jeudi, 31 mars 2016
Les Molenbeek à la française : quand Manuel Valls profère des âneries
Le ministre de la Ville Patrick Kanner a donc lâché cette vérité qu’il faudrait taire à tout prix : la France compterait une « centaine » de quartiers similaires à celui de Molenbeek, à Bruxelles, soit des nids de djihadistes en herbe.
Notre Premier ministre a aussitôt froncé ses sourcils broussailleux et déclaré mardi, lors de la réunion des élus du groupe socialiste, que « la comparaison avec Molenbeek n’est pas bonne, car Molenbeek est un quartier en plein centre-ville de Bruxelles », contrairement à nos abcès de radicalisme qui, eux, seraient cantonnés aux banlieues françaises.
Monsieur Valls est un tartuffe ou un incompétent, c’est selon. Car s’il est vrai que « nos » Molenbeek sont plus souvent à la périphérie des villes qu’en plein centre, cela ne change rien à l’affaire : les quartiers en voie de radicalisation sont des quartiers en voie de radicalisation ! Et on en trouve aussi dans les campagnes ! Mais que Manuel Valls se méfie toutefois, car lorsqu’on observe la communautarisation à outrance de certains quartiers parisiens, il se pourrait bien que la comparaison avec Molenbeek soit plus judicieuse qu’il ne le prétend.
La réalité est que notre Premier ministre ne connaît pas Bruxelles. Ou du moins connaît-il une ville qui n’est pas celle du commun. Il connaît le Bruxelles des institutions européennes, les quartiers riches des expatriés, la ville des « navetteurs », comme on les appelle là-bas ; soit les quelque 400.000 personnes qui viennent travailler chaque matin dans cette cité à l’urbanisme délirant 1 et s’en retournent chaque soir dans leurs banlieues tranquilles et cossues, en Flandre ou en Wallonie.
En 2013, bien avant Charlie et le Bataclan, Jean Quatremer (correspondant de Libération à Bruxelles) avait déclenché une vive polémique en décrivant une « Bruxelles pas belle » qu’il qualifiait de « congestionnée, incohérente, paralysée et sale… ». Avant que n’aient poussé les pains de sucre des tours vitrées, c’est en effet la vision qu’on avait en débarquant du Thalys. Comme le confiait alors à Slate.fr un géographe de l’Université libre de Bruxelles (ULB), il n’y a pas à Bruxelles de banlieues chaudes car la structuration de la ville s’est faite « sur un modèle très éloigné des villes françaises ». « Il n’y a pas eu, en Belgique, de politique des grands ensembles dans l’après-guerre. Historiquement, les quartiers populaires et ouvriers se situent au centre, à l’ouest et à l’intérieur du centre-ville », soulignait-il.
Ce qu’on appelle là-bas « le croissant pauvre », celui des quartiers populaires, abrite une majorité d’habitants d’origine immigrée, souvent venus du Maroc ou de Turquie. « À l’ouest, les pauvres, donc. Quant aux riches, ils vivent à l’est et ont investi le sud de la ville, et notamment la commune d’Uccle, là où Bernard Arnault a son pied-à-terre. Une immense majorité des 53.000 Français de Bruxelles se sont d’ailleurs installés dans ces quartiers tranquilles », les seuls, à l’évidence, que connaît M. Valls.
La « gentrification » qui transforme Paris à marche forcée, notamment depuis que la gauche gère la mairie, tente de chasser les petits revenus de la capitale. Bientôt, on ne trouvera plus intra-muros que des bobos CSP++ et des quartiers fortement « ghettoïsés », pour reprendre un mot cher à Manuel Valls.
Que le Premier ministre aille donc faire un tour à Château Rouge ou à la porte de Clignancourt et on en reparlera.
Notes:
- Plus de 13 m2 de bureaux par habitant contre 3 à Paris, dont les 100.000 m2 construits récemment pour « nettoyer » les zones pourries autour de la gare du Midi.
Marie Delarue
08:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
Sans Benzema, c’est vraiment mieux !
Le temps de deux matchs en quatre jours, le débat qui agitait le Landernau footballistique et politique serait-il réglé ? L’équipe de France a marqué trois buts contre les Pays-Bas, ce vendredi, et quatre contre la Russie, ce mardi. Le tout sans Benzema, qu’une intense campagne médiatique tend à rendre indispensable à l’équipe de France.
Rappelons que ce joueur, aux statistiques fort moyennes en équipe de France (1 but tous les trois matchs, en tirant les penalties, c’est bien éloigné des scores des meilleurs attaquants du monde), qui ne cache pas son mépris pour la France, boude « La Marseillaise », crache par terre à la fin de l’hymne français, joué au lendemain des attentats du Bataclan, est impliqué dans quelques affaires de droit commun, dont le célèbre chantage à la vidéo torride contre son « copain » de l’équipe de France, Mathieu Valbuena, qu’il a qualifié au téléphone de « tarlouze ».
Cela n’a pas empêché le président de la Fédération française de football, le socialiste Noël Le Graët, d’éclater en sanglots, quand il a dû annoncer que « Karim » n’était pour l’instant plus sélectionnable avec un tel dossier. Ensuite, il a qualifié de « racistes » ceux qui s’acharnaient à dire qu’il ne pouvait plus revenir chez les Bleus. Puis Zidane, son entraîneur à Madrid, nous a expliqué que « Karim » était indispensable à la France. Enfin, L’Équipe nous a fait le coup d’un numéro spécial, avec une couverture « Le monde entier nous l’envie » – rien de moins.
On fait difficilement mieux dans la façon d’utiliser le football pour faire passer un message politique, au service de la société multiculturelle, des chances pour la France, pays colonialiste qui devrait tout au monde musulman. Surtout dans un contexte où une clique politico-médiatique fait tout pour absoudre l’islam (religion affichée de Benzema) des crimes de ses disciples à Paris et à Bruxelles. La France championne d’Europe grâce à « Karim », quel beau message pour les allumeurs de bougies et les adeptes des minutes de silence.
Sauf que même dans le milieu politique, cela commence à couiner. Manuel Valls en personne, mais aussi le ministre des Sports, Patrick Kanner, ont fait savoir que porter le maillot des Bleus nécessitait une certaine exemplarité, ce qui, selon eux, n’était pas tout à fait le cas de Benzema. Et puis, surtout, il y a la réalité du terrain. Sept buts en deux matchs, un football champagne, des joueurs qui paraissent fiers de porter le maillot de l’équipe de France, qui chantent presque tous « La Marseillaise », cela nous change de l’équipe des islamo-racailles où nous devions subir la présence des Anelka, Ribéry, Nasri, Ben Arfa et Benzema, qui faisaient souvent la une de la presse, dans la rubrique « faits divers ».
Symbole terrible : Benzema tire tous les coups francs de l’équipe de France depuis des années et n’en a jamais mis un au fond. En deux matchs, Antoine Griezmann, le talent à l’état pur, et Dimitri Payet, ont mis deux superbes coups francs directs.
Rappelons que, malgré une campagne médiatique intense, 70 % des Français s’opposaient au retour de l’avant-centre du Real Madrid (sondage Odoxa réalisé pour RTL et Winamax).
Didier Deschamps, capitaine des champions du monde, en 1998, aujourd’hui sélectionneur des Bleus, ne peut pas ignorer que le patron de l’équipe 1998, Aimé Jacquet, avait laissé à la maison les deux meilleurs joueurs français du moment, Éric Cantona et David Ginola, pour préserver la cohésion du groupe. Dans cet esprit, il doit laisser Benzema à la maison et ne sélectionner que des joueurs qui aiment la France et sont dignes de porter son maillot.
Pierre Cassen
08:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
Je suis une guerre !
Depuis les attentats de Bruxelles, je remarque qu’un important et inquiétant niveau de dhimmitude se développe. Au lieu de promouvoir la combativité ou la résistance, on tente de nous enrôler dans le pathos permanent. Ainsi, on nous encourage à allumer des bougies, à faire des dessins dégoulinants de larmes, à se repentir de nos honteux sentiments d’amalgames tout en nous poussant à huer des « hooligans » car, bien évidemment, un homme blanc qui préfère crier plutôt que pleurer ne peut être qu’un raciste empli de haine.
Et puis, pour pimenter un peu notre vie, on nous invite quand même à manifester le temps d’une après-midi afin de jouer au patriote. Alors, on nous autorise à arborer la banderole « Je suis Paris », « Je suis Bruxelles » ou, si l’on a envie d’exotisme et tenter d’être plus original que les copains, on peut aussi être « Je suis Tunis » ou plus récemment « Je suis Lahore »… Au moins, les attentats nous permettent de voyager.
Je pense qu’il est temps de remettre les pendules à l’heure. Je ne suis pas une ville, je ne l’ai d’ailleurs jamais été.
JE SUIS UNE GUERRE !
Et il serait temps d’y faire face correctement.
Quand je vois Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, pleurnicher en pleine conférence de presse comme si elle était une adolescente malmenée par ses copines de classe, j’ai terriblement honte de me dire qu’elle me représente, et puis je me demande pourquoi elle n’a pas été virée dans la demi-heure qui a suivi afin de mettre à sa place quelqu’un qui aurait un caractère à la Margaret Thatcher.
À la différence de nous, les islamistes savent ce qu’ils veulent et ils l’obtiennent. Ils protègent leur ambition politique en la déguisant par de la « tolérance religieuse » puis ligotent nos pieds et nos poings en nous menaçant de racisme. Cependant, le racisme commence quand un immigré refuse de suivre les règles de son pays d’accueil et, à la place, demande à ce dernier de modifier ses lois afin de lui faciliter la vie.
Nous sommes la première génération qui n’a jamais eu à se battre pour sa liberté et cela se voit. Nous n’avons aucune idée d’où vient notre liberté ni n’avons de reconnaissance pour ce qu’elle a coûté. Tous les jours, nous voyons ce principe vital s’éroder au nom « d’accommodement raisonnable » afin d’obtenir cette chimère nommée « vivre ensemble ». Mais au final, nous avons appris à nos dépens que plus un pays est riche en diversité, plus il devient pauvre en liberté.
