tente évidemment de tirer profit de la situation en multipliant amalgames et demi-vérités. Il n'est pas non plus à exclure que le mouvement populiste Pegida manifeste son opposition dans les rues. Mais, la retenue prime. Peut-être parce que les événements sont récents. Classe politique et opinion publique attendent en effet surtout de connaître les origines de ces actes. 

La popularité d'Angela Merkel est-elle affectée par ces drames? 

Elle avait été entamée par sa politique migratoire mais les choses se sont tassées depuis l'accord entre la Turquie et l'Union européenne, qui a permis de diminuer le flux des réfugiés en direction de l'Allemagne. Les sondages des dernières semaines témoignent d'ailleurs d'un regain de popularité pour la chancelière comme pour son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU). 

Les choses risquent de changer. Les Allemands restent toujours très divisés sur la question de l'immigration, entre ceux favorables à l'ouverture et ceux qui estiment que la chancelière a créé un appel d'air. Et les événements récents ne devraient pas améliorer la situation. Sans compter sur la situation en Turquie et le tournant autoritaire que connaît le pays, qui fait planer des incertitudes supplémentaires sur l'évolution des relations entre l'Etat turc et l'UE. 

Quelle est la marge de manoeuvre de la chancelière concernant sa politique d'ouverture? 

Angela Merkel est dans une situation délicate. Cela explique la grande prudence avec laquelle elle a réagi ces derniers jours. Elle va en effet devoir faire preuve d'une plus grande fermeté sans renier ses convictions. Elle va devoir composer avec le fait qu'elle a peut-être exagéré l'esprit d'ouverture des Allemands, mais sans pour autant revenir en arrière.  

Ces drames successifs peuvent-ils rebattre les cartes sur le plan de la politique intérieure allemande? 

Ce n'est pas impossible. Des élections législatives régionales vont se tenir en septembre prochain en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, au nord de l'Allemagne. Il n'est pas impossible que le parti d'extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) vienne jouer les trouble-fêtes. 

Il y a fort à parier qu'Angela Merkel sera réélue lors des élections fédérales de 2017. Mais cette continuité politique risque de se doubler d'un syndrome à l'autrichienne avec une érosion constante des voix en faveur de la grande coalition et la montée d'un parti d'extrême droite qui pourrait devenir, à terme, l'équivalent du Parti de la liberté (Freiheitliche Partei Österreichs, FPÖ) en Autriche.

Julie Thoin-Bousquié

Source : L'Express

Attentats en Allemagne : plus que l’islamisation, c’est l’immigration qui tue

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Depuis la semaine dernière, l’Allemagne est en proie à des attentats d’une particulière violence. Les attaques meurtrières se multiplient… et se ressemblent, quoi qu’on dise.

Ainsi, le 18 juillet, un demandeur d’asile afghan de 17 ans blesse cinq personnes à bord d’un train régional allemand, à Wurtzbourg, en les attaquant à la hache et au couteau, avant d’être abattu par la police.

Le 22, un « Germano-Iranien » de 18 ans abat neuf personnes dans un centre commercial de Munich et se supprime ensuite.

La journée du 24 fut doublement ensanglantée, d’abord à Reutlingen, où un réfugié syrien tue une femme et blesse deux autres personnes avec une machette, puis à Ansbach, où un autre réfugié syrien se fait exploser aux abords d’un festival de musique et occasionne un mort et douze blessés.

La série noire avait pourtant débuté dès février 2015, lorsqu’une adolescente de 15 ans s’en était prise à un policier à la gare de Hanovre, en l’attaquant au couteau. Quelques mois plus tard, en juin, un projet d’attentat impliquant des Syriens et visant le centre de Düsseldorf était déjoué de peu. En septembre, ce fut au tour d’un Irakien de 41 ans, bénéficiant d’une liberté conditionnelle après avoir été condamné à une peine de prison ferme pour appartenance à une organisation terroriste, de blesser une policière à l’arme blanche à Berlin.

La prudence de Sioux dont font montre les médias « mainstream » est, à cet égard, exemplaire, parce que singulièrement grotesque. France Info avait même annoncé un « attentat présumé » s’agissant de l’attaque d’Ansbach. Et l’ensemble des médias, dans une semblable démarche mimétique pavlovienne, de parler de « violences », à la rigueur d’« attaques terroristes », mais sans jamais désigner quiconque.

Et, systématiquement, les mêmes éléments de langage aseptisés qui décrivent le tueur comme un « forcené », un « déséquilibré », un « voisin sans histoire », voire un musulman « non pratiquant » (ineptie, quand on sait que l’islam, à la différence du catholicisme, par exemple, ne se réduit nullement à une religion et à des rites mais est foncièrement juridico-politique, l’appartenance de chaque mahométan à l’Oumma lui conférant aussi bien une « citoyenneté » qu’une « nationalité »).

Le summum de la malhonnêteté est, cependant, atteint quand ces « mutins » de Panurge font état d’un séjour de l’assassin en « hôpital psychiatrique », confondant, à dessein, l’isolement de l’aliéné associé à une éventuelle camisole chimique avec le simple repos d’un dépressif ayant désespérément attenté à ses jours.

Mais surtout s’agit-il, dans tous les cas, de Charlie Hebdo au Bataclan, de Nice à Munich, d’éviter « les amalgames » avec les musulmans d’ici ou les immigrants de l’autre côté du Rhin.

Pourtant – sauf à vouloir délibérément prendre les gens pour des imbéciles (bien qu’ils soient, effectivement, légion) -, si tous les attentats précités ne furent pas revendiqués par Daech, l’ombre blafarde de ce dernier plane néanmoins, attendu que ceux qui s’en réclament, fût-ce par pure opportunité pour justifier a posteriori leurs forfaits, sont, curieusement, loin, très loin d’être des Bavarois ou des Niçois de souche. Rappelons qu’en 2015, plus d’un million d’allogènes extra-européens candidats à l’asile foulèrent le sol germanique…

À cette aune, force est bien d’admettre que, davantage que l’islamisation de nos pays, c’est leur submersion migratoire continue, encouragée et planifiée depuis 40 ans, qui apparaît comme le fléau majeur devant lequel nos élites mondialisées sectaires se voilent criminellement la face par pure idéologie.

Aristide Leucate

Source : Boulevard Voltaire

Radicalisation de l’islam, islamisation de la radicalité ?

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Le débat a fait rage après Charlie, après le Bataclan, entre les tenants d’une radicalisation de l’islam (thèse défendue par Gilles Képel) et ceux qui, comme Olivier Roy, parlaient plutôt d’une islamisation de la radicalité. Le recul permet aujourd’hui de se faire une opinion précise et, en même temps, de tenter de comprendre ce qui se passe.

L’Etat islamique, le rêve du califat qu’il a tenté de ressusciter, l’ultraviolence qu’il utilise pour provoquer la peur et l’angoisse partout dans le monde, participe à l’évidence de la radicalisation de l’islam. D’autant que d’autres courants radicaux comme le salafisme, à défaut d’être violents, gagnent des parts de marché : en promouvant l’idée qu’il faille vivre comme au temps du Prophète, que c’est un gage de pureté – quitte à vivre séparé de la société –, en se tournant ostensiblement vers des guides spirituels et politiques installés en Arabie Saoudite, en enfermant les femmes dans des niqabs effrayants, les salafistes affichent leur conception radicale de l’islam. Radicalisme qui change la vie de ceux qui suivent cette voie.

Enfin, la société française est pleine de témoignages d’un revival musulman qui se manifeste par des pratiques toujours plus rigoristes : succès global du halal qui devient un mode de vie, conformisme religieux qui s’impose de plus en plus dans la vie quotidienne, jeunes musulmans qui placent la loi de Dieu avant la loi de République… Une partie de l’islam, en France et dans le monde, se radicalise.

Et, dans le même temps, la radicalité s’islamise. Les derniers attentats le prouvent : à Nice, l’auteur de l’effroyable était certes Tunisien mais rien dans son comportement n’en faisait un musulman. Pourtant, il a tenu à faire le lien entre le crime qu’il allait commettre et l’islam, quelques jours seulement avant de passer à l’acte. A Magnanville, l’auteur du terrible assassinat des deux policiers avait prêté allégeance à Daech la veille du jour où il a commis ce meurtre. L’islam ne faisait pas partie de sa vie quotidienne. Quant aux auteurs de la tuerie de Bruxelles, on a compris rapidement qu’ils étaient passés de la petite délinquance au terrorisme djihadiste sans passer ou presque par la case islam.

Le phénomène est spectaculaire : des individus attirés par l’ultraviolence, en général gratuite et tournée contre les symboles des sociétés qui les ont vus naître, vont chercher dans l’islam radical soit une justification de leurs actes soit une ombrelle qui donne à leur geste plus d’écho.

Pourquoi l’islam se trouve-il à la croisée de ces deux mouvements qui partent de points différents pour finalement se rejoindre dans un espace commun d’ultraviolence ? Parce que, plus que l’islam elle-même, les sociétés arabes sont en crise. En crise de transition vers une modernité qu’elles n’arrivent pas à définir, alors que leurs structures traditionnelles ont volé en éclat : l’organisation des familles a été bouleversée par la nouvelle place des femmes ; l’organisation des sociétés a été remise en cause par la poussée démographique et l’urbanisation galopante ; enfin, l’organisation du monde s’est faite sans le monde arabe ou presque (le pétrole).

Les révolutions de 2011 étaient la manifestation joyeuse de ces bouleversements. Le prurit islamiste violent auquel nous assistons aujourd’hui en est la face sombre.

Allemagne: l'Intérieur rejette tout «soupçon généralisé» contre les réfugiés

Le ministre allemand de l'Intérieur a rejeté aujourd'hui tout "soupçon généralisé" à l'encontre des réfugiés après les attentats ou agressions des derniers jours perpétrés notamment par des demandeurs d'asile, qui ont frappé le pays.

"Nous ne devons pas porter de soupçon généralisé contre les réfugiés, même s'il y a des procédures qui sont engagées dans des cas isolés" contre eux, a déclaré Thomas de Maizière au groupe de presse Funke à la lumière des récentes tragédies.

Hier soir, un réfugié syrien de 27 ans a déclenché un engin explosif à l'entrée d'un festival de musique à Ansbach (Bavière), faisant 12 blessés dont trois graves. L'assaillant a été tué dans l'explosion. Selon le ministre de l'Intérieur du Land de Bavière, il était problable que ce soit un «attentat suicide à caractère islamiste».