La première étape dans tout conflit est de s’armer mentalement. Nous commencerons à gagner cette guerre le jour où l’amour que l’on porte à nos enfants sera enfin supérieur à notre peur d’être traités de racistes, d’islamophobes, de fascistes ou que sais-je encore.
Xavier Scot
08:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Molenbeek à la française
En déclarant qu’une centaine de quartiers, en France, « présentent des similitudes potentielles » avec le quartier de Molenbeek à Bruxelles, le ministre de la Ville Patrick Kanner a jeté un pavé dans la mare. Aussitôt, Jean-Christophe Cambadélis et Julien Dray se sont prononcés contre toute « stigmatisation ». Tandis que Manuel Valls évoquait une responsabilité collective de ceux ayant exercé le pouvoir au cours de ces dernières décennies.
Comme à l’accoutumée, tout était dit, et on pouvait continuer à faire comme si rien ne s’était passé. Pourtant, une analyse de notre passé révèle que les politiques de la ville liées aux politiques migratoires et sécuritaires désastreuses menées ces trente dernières années ont indubitablement conduit aux résultats que nous connaissons aujourd’hui en matière de criminalité et de terrorisme.
En ce qui concerne les politiques de la ville mises en œuvre depuis le milieu des années 80, les rapports successifs de la Cour des comptes, que l’on ne peut soupçonner de parti pris, n’ont cessé d’en dénoncer les dysfonctionnements. Que ce soit en 1995, en 2002 ou en 2012, les rapports de la Cour font les mêmes constats : trop de quartiers concernés, politiques insuffisamment pilotées, faible mobilisation des politiques publiques, répartition insatisfaisante des moyens, objectifs nationaux mal identifiés, projets urbains mal définis, et la liste est longue des reproches faits à une politique qui a coûté des milliards au contribuable français. Et, de fait, comme le souligne M. Valls, ces constats touchent autant les gouvernements de droite que ceux de gauche. Mais nous savons, depuis un certain M. Fabius, que l’on peut être responsable sans être coupable.
Pour ce qui relève des politiques migratoires mises en place en France au cours de ces dernières années, on sait maintenant qu’il s’avère impossible, notamment depuis 2009 et la réforme des types d’autorisations de séjour, de déterminer avec précision qui entre et qui sort du pays. Toutes les réglementations ne font que rendre plus difficile encore la gestion de ce dossier épineux qui s’avère porteur de graves dangers. L’actuelle crise des migrants, et les corrélations établies avec les actes terroristes survenus en novembre 2015 à Paris, en constituent la parfaite illustration.
Dans ce contexte, il appartient également aux élus locaux, pour lesquels la politique de la ville ne fut pendant longtemps qu’une simple manne financière destinée à subventionner des associations complaisantes, de se réveiller. Il ne suffit pas de déclarer qu’on n’a pas de « zones de non-droit » pour que ce phénomène disparaisse comme par enchantement. Le mal est aujourd’hui profond et ne pourra être combattu que par des responsables politiques déterminés. Si on continue de fermer les yeux, ce n’est pas une centaine de Molenbeek à la française qui sera à craindre – chiffre sans doute en dessous de la réalité -, mais des centaines puis des milliers.
Olivier Damien
08:08 | Lien permanent | Commentaires (0)
Palmyre, ce n’est pas un site archéologique, c’est l’Histoire !
Mahmoud Arnaout, guide touristique en Syrie, réagit au micro de Boulevard Voltaire après la reprise de Palmyre par l’armée syrienne.
08:04 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les marques se mettent à la mode islamique : à qui la faute ?
« Les marques se mettent à la mode islamique », claironne la presse ces derniers jours, comme elle titrerait « Le printemps revient, sortez vos espadrilles ». On lit que chez l’Anglais Marks & Spencer, on peut acheter des burkinis, ne laissant plus apparaître que le visage, les mains et les pieds, que chez le Suédois H&M, la dernière campagne publicitaire montre une musulmane portant foulard islamique, que le Japonais Uniqlo met en vente des hijabs, que l’Italien Dolce & Gabbana vient de créer une ligne « Abayas », comptant 14 longues robes, assorties de hijabs.
Bref, les grandes marques s’engouffrent dans ce marché juteux, qu’elles sont convenues d’appeler « pudique », sans doute parce que la femme qui ne s’habille pas à la façon islamique est impudique. Merci pour elle.
Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, a fait part de sa colère sur BFM TV-RMC : elle juge ces marques « irresponsables », dénonçant « l’emprise grandissante de groupes salafistes dans certains quartiers » et affirmant que « son rôle est d’aider les femmes qui veulent résister à [leur] emprise ».
On peut reconnaître à Laurence Rossignol une forme de courage – sur Twitter, certains réclament déjà sa démission – mais son indignation est bien dérisoire, sinon indécente.
Car dans les « responsabilités » imbriquées qui ont conduit au franchissement de cette nouvelle marche dans la grande descente de l’Occident vers l’abdication, ces marques ne sont, finalement, qu’en bout de chaîne.
Il n’y a pas de « règle dans la mode », objecte H&M. En tout cas, pas d’autre règle, dans notre société libéralo-libertaire, que de s’employer à faire de l’argent qui, c’est bien connu, n’a pas d’odeur. Et il est indéniable que le segment porteur est là. Et il faut reconnaître que les collections les plus ahurissantes, grotesques, ambiguës, parfois même avilissantes, ont défilé, par le passé, sur les podiums sans que personne ne prétende y mettre bon ordre. Alors pourquoi, d’un coup, interférer ? Disons-le cyniquement : à chacun son boulot, et le leur, trivial, est de vendre des fringues, pas de lutter contre le salafisme.
« C’est un signe d’ouverture », se défend Marks & Spencer. Va-t-on à présent leur reprocher – ce serait gonflé ! – cette « ouverture à d’autres cultures », ce premier commandement des nouvelles tables de la loi ?
Les vrais irresponsables, au premier chef, sont ceux qui ont « créé la demande », en laissant prospérer chez nous l’islamisme, par faiblesse ou par intérêt électoral, ceux qui ont fait venir, encore et encore, une population allochtone toujours plus importante et, le nombre faisant la force, toujours plus impérieuse dans ses revendications religieuses, toujours moins désireuse de se fondre dans la masse : à quoi bon réclamer des CV anonymes, à quoi bon refuser les statistiques ethniques, à quoi bon s’indigner que l’on distingue encore les Français de souche des « Français de puipeu », si l’on s’affiche en abaya et hijab ? Oui, à quoi bon, sauf si l’on conçoit l’intégration de façon diamétralement opposée, comme dans certains quartiers où l’on a passé le point de bascule. Où la « masse » n’est plus celle que l’on croit. Où l’envie de s’y « fondre », pour passer inaperçu, a changé de camp.
Ces irresponsables – vendeurs de camelote, il est vrai, eux aussi, à leur façon – ne s’appellent pas H&M, Dolce & Gabbana ni Marks & Spencer, mais Hollande & Valls. Pour ne citer qu’eux. Et ils sont les amis de Laurence Rossignol.
Gabrielle Cluzel
07:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
Condamnation de Karadzic : et si on rappelait les causes de la guerre ?
La lourde condamnation de Radovan Karadzic par le TPIY ne peut surprendre personne, et certainement pas l’intéressé lui-même. Ce dernier aurait pu reprendre à son compte la déclaration de Slobodan Milosevic lors de sa présentation devant le même tribunal : « Je ne suis pas ici pour être jugé, mais pour être condamné. » C’est qu’en effet, cette machine judiciaire ad hoc n’a pas été instituée pour juger impartialement des hommes, ni même des actes commis par eux, mais pour écrire l’histoire dans le sens qui convient aux puissants qui l’ont instaurée.
En l’occurrence, la sentence qui vient d’être prononcée, comme toutes celles qui l’ont précédée, a pour but d’ancrer à jamais dans les esprits que les États-Unis ont agi pour le bien de l’humanité en détruisant la Yougoslavie, en écrasant la Serbie, et en favorisant l’instauration d’un État islamique en Europe. Ceux qui s’y opposaient étaient forcément coupables. C’est naïveté de croire qu’on jugeait les moyens, alors qu’on jugeait les fins (il suffit de constater la clémence avec laquelle le TPI a jugé les crimes de la partie adverse…).
La condamnation de Karadzic était tellement prévue qu’elle constitue un non événement. La seule chose qui mérite qu’on s’y arrête est la servilité avec laquelle nos médias ont accueilli la nouvelle, reprenant à l’occasion tout le catalogue du manichéisme déployé dans les années 90, et méprisant souverainement les apports faits par les chercheurs honnêtes pour rétablir la vérité des faits.
Dans le présent contexte international et national, la condamnation de Karadzic et l’obstination de nos médias dans la cécité prennent un caractère sinistrement ironique. Le propre des procès politiques est de focaliser l’attention sur les faits bruts (dans le cas présent : crimes de guerre, « génocides », violences en tout genre), au besoin en les trafiquant, et d’éliminer la prise en considération des causes et des mobiles. Aussi prend-on grand soin de ne pas rappeler ce qui a mis le feu aux poudres en Bosnie et mené aux événements (effectivement détestables) prétendument jugés.
Il est donc très politiquement incorrect (mais conforme aux exigences de la vérité historique) de rappeler que cette guerre civile a eu pour cause unique et déterminante le refus des Serbes de Bosnie (33 % de la population) de devenir les citoyens de seconde zone d’un État islamique, dans le cadre d’une sécession de la Fédération yougoslave unilatéralement décrétée par la partie musulmane, sous la conduite d’Izetbegovic (d’où le fait qu’ils aient eux-mêmes fait sécession au sein de la sécession).
Dans un article publié sur ce site(1), Fabrice Garniron a clairement montré comment le prétendu « multiethnisme », dont on nous a rebattu les oreilles, était un miroir aux alouettes à l’intention des gogos de l’Occident, Izetbegovic ayant par ailleurs proclamé sans ambiguïté ses véritables intentions.
Maurice Pergnier
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5 avril à Lyon : conférence de Bernard Antony "face au nihilisme du soi-disant anti-racisme : le combat de l'AGRIF"
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L'enfermement des "élites" face à l'immigration
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Les États-Unis totalement submergés par l’immigration non-blanche
Traduction de l’article de New Observer.
Les immigrés non-blancs arrivés aux États-Unis depuis 1970, et leurs descendants, constituent désormais plus de 25 pourcents de la population dans six États, et plus de 15 pourcents de la population dans 16 États – pour un total de près de 61 millions d’envahisseurs. La part de la population blanche aux États-Unis est pendant ce même temps passée de 84 pourcents à moins de 62 pourcents.
L’étendue de l’invasion non-blanche a été étudiée dans une nouvelle analyse de la composition raciale de la démographie américaine conduite par le Centre pour les Études sur l’Immigration (CIS) (en), qui a remis en question la capacité du pays à absorber le flux migratoire dans les écoles et le marché du travail.
Selon les nouvelles cartes interactives établies par le CIS, il n’y avait aucun État en 1970 avec une population immigrée enregistrée représentant plus de 15 pourcents de sa population totale.
C’est aujourd’hui le cas d’un tiers d’entre eux : Californie, Nevada, Texas, Floride, New York, New Jersey, Washington, Arizona, Illinois, Maryland, Géorgie, Virginie, Massachusetts, Rhode Island, Delaware et Oregon. [ndt : en particulier, .]
Et la population des immigrés et de leurs enfants dépasse les 25 pourcents dans six États : Californie, Nevada, Texas, Floride, New York et New Jersey. [ndt : On remarque ici que les les États plus peuplés sont aussi les plus envahis.]
La Californie, par exemple, est passée de 13 pourcents d’immigrés en 1970 à plus de 37 pourcents l’an dernier. Le Texas est quant à lui passé de 5 pourcents à 25 pourcents au cours de la même période.
Faisant référence à leur analyse précédente évaluant à 61 millions le nombre d’immigrés légaux et clandestins ainsi que de leurs enfants, les experts ont écrit : « Ces nombres représentent une rupture totale avec l’histoire récente des États-Unis. En 1970, il y avait seulement 13,5 millions d’immigrés et enfants d’immigrés dans le pays, représentant un résident américain sur 15. »
Mais depuis 2000, le nombre d’immigrés a augmenté de près de 18,4 millions ; et désormais près d’un habitant sur cinq du pays est un immigré.
Sur ces 61 millions, il y a un nombre d’immigrés clandestins estimé à 15,7 millions.
Le nombre d’immigrés légaux et de leurs enfants est lui de 45,3 millions, soit environ les trois-quarts des 61 millions. Cela illustre une fois de plus que l’immigration légale venant du Tiers-Monde est en fait une menace tout aussi importante si ce n’est supérieure à l’immigration illégale.
« Ces nombres soulèvent des questions profondes qui sont rarement posées : Combien d’immigrés peuvent être assimilés ? Quelle est la capacité d’absorbtion de nos écoles, de notre système de santé, de notre infrastructure, et de notre marché du travail ? Quel est l’effet sur l’environnement et la qualité de vie de l’augmentation significative de la densité de population du pays ? » écrit Steven Camara, directeur de recherches du CIS.
« Avec 45 millions d’immigrés et enfants d’immigrés légaux déjà présents, est-ce logique de continuer à admettre plus d’un million de nouveaux résidents permanents par an ? », ajoute-t-il.
« Le nombre d’immigrés et d’enfants d’immigrés a augmenté six fois plus vite que la population totale du pays de 1970 à 2015 – 353 pourcents contre 59 pourcents. »
Cette augmentation a été « rien de moins que stupéfiante », écrit Camara, fournissant trois exemples :
-en Géorgie, cette population a augmenté de 3.058 pourcents (de 55.000 à 1,75 million), 25 fois plus vite que la population totale de l’État.
-au Nevada, elle a augmenté de 3.002 pourcents (de 26.000 à 821.000), 6 fois plus vite que la population totale de l’État.
-en Caroline du Nord, elle a augmenté de 2.937 pourcents (de 47.000 à 1.43 millions), 30 fois plus vite que la population totale de l’État.
Il est extrêmement clair qu’à moins que cette croissance soit non seulement stoppée, mais inversée, les États-Unis vont être à majorité non-blanche bien plus tôt que ce qu’affirmaient les précédentes prédictions.
Cela se produira en dépit de l’augmentation du nombre de blancs en Amérique. Les chiffres sont de 169,6 millions en 1970 et 196,8 millions en 2010 – auxquels il faut retirer environ 1,5 millions d’arabes en 2010, qui sont officiellement comptés comme blancs.
L’augmentation de la population blanche est largement surpassée par celle de la population non-blanche, essentiellement alimentée par l’immigration légale, qui est la première menace pour le statut des États-Unis comme pays développé.
On rappellera que les problèmes causés par les immigrés latino-américains, africains, indiens… sont largement le fait de leur nature raciale. De ce fait, aucune sorte d’intégration n’est viable. Leurs nombres sont suffisamment élevés pour leur permettre de former des communautés isolées ce qui rend le phénomène d’autant plus visible.
00:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
Laurence Rossignol sur le voile islamique: le PS va perdre son électorat musulman
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Ce matin sur RMC, Samira, une auditrice, infirmière dans les Yvelines a répondu à Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes qui avait qualifié “d’irresponsables” les grandes marques internationales qui ont décidé d ‘investir dans la mode islamique.
00:28 | Lien permanent | Commentaires (0)
Molenbeek: une manifestation d'extrême droite prévue samedi interdite
Les autorités de la capitale belge ont décidé d'interdire une manifestation d'extrême-droite prévue samedi à Molenbeek, par crainte de débordements.
Les autorités de Bruxelles ont décidé d'interdire une manifestation que comptait organiser samedi à Molenbeek le groupuscule français d'extrême droite Génération identitaire, a déclaré la bourgmestre de cette commune bruxelloise, Françoise Schepmans.
Crainte d'échauffourées
"Grande manifestation européenne le 2 avril à Molenbeek: "Expulsons les islamistes!" ", écrit le groupuscule sur son site internet. "Il est grand temps d'en finir avec les "je suis", les bougies et les marches blanches pour enfin sonner le signal de la Reconquête", ajoute le texte, publié dans la foulée des attentats jihadistes qui ont fait 32 morts et 340 blessés le 22 mars à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles.
"Si on avait laissé faire, il pouvait y avoir des échauffourées", a affirmé à l'AFP la bourgmestre à l'issue d'une réunion des représentants de la police, de plusieurs maires de communes bruxelloises et du ministre-président de la Région Bruxelles-Capitale, Rudi Vervoort. Les autorités craignaient des débordements car des groupes, notamment des jeunes, se mobilisaient pour contre-manifester.
Dimanche, les hommages aux victimes des attentats de Bruxelles avaient étéperturbés par des manifestants nationalistes se présentant comme des "hooligans" sur la place de la Bourse, transformée en mémorial depuis une semaine.
Le métro pourra être fermé
Le chef du gouvernement régional bruxellois va prendre une "mesure d'ordre" pour interdire "toute manifestation ou contre-manifestation en lien avec cet appel à manifester", a précisé un collaborateur de Françoise Schepmans, Mustafa Er. La mesure sera en vigueur sur l'ensemble des 19 communes formant l'agglomération bruxelloise. En outre, il a été décidé que les bourgmestres des communes les plus concernées pourront prendre des mesures supplémentaires, comme la fermeture de certaines stations de métro.
"L'idée est qu'on les empêche de rentrer sur le territoire de la région bruxelloise", a expliqué ce responsable, en précisant que "des contacts" étaient pris avec les autorités en France et aux Pays-Bas, où l'appel semble rencontrer le plus de succès sur les réseaux sociaux, pour qu'elles empêchent les militants d'extrême droite "de monter dans les trains ou les bus".
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Le Roi accorde un don pour la construction d’une mosquée à Amsterdam
Le Roi Mohammed VI vient d’accorder un don de 30.000 euros à une association hollandaise pour la construction d’une mosquée au centre d’Amsterdam, selon une information publiée sur la page o Facebook de Soufiane El Bahri.
« Nous étions en train de collecter de l’argent pour la construction de la mosquée, mais nous ne attendions pas l’initiative du Roi Mohammed VI…c’est un homme avec un grand cœur… Nous lui sommes reconnaissants », a déclaré les membres de cette association, qui comprend des membres d’origine marocaine, à Soufiane El Bahri.
Il est à rappeler que le souverain marocain est en visite privée en Hollande, depuis quelques jours suite à sa tournée en Russie, Tchèquie et Hongrie et qui a débuté la mi-mars.
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Migrants : la Libye menace d’ouvrir ses frontières
Crise migratoire. Alors que des centaines de milliers de migrants stationnent en Libye et que le pays peine a retrouver une stabilité politique, plusieurs responsables de camps de réfugiés menacent d’ouvrir les frontières aux réfugiés
La semaine dernière, le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, a estimé à 800 000 le nombre de migrants retenus dans les camps de réfugiés en Libye. Victime de la montée en puissance de Daech sur son territoire, de la faiblesse du pouvoir militaire laissé de fait aux milices locales, et de l’instabilité politique liée à la dispute du pouvoir par plusieurs gouvernements, le pays ne parvient pas à endiguer le flot d’arrivants.