M. de Maizière a tenu à rappeler que 59 procédures pour soupçon d'appartenance à des organisations terroristes étaient actuellement en cours concernant des réfugiés en Allemagne, "et cela par rapport à plusieurs centaines de milliers de gens nouvellement arrivés".

La porte-parole ajointe du gouvernement allemande, Ulrike Demmer, a indiqué pour sa part que le risque criminel représenté par les réfugiés dans le pays n'était proportionnellement "pas plus grand que dans le reste de la population". Le ministre de l'Intérieur a toutefois plaidé pour des vérifications des services de sécurité renforcées avant l'entrée des migrants dans le pays. Et il a souligné les efforts de Berlin pour ramener le nombre des migrants qui arrivent en Allemagne "à un niveau bas et soutenable".

Source : Le Figaro

De si gentils terroristes…

Après chaque attentat, les enquêteurs de la police tentent de reconstituer le parcours du tueur, afin de comprendre les motivations de son acte.

Pour ce faire, on interroge ses parents en France ou au Ma­ghreb : « C’était un bon fils. Ja­mais nous n’avons eu de problème avec lui. »
Ensuite, on questionne ses voisins : « C’était un garçon discret et poli qui était prêt à rendre service à tout le monde. »
Puis, c’est au tour de son ancien instituteur : « C’était un élève attentif et discipliné. » Et pourquoi pas premier de la classe, pendant qu’on y est ?

Enfin, on interroge l’imam de la mosquée du quartier où habitait le terroriste : « Il venait régulièrement prier à la mosquée. Il n’y avait aucun signe de radicalisation dans son comportement. »

Finalement, ce terroriste était un brave garçon.

Certes, il avait vendu un peu de drogue, commis quelques larcins, déclenché plusieurs bagarres et avait été condamné pour vols avec violence à six mois de prison avec sursis.

Mais il ne s’agissait là que de broutilles qui ne méritaient pas qu’on s’intéresse plus longuement à ce garçon un peu vif et turbulent.

En fait, tout serait plus simple, si ces terroristes en puissance étaient d’affreux barbus portant turban, sandales et djellaba.

Non, ils sont d’une parfaite ba­nalité, et peuvent même se montrer sympathiques. C’est ce qui rend la tâche des agents de la DGSI particulièrement difficile.

Toutefois, cette difficulté à déceler les intentions criminelles de ces jeunes gens, ne doit pas occulter les faiblesses et les complaisances du gouvernement socialiste.

Cependant, ce dernier n’est malheureusement pas le seul responsable de la situation actuelle.

Les gouvernements précédents, de droite comme de gauche, portent une immense responsabilité, celle d’avoir favorisé l’émergence de générations de jeunes qui n’aiment pas la France et dont certains sont devenus de « gentils » terroristes…

Marcel Comtesse

Source : Les 4 vérités

Allemagne : quelles conséquences politiques de la flambée de violence ?

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Les trois attaques de ce week-end vont renforcer le sentiment d'insécurité des Allemands. Il pourrait profiter à Angela Merkel, mais relancer aussi le débat sur sa politique migratoire.

La violence a fait brutalement irruption ce week-end dans la vie quotidienne allemande. Trois attaques ont ainsi eu lieu dans la République fédérale : à Munich, Reutlingen et Ansbach. Douze morts, des dizaines de blessés et la capitale de la Bavière paralysée et bouclée vendredi soir. A cela vient s'ajouter l'attaque à la hache et au couteau perpétré dans un train régional près de Würzburg voici une semaine, qui avait fait quatre blessés graves. Une vague de violence inédite depuis des années pour l'Allemagne.

Le retour de la violence dans les rues d'Allemagne

Certes, l'Allemagne n'a jamais vraiment été immunisée contre la violence terroriste. Le pays a connu une vague terroriste dans les années 1970 principalement, sous l'impulsion de la Fraction Armée Rouge (RAF) qui, par ailleurs, a été active jusque dans les années 1990 et qui reste gravé dans bien des mémoires. L'Allemagne a aussi été le lieu de tueries « à l'américaine » menées par un assassin sans autre motivation autre que celle de tuer. En 2009, à Winnenden, près de Stuttgart, un élève de 17 ans avait ainsi tué 15 personnes dans son lycée et dans la ville dans un acte qui rappelle celui de Munich vendredi soir. Mais la multiplication des attaques la semaine passée à mis en évidence la vulnérabilité du pays. Car, même si les quatre attentats de la semaine passée sont des actes isolés avec des motivations différentes, ils se sont produits les uns après les autres. Ils sont donc de nature à faire naître un sentiment d'insécurité en Allemagne. D'autant que l'attentat suicide manqué d'Ansbach dimanche soir, qui rappelle par son mode opératoire ceux de Saint-Denis le 13 novembre 2015, et a été lundi revendiquée officiellement par l'Organisation de l'Etat islamique semble confirmer que l'Allemagne n'est pas épargnée par le risque terroriste, comme elle a pu parfois le penser.

La sécurité au cœur de la campagne de 2017 ?

Compte tenu du contexte international, il y a fort à parier que ce week-end de violence laisse des traces dans les esprits et jouent sur la campagne électorale de septembre 2017. Pour la première fois depuis longtemps, la question de la sécurité pourrait ainsi s'inviter aux cœurs des débats. Ceci devrait changer radicalement la nature de ces débats, qui, il faut bien l'avouer, sont, depuis l'arrivée d'Angela Merkel au pouvoir en 2005 de faible intensité, se limitant souvent à des discussions sur la réforme fiscale ou à s'interroger pour savoir qui gouvernera après le vote avec la chancelière. Celles de 2017 s'annonçaient déjà différentes avec l'arrivée de plus d'un million de réfugiés et leur intégration, mais il faudra également compter avec celle de la sécurité. Evidemment, il est trop tôt pour évoquer ce débat. Malheureusement, bien des événements peuvent encore se produire d'ici aux élections fédérales. Mais on peut déjà s'interroger sur les effets de ce « week-end noir » sur la situation politique allemande.

Les erreurs d'AfD

La réaction attendue, vu de France, serait un soutien croissant à Alternative für Deutschland (AfD), le parti xénophobe et eurosceptique qui a émergé dans le paysage politique allemand depuis 2013. Mais ce mouvement vers la droite n'a rien d'évident. L'Allemagne n'a pas les mêmes réflexes que le reste de l'Europe sur ce point. En Allemagne, l'extrême-droite nationaliste n'est pas perçue comme une force favorisant la stabilité et la sécurité. C'est plutôt une force d'instabilité ramenant le pays à son passé de l'entre-deux-guerres. Les querelles internes incessantes au sein d'AfD renforcent du reste ce sentiment.

De fait, la hâte avec laquelle AfD a tenté de récupérer politiquement l'attentat de Würzburg et a cherché à fustiger la politique migratoire de la chancelière et à gagner des voix dans les premiers instants de la tuerie de Munich, ne l'a guère servie. Le tweet du porte-parole d'AfD, en pleine crise munichoise, qui a commencé par « Votez AfD ! » avant de commenter la situation a conduit à de vives critiques. Ce cynisme risque de ne guère lui profiter massivement dans les intentions de vote, même si le parti semble désormais s'ancrer dans le paysage politique allemand autour de 10 % et que, désormais, sa voix compte.

Réflexe légitimiste ?

Face à la montée du risque terroriste, interne ou externe, un Allemand fera naturellement davantage confiance pour assurer sa sécurité au pouvoir en place. Il cherchera à le renforcer pour renforcer l'Etat. La figure tutélaire d'Angela Merkel peut ainsi se rappeler à l'esprit des Allemands. Dans les années 1970, le chancelier Helmut Schmidt n'a jamais été aussi populaire que lorsqu'il se montrait ferme contre la RAF. Une fois ce danger écarté, il est d'ailleurs devenu très impopulaire... Dans un premier temps, donc, on peut penser que ce « réflexe légitimiste » joue en faveur de la chancelière. Mais elle n'aura pas pour autant la partie gagnée.

La question du lien entre réfugiés et insécurité

Le principal défi de la chancelière sera d'éviter que le sentiment d'insécurité se confonde avec la critique de sa politique migratoire. Le caractère de la tuerie de Munich, l'acte le plus grave de ce week-end, perpétrée par un tueur allemand, isolé et fasciné par le terroriste norvégien d'extrême-droite Anders Breivik mais sans vraie motivation politique empêche aujourd'hui une telle dérive. Comme après la tuerie de Winnenden, en 2009, le débat porte plutôt sur les effets des jeux vidéo violents.

Mais ceux qui critiquent la politique migratoire de la chancelière ne vont pas oublier que trois des quatre attentats de ce week-end ont été effectués par des réfugiés. Certes, à Reutlingen, où une femme a été tuée à la machette, il s'agirait d'un drame amoureux. Mais l'effet est néanmoins désastreux pour Angela Merkel. Quant à l'attentat de dimanche soir à Ansbach qui a fait douze blessés et a tué le terroriste, il est peut-être le plus inquiétant. Un bilan plus élevé n'a été évité que par chance. Surtout, la presse allemande révèle que cet homme avait vu sa demande d'asile rejetée et aurait dû être expulsé vers la Bulgarie, pays par lequel il est entré dans la zone Schengen.

La CSU prête à exploiter la situation

L'affaire d'Ansbach pourrait donc être exploitée par les critiques de la politique migratoire d'Angela Merkel qui avaient commencé à utiliser l'attentat de Würzburg, commis avec une motivation islamiste revendiquée par son auteur. Elle va leur permettre de faire le lien entre accueil des réfugiés et risque d'attentat. AfD pourrait tenter d'en profiter. Mais le risque pour la chancelière réside plutôt dans la CSU bavaroise. Trois des quatre attentats de cette semaines ont eu lieu en Bavière, dans le fief de cette CSU qui, depuis septembre 2015, n'a cessé de critiquer la politique d'Angela Merkel. Aux affaires dans ce Land, la CSU s'est naturellement montrée plus prudente qu'AfD pendant la tuerie de Munich. Mais le parti va pouvoir désormais incarner les malheurs des Bavarois et il pourrait alors encore durcir son discours vis-à-vis des réfugiés afin de valider sa fermeté passée. Après Würzburg, la CSU avait déjà commencé à demander un meilleur contrôle des frontières. Ansbach et Reutlingen vont lui donner d'autres occasions de poursuivre dans ce sens. Le ministre de l'intérieur CSU de Bavière, Friedrich Hermann, n'a ainsi pas manqué de souligner après Ansbach que "à côté de nombreux réfugiés dont la vie était en danger sont venus des gens qui représentent un danger pour notre sécurité".