Les camps d’accueils pour migrants sont particulièrement délaissés, et de nombreux officiers de l’armée menacent d’ouvrir les portes du pays si l’Occident ne les aide pas financièrement. « L’état est très pauvre et il n’y a pas d’argent. La plupart d’entre nous ne sont même plus payés » a expliqué au Times le Colonel Mohamed Bourgiba, qui dirige le camp de Gweea à 350 km à l’est de Tripoli. Comme de nombreux responsables de l’immigration en Libye, l’officier demande l’aide de l’Union européenne.
« Si rien ne s’améliore, on arrêtera simplement de travailler »
"Nous faisons fonctionner le camp avec moins de la moitié de ce qu’il faudrait, et nous n’avons pas reçu un seul euro de la part de l’union européenne" déplore-t-il avant de faire planer la menace d’une arrivée massive de réfugiés sur les côtes européennes. « Si rien ne s’améliore, on arrêtera simplement de travailler et on ouvrira les portes. Car pour l’heure, nous faisons tout cela pour rien » conclut le Colonel Bourgiba.
Selon le Times, près de 20 000 personnes seraient actuellement retenus dans des camps de réfugiés en Libye, mais ils seraient au total près de 800 000 sur le territoire à attendre de pouvoir rejoindre l’Europe par la Méditerranée.
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Mosquée radicale fermée : la dissolution suspendue
Le Conseil d’Etat a suspendu ce mercredi pour un vice de procédure la dissolution d’une association qui gérait une mosquée radicale à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), fermée en décembre dans le cadre de l’état d’urgence.
Le Conseil d’Etat a suspendu ce mercredi pour un vice de procédure la dissolution d’une association qui gérait une mosquée radicale en Seine-et-Marne.
La plus haute juridiction administrative, saisie en référé par l’association des musulmans de Lagny-sur-Marne, a estimé que le décret de dissolution avait été "pris à l’issue d’une procédure irrégulière propre à créer (...) un doute sérieux quant à sa légalité".
Une quinzaine de jours après les attentats du 13 novembre, dans le cadre de l'état d'urgence, la mosquée de Lagny-sur-Marne avait été définitivement fermée. Selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, "ont été découverts lors des perquisitions chez les dirigeants de la mosquée, un revolver de 9 millimètres chez un individu, une école coranique non déclarée, un disque dur dissimulé, divers documents sur le djihad".
La mosquée était surveillée depuis plusieurs mois déjà. L'ancien imam était connu pour ses prêches radicaux.
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mercredi, 30 mars 2016
La manifestation extrémiste organisée samedi à Molenbeek interdite par Françoise Schepmans
La commune a annoncé ce mercredi l'annulation pure et simple de ce rassemblement.
L’appel à se rassembler samedi à 15h sur la place Communale de Molenbeek contre l’islamisme, qu'avait lancé le groupuscule français d’extrême droite Génération Identitaire, avait été pris très au sérieux par les autorités locales. Après les incidents de dimanche - 500 hooligans dont de nombreux néo-fascistes sont parvenus à faire le salut nazi à la Bourse -, l’appel à manifester qui date de samedi, a en effet pris une tournure inquiétante.
La commune a finalement annoncé ce mercredi l'annulation pure et simple de ce rassemblement. Une décision de la Bourgmestre François Schepmans (MR).
Françoise Schepmans, qui n’a jamais eu l’intention d’autoriser un tel rassemblement, a d’ailleurs pris un arrêt de police interdisant tout rassemblement sur la place Communale ce jour-là. "Je ne prends pas souvent ce genre de décision. On a également ce mercredi une réunion importante avec les différents services communaux et des représentants de la Région afin de voir quelles mesures seront mises en place", avait expliqué Françoise Schepmans avant d'annuler le rassemblement. "J’ai aussi des réunions prévues avec Anderlecht et la Ville de Bruxelles. L’objectif est que si jamais ces personnes viennent vraiment, elles ne puissent pas entrer dans la commune".
Les prochains jours, la tension risque en tout cas d’être maximale du côté de Molenbeek. Les autorités s’inquiètent d’un possible affrontement entre certains hooligans venus malgré l’interdiction et certains jeunes de la commune. "Je suis inquiète. Dans la commune, ce qui a eu lieu dimanche à la Bourse n’est pas passé inaperçu. Certains grands frères ont peur pour les plus jeunes. Que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur le terrain, on voit monter une certaine mobilisation de la commune pour venir se protéger samedi", explique l’échevine de la Prévention, Sarah Turine (Ecolo). "Il s’agira de voir ce qu’on décide mercredi, puis de communiquer vers la population dans un deuxième temps afin d’apaiser celle-ci", ajoute-t-elle.
Du côté de Génération Identitaire, le message est en tout cas clair : il s’agirait "d’expulser les islamistes". Une manière d’englober, par un amalgame, toute la population musulmane. Nation, un groupe belge d’extrême droite, a affirmé, lui, sur son site internet que ses membres ne seront pas présents à Molenbeek samedi, car devant participer à un congrès.
J. Th. et Belga
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Sur le marché de Molenbeek des commerçants défendent les terroristes
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Source: 7 à 8 TF1, extrait :
“Sur le marché, certains vendeurs vont même jusqu’à justifier les attentats, qui seraient la réponse à l’intervention occidentale en Syrie. « Ton président, Hollande, tu vas me dire qu’il ne tue pas de civils ? […] Parce que la vérité, ils défendent les musulmans, c’est pour ça. » Un discours fréquent à Molenbeek
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Attentats en Europe : la stratégie de Daech s’avère-t-elle efficace ?
L’État islamique subit actuellement de sérieux revers en Syrie et dans une moindre mesure en Irak. Mais Daech a une stratégie mondiale, par l’utilisation du terrorisme, une politique particulièrement efficace et continue en Europe. Les attentats de Paris et ceux de Bruxelles ont des objectifs évidents : marquer à vif les populations pour qu’elles se sentent en situation de guerre, renforcer les courants « neutralistes » qui souhaitent le retrait des troupes des pays européens du conflit moyen-oriental, affaiblir des gouvernements qui semblent ne pas maîtriser la menace djihadiste dans leur propre pays.
L’autre face de cette stratégie est de favoriser des réactions xénophobes en Europe visant tout particulièrement la communauté arabe. L’ouvrage « Appel à la résistance islamique mondiale », d’Abou Moussab al-Souri, théoricien du djihadisme, a été récupéré par Daech et notamment l’idée d’une « zone grise », le lieu de coexistence des musulmans avec l’Occident, « entre le bien et le mal, le califat et les infidèles », explique le texte, citant Oussama ben Laden : « Le monde est aujourd’hui divisé. Bush a dit la vérité en disant : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes, mais les véritables terroristes, ce sont les croisés occidentaux ».
Objectif ultime des attentats : faire monter l’islamophobie, imposer que les populations de confession musulmane soient victimes d’amalgame et d’actes violents de représailles afin de les pousser à la radicalisation. Les communautés immigrées européennes notamment pourraient ainsi, elles aussi, basculer dans le soutien à Daech.
Affaiblissement des réactions de protestation européennes
Cette stratégie, notamment mise en évidence par le chercheur Gilles Kepel, fonctionne-t-elle ? Pour l’essentiel, non. Et notamment du fait de manifestations d’unité nationale qui englobait les communautés étrangères comme lors de la manifestation de Paris, le 11 janvier après l’attentat contre Charlie Hebdo. Le refus de stigmatiser la communauté arabe en France fut encore plus net après les attentats de novembre, où un certain nombre de membres de cette communauté figurèrent parmi les victimes des attentats djihadistes.
Après Madrid en 2004 (191 morts), Londres en 2005, Paris en 2015, c’est maintenant Bruxelles, la « capitale » de l’Europe, qui vient d’être touchée par des attaques terroristes Mais les attentats se succèdent, épuisant un peu les manifestations de solidarité et de volonté d’unité. La répétition des attentats font décroître les mobilisations populaires de protestation.
« La répétition des attaques et leur caractère presque ‘attendu’ a aussi son importance, note le sociologue Gêrome Truc. Moins l’effet de surprise est grand, moins l’effet de sidération est fort. Il avait été particulièrement important en 2004 puisqu’il s’agissait du premier attentat sur le sol européen depuis le 11 septembre 2001 ».
Pour ce sociologue, ce n’est pas qu’un effet de lassitude mais la moindre mobilisation s’explique en partie par la crise de l’Union européenne : « « Aujourd’hui, face à la menace terroriste, l’UE a beau être frappée dans son cœur, les réactions des institutions européennes ont été moins fortes. L’UE est tiraillée de toute part. Au contraire, en 2004, après les attentats de Madrid, les Français s’étaient bien plus mobilisés que pour Bruxelles où très peu sont descendus dans la rue. On vivait notre 11-Septembre européen. À ce moment-là aussi, on allait vers la construction européenne, vers une union politique qui ne semble plus désirée aujourd’hui ».
Autre exemple donné par Gérôme Truc : après les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, l’UE avait institué une journée européenne de commémoration des victimes du terrorisme tous les 11 mars. La dernière en date fut célébrée à peine 11 jours avant les attaques du 22 mars. « Qui le sait ? », s’interroge le sociologue.
Montée de l’extrême droite dans l’UE
Aujourd’hui, la seule grande victoire de Daech a été de favoriser partout en Europe une extrême-droite xénophobe et ultra-sécuritaire. François Hollande a cru bon d’en rajouter dans l’affirmation sécuritaire en décrétant l’état d’urgence et en tentant d’imposer la déchéance de nationalité aux binationaux nés français, il n’a fait que diviser son propre camp sans minorer le Front national : Marine le Pen est d’ores et déjà assurée d’être présente au second tour des élections présidentielles de 2017.
Angela Merkel avait proposé une politique d’accueil très ouverte aux réfugiés syriens ? Son parti démocrate-chrétien vient de subir une vraie secousse aux dernières élections régionales partielles en Allemagne qui a vu apparaître pour la première fois depuis le nazisme, un parti d’extrême droite, l’AFD, sur le plan national.