Situation tendue

Or, quoique plus mortelle, la tuerie de Munich, comme jadis celle de Winnenden, risque d'être oubliée dans le discours politique. Elle relève d'une complexité sociale et psychologique qui échappe aux solutions simples d'une campagne électorale. Ce ne sera pas les cas des trois autres attentats. La mise en équivalence de la question des réfugiés et de l'insécurité en Allemagne n'est donc pas à exclure, compte tenu de la volonté de la CSU et de l'AfD de jouer sur cette corde. Ceci placerait Angela Merkel en difficulté, mais représenterait aussi un risque pour l'Allemagne où, on l'oublie trop souvent en France, les violences contre les réfugiés sont très fréquentes. A la mi-juin, l'office criminel fédéral (BKA) s'inquiétait du nombre « affreusement élevé » de ces attaques. En juillet, on relève deux blessés graves suite à ces attaques. La situation est donc tendue outre-Rhin et le débat politique peut prendre une tournure défavorable à la chancelière. D'autant que la situation en Turquie complexifie encore la donne en mettant en danger l'accord avec Ankara sur les réfugiés. Angela Merkel va devoir donner des gages à ses critiques et risque donc de maintenir une politique devenue depuis quelques mois beaucoup plus restrictive sur l'immigration.

Romaric Godin

Source : La Tribune

De nouveaux attentats en Allemagne en lien avec l’immigration musulmane, quoi qu’on veuille nous faire croire.

Quatre attentats islamiques ou en lien avec l’immigration musulmane ont eu lieu en Allemagne en l’espace d’une semaine: 

Hier dimanche, un réfugié syrien a tué à la machette une femme  à Reutlingen, dans le Bade-Würtemberg, blessant cinq autres personnes et poursuivant les policiers dans la rue. Ce même dimanche, un demandeur d’asile syrien s’est fait exploser à proximité d’un festival de musique à Ansbach, en Bavière, faisant au moins un mort et 12 blessés, certains graves. Samedi, c’était un Allemand d’origine iranienne, Ali David Sonboly, qui tuait dans une fusillade neuf personnes à Munich, en Bavière également. Enfin, lundi 18 juillet, un « réfugié » Afghan a attaqué à la hache les voyageurs dans un wagon en Bavière encore, à Würzburg, blessant quatre personnes. 

Les autorités allemandes, bien vite relayées et amplifiées dans les médias français, ont tenté de faire retomber l’attentat de Munich par l’homme d’origine iranienne sur l’extrême droite, la date de l’attentat correspondant, paraît-il avec celle de l’attentat de Breivik en Norvège qui avait massacré un rassemblement de jeunes favorables à l’immigration. Ce lien avec Breivik qui était un Norvégien de souche ne tient évidemment pas et ne repose sur rien de sérieux. D’autant plus que le terroriste iranien était vêtu de noir à la manière des terroristes islamistes. D’autant plus que Dimanche, un ami afghan du tireur a été interpellé. Âgé de 16 ans, celui-ci est soupçonné de non-dénonciation de crime. Ce qui prouve bien que la frontière entre chiite et sunnite n’est pas aussi étanche parmi les personnes issues de l’immigration, que les islamoqphiles voudraient le faire croire. Ce qui démontre aussi que si le terroriste de Münich avait été fasciné par Breivik, il fréquentait cependant des musulmans ce qui est totalement incompatible.

Avec ces deux nouveaux attentats de dimanche, il devient très difficile aux autorités et médias dangereusement islamophiles tant de France que d’Allemagne de continuer à essayer de retourner les conséquences de leur politique immigrationniste contre les européens de souche, pour mieux s’exonérer de leurs trahisons. 

Emilie Defresne

Source : MPI

Fusillade de Munich: un ami du tueur interpellé pour non dénonciation de crime

En milieu de soirée ce dimanche, la police allemande a annoncé qu’un adolescent de 16 ans, ami de l’auteur de la fusillade de Munich qui a tué 9 personnes par balles et en a blessé 35 autres, avait été interpellé. Il aurait eu connaissance de cet acte avant qu’il ne soit commis et est soupçonné de non dénonciation de crime.

« Nous avons le soupçon que ce garçon de 16 ans a pu être au courant de l’acte » qui se préparait avant qu’il ne soit commis, a indiqué la police dans un communiqué.

Vendredi en début de soirée, un jeune Germano-Iranien de 18 ans souffrant de troubles psychiatriques avait ouvert le feu sur la foule près d’un centre commercial de Munich, avant de se donner la mort.

Source : Boulevard Voltaire



Cazeneuve mis en cause: Estrosi prend la défense de la policière niçoise

« Je n’accepte pas la mise en cause par Bernard Cazeneuve de l’action des élus de Nice, des Alpes-Maritimes et de la région », a réagi Christian Estrosi, au micro de nos confrères d’Europe 1. Par ces mots, le premier adjoint LR au maire de Nice, prend la défense de Sandra Bertin, policière qui au soir du 14 juillet était en charge de la vidéosurveillance et qui a raconté au Journal du Dimanche comment, selon elle, des pressions auraient été exercées sur sa personne pendant une heure, pour quelle livre un rapport modifié. Des affirmations démenties par Bernard Cazeneuve qui va porter plainte pour diffamation.

« Je n’accepte pas que le ministre fasse le tour des plateaux de télévision pour insulter les élus que nous sommes et d’une certaine manière insulter la mémoire des victimes. (…) Depuis le début de la semaine, le ministre de l’Intérieur ne joue pas la transparence. Heureusement que Sandra Bertin a dit ses vérités », a fustigé Christian Estrosi.

Celui qui est aussi président de la région PACA a aussi insisté sur « la « fébrilité, l’affolement » du gouvernement. « Face aux menteurs, c’est toujours la République qui gagne! », a-t-il conclu.

Source : Boulevard Voltaire

Attaques en série en Allemagne: Merkel sous pression

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Les tout récents attentats en Allemagne posent de nouvelles questions sur la politique migratoire menée par la chancelière Angela Merkel.

Selon le Daily Mail, les attaques vont renforcer l'inquiétude à l'égard de ceux qu'on appelle loups solitaires et exerceront une pression politique sur la chancelière d'Allemagne.

Hier, un réfugié syrien a tué à la machette une femme  à Reutlingen (cinq autres personnes ont été blessées). Dimanche également, un demandeur d'asile syrien s'est fait exploser à proximité d'un festival de musique à Ansbach, en Bavière, blessant 12 personnes. Samedi, un jeune Allemand d'origine iranienne a tué neuf personnes dans une fusillade à Munich. Enfin, lundi 18 juillet, un jeune Afghan a mené une attaque à la hache dans un train en Bavière, blessant quatre personnes. 

 A l'exception de l'auteur de la fusillade de Munich, les autres attaques ont été menées par des personnes venues en Allemagne avec le flot de migrants. D'où des interrogations sur la politique migratoire de portes ouvertes appliquée par Angela Merkel. Rien qu'en 2015, environ un million de réfugiés fuyant la guerre en Afghanistan, en Syrie et en Irak sont arrivés en Allemagne. 

 "Dans la conscience de nombreuses personnes, son arrivée (de l'auteur de l'attaque à la hache, d’origine afghane) est directement liée à Merkel et à sa politique libérale à l'égard des réfugiés", a commenté le politologue de l'Université de Bonn Frank Decker. 

Le Daily Mail signale que le soutien  accordé à Angela Merkel par la société allemande, en berne à cause de la crise des réfugiés, a rebondi à la suite de la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne prise lors du référendum du 23 juin. Cependant, les événements en Allemagne menacent de tout inverser. 

"Cela encouragera ceux qui ont qualifié d'erreur la politique de Merkel. Merkel sera accusée", estime Frank Decker. 

Ainsi, les chefs de file du parti Alternative pour l'Allemagne (extrême-droite) ont déjà déclaré que Mme Merkel et ses partisans étaient coupables de la dégradation de la situation en matière de sécurité car leur "politique hospitalière a fait venir en Allemagne un trop grand nombre de musulmans jeunes, illettrés et radicaux".

Source : Sputniknews

Attentat de Nice : décryptage d'une polémique qui n'en finit pas d'enfler

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Depuis l’attentat de Nice, la polémique sur l’inadéquation du dispositif de sécurité ne cesse d’augmenter.

Onze jours après l'attentat de Nice qui a fait 84 morts, on est loin de la cohésion nationale de l' « après-Charlie ». Dès le lendemain de la tuerie, la polémique sur l'inadéquation du dispositif de sécurité le soir du 14 juillet est lancée. Elle n'a pas cessé d'enfler depuis à coups de révélations, accusations et contre-attaques. Le point en dix actes.

Acte 1 - Les premières flèches de Christian Estrosi

Dès le lendemain de l'attentat, soit le 15 juillet, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et ex-maire de Nice, attaque bille en tête le gouvernement. « Si l'heure n'est pas à la polémique, je me pose bien sûr des questions. Pourquoi l'Etat a-t-il annoncé hier [jeudi] à midi la levée de l'Etat d'urgence et décidé hier soir qu'il faut le prolonger de trois mois ? Tout cela me paraît bien désordonné», déclare-t-il. Et de s'interroger : « Pourquoi et comment cet homme a-t-il pu pénétrer sur la promenade des Anglais qui était pourtant piétonnisée ? Combien de policiers nationaux protégeaient cet événement, là où nous réclamons des renforts depuis des mois et des mois parce que nous jugeons que leur présence est insuffisante ».

Aussitôt, le doute s'insinue. La polémique est née.


VIDEO. Au lendemain de l'attentat de Nice, Christian Estrosi questionne l'Etat
 

Acte 2 - Le coup de grâce d'Alain Juppé

Alain Juppé, d'ordinaire prudent et mesuré face à de tels événements, assène le coup de grâce. Sur France Bleu Gironde, le candidat à la primaire de la droite, s'interroge dès le vendredi matin sur « comment un camion de cette taille, qui était apparemment facile à repérer de loin, a pu se précipiter ainsi sur la promenade des Anglais ? Il faut faire toute la lumière sur les circonstances exactes de l'événement ».