Mais le véritable enjeu est ce qui se passe dans les communautés immigrés en Europe. Des chiffres inquiètent : estimés à 200 en France lors des premiers attentats de 2004/2005, les djihadistes sur ce territoire national seraient environ 2 000 selon le ministre de l’Intérieur et 1 200 supplémentaires seraient partis en Syrie.
Mais de nombreux signes montrent que la communauté immigrée, dans son ensemble, rejette aujourd’hui massivement Daech, mouvement qui ne propose qu’une caricature sanguinaire de l’islam.
Pierre Morville
17:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
Sarcelles : le maire évoque des "écoles coraniques salafistes" partout en France
Dimanche dernier, le ministre de la Ville parlait d'une "centaine de Molenbeek" en France. Des propos largement commentés depuis, et dont se sont désolidarisés la plupart des socialistes. Julien Dray et Jean-Christophe Cambadélis, notamment, ont réfuté le diagnostic de Patrick Kanner et ont appelé à ne pas stigmatiser de quartiers. Pour le maire PS de Sarcelles François Pupponi, interrogé sur Rtl , "ils ont du mal à regarder la réalité en face et à l'affirmer".
Fort de son expérience de maire, l'élu socialiste dresse un portrait réaliste de la situation de certaines villes françaises. "Il y a en France des quartiers où les choses peuvent se passer de la même manière (qu'à Molenbeek)", commence-t-il avant de développer. "Le maire est parfois complètement démuni. Si une mosquée ouvre et qu'elle respecte les règles du code de l'urbanisme et qu'il se passe dans cette mosquée des choses inacceptables, le maire ne peut rien. Comme pour des écoles coraniques, détenues par les salafistes, qui se créent actuellement un peu partout en France, et que le maire n'a pas le pouvoir de faire fermer".
Des problèmes dans la législation
Comment déceler les signes de la radicalisation ? "Beaucoup de petits événements", argumente Pupponi : une mosquée qui ouvre sans autorisation, une tentative de prise de pouvoir dans une mosquée existante... On sent que les choses bougent et on sent que c'est souterrain".
Et l'élu de lister les dysfonctionnements qui entravent le travail des maires. Parmi eux, l'ouverture, autorisée par la loi au nom de la liberté éducative et de la liberté de culte, d'écoles coraniques et de mosquées : "Il y a un problème dans notre législation. Nos adversaires, ceux qui attaquent la France, utilisent nos libertés pour promouvoir leurs idées". Enfin, le maire de Sarcelles pointe une mauvaise communication entre les autorités et les municipalités. Selon lui, certains maires pourraient avoir dans leur personnel municipal des fichés S sans le savoir : "C'est peut être mon cas. Je ne connais pas le nom des fichés S de ma commune".
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Droite radicale : la fin de l'exception allemande
« Affront national. »
C'est sous ce titre, en français dans le texte, que l'hebdomadaire Der Spiegel a commenté les résultats des récentes élections régionales en Allemagne. À l'annonce des chiffres, les termes de tsunami et de tremblement de terre sont revenus en boucle sur les plateaux de télévision. Un choc pour l'Allemagne. Elle vient de prendre conscience que la droite radicale fera désormais partie du jeu politique intérieur.
Qu'un parti de droite radicale puisse obtenir 10 % des suffrages, voire plus, comme cela a été le cas dans les trois länder ayant voté, était jusqu'à présent inimaginable. Pour des raisons historiques et constitutionnelles, l'extrême droite n'a jamais réussi à s'établir outre-Rhin. Il existe bien des groupuscules néonazis, dont certains présents dans des parlements régionaux, mais ils ont toujours été à la marge du jeu politique.
L'AfD (Alternative pour l'Allemagne) vient de briser un tabou. Créé il y a trois ans à peine en réaction à la gestion de la crise de l'euro, ce parti se nourrit aujourd'hui de la crise des réfugiés et des peurs dont elle s'accompagne. Et il a bien l'intention de poursuivre sur sa lancée populiste, en centrant davantage son discours sur l'islam.
L'Allemagne n'est plus une exception en Europe. Et il y a quelque chose d'humiliant à le reconnaître. Jusqu'à présent, le pays avait le sentiment d'être épargné par la vague de crispations nationales et de revendications populistes qui touche ses voisins européens. Ses habitants s'inquiétaient d'être pris en tenaille entre une Pologne aux mains des conservateurs eurosceptiques et une France déstabilisée par le Front national. Ils s'inquiétaient, mais observaient le phénomène de l'extérieur.
« Comme la France des années 2000… »Or soudain, ils s'aperçoivent que le repli national et le rejet de l'autre font aussi recette à l'intérieur. Un constat révoltant, écœurant - même si, et il ne faut pas l'oublier, une majorité d'électeurs a voté pour les candidats (de gauche !) soutenant la politique des réfugiés d'Angela Merkel.
Pour une Française vivant en Allemagne, comme l'auteure de ces lignes, les parallèles avec la France des années 2000, lorsque le FN est parvenu au second tour de la présidentielle, sont frappants. Les mêmes interrogations surgissent. On s'étonne de voir que les jeunes sont bien représentés dans l'électorat de l'AfD, en particulier à l'Est, et qu'une majorité de ses électeurs ne vient pas de l'extrême droite, mais des partis traditionnels. On s'interroge sur le malaise des classes moyenne et populaire, en perte de repères. On observe les anciens électeurs de la gauche radicale, longtemps bien implantée dans les nouveaux länder, se tourner massivement vers la droite radicale. Et on se demande quelle stratégie adopter face à un parti qui aime provoquer et rejette les consensus politiques : faut-il ou non se confronter à son discours ?
Ces questions dérangeantes, que d'autres en Europe se posent depuis des années, la société allemande devra à son tour y répondre. Cela aura un impact sur l'organisation de l'échiquier politique, plus morcelé - à l'italienne, notent certains commentateurs avec amertume -, donc moins propices aux coalitions stables. Mais aussi sur l'offre politique, qui devra tenir compte des inquiétudes et des doutes d'une partie de la population, qui n'est plus prête à se réfugier dans l'abstention.
Longtemps, l'Allemagne a observé ses voisins en proie à la montée de la droite radicale, à commencer par la France. Elle gagnerait aujourd'hui à tirer les leçons de leurs propres expériences.
(1) Claire Demesmay, responsable du programme franco-allemand à l'Institut allemand de politique étrangère.
16:50 | Lien permanent | Commentaires (0)
Bruxelles: un climat de plus en plus conflictuel
En novembre dernier, le politologue Hassan Bousetta, professeur à l’université de Liège, prédisait dans "La Libre" une inévitable montée de l’extrême droite, en raison du contexte lié aux attentats islamistes. Il ajoutait que le climat politique était appelé, dans les mois et les années à venir, à prendre une tournure extrêmement conflictuelle. "Ce sera un débat très, très dur. Ceux qui pensaient que l’opposition gauche-droite appartenait au passé en sont pour leurs frais. Celle-ci va revivre sur les questions liées au Moyen-Orient et à leurs conséquences sur nos sociétés."
Les attentats de Bruxelles, mardi 22 mars, devraient servir de puissant accélérateur à une tendance amorcée il y a plusieurs semaines déjà. Loin de perdurer, la fragile union nationale constatée dans les heures qui ont suivi le drame n’a même pas tenu trois jours.
Le président de la N-VA, Bart De Wever, a dénoncé le "laxisme" de l’ex-bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux (PS), et de l’ancienne ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet (CDH). Mais à la Chambre, vendredi, l’opposition socialiste, centriste et écologiste n’a guère été plus tendre vis-à-vis des deux membres du gouvernement fédéral exposés aux critiques, les ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA), et de la Justice, Koen Geens (CD&V). Dimanche, ce sont les chefs de groupe MR et PS, Denis Ducarme et Laurette Onkelinx, qui se sont accrochés sur RTL-TVI, le premier attribuant au PS une responsabilité dans le départ de djihadistes belges vers la Syrie.
Ces altercations ne sont peut-être que le prélude d’un ample embrasement politique. Sur plusieurs questions, les attentats de Bruxelles risquent en effet de tendre le débat, voire d’en bouleverser les contours.
1. Des juges trop gentils ? Khalid El Bakraoui, le kamikaze de la station Maelbeek, avait bénéficié d’une libération conditionnelle en 2013, deux ans après avoir tiré à la kalachnikov sur des policiers. Dans "L’Echo", Bart De Wever a fustigé la "naïveté confondante" de certains juges, qui auraient "une vision trop optimiste de la nature humaine".
2. Quel rapport avec l’islam ? Deux écoles s’opposent. La première considère que les attentats de Daech posent un problème de sécurité, et de sécurité uniquement. La seconde juge que la question ne peut être déconnectée de deux autres thèmes : l’intégration des personnes issues de l’immigration et l’influence d’un certain islam rigoriste. La première thèse est plutôt de gauche, la seconde plutôt de droite. Mais des exceptions existent. "Y a-t-il une frontière entre le wahhab isme de piété et un islamisme de combat ? Dans les deux cas, c’est un discours qui déshumanise l’autre", déclarait en janvier le socialiste Rudi Vervoort, ministre-Président bruxellois.
3. La sécurité à quel prix ? Renforcer la présence militaire en rue, autoriser les contrôles au faciès, systématiser les portiques à l’entrée des gares… Ces mesures inquiètent les défenseurs des droits de l’homme. Elles pourraient néanmoins s’imposer.
4. Fusionner les zones de police ? Pour de nombreux analystes, surtout étrangers, le millefeuille institutionnel belge complique la lutte antiterroriste. La division de Bruxelles en six zones de police suscite l’incompréhension. Mais les partis francophones restent réticents à avancer sur ce terrain-là.
5. Intervenir en Syrie ? Six F-16 belges ont opéré dans le ciel irakien de septembre 2014 à juin 2015. Avec pour objectif de bombarder les positions djihadistes. Leur prochaine mission débutera le 1er juillet. Sera-t-elle étendue à la Syrie ? Certains redoutent, si c’est le cas, que la Belgique soit encore davantage désignée comme cible par Daech.
6. Accueillir plus ou moins de réfugiés ? La crise de l’asile alimente, depuis plusieurs mois, un débat politique parfois houleux. Mais les informations selon lesquelles plusieurs terroristes se sont mêlés aux migrants pour gagner l’Europe risquent de rendre les échanges plus tendus encore.
François Brabant
16:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
Une nouvelle formation politique d'extrême droite voit le jour en Suisse
"La Suisse a besoin d'une nouvelle droite nationaliste, car l'UDC ne rassemble plus de majorité", c'est le constat que dresse ce nouveau mouvement politique, après le refus en votation de l'initiative contre les criminels étrangers le 28 février.
Ce nouveau parti du peuple (Junge neue Volkspartei) estime "que l'islamisation de la Suisse n'est plus rampante, mais qu'elle progresse de manière fulgurante". Parmi ses principales revendications: un contrôle militaire aux frontières, pas plus de dix nouvelles demandes d'asile par jour, la dénonciation de la Convention européenne des droits de l'homme, l'interdiction des mosquées ou encore la suppression de l'aide au développement.
"Société civile majoritairement à droite"
Dans l'invitation à la présentation de son programme, le mouvement se présente comme l'équivalent à droite d'Opération Libéro, ce mouvement qui a incarné la société civile lors des dernières votations fédérales du 28 février.
Il se revendique proche du parti Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne, grand vainqueur des dernières élections, du Front national (FN) en France ou du Freiheitliche Partei Österreichs (FPö) en Autriche. "La progression de ces partis montre bien que la société civile est majoritairement à droite", selon les fondateurs de la nouvelle formation suisse.
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Islam. Depuis 1970, le nombre de Mosquées en France a été multiplié par 24
C’est difficile à croire de nos jours, mais en 1970 il n’y avait que 100 mosquées sur le territoire français ; la plupart étaient d’ailleurs dans des foyers de travailleurs immigrés. Aujourd’hui, il y a plus de 2400 mosquées et salles de prière sur le territoire. Près de 400 autres mosquées vont être construites dans les prochaines années.
Bien que la France soit un pays sur-administré, il n’existe pas, curieusement, ni de chiffre exact des lieux de culte musulmans en France, ni de nombre officiel des musulmans en France. Selon que l’on croie l’INED ou le Conseil Français du Culte Musulman, le nombre de personnes de culture musulmane (c’est à dire issues de pays musulmans ou qui en tirent leurs origines familiales) oscille entre 2,3 et 7 millions. Le nombre de pratiquants fait aussi le grand écart, de 2,1 à 4,5 millions, selon les estimations et les sources. Les estimations sont d’autant plus floues que le chiffre de l’INED estimant qu’il y a 2,1 millions de pratiquants musulmans en France se base sur un sondage qui ne prend en compte que la population de 18 à 50 ans, en 2008.
Selon un sondage IFOP plus récent, datant de 2011, les musulmans seraient 3,5 millions en France. Parmi eux, 71% font le Ramadan – dont une bonne partie pour des raisons plus culturelles et communautaires que religieuses – et un quart (25%) seulement vont à la mosquée. Près de 41% pratiquent l’islam, ce qui représente 1. 435.000 pratiquants musulmans en France métropolitaine. Selon ce sondage, cité par le site communautaire musulman Saphir News « La population musulmane se répartie essentiellement à l’est d’une ligne imaginaire Le Havre-Perpignan. En moyenne, sur l’ensemble du territoire, elle représente 5,8 % de la population ». Dans trois départements de la région parisienne – le 93 (Seine-saint-Denis), le 94 (Val de Marne) et le 95 (Val d’Oise), les musulmans représentent plus de 10% de la population. Dans la région lyonnaise (Rhône et métropole de Lyon, Ain, Loire), le territoire de Belfort, les Alpes de Haute-Provence et l’Eure-et-Loir les musulmans représentent 7.8% à 9.9% de la population.
Nous avons fouillé les statistiques, et celles-ci réservent une surprise. Entre 1979 et 1987, le nombre de lieux de culte musulman augmente de … 417% sur le territoire, passant de 200 à 1035. Cette évolution a cependant une explication : c’est à cette époque que sont construites de nombreuses salles de prière, qui remplacent des installations provisoires ou des prières faites dans les terrains vagues, des appartements ou sous des préaux.
Puis de 2003 à nos jours on constate une nouvelle évolution à la hausse, le nombre de mosquées et de salles de prière passant en dix ans de 1600 à 2449, soit une augmentation d’un tiers. Tandis que la population d’origine musulmane ne cesse d’augmenter, portée par une natalité plus importante, le regroupement familial et l’arrivée aussi de nouveaux immigrés issus de plus en plus des pays de l’Afrique noire musulmane, les lieux de culte existants commençaient à devenir trop étroits. D’où d’ailleurs les prières de rue – notamment dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris – qui eurent leur quart d’heure de gloire dans les médias.
A ce manque de lieux de culte s’ajoute un certain clientélisme des édiles locaux qui voient dans ces projets une façon de favoriser des communautés qui peuvent être numériquement influentes, quitte à tourner la loi de 1905 en ne subventionnant pas un édifice religieux, mais des activités culturelles telles que l’apprentissage du turc ou de l’arabe. Bref, les projets de mosquées se multiplient. A la date du 29 juin 2015, le site de la muslimosphère Des domes et des minarets estimait qu’il y avait 393 projets en cours.
Cependant, la plupart des lieux de culte musulmans sont des salles de prière, souvent discrètes d’apparence, voire cachées dans une cour ou un immeuble. En juin 2015, le journal 20 minutes estimait que « moins d’une centaine de ces lieux [de culte] mesurent plus de 1 000 mètres carrés, et une trentaine seulement sont coiffés d’un minaret, toujours muet ». Parmi ces derniers, la mosquée turque de Nantes, à la Janvraie, et son haut minaret proche du pont de Cheviré.
L’augmentation du nombre de lieux de culte musulmans pose un autre problème, car il s’accompagne d’une forte ingérence étrangère à la fois dans la formation des imams et le financement des plus grands édifices, notamment les « grandes mosquées » des villes principales. Parmi ces mécènes : le Qatar (qui a notamment payé une grande partie des travaux de la mosquée Assalam, située dans le quartier sensible de Malakoff à Nantes), l’Arabie Saoudite, le Koweït, Dubaï, le sultanat d’Oman, le Maroc ou encore l’Algérie. Cette implication étrangère forte pose notamment des problèmes de sécurité, alors que le radicalisme islamique a frappé plusieurs fois au cœur de l’Europe, à Paris en novembre et tout dernièrement à Bruxelles. Les liens entre monarchies du Golfe et groupes radicaux, notamment l’Etat Islamique, sont en effet un secret de Polichinelle.
Une centaine de mosquées clandestines au moins en France
Aux chiffres des mosquées officielles en activité et en construction, il faut cependant ajouter un certain nombre de mosquées clandestines, qui seraient au moins une centaine sur le territoire français. Selon une note des services de renseignement consultée par RTL début 2015, il y aurait 25 salles de prière radicales en Ile-de-France, 22 en région lyonnaise et 13 dans la seule ville de Marseille. Une bonne partie d’entre elles sont proches de mouvances radicales comme le salafisme et jouent un rôle assez important dans la radicalisation de jeunes (ou moins jeunes) par des imams ou des prêcheurs souvent situés en marge des institutions officielles et peu ou pas reconnus. Le phénomène n’est pas propre à la France : le seul quartier belge de Molenbeek, pépinière de djihadistes et base arrière du réseau qui a organisé les attentats de novembre à Paris et de mars à Bruxelles, en compte plus d’une vingtaine.
Suite aux attentats de novembre, trois mosquées clandestines ont été fermées à Lagny sur Marne (77), Gennevilliers (92) et près de Lyon à Vénissieux (69). Si la mosquée de Gennevilliers, déradicalisée, a rouvert début février 2016, celle de Lagny, flanquée d’une école coranique clandestine où de jeunes enfants étaient endoctrinés avec notamment des chants religieux à la gloire des martyrs du djihad, n’est pas près de rouvrir. La mosquée de Vénissieux, située dans un local non conforme aux normes de sécurité, a quant à elle été rasée.
D’autres mosquées clandestines apparaissent au hasard de la presse. Ainsi, le quartier (très) sensible de la Paillade à Montpellier en compte deux, qui ont été récemment perquisitionnées, non sans mal, par des policiers. Une autre mosquée clandestine se trouvait… à l’intérieur de la prison de Saint-Martin de Ré. A Alès, la salle de prière est non seulement clandestine, mais elle abrite aussi sa propre radio. A Bollène, une mosquée clandestine a été ouverte par une partie des musulmans qui contestaient la radicalisation de la mosquée officielle. A Toulouse, ce sont des troubles de voisinage qui ont fait découvrir au public l’existence d’une très discrète mosquée située quartier Arnaud Bernard. Et même la Corse n’est pas épargnée : la mosquée qui s’est retrouvée au cœur des troubles à Ajaccio n’était en réalité, comme nous l’avions révélé alors, qu’un local associatif appartenant à une association culturelle aménagé clandestinement en lieu de prière.
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La future mosquée au cœur de l'année 2016 pour la nouvelle équipe
L'assemblée générale de l'association de la mosquée d'Auch, en début de semaine, a vu la mise en place de l'équipe qui sera en charge de la reconstruction de la mosquée détruite par un incendie.