Un peu plus tard, sur RTL, Alain Juppé va jusqu'à déclarer que « si tous les moyens avaient été pris, l'attentat de Nice n'aurait pas eu lieu. » Une charge extrêmement forte.



DIRECT : Alain Juppé invité de France Bleu Gironde par francebleu-sudouest
 

Acte 3 - Cazeneuve répond aux accusations d'Estrosi

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, assure le 16 juillet que « la police nationale était présente et très présente sur la Promenade des Anglais et est intervenue immédiatement après que le camion a franchi les obstacles pour mettre le plus rapidement possible fin à cette tuerie ».


Acte 4 - Effectifs de la police : qui dit vrai ?

Le 17 juillet, le ministre de l'Intérieur et la préfecture des Alpes-Maritimes indiquent que 64 policiers nationaux et 42 policiers municipaux - ont été demandés par les services de l'Etat et mis à disposition par la ville de Nice le soir du 14 juillet.

Faux, assure Christian Estrosi : les effectifs de la police nationale n'excédaient pas 50, dit-il. « Peut-être étaient-ils cachés quelque part ? J'étais sur place et très surpris de voir si peu de policiers nationaux (...). On pourra le quantifier très exactement à partir des images de vidéosurveillance, puisqu'une enquête est ouverte. Si l'Etat nous avait demandé 70 policiers municipaux, nous aurions mis à disposition 70 policiers! Je ne suis pas le patron de la sécurité mais celui qui administre la collectivité. »

Acte 5 - Passe d'armes entre Valls et Estrosi

Dans Nice-Matin , le 19 juillet, le Premier ministre Manuel Valls appelle Christian Estrosi « à se reprendre », « de se maîtriser et de ne pas ouvrir les vannes qui ne feront qu'alimenter un peu plus l'extrême-droite ». Un rappel à l'ordre qui n'est pas du goût de Christian Estrosi qui demande à Manuel Valls de mener « une enquête minutieuse » au regard « des fautes majeures commises à Nice ».

Acte 6 - 24 heures de vidéo-surveillance effacées

Le Figaro révèle que le 20 juillet, la sous-direction antiterroriste (SDAT) a demandé aux agents qui gèrent la vidéosurveillance de la ville de Nice d'effacer 24 heures d'images provenant de six caméras nommées et numérotées, mais aussi de toutes les scènes depuis le début de l'attentat ayant eu lieu sur la promenade des Anglais. Raison invoquée : empêcher la diffusion sauvage d'images de l'attentat par respect pour les victimes.

Mais la demande passe mal au niveau local. Le 22 juillet, l'avocat de Nice annonce que la ville ne va déférer à l'injonction qu'elle a reçue. Il ajoute que la municipalité va demander au procureur de la République de Nice de mettre sous séquestre ces images « afin de ne pas hypothéquer les éventuelles autres procédures qui pourraient voir le jour au-delà de l'enquête antiterroriste en cours ».

Acte 7 - Libération accuse le gouvernement de « mensonge »

Le journal Libération dans son édition du 20 juillet dénonce en une « des failles et un mensonge » quant aux mesures de sécurité mises en place le 14 juillet à Nice. « Contrairement à ce qu'a affirmé le ministère de l'Intérieur, l'entrée du périmètre piéton de la promenade des Anglais n'était pas protégé par la police nationale le 14 juillet au soir », indique Libération. Selon le journal, l'entrée de la promenade des Anglais n'était surveillée que par deux agents municipaux, les agents de la police nationale ayant été « relevés aux alentours de 20h30 par leurs collègues municipaux ».

Bernard Cazeneuve dément les informations du journal, auquel il dit avoir fourni « l'ensemble des réponses à ses questions » sur le sujet et explique que deux points de contrôle encadraient la zone piétonne. Le premier se situait à 400 mètres en amont du début de la zone, l'autre à « quelques dizaines de mètres en avant des installations relatives à la manifestation elle-même », avec deux voitures de police et six policiers nationaux, précise-t-il. « Le ministre de l'Intérieur confirme donc que l'accès à la zone piétonne de la Prom'Party sur la Promenade des Anglais était sécurisé par un barrage de la police nationale, deux voitures stationnées sur la chaussée et six fonctionnaires ».

Acte 8 - Le préfet des Alpes-Maritimes au secours du gouvernement

Le 21 juillet, le préfet des Alpes-Maritimes Adolphe Colrat assure qu'à « aucun moment » il n'y a eu un « mensonge des autorités » sur le dispositif de sécurité mis en place et regrette ces polémiques « injustes et blessantes pour la police nationale ».

« Le point de contrôle à l'entrée de la 'Prom Party' se situait bien au point (au niveau de la rue) Meyerbeer, tenu par six fonctionnaires de la police nationale, détaille-t-il. En amont au point (au niveau du boulevard) Gambetta, il y avait un point de déviation de la circulation et de contrôle visuel tenu à partir de 21H00 par la police municipale », détaille-t-il.

Acte 9 - Les accusations d'une policière municipale

Le 24 juillet, la chef du Centre de supervision urbaine (CSU) de Nice, Sandra Bertin, affirme au « Journal du dimanche » , avoir eu la visite d'un commissaire envoyé par le cabinet du ministre de l'Intérieur, lui enjoignant de préciser dans son rapport « que l'on voyait aussi la police nationale sur deux points dans la dispositif de sécurité. J'ai répondu que je n'écrirai que ce que j'avais vu. Or la police nationale était peut-être là mais elle ne m'est pas apparue sur les vidéos ».

Sandra Bertin, qui dirige le centre de vidéo-surveillance de Nice, réitère ses accusations auprès de plusieurs médias, puis au cours d'une conférence de presse tenue avec son avocat.


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Acte 10 - Cazeneuve contre-attaque

Face à ces accusations, Bernard Cazeneuve annonce le dépôt d'une plainte en diffamation et s'en prend de manière à peine voilée à la droite niçoise .

 

Florence Renard-Gourdon

 

« Les déchirements français font partie du plan de Daech »

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L’enquête policière et judiciaire en cours vient d’établir que Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le « méga tueur » de Nice, a mûri et préparé son forfait durant de nombreux mois, et qu’il a bénéficié de plusieurs complicités lors de cette préparation. Le groupe ainsi constitué avait-il pour autant des liens directs avec l’Etat islamique ? L’horrible crime commis par le Tunisien trentenaire doit-il être regardé désormais comme un crime collectif se revendiquant sciemment du « djihad », et pas seulement comme une initiative d’abord personnelle ? La réponse à ces questions viendra sans doute rapidement.

En attendant, ce que nous savons de Mohamed Lahouaiej Bouhlel nous autorise à croire qu’il n’a jamais été un musulman pratiquant, et encore moins un musulman fondamentaliste. Son profil est davantage celui d’un psychopathe narcissique porteur d’une violence extrême, dont la haine accumulée à l’intérieur de lui-même l’a amené à commettre un des plus effroyables crimes de masse qui puisse être perpétré par un seul homme. Mais Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] a revendiqué ce crime comme étant l’œuvre d’un de ses « soldats », et le modus operandi correspond tout à fait aux appels à tuer ses adversaires, avec tous les moyens disponibles, que lance depuis quelques années cette organisation prétendant incarner l’islam. Qu’il ait eu, ou pas, l’occasion d’être en relation avec des responsables ou des partisans de Daech, le tueur de Nice ne pouvait ignorer cette propagande et ces appels, et dans tous les cas de figure son crime ne saurait être dissocié de la stratégie de l’Etat islamique, à laquelle il donne toute satisfaction. Car même si cet homme était un très grand déséquilibré, il avait besoin d’une justification intellectuelle et morale qui l’autorise à passer à l’acte, ce que le discours de Daesh lui a fourni. En effet, même un grand pervers a besoin de pouvoir justifier à ses propres yeux et à sa propre conscience les actes de grande transgression qu’il commet. Les grands criminels nazis étaient souvent eux-mêmes des grands pervers, même s’ils pouvaient, par ailleurs, se montrer des hommes cultivés et des pères de famille exemplaires. Mais pour commettre les crimes qui ont été les leurs, ils ont eu besoin d’une idéologie – en l’occurrence le nazisme – qui les a autorisés à les perpétrer.

Nuage radioactif

Ce que l’on peut appeler le « daechisme » ou le « salafisme extrémiste » de Daech (afin de ne pas faire l’amalgame avec la réalité complexe et plurielle du salafisme) constitue d’abord une idéologie qui s’est forgée ces vingt-cinq dernières années à la faveur des guerres d’Afghanistan, d’Irak, de Syrie et de Libye. Une idéologie, c’est-à-dire à la fois un système d’explication du monde qui prétend pouvoir tout saisir de la réalité humaine et avoir réponse à tout, mais aussi une sorte de « nuage d’idées » qui laisse tomber sa pluie sur diverses populations, lesquelles s’en laissent imprégner sans parfois en être conscientes. Ayant su habilement réactiver de vieux mythes qui parlent au cœur de nombreux musulmans (en particulier le mythe de la restauration du califat des premiers siècles de l’islam et celui d’un grand « combat final » et d’une grande « purification » du monde qui seront les signes de la fin des temps et de l’heure du jugement divin), et étant parvenu à une audience internationale idéale pour lui grâce à ses conquêtes territoriales, grâce à ses diverses opérations terroristes commises notamment en Occident, et grâce à la couverture médiatique qu’il s’est acquise, Daech s’est installé, de manières diverses, dans une multitude d’esprits. Idéologie de haine, le daechisme se montre désormais capable de s’adjoindre toute une série de haines et de rancœurs à l’encontre du monde occidental qui se sont développées dans toute une partie des sociétés musulmanes du monde, et aussi dans une partie des populations issues des immigrations post-coloniales. Ainsi, Daech est parvenu à produire une sorte de « nuage radioactif » qui plane désormais – et qui va planer longtemps – sur nos têtes, contaminant nombre de personnes et de sociétés, quand bien même il a subi ces derniers mois d’importantes défaites militaires sur le sol irakien.

Le massacre perpétré par Mohamed Lahouaiej Bouhlel s’avère d’autant plus terrifiant qu’il nous apprend que, pour devenir un tueur de masse au service du projet de Daech, il n’est même plus besoin d’être parti combattre en Irak ou en Syrie, et pas davantage besoin d’avoir pratiqué de manière ultra et dévoyée la religion islamique. Un buveur de bières, un mangeur de porc, un hyperactif sexuel, un bodybuilder comme le livreur tunisien de Nice peut devenir un outil de production de la terreur que Daech a la volonté de semer sur toute une partie de la planète. Ceux qui imaginent que placer en rétention administrative les suspects de salafisme aggravé pourrait être une protection efficace pour la société française (comme cela fut fait, durant la guerre d’Algérie – et on sait avec quel succès ! – à l’encontre des Algériens sympathisants, en métropole, de l’indépendance de leur nation), vont-ils devoir, dès lors, envisager de priver aussi de liberté les dizaines de milliers de psychopathes d’origine immigrée que compte certainement notre pays (aux côtés de dizaines d’autres milliers de psychopathes qui, eux, n’ont pas d’ascendance immigrée) ? Il apparaît que de plus en plus de responsables politiques (tel le député républicain Georges Fenech) rêvent aujourd’hui d’un « Guantanamo » français pour enfermer toute une population appréhendée, à tort ou à raison, comme menaçante. Mais qui peut affirmer que cette création carcérale américaine a protégé le monde d’un seul attentat terroriste ? Guantanamo a plutôt nourri les haines anti-occidentales, comme l’ont fait la plupart des interventions militaires occidentales menées ces dernières années en Afghanistan et au Proche Orient.

Avec la campagne qui s’annonce sans pitié de la « primaire à droite », avec la concurrence identitaro-populiste qu’impose l’extrême droite marino-lepéniste à la droite dans son ensemble, tout cela sur fond de dislocation de la gauche, la France est entrée dans une grande période de turbulences où va dominer la surenchère en matière de sécurité. Certes il faut plus de sécurité pour les populations. Certes il faut parvenir à détruire et, au moins, à neutraliser Daech, en commençant par casser l’image de toute puissance que cette organisation est parvenue à se donner à la faveur des crimes « mondialisés » qui se sont succédé ces derniers mois à Paris, à Bruxelles, à Orlando, à Istanbul, à Bagdad et à Nice. Mais il faut le faire avec, à la fois, une volonté de pragmatisme (une mise à l’écart des instrumentalisations idéologiques) et une volonté de consolider l’unité nationale, laquelle doit comprendre les populations musulmanes. L’objectif de Daech est de diviser les populations, de séparer les musulmans des non-musulmans, et de créer les conditions de la guerre civile, particulièrement en France qui est pour cette organisation une cible privilégiée. Les déchirements français qui ont commencé entrent dans le plan de Daech. Ne lui faisons pas ce cadeau !

 Rachid Benzine (Islamologue)
 


Attaques en série : l’Allemagne sous le choc

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L’Allemagne est en état de choc. En moins d’une semaine, quatre attaques violentes ont été perpétrées sur son territoire, dont deux par de jeunes réfugiés dans la seule soirée de dimanche 24 juillet. Après la fusillade d’un déséquilibré de Munich vendredi soir et l’attentat à la hache – revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI) par un jeune réfugié déclaré comme afghan dans un train de Wurtzbourg lundi 18 juillet –, les deux nouvelles attaques ont eu lieu dans des villes du sud de l’Allemagne. A Reutlingen (sud-ouest), un jeune réfugié syrien de 21 ans a tué une femme à la machette, et blessé cinq personnes, avant d’être arrêté. A Ansbach, en Bavière, un autre Syrien de 27 ans s’est fait exploser devant l’entrée d’un festival de musique, faisant douze blessés. Dans ces deux cas, aucune preuve concrète de lien avec le terrorisme islamiste n’a pour l’instant été identifiée par la police.

Alors que le thème des réfugiés avait baissé en intensité ces derniers mois après la fermeture de la route des Balkans, il risque à nouveau d’imprégner le débat politique de l’été, tout juste un an après le début de la grande vague d’arrivée des migrants en Allemagne. La politique d’Angela Merkel à l’égard des réfugiés est jugée trop généreuse par l’extrême droite mais aussi une partie de la CDU et de la CSU, la cousine bavaroire de la CDU, alors que la Bavière est la plus exposée aux attaques de ces derniers jours.

A Ansbach, une petite ville du nord de la Bavière située à 40 km de Nuremberg, il s’agit d’un acte prémédité, qui aurait pu faire un grand nombre de morts. Selon le ministre de l’intérieur de l’Etat-région de Bavière, Joachim Herrmann, l’homme, équipé d’une bombe à projectiles coupants cachée dans son sac, s’était rendu dans un festival de musique, auquel participaient 2 500 spectateurs, dans le but d’ « y mettre un terme ». Refoulé du site, car il n’avait pas de ticket, ce réfugié syrien de 27 ans a ensuite actionné le détonateur de sa bombe, faisant douze blessés dont trois graves. L’explosion s’est produite vers 22 heures, à l’entrée du site du festival dans le centre d’Ansbach.

Traitement psychiatrique

Selon le ministre, qui a donné une conférence de presse dans la nuit, les motivations de l’agresseur sont encore peu claires. L’homme s’était déjà rendu coupable de délits dans le passé. Il avait également tenté deux fois de mettre fin à ses jours, et faisait depuis l’objet d’un traitement psychiatrique. Les enquêteurs doivent encore identifier si son acte était un suicide ou s’il cherchait à tuer d’autres personnes, et s’il était lié ou non au terrorisme islamiste. Selon la police, le jeune Syrien avait déposé il y a deux ans une demande d’asile en Allemagne, qui avait été refusée il y a un an. Il disposait d’une autorisation provisoire de séjour depuis le 2 juillet 2015 et vivait à Ansbach. Dimanche soir, l’explosion a provoqué une vague de panique dans le centre-ville, entièrement bouclé pendant plusieurs heures.

Le ministre de l’intérieur bavarois, Joachim Herrmann, n’exclut pas la piste islamiste. « Personnellement, je considère comme une hypothèse malheureusement très réelle qu’on ait eu affaire à un vrai attentat-suicide islamiste », a déclaré M. Herrmann. Le ministre, membre du parti CSU depuis de nombreux mois très critique vis-à-vis de la politique d’accueil des réfugiés d’Angela Merkel, s’est déclaré « horrifié » de constater que quelqu’un puisse « abuser du droit d’asile au mépris des être humains ».

D’après les premiers éléments de l’enquête, l’attaque de Reutlingen est plus proche d’un fait divers. Elle est le résultat d’une dispute qui se serait envenimée. Dimanche après-midi, un demandeur d’asile syrien de 21 ans a attaqué une femme de 45 ans en pleine rue, dans le centre-ville. Selon la police, ils travaillaient tous les deux dans un snack turc. A la suite de leur dispute, l’homme avait saisi une machette de 80 cm et violemment frappé à la tête sa collègue, qui a succombé. L’homme a ensuite pris la fuite, blessant cinq personnes sur son passage, dont plusieurs ont dû être hospitalisées. Il a ensuite été renversé sciemment par le conducteur d’une voiture qui voulait l’arrêter après avoir observé les faits. Il a alors été arrêté par la police et hospitalisé. Déjà connu des services de police pour divers faits de violence et infraction à la loi sur les stupéfiants, il n’a apparemment aucun lien avec le terrorisme. Reutlingen, ville située au sud de Stuttgart, compte 112 000 habitants.

Aucun ordre concret

Ces deux attaques surviennent moins d’une semaine après l’attentat à la hache, perpétré par un jeune homme de 17 ans déclaré comme afghan dans un train régional à Wurtzbourg, faisant plusieurs blessés. Les forces de l’ordre avaient retrouvé chez lui un drapeau de l’Etat islamique (EI) qu’il avait lui-même dessiné. L’organisation avait revendiqué par la suite l’attentat. Par ailleurs, l’organe de propagande de l’EI, Amaq, avait publié une vidéo de l’agresseur qui menaçait d’autres attaques. Selon l’enquête en cours, le jeune homme – dont les autorités allemandes ont dit qu’il pouvait être pakistanais – n’avait reçu aucun ordre concret de l’organisation islamiste. La question de savoir s’il entretenait des liens avec d’éventuels complices fait actuellement l’objet d’une enquête.

Mercredi 20 juillet, lors d’une conférence de presse, le ministre de l’intérieur fédéral, Thomas de Maizière, avait déclaré qu’il s’agissait d’un individu isolé, « aiguillonné » par la propagande de l’EI. Le cas se situerait « dans une zone frontière entre le tueur fou et le terroriste. » Le ministre avait cependant ajouté qu’il existait bien des « indices de lien au terrorisme international » parmi les réfugiés. « C’est pour cela qu’on ne peut pas dire qu’il n’existe aucune relation entre les réfugiés et le terrorisme, » avait-il conclu.

 Cécile Boutelet
 

Kersaudy - Quand arrachera-t-on les racines du terrorisme en France ?

Les gouvernements de gauche et de droite ont eu leur lot d'attentats. Aucun n'a pris à temps les mesures adaptées à la situation, relève François Kersaudy.

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Comment diable rendre ce gouvernement responsable de l'attentat de Nice – et de tous ceux qui l'ont précédé ? Au siècle dernier, le célèbre philosophe géorgien Joseph Vissarionovitch Djougachvili[1] avait formulé le problème en ces termes : « Lorsqu'il se produit quelque chose de soudain et d'inattendu, vous pouvez être sûr que, dès le lendemain, cinquante imbéciles feront la queue devant votre bureau pour vous annoncer qu'ils l'avaient prévu ! » En l'occurrence, il s'agissait pour les politiciens d'opposition de récupérer l'événement à des fins électoralistes, avec les habituelles aberrations accompagnant ce genre d'exercice.

Pour le ministère de l'Intérieur, par contre, il fallait minimiser a posteriori les carences inévitables dans la protection d'une des 516 villes de France les plus vulnérables un soir de 14 Juillet. Quant à la foule niçoise qui sifflait le Premier ministre, elle exprimait simplement une rage impuissante devant le crime d'un ennemi insaisissable, exactement comme la foule irakienne qui lançait des pierres contre la voiture du Premier ministre al-Abadi sur les lieux du sanglant attentat de Bagdad. En fait, la vérité simple et triste, c'est que lorsque des fanatiques sont prêts à mourir pour faire un maximum de victimes innocentes, certains finiront toujours par réussir. Que ce soit sous des gouvernements de gauche ou de droite ne fait rien à l'affaire : tous ont eu leur lot d'attentats destinés à semer l'épouvante, et aucun n'a pu prendre à temps les mesures adaptées à la situation.