«Tout s'est bien passé, l'équipe en place a travaillé de façon acharnée sur les projets qu'il faut mener à présent.» Mostafa El Qsiri, l'ancien président de l'association de la mosquée, n'est pas fâché de laisser le poste à Ahmed Mouhouch. Il confesse qu'il se sentait «fatigué» par la charge. Son successeur aura la lourde tâche de mener à bien la reconstruction de la mosquée, dévastée par un incendie criminel en août 2015. «Avec la permanence de l'activité cultuelle, c'est le gros dossier, le plus essentiel, assure Ahmed Mouhouch. Nous avons déjà obtenu 80 % des retours des assurances, et à présent le permis de construire est déposé à la mairie d'Auch.» L'architecte toulousain, qui a tracé les plans de la mosquée de Basso Cambo à Toulouse, a pris ses précautions : «Il a vu tout le monde avant de faire la demande de permis.» Côté finances, le président ne se fait pas trop d'inquiétude. Le chantier doit s'aligner entre 800 000 € et 1 M€, les appels d'offres seront passés une fois le permis accordé. Ahmed Mouhouch se promet d'ailleurs de contacter la mairie afin de s'assurer du suivi du dossier, tout comme il va veiller à obtenir les meilleurs marchés possibles. «Contrairement à ce qui s'est fait avec la première mosquée, nous devons passer par des entreprises pour pouvoir toucher les assurances.» La future mosquée devrait couvrir une surface de 670 m2, contre 188 m2 pour la précédente. Distribuée entre un rez-de-chaussée et un étage, elle comprendra deux salles de prières, un bureau, quatre salles de classe, une grande salle de réunion, qui sera aussi utilisée pour des événements festifs. «Dès que le gros œuvre est réalisé et que le rez-de-chaussée est prêt, nous y aménagerons deux salles temporaires pour la prière : les fidèles sont impatients de retrouver des locaux plus agréables.» En attendant, les préfabriqués restent disponibles jusqu'au printemps 2017.
«On attend encore que Elkabbach nous rappelle…»
Jean-Pierre Elkabbach avait déclaré sur Europe 1, devant Manuel Valls, que l'imam d'Auch était un salafiste. Le nouveau président, qui assure être très vigilant sur la question, déplore que le journaliste n'ait pas pris la peine de prendre ses informations à la source. «Nous l'avons appelé, son secrétariat a pris nos coordonnées et depuis, plus de nouvelles… Je serais curieux de savoir d'où lui venait cette assurance !»
Marc Centène
16:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le recteur de la mosquée Othmane fait chevalier de la Légion d'honneur
Azzedine Gaci, le recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne a été fait chevalier de la Légion d'honneur, dimanche 27 mars.
Connu pour ses appels au dialogue inter-religieux, Azzedine Gaci, recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne depuis 2006, fait partie de la promotion de Pâques de la Légion d'honneur publiée dimanche 27 mars au Journal officiel.
Il est désormais décoré du premier grade, celui de chevalier. Il est considéré comme l'une des figures libérales de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France).
Vincent Feroldi, directeur du Service national des relations avec les musulmans (SNRM) de la Conférence des évêques de France et compagnon de route de longue date d’Azzedine Gaci, s'est réjoui de cette distinction. Il a qualifié Azzeddine Gaci de «beau symbole interculturel».
Azzedine Gaci est membre du Conseil français du culte muslman (CFCM) et fut président du CRCM du Rhône-Alpes de 2005 à 2011. Il est affilié à l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Sa volonté de dialogue avec les autres religion l'a conduit à rencontrer deux papes, Benoit XVI et François.
16:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le sulfureux imam de Brest invité d’honneur d’une mosquée roubaisienne
L’imam salafiste de Brest, Rachid Abou Houdeyfa, était lundi l’invité d’une conférence organisée à la mosquée des Trois-Ponts, à Roubaix. Le président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), le Lillois Amar Lasfar, devait partager la tribune avec lui avant de céder sa place « in extremis ».
L’affiche a beaucoup circulé la semaine dernière sur le Web, suscitant à Roubaix l’enthousiasme pour certains, la colère pour d’autres. Le prédicateur star de YouTube, Rachid Abou Houdeyfa, était en effet annoncé à la mosquée du quartier des Trois-Ponts !
L’imam salafiste de la mosquée de Brest a ses détracteurs : Rachid Abou Houdeyfa a plusieurs fois dérapé ces dernières années. « Je suis musulmane et profondément choquée que ces personnes viennent à Roubaix répandre la haine de la France ! », nous écrivait cette semaine une lectrice. Une autre mosquée roubaisienne, celle du Pile, est allée jusqu’à déconseiller publiquement à ses fidèles d’assister à cetet conférence ! En 2012, le prédicateur a affirmé tranquillement que ne pas porter le voile, c’était s’exposer au viol : « Si la femme sort sans honneur, qu’elle ne s’étonne pas que les hommes abusent de cette femme-là. »
230 000 fans sur Facebook
L’année suivante, en 2013, il affirmait devant un public d’enfants que la musique profane était la création du diable et que ceux qui l’écoutaient seraient « changés par Allah en singe ou en porc ». À chaque fois, l’homme a répliqué que ses propos avaient été « sortis de leur contexte ».
L’imam est controversé mais a aussi ses fans : plus de 230 000 personnes suivent sa page sur Facebook. Guère étonnant, donc, de le voir en tête d’affiche de conférences un peu partout en France, comme c’était le cas lundi soir à Roubaix. Pour l’occasion, la mosquée Arrahma était bondée.
Annulation puis volte-face
Ce qui peut paraître plus étonnant, c’est de le voir partager la tribune avec Ahmed Miktar, le recteur de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq, réputé modéré. Membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), Ahmed Miktar a remplacé au pied levé le président de cette association proche des Frères musulmans, le recteur de la mosquée de Lille-Sud Amar Lasfar. L’UOIF avait déjà fait polémique en février, en invitant à Lille trois prédicateurs sulfureux, qui ont fini par être déprogrammés sous la pression médiatico-politique…
Que penser de cette tribune commune ? « C’est la démonstration d’un rapprochement entre l’UOIF, c’est-à-dire les frères musulmans, et les salafistes », estime Mohamed Louizi, qui accuse Amar Lasfar de double discours dans son récent ouvrage Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans.
Signe de ce rapprochement, Ahmed Miktar a invité lundi soir les spectateurs à participer au financement de l’école coranique de Rachid Abou Houdeyfa, qualifiée de « rempart anti-radicalisation »…
Nous avons cherché sans succès à joindre la mosquée Arrahma, Amar Lasfar et Ahmed Miktar.
Les divisions entre musulmans mises sur le même plan que le terrorisme
Nous avons pu regarder la vidéo de la conférence, partagée sur Facebook par l’organisateur de la rencontre, l’imam de la mosquée des Trois-Ponts Abdelmonaïm Boussenna. Les orateurs n’y tiennent pas de propos outrageant. Abdelmonaïm Boussenna y condamne fermement les attentats de Bruxelles, « en tant qu’être humain, que Français et que musulman ». Il excuse aussi l’absence d’Ismaïl Mounir, un autre imam controversé, qui dans une vidéo sur l’éducation, affirmait que la France était un « monde cruel et dangereux » pour les enfants et que les parents devaient leur donner un « esprit communautaire ».
Lundi soir aux Trois-Ponts, Ahmed Miktar et Rachid Abou Houdeyfa ont à sa suite animé un long prêche « contre la haine ». Citations du prophète à l’appui, Ahmed Miktar a expliqué pourquoi l’islam était une religion de paix. Il en a aussi profité pour dénoncer la loi de 2004 qui interdit le port des signes religieux à l’école qui, selon lui, « empêche les filles de travailler et d’apporter du bien à la société (sic) ». « Cette loi porte atteinte à la liberté. On a le droit de rappeler à nos gouvernants qu’il faut revoir ce texte, dans l’intérêt de l’émancipation des femmes de confession musulmane », a martelé l’imam de Villeneuve d’Ascq.
L’intervention de Rachid Abou Houdeyfa, elle, visait semble-t-il à dénoncer les divisions entre les musulmans, jugées porteuses de haine au même titre que les violences à l’égard de la police ou les attentats commis par des terroristes qui « n’ont pas vu les bienfaits qu’ils ont reçus ». Selon l’imam de Brest, le musulman doit être « doux et compatissant », et « respecter » ceux qui n’ont pas la même foi, ou pas les mêmes pratiques religieuses. Sous-entendu : les salafistes ne doivent pas exclure les autres courants de l’islam… ni être exclus eux-mêmes.
Bruno Renoul
16:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
Comment les identitaires belges instrumentalisent le milieu du foot
Le rassemblement d'extrême droite dimanche devant le mémorial aux victimes des attentats a révélé les liens entre les mouvements nationalistes et les groupes de supporteurs de club de foot.
«Une honte pour le pays.» Le bourgmestre de Bruxelles, Yvan Mayeur, n’a pas fait dans les détails pour qualifier l’ahurissant happening d’environ 350 «hooligans» sur la place de la Bourse dimanche, où s’étaient recueillis quelques centaines de personnes, faute de «marche contre la peur», annulée pour des raisons sécuritaires. Chants nationalistes, saluts fascistes, jets de projectiles, fumigènes, insultes racistes, empoignades et vandalisme : les ultras, tout de noir vêtu, ont déroulé leur partition pendant une heure environ, avant de repartir sous la douche des canons à eau de la police anti-émeutes – qui avait pourtant escorté le cortège depuis la gare du Nord…
Dix arrestations plus tard, les images ont fait le tour du monde et la polémique s’est déplacée sur le terrain politique. Comment a-t-on pu laisser les ultras, venus de tout le pays avec l’intention de participer à une marche interdite, prendre le train en masse à Vilvorde, ville flamande à 10km de Bruxelles ? «Les maintenir à Vilvorde aurait causé trop de frustrations», a benoîtement répondu le bourgmestre Hans Bonte. Son homologue bruxellois a quant à lui chargé le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, qu’il accuse de «mentir» et d’avoir laissé faire, la venue des hooligans étant connue des autorités depuis vendredi. Du local au fédéral (en charge de la sécurité du rail), les services de police se renvoient les responsabilités, énième symptôme de la crise du mille-feuille institutionnel belge. Quant au porte-parole des Belgian Supporters, l’association des supporteurs belges, il a annoncé sa démission dimanche, accusant l’un des membres du conseil d’administration d’avoir caché la véritable nature du rassemblement.