Un étonnant quinquennat

On ne verra pas là un soudain accès d'affection à l'égard de l'actuel gouvernement. Comme la plupart des Français, je constate que François Hollande était fait pour être président comme DSK pour être archevêque ; que le Premier ministre contrôle mal ses nerfs, ses ministres, sa majorité, sa politique, son ambition et sa communication ; que la ministre de l'Éducation est aussi fâchée avec l'enseignement qu'avec les accords du participe ; que le ministre des Affaires étrangères est très mal à l'aise dans ses nouvelles fonctions, au point de confondre Bachar el-Assad et Saddam Hussein ; que la ministre du Travail connaît bien mal un Code du travail qu'elle va pourtant enrichir de 400 pages supplémentaires ; que le ministre de l'Intérieur, piqué au vif, se met à porter plainte contre une policière placée sous ses ordres ; que le ministre de l'Économie joue sa propre partition en dénigrant la politique économique qu'il est chargé de mettre en oeuvre ; que l'ancienne compagne du chef de l'État n'a pu devenir ministre de l'Écologie qu'à la faveur du remplacement de la deuxième maîtresse du souverain par une troisième maîtresse en titre ; que le ministre délégué au Budget cachait son propre budget à l'étranger ; que la ministre de la Justice avait autant d'antipathie pour les prisons que de sympathie pour les prisonniers ; qu'une partie des députés socialistes étant idéologiquement hostile à l'autre partie, la majorité parlementaire s'est montrée hors d'état de légiférer rationnellement sur les questions essentielles de sécurité, du travail, de l'immigration et de l'incontinence budgétaire. À l'évidence, il faudra aux futurs exégètes une habileté peu commune pour défendre un quinquennat aussi déjanté…

Contexte délétère

Il reste pourtant que le gouvernement ne peut agir que dans le cadre des institutions, des structures, des lois et des contraintes existantes, et que c'est sous cet éclairage qu'il faut considérer les événements de Nice. Voici par exemple un citoyen tunisien bénéficiant d'un titre de séjour temporaire, défavorablement connu des services de police pour menaces, dégradations, vols, violences conjugales et agression ayant entraîné une condamnation judiciaire à six mois d'emprisonnement avec sursis. Dans plus de 130 pays au monde, de tels exploits auraient justifié une incarcération plus ou moins longue, suivie d'une expulsion immédiate vers le pays d'origine.

En France, c'est impossible : le maquis des lois, la pusillanimité ou la compassion des juges, le formalisme et l'engorgement des tribunaux, le foisonnement d'associations de défense du délinquant étranger, la culpabilité post-coloniale, l'antiracisme agressif et sélectif, le droit-de-l'hommisme idéologique, l'absence de contrôles aux frontières, l'hostilité à l'égard des forces de l'ordre, la suppression de la double peine à l'initiative du président Sarkozy, les directives européennes hors-sol, l'omniprésence de médias obnubilés par la quête du sensationnel, le tabou de l'amalgame et le culte de la bien-pensance – autant d'éléments qui se conjuguent de longue date pour assurer la pérennité et la prospérité en France de la délinquance comme de la criminalité crapuleuse et pseudo-religieuse.

Vue rétrospective

Cette délinquance et cette criminalité, ce n'est pas depuis quatre ans, mais bien depuis quarante ans qu'elles prospèrent et se multiplient dans quelque 700 zones de non-droit, laissées en marge de la République par l'angélisme, l'électoralisme, la démagogie, l'assistanat, l'immigration massive, les petites concessions, les grandes lâchetés, les petits trafics et les grandes émeutes. C'est également depuis quarante ans que des juges, des professeurs, des syndicalistes, des éducateurs et autres idéologues d'extrême gauche se sont crus habilités à contester et à affronter l'État, afin de promouvoir une société utopique à leur convenance.

Ce n'est donc pas non plus d'hier, ni même d'avant-hier, que datent les prêches de haine dans les mosquées salafistes, les exactions commises par des enfants d'immigrés déracinés, les agressions de policiers et de pompiers aux abords des « zones sensibles », les effarantes lacunes de la politique pénale, les errements et les immixtions d'une justice capable de condamner l'administration du fait de la survenue d'actes de terrorisme, le vote de lois sécuritaires inapplicables ou inappliquées au sein d'une Assemblée nationale rongée par l'absentéisme, le clientélisme et les discordes partisanes, la gouvernance conçue comme une navigation à vue ponctuée de coups de communication en prévision des prochaines échéances électorales, ainsi que l'utilisation de l'armée de terre comme variable d'ajustement budgétaire et comme instrument de dissuasion illusoire à usage de propagande interne.

Tout ceci devrait suggérer en creux les éléments d'une politique efficace contre les racines du terrorisme en France. La droite, dont les chefs sont actuellement obnubilés par la perspective de la primaire à venir, ne pourra concevoir un agenda sérieux en la matière qu'une fois cet obstacle surmonté. Dans l'intervalle, le tout récent rapport Fenech-Pietrasanta sur la lutte contre le terrorisme mériterait une tout autre attention de la part du président et du Premier ministre.

[1] Alias Staline.
 

François Kersaudy

Source : Le Point

 

En émoi, l’Allemagne débat sur la sécurité après le carnage de Munich

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Le « forcené » avait prémédité son geste depuis un an, selon les enquêteurs.
Les politiques plaident pour un durcissement des ventes d’armes.

Trois jours après le massacre de Munich, durant lequel un ­« forcené » a fait 9 morts et 35 blessés, l'Allemagne reste sous le choc et s'interroge sur un durcissement de sa loi sur les ventes d'armes. Selon les enquêteurs, l'auteur de la fusillade, un jeune Germano-Iranien de dix-huit ans, aurait utilisé un pistolet 9 mm Glock 17 qu'il s'était procuré sur le « darknet », une partie d'Internet accessible seulement avec des logiciels particuliers. Il possédait par ailleurs 300 munitions dans un sac.

« Nous devons continuer de faire tout ce que nous pouvons pour limiter et contrôler strictement l'accès à des armes létales », a déclaré le vice-chancelier social-démocrate (SPD) Sigmar Gabriel au groupe de média Funke Mediengruppe. « Il est évident que nous aurons un débat dans un proche avenir visant à déterminer si les lois actuelles sur le contrôle des armes sont suffisantes », a déclaré pour sa part, dimanche, le député conservateur (CSU) Stephan Mayer.

La Bavière à la pointe de la sécurité

A quelques semaines d'élections test dans plusieurs Länder sur fond de montée du parti populiste AfD, l'attentat de Munich relance le débat sur la sécurité en Allemagne. « Nous allons montrer plus de présence ­visible de nos forces de l'ordre », a annoncé Horst Seehofer, ministre-président conservateur (CSU) de Bavière où a eu lieu l'attaque de vendredi. Son Land, qui se veut à la pointe sur la sécurité, pourrait rehausser les moyens de la police dans le cadre des lois de finances 2017 et 2018.

Débat sur la violence des jeux vidéo

De son côté, le ministre de l'Intérieur a lancé un débat sur la violence des jeux vidéo. « Ceci doit être davantage discuté au sein de la société », a déclaré Thomas de Maizière. Replié sur lui-même, le tueur jouait à un jeu particulièrement violent, Counter-Strike. Enfin, la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, a envisagé l'intervention de la Bundeswehr sur le territoire intérieur en cas d'alerte terroriste. Un tabou outre-Rhin. « Tout le monde souhaite un durcissement des ventes d'armes et plus de police, mais ce dont on a besoin, c'est d'un environnement social intelligent, juge Andreas Zick, professeur en psychologie sociale à l'université de Bielefeld. Mais nous devons d'abord regarder si nos forces d'intégration fonctionnent. » Selon les autorités, le tireur souffrait de dépression, avait été victime de harcèlement de la part de jeunes et était en échec scolaire.

Une « nuit d'horreur »

Identifié comme David Ali Sonboly, il est né à Munich, de parents iraniens venus en Allemagne à la fin des années 1990 comme demandeurs d'asile. Selon la police, il s'était intéressé de manière « intensive » à Anders Behring Breivik, le terroriste norvégien d'extrême droite qui avait tué 77 personnes lors d'un attentat le 22 juillet 2011. Il y a cinq ans jour pour jour. Il s'était par ailleurs rendu il y a un an à Winnenden, en Allemagne, où une tuerie de masse avait eu lieu en 2009. « Nous tous, et je le dis au nom de l'ensemble du gouvernement, pleurons avec le coeur lourd ceux qui plus jamais ne rentreront dans leurs familles », a déclaré samedi Angela Merkel, parlant d'une « nuit d'horreur ». La chancelière avait interrompu ses vacances pour présider un conseil de sécurité convoqué en urgence la veille au soir. A ce moment, la police munichoise évoquait une « situation terroriste » et craignait d'avoir affaire à une attaque multiple et coordonnée.

Comme son pays, celle qu'on ­surnomme « Mutti » s'est montrée bouleversée par « tant de terribles nouvelles en si peu de jours » : l'attentat de Nice, qui a fait 84 morts le 14 juillet, puis l'attaque à la hache à Wurtzbourg par un réfugié afghan de dix-sept ans, quatre jours plus tard, tous deux revendiqués par l'Etat islamique. Avant qu'elle ne s'exprime - vingt heures après la fusillade - Barack Obama avait déjà promis aux autorités allemandes ­« tout le soutien dont elles ont besoin ».

Thibaut Madelin

Les Echos

Fusillade de Munich : "Ici, il n’y a pas de ghetto"

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De toutes les nationalités, toutes les religions, ils sont venus se recueillir devant l’OEZ dimanche, où 9 victimes sont mortes vendredi soir. Une foule multiculturelle, multiconfessionnelle.  A l’image de la ville. De notre envoyée spéciale

Dimanche après-midi, il y avait comme une communion nationale, devant le MacDo où le forcené de 18 ans a tué 9 personnes, et en a blessé 35 autre vendredi soir, devant l’Olympia Einskaufszentrum, un centre commercial ultra-populaire, particulièrement prisé des jeunes le week-end. 

Sous un soleil de plomb, ils sont venus en nombre, musulmans et chrétiens, originaires de toutes les nationalités, seuls ou en famille, pour se recueillir, apporter une fleur, une bougie, prier. Prendre des photos aussi, comme pour immortaliser l’impensable. La foule est à l’image de la ville, profondément multiculturelle. Près de la moitié des habitants, dit-on, y seraient d’origine étrangère.

Assise sur les marches, cachée derrière ses lunettes noires, Doris pleure en silence. A 52 ans, cette blonde très élégante est encore sous le choc de la tragédie. Vendredi soir, elle avait rendez-vous dans ce centre commercial, une demi-heure après la fusillade, avec sa fille.  C’est elle qui l’a appelée pour lui dire de ne pas bouger… Depuis elle s’interroge :

"C’est arrivé si près de chez moi. Comment un seul garçon de 18 ans a t il pu faire une telle hécatombe ? Dans une ville aussi paisible ? C’est impensable".

Mais elle refuse de céder à la peur :

"Il faut qu’on veille sur nos jeunes,  qu’on vérifie qu’ils soient bien intégrés. Nous sommes une société tolérante, multiculturelle et on doit le rester."

Comme la plupart des habitants de Munich venus se recueillir, ce dimanche, sur les lieux de l’attaque, elle est soulagée que l’assassin n’ait aucun lien avec la mouvance islamiste :

"Il faut qu’on reste pacifiques, qu’on reste ensemble, unis, ouverts et bienveillants les uns avec les autres." 

"Une ville qui est désormais la nôtre"

A quelques pas de là, sur la même marche, des étudiantes d’origine turque déploient un drapeau rouge frappé d’un croissant et d’une étoile : trois adolescents turcs figurent parmi les victimes. Certaines d’entre elles portent le hijab, d’autres non. "C’est important, pour nous, d’être ici. Nous sommes nées ici, nous sommes allemandes, et turques aussi", dit Tuba, 26 ans, étudiante en droit :

"Nous ne sommes pas là en tant que musulmanes, mais en tant qu’être humains."

Toutes se sentent profondément allemandes. "Je ne dis pas que la situation est parfaite pour nous", ajoute Sümeyye, étudiante dans une école d’ingénieur, lunettes branchées et hijjab sombre : 

"Il y a aussi une forme de discrimination vis-à-vis de nous, surtout si nous portons le voile. Les enseignants sont toujours surpris que nous puissions réussir. Mais j’ai des cousins en France, je sais que pour eux, là-bas, la situation est bien plus difficile." 

En face, des Kosovars ont eux aussi se recueillent. Trois d’entre eux figurent également parmi les victimes. Les communautés, c’est vrai, se mélangent peu. Mais se côtoient avec beaucoup de bienveillance.

Plusieurs  dignitaires musulmans ont fait le déplacement. "Ici, il n’y a pas de ghetto", ajoute Precup, 40 ans. Ce Roumain, arrivé à Munich avec sa femme et leurs trois enfants il y a deux ans seulement, se sent déjà parfaitement intégré. Après treize années passées en Espagne, il loue le modèle allemand, "qui fait tout pour que nous fassions partie de ce pays". Dans son immeuble, une dizaine de nationalités sont représentés. "Mais il y a beaucoup d’Allemands de souche aussi." Bouleversés par les événements, ils sont venus, eux aussi, témoigner de leur solidarité "avec une ville qui est désormais la notre".

"Tolérants jusqu’à quand ?"

"Globalement, ici les gens sont tolérants", ajoute Temar, un jeune ingénieur expatrié égyptien barbu, arrivé il y a deux ans, avec sa femme Diana totalement voilée, et leur fils de deux ans.

"Il peut y avoir des regards suspicieux ici et là, surtout depuis les attentats qui ont eu lieu en Europe, comme si on avait quelque chose à voir avec tout ça. Mais dans l’ensemble, les gens sont gentils et vous acceptent comme vous êtes."

L’attentat à la hache par un jeune Afghan de 17 ans, une semaine avant le drame de Munich, puis l’attaque à coup de machette de Reutlingen, qui a fait un mort et deux blessés, ne risquent-ils pas d’entamer cette belle union nationale ? Rares sont ceux, ici, qui se risquent à l’amalgame. "Ce matin à l’église, nous avons prié pour toutes les victimes et leur famille. C’est un cas isolé, qui ne changera pas notre manière de voir les immigrés. Nous sommes complètements sous le choc, mais nous ne laisserons pas notre modèle social céder sous ces actes isolés", insiste Dorothée, venue avec son mari et ses parents, très âgés, déposer quelques fleurs. 

Tous ne partagent pas son optimisme : "J’ai peur", dit Melany, 17 ans, venue déposer des fleurs avec son tee-shirt noir orné du logo 'refugees welcome'. Les gens, c’est vrai, sont tolérants à Munich, mais jusqu’à quand ? L’extrême droite selon elle, va essayer d’en profiter. "Il y a déjà eu des manifestations. Ca commence. Les gens n’osent pas dire ce qu’ils ont sur le cœur, mais tout cela se verra sans doute lors des prochaines élections."

Natacha Tatu

Source : Le nouvel obs

Terrorisme islamiste : quelles sont les vraies causes ?

Présentation des points communs aux terroristes : vérités et contre-vérités ne sont pas là où on les attend.

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Si l’on en croit le nombre et la teneur des débats qui polarisent l’Hexagone depuis le commencement de la vague d’attentats (Mohamed Merah à Montauban), il semble que nous Français ayons quelques difficultés à cerner, qualifier voire nommer le phénomène terroriste actuel.

Médias, experts et philosophes défendent en effet des thèses passablement contradictoires. Du fait des polémiques dont nous sommes quotidiennement abreuvés, bon nombre de citoyens ne savent plus si ce terrorisme est d’origine religieuse ou ethnique, s’il est typiquement local ou importé de Daech, si les auteurs des violences sont des malades mentaux ou des combattants voués à une cause, si ce sont des extrémistes parfaitement intégrés ou s’il ne s’agit que de marginaux sans formation ni travail… Mais comment leur reprocher compte tenu de ce tintamarre médiatico-politique particulièrement abscons ?

Une analyse pragmatique des vraies causes du terrorisme islamiste

Quand bien même l’exercice s’avère un peu sordide, l’analyse du profil des terroristes peut nous apprendre beaucoup sur l’origine de leurs actes (pour peu que celui-ci soit homogène). Surtout, cette façon de procéder apparaît fondamentalement pragmatique : il s’agit de considérer des faits générateurs, tels qu’ils sont concrètement vérifiables, et non pas de tenter une mise en perspective d’ensemble, à posteriori. Car le profil des terroristes est un fait avéré, tangible, indiscutable. Il devrait être un préalable à toute tentative d’interprétation des actes perpétrés sur le sol français.

Le tableau ci-dessous (cliquez pour agrandir) relate de façon synoptique ces profils. Seuls les terroristes dont la participation directe a été démontrée y apparaissent. Ils sont au nombre de douze (l’auteur de la tuerie de Nice étant le dernier de la liste, et encore incomplètement renseigné) :

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En réalité, bien que les profils de ces criminels se ressemblent étonnamment, et on peut parler ici de stéréotype, le phénomène terroriste apparaît dans toute sa complexité. Pourquoi ? Parce que justement, les profils des auteurs des attentats commis sur le sol français se ressemblent sur de nombreux points, et pas seulement sur celui d’une inspiration politico-religieuse islamiste ou pro-Daesh.

En effet, ces terroristes sont tout aussi proches en matière d’origine familiale ou sociologique qu’ethnique. À l’inverse, quasiment aucun d’entre eux n’était un musulman pratiquant. Tous s’étaient convertis de façon aussi récente que radicale, dans des conditions très particulières. Ces similarités sont donc troublantes, et permettent de rétablir les contre-vérités suivantes.

L’islam n’est pas la seule ou la principale cause du terrorisme

Pour rappel, le plus grand pays musulman de la planète est l’Indonésie et ce pays ne se caractérise pas spécialement par une acception rigide et violente de l’Islam. Bien au contraire. Il en est de même pour les populations d’autres pays musulmans, comme l’Iran ou la Turquie (indépendamment des propos ou actions de leurs gouvernements respectifs). Il ne faut donc pas céder à l’amalgame. Mais il ne faut pas non plus oublier l’importance de l’Islam dans la trajectoire de ces terroristes : tous ont rencontré des extrémistes religieux, en prison le plus souvent. Ceux-ci leur ont servi des discours en forme de justification à leur passage à l’acte. L’endoctrinement religieux, le culte de la violence et de l’anéantissement des populations impies, tout cela semble facilité par une lecture radicale du Coran.

Le genre, l’origine ethnique et la structure familiale jouent un rôle indéniable

Ce sont tous des hommes jeunes, entre 20 et 31 ans. Ils sont presque tous issus d’importantes fratries (information non connue à ce jour concernant le terroriste du 14 juillet) (cf. analyses du Docteur Rik Coolsaet pour The Guardian, Les Échos 11/2015). Et ils ont presque tous été élevés dans une relative absence d’autorité paternelle si ce n’est parentale. Ce sont donc des enfants dont l’éducation s’est avérée partiellement défaillante en ce qui concerne ce processus si important que constitue l’édification du Sur-Moi du futur adulte apte à la vie en société.

De même que tous proviennent de familles d‘Afrique du Nord, tous étant du Maghreb sauf un, issu d’une famille malienne. L’unicité géographique reste donc particulièrement frappante : Tunisie, Algérie, Mali et Maroc sont des pays voisins. La coïncidence ethnique ne tient d’ailleurs pas du hasard : ces quatre pays proviennent d’anciennes colonies ou protectorats français. Aucun Égyptien, Iranien, Indonésien (ou même Vietnamien, Espagnol, Italien ou Portugais) n’a encore frappé chez nous. Il subsiste probablement un ressentiment vis-à-vis de l’ex colonisateur français, une sorte d’ambivalence amour/haine qui ne peut qu’aider au passage à l’acte lorsqu’un certain nombre de conditions sont réunies par ailleurs.

La composante immigration est déterminante dans le terrorisme mais pas là où on pense

Elle est certes déterminante puisqu’aucun de ces terroristes n’était d’une famille française de longue date. Tous, sauf un, étaient issus de la seconde génération de l’immigration (le dernier terroriste était tunisien), cette génération qui, selon les sociologues, peine encore plus que la première à s’intégrer. Aux difficultés rencontrées par les parents, qu’elle a subies pendant toute son enfance, s’ajoutent les siennes propres à l’école puis à l’entrée dans la vie active. Les parents ont choisi l’immigration, ils ont consacré leur énergie à survivre au changement de contexte culturel et ethnique. Mais les enfants ne sont pas mieux lotis pour autant, comme s’ils reprenaient le processus au stade auquel les parents l’on trouvé lorsqu’ils sont arrivés sur le sol français.

Néanmoins, cette difficulté relative à l’immigration n’est pas celle que l’on croit : pratiquement tous ces terroristes avaient un métier, une formation (certes limitée, sauf pour le dernier d’entre eux) et de quoi vivre ne serait-ce que décemment. Les difficultés de l’intégration sont donc ailleurs, du côté de la possibilité de faire jeu égal avec la population du pays d’accueil, sur fond d’un possible sentiment de rejet ou de désamour de part et d’autre (aspects physiques, accent, activités culturelles, valeurs)…

Il s’agit certes d’un échec sur le plan de l’intégration, mais celui-ci ne concerne pas directement l’aspect financier. Cet échec se cristallise sur un autre plan, bien plus subtil et prépondérant : celui d’une véritable assimilation. En France, la sélection scolaire puis professionnelle fait apparaître en effet des inégalités criantes entre origines ethniques. Tous les immigrés ne sont pas frappés de la même manière. Les statistiques sont formelles : parmi les différentes ethnies de l’immigration, ce sont les populations en provenance des pays musulmans, maghrébins ou africains (selon les études) qui affichent les taux de réussite scolaire et professionnel les moins bons1. Les écarts sont considérables, en ce qui concerne les garçons…

Simplification médiatique et politiquement correct

Ainsi, le passage à l’acte de ces terroristes semble multi-causal. Il prend son origine dans la combinaison de plusieurs variables. Ces variables sont quasiment identiques d’un terroriste à l’autre au sein de cette liste certes courte, mais exhaustive. Ce qui prouve combien c’est la combinaison de ces variables qui semble détonante, et non quelques-unes d’entre elles prises séparément. Est-ce pour cela que le concert médiatique et les polémiques qui parcourent l’Hexagone visent à réduire ce terrorisme à des causes simples et parfaitement circonscrites ? Est-ce parce que le travail journalistique de type pédagogique n’a plus cours de nos jours, dans des comités de rédaction dont l’objectif se résume à des slogans simplificateurs à la portée de n’importe quel cerveau ? Est-ce parce que les hommes politiques ne se sentent pas eux-mêmes le courage de nommer cette complexité et préfèrent en profiter pour dissimuler leurs propres responsabilités ?

À contre-courant de cette tendance, voici donc un schéma qui résume de façon visuelle (et sans les hiérarchiser) la conjonction des différentes causalités très probablement à l’origine du passage à l’acte de ces terroristes :

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Il est vrai qu’à la lecture de ce schéma, les responsabilités de la France apparaissent clairement. Force également de constater que le phénomène en question n’est certainement pas prêt de s’estomper sans une prévention et une répression efficaces. Pilonner les positions de Daesh semble tellement éloigné de ce dont l’hexagone aurait immédiatement besoin !

Claude Robert

Source : Contrepoints

Tuerie de Munich : les motifs obscurs du tueur forcené

Le carnage de Munich rappelle d'autres massacres allemands. Sans parler du cas du copilote dépressif de Germanwings, qui a entraîné 150 passagers dans la mort en mars 2015, le pays a un triste record de tueries de masse. En 2002 à Erfurt, un jeune « amok » tuait 15 personnes dans son lycée. Sept ans plus tard, en 2009, le pays connaissait une série noire avec deux tueries d'écoles, dont celle de Winennden ayant fait 15 morts. Selon les enquêteurs, le tueur de Munich se serait d'ailleurs rendu sur les lieux...

L'Allemagne est le deuxième pays derrière les Etats-Unis pour les auteurs de fusillades d'écoles, déclare Jens Hoffmann, directeur de l'Institut de psychologie et de gestion de la menace, à Darmstadt. Il explique cela par un effet de mimétisme. « Dès lors qu'un type d'agressions s'ancre dans le paysage et reçoit de l'attention, il fait des émules », dit-il, sans exclure que les récents attentats de Nice et Wurtzbourg aient pu « nourrir un certain fantasme » chez le tireur de Munich.

Si la police a envisagé vendredi soir l'hypothèse d'une attaque terroriste multiple et coordonnée, elle a écarté cette hypothèse dès samedi matin après avoir retrouvé le corps du tueur. Il s'agit d'un « acte classique d'un forcené » pris d'une crise de folie meurtrière, « sans motivation politique », a déclaré le procureur de Munich, Thomas Steinkraus-Koch. « Il n'y a aucun lien avec [le] terrorisme international », a ajouté le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière.

Inspiré du Norvégien Anders Behring Breivik

Mais si la piste islamique semble effectivement écartée, le jeune tueur germano-iranien de dix-huit ans paraît s'être clairement inspiré du Norvégien Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes, essentiellement des jeunes, le 22 juillet 2011. Cinq ans jour pour jour avant la tuerie de vendredi à Munich. Les enquêteurs, qui ont retrouvé dans sa chambre des coupures de journaux sur le terroriste norvégien d'extrême droite, ont évoqué un « lien évident » avec celui-ci. « Il est possible qu'il se soit laissé séduire par l'idéologie raciste de Breivik, qui voulait sauver l'Occident blanc », juge Andreas Zick, professeur en psychologie sociale à l'université de Bielefeld. Les tueurs d'écoles ont souvent besoin d'une justification pour leur acte, dit-il, et le fait d'être iranien et allemand ou d'avoir lui-même souffert de discrimination ne s'y oppose pas. « Les gens ne fonctionnent pas de manière aussi logique qu'on le souhaiterait », ajoute le professeur.

Selon le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière, des indices portent à croire que le jeune homme, qui était dépressif et avait subi le harcèlement de camarades, se serait converti au christianisme. C'est ce qui expliquerait ses deux prénoms, Ali et David. Ses victimes, qu'il semble avoir attirées dans un piège en les invitant dans un McDonald's via un compte Facebook piraté, étaient notamment d'origine turque. Dans une vidéo amateur prise lors de la fusillade, il parlait de « Turcs de merde ». D'après l'enquête, l'auteur de la fusillade de vendredi à Munich n'a toutefois pas ciblé spécifiquement ses victimes aux abords du centre commercial, a précisé le procureur de Munich, Thomas Steinkraus-Koch.

Thibault Madelin

Source : Les Echos

L’Allemagne sous haute tension

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Un Syrien à qui le statut de réfugié a été refusé s’est fait exploser en Bavière

Deux fois plutôt qu’une, l’Allemagne a été mise en alerte, dimanche, par des crimes qui ont soulevé de nouvelles craintes de terrorisme.

 Un Syrien de 27 ans dont le statut de réfugié a été rejeté s’est fait exploser à l’entrée d’un bar d’Ansbach, près de Nuremberg. Le suspect, également la seule personne tuée par l’explosion, aurait tenté de perturber un festival de musique pop qui se tenait à Ansbach, a affirmé le ministre Joachim Herrmann, cité par l’agence allemande dpa. Au moment d’écrire ces lignes, la thèse de l’attentat islamiste n’était pas exclue par les autorités.

 « Il s’agit malheureusement d’un nouvel attentat », a déclaré le ministre de l’intérieur du Land de Bavière, Joachim Herrmann.

 Plus tôt, à 200 km de là, une agression sordide à la machette a coûté la vie à une femme et a fait deux blessés, à Reutlingen, près de Stuttgart. L’assaillant serait un homme de 21 ans, d’origine syrienne et détenteur du statut de demandeur d’asile. Pour ce meurtre, la thèse du terrorisme a été écartée, tout comme pour l’attaque de Munich de vendredi.

Ces événements surviennent dans un climat très tendu de suspicion terroriste après l’attaque, lundi dernier, d’un train près de Wurtzbourg, en Bavière. Seule cette première attaque a été revendiquée par le groupe État islamique (EI) en Allemagne.

 Vendredi, la fusillade de Munich avait provoqué nombreuses spéculations. Pendant que le centre-ville de la principale ville de Bavière était complètement perturbé par la recherche d’éventuels complices du tireur, vendredi, la chancelière allemande, Angela Merkel, s’est cependant retenue de tout commentaire, contrairement à ses homologues Barack Obama et François Hollande, qui ont témoigné devant les caméras le soir même.

 Même si, au plus fort des événements, la police s’est avancée en qualifiant l’attaque de « situation aiguë de terreur », Merkel a fait preuve de retenue en attendant près de 20 heures avant de réagir. « Le temps pour elle de s’assurer qu’il ne s’agissait ni d’une attaque terroriste de type islamiste, ni d’une agression de l’extrême droite, le jour du cinquième anniversaire de la tuerie de Utoya, en Norvège, ni de l’acte d’un réfugié, mais d’une “tuerie classique” de forcené », analyse le quotidien Libération.

 Le tireur de Munich n’était pas un islamiste

 À Munich, la thèse du tireur solitaire semble se confirmer au fil du dévoilement de nouvelles informations sur l’assaillant, David Ali Sonboly, 18 ans. Fils de parents immigrants iraniens, son profil d’adolescent seul et à l’écart des autres est souligné par l’AFP, qui décrit l’incompréhension des voisins. Des collègues de classe l’ont décrit au Guardian comme étant « très impopulaire » et rejeté des autres.

 Le New York Times publie que Sonboly avait subi un traitement pour un épisode dépressif et paranoïde en 2015. Selon Robert Heimberger, chef de la police criminelle de Bavière, l’adolescent était fasciné par la tuerie scolaire de Winnenden, en Allemagne, qui a emporté 16 vies en mars 2009. David Ali Sonboly aurait planifié l’attaque depuis un an, tout en jouant au jeu vidéo de tir à la première personne Counter-Strike : Source, révèle le New York Times. Le journal précise que l’arme du crime, un Glock 17, est une ancienne arme factice de théâtre restaurée pour pouvoir tirer de vraies balles. Les autorités suspectent le tireur de se l’être procuré par le biais du « Web invisible » (darknet), qu’il fréquentait. Le tireur aurait également utilisé Facebook pour inviter d’autres jeunes au McDonald’s où il a commencé la fusillade, confirmant la préméditation de l’acte.

Boris Proulx

Source : Le devoir