Dimanche, le cortège avançait derrière la bannière «Casuals United, FCK ISIS». Le terme «casuals» fait référence à une forme de hooliganisme britannique remontant aux années 80, où l’accent est mis sur la bagarre et les fringues (de préférence de marque et n’affichant pas les couleurs du club, pour échapper à la police). Il s’agissait donc d’une union des «frères ennemis», selon Manuel Abramowicz, universitaire et spécialiste des mouvements radicaux belges. Ce dernier ajoute que «le slogan "FCK ISIS" est présent depuis un certain temps sur les calicots dans les stades, ce n’est pas une nouveauté».
«On se retrouve au milieu des fachos avec nos têtes d’Arabes…»
Pour Manuel Abramowicz, il est possible que certains supporteurs aient été débordés par une centaine de militants nationalistes. «Certains hooligans évoquent aussi une surréaction dans leurs rangs car ils espéraient être traités en héros par la foule et ont vu que les gens sur place leur étaient hostiles, explique-t-il. Quant aux slogans racistes, il faut dire que le sentiment islamophobe en Belgique va bien au-delà des mouvances d’extrême droite – certains sondages estiment à 50% de la population le nombre de Belges qui ont des sentiments anti-musulmans.»
Contacté par Libération, un des membres du Hell Side, groupe d’ultras du Standard de Liège, considéré plutôt à gauche, donne sa version : «On avait fait une réunion dans un café de Bruxelles dans la semaine pour se mettre d’accord entre nous. La ligne c’était : aucune idée politique, aucune couleur de club, tous en noir pour le deuil. Mais là, ça a dérapé, les accords n’ont pas été respectés. On est dégoûtés. Dans le Hell Side, on a des musulmans, dont je fais partie, et là on voit des saluts de nazis et on se retrouve au milieu des fachos avec nos têtes d’Arabes…»
Néonazis francophones et nationalistes flamands
La marche des ultras a-t-elle été noyautée par les nationalistes ? C’est plus que probable. Sur son site RésistanceS, Manuel Abramowicz a recensé quelques figures historiques des mouvements néonazis locaux, qu’il s’agisse de nationalistes flamands ou d’un néonazi wallon, ex-garde du corps de Robert Faurrisson en Belgique et fondateur de la Belgium Defense League.
Les deux seuls communiqués de soutien à la manifestation de dimanche ont d’ailleurs été postés par deux groupuscules extrémistes : les néonazis francophones de Nation et les «nationalistes autonomistes» flamands de Autonome Nationalisten Vlaanderen, trop heureux de voir les ultras défier «la récupération dégoûtante des événements par les gauchistes». Le Vlaams Belang, le principal parti d’extrême droite flamand, s’est lui désolidarisé, accusant les manifestants de «démontrer un manque d’intelligence et de décence en dérangeant un lieu de deuil à Pâques».
«Ce que l’on a vu ce week-end était inédit par son ampleur en Belgique, note Manuel Abramowicz. Cependant, on remarque que les hooligans, s’ils se disent apolitiques et antisystèmes, se greffent assez facilement aux manifestations organisées par l’extrême droite».
Les précédents anglais et allemands
Cette articulation entre groupe anti-musulmans et hooligans n’est pas inédite. En Angleterre, l’English Defense League (EDL), formée en 2009, a pioché ses cadres parmi les «firmes» du royaume, groupes structurés d’ultras plus intéressés par la violence que les scores des matchs. De fait, le meneur de l’EDL avait pris le pseudonyme de «Tommy Robinson», figure tutélaire des hooligans de Lutton.
En Allemagne, le mouvement islamophobe Pegida a engendré la branche «Hogesa», acronyme de «Hooligans gegen salifesten» («les hooligans contre les salafistes»), capable de rassembler plusieurs milliers de sympathisants à Cologne en octobre dernier. Le Spiegel s’alarmait dès 2014 de cette «nouvelle alliance entre néonazis et hooligans». Il n’est donc pas étonnant de voir la Belgique reproduire ce modèle, d’autant que son supporteurisme est organisé sur le modèle anglais, en «firmes» concurrentes. «On sait aussi que les radicaux d’Anderlecht [qui représentaient le gros des troupes dimanche place de la Bourse, ndlr] ont des contacts avec les hooligans allemands», note Manuel Abramowicz.
«Ce ne sont pas des mouvements anodins, souligne le politologue Jean-Yves Camus. On a affaire à des centaines de militants durs et très organisés, qu’on peut regrouper facilement et qui essaiment sur le continent.» Pour ce spécialiste des mouvements d’extrême droite européens, il y a une certaine logique à voir ce type de rassemblement à Bruxelles : «On le sait, la centralité de la Belgique est une de ses principales spécificités. On peut y venir facilement d’Allemagne, de France ou des Pays-Bas. C’est donc un carrefour pour tout le monde, pas que pour les islamistes fanatiques.» Pour preuve, Génération identitaire, déclinaison «jeunesse» du Bloc identitaire français, appelle à «une grande manifestation européenne» samedi sur la place communale de Molenbeek, avec pour slogan «expulsons les islamistes». Un rassemblement interdit par la bourgmestre de la commune, Françoise Schepmans. Les événements de la place de la Bourse ont néanmoins prouvé que les identitaires locaux se passaient de la bénédiction des autorités.
Guillaume Gendron
15:53 Publié dans Dans nos villes | Lien permanent | Commentaires (0)
Erdogan à Washington malgré les tensions sur la Syrie et les droits de l'Homme
Ankara assure que la visite d'Erdogan vise à assister au Sommet sur la sécurité nucléaire
Le président turc Recep Tayyip Erdogan se rend cette semaine aux Etats-Unis dans un contexte de tensions croissantes entre les deux alliés, aussi bien sur le conflit syrien qu'en matière de droits de l'Homme.
Aucune rencontre bilatérale n'est prévue avec Barack Obama pour ce second déplacement de M. Erdogan aux Etats-Unis depuis son élection à la présidence turque en août 2014, illustrant le froid entre les deux pays.
Ankara assure que la visite de son président vise principalement à assister, avec plusieurs autres chefs d'Etat, à la quatrième édition du Sommet sur la sécurité nucléaire dans la capitale américaine jeudi et vendredi. Et à inaugurer une grande mosquée de style ottoman dans le Maryland, près de Washington, illustrant la volonté de la Turquie de diffuser son influence culturelle hors de ses frontières.
La Maison Blanche a insisté sur le fait que M. Obama et son vice-président Joe Biden avaient rencontré M. Erdogan et d'autres responsables turcs à de nombreuses reprises ces derniers mois. Mais l'absence au programme de tête-à-tête entre les deux présidents, alors que le combat contre le groupe Etat islamique au Moyen-Orient fait rage, en dit long sur le climat entre les deux pays.
Selon la Maison Blanche, même des discussions en marge du sommet nucléaire entre les deux présidents ne sont pas prévues
A l'aéroport d'Istanbul mardi, juste avant son départ pour Washington, M. Erdogan a affirmé au contraire qu'il rencontrerait son homologue américain en marge du sommet, même si la forme de cette rencontre restait à définir.
Un communiqué de la présidence turque annonçant le déplacement ne citait même pas M. Obama, affirmant seulement que M. Erdogan tiendrait des discussions de haut niveau à Washington sur la lutte contre le terrorisme après les récents attentats à Bruxelles, Ankara et Istanbul.
Selon le quotidien Hürriyet, M. Erdogan espérait inaugurer la mosquée, la seule aux Etats-Unis présentant deux minarets, en compagnie de M. Obama mais ce dernier a rejeté l'idée.
Relations empoisonnées
La Turquie a longtemps été perçue comme un allié musulman clé par Washington et une force de stabilisation modérée dans la région. Les relations se sont notamment crispées ces derniers mois autour de la Syrie, Washington appelant Ankara à faire davantage pour combattre les djihadistes de l'EI, alors que la Turquie est toujours plus frustrée par le soutien américain aux combattants kurdes.
Vaincre l'EI est la priorité de Washington. Or la Turquie veut avant tout le départ de Bachar el-Assad, une perspective devenue moins crédible depuis l'intervention russe en soutien du régime de Damas.
Washington soutient activement les Kurdes syriens et leur principal parti, le Parti de l'Union démocratique (PYD), estimant qu'ils représentent la meilleure chance de défaire l'EI, tandis qu'Ankara les considère comme la branche syrienne du PKK, ennemi juré intérieur.
"La relation entre les Etats-Unis et la Turquie est tendue principalement en raison de leurs priorités divergentes en Syrie, et plus précisément de leurs perceptions du PYD", juge Ozgur Unluhisarcikli, le directeur du bureau turc du German Marshall Fund américain.
Les deux pays "se marchent sur les pieds" en Syrie, résume-t-il. "Jusqu'à ce qu'ils reconsidèrent leur façon d'aborder le PYD, la relation américano-turque va rester empoisonnée par cette question".
S'ajoutant à ces tensions, Washington a dénoncé des atteintes en Turquie à la liberté d'expression et à la démocratie. Les autorités turques sont accusées de dérive autoritaire et notamment de museler la presse d'opposition.
"Nous ne sommes pas toujours d'accord sur toutes les questions. La liberté de la presse en est une", a relevé lundi le porte-parole du département d'Etat, John Kirby.
Pendant son séjour américain, M. Erdogan doit aussi diner avec des hommes d'affaires et rencontrer des responsables de la communauté juive américaine, a précisé son porte-parole, dans un effort pour renouer les liens entre la Turquie et Israël.
15:34 | Lien permanent | Commentaires (0)
Merouane Benahmed doit être jugé en Algérie par les Algériens
Du 26 décembre 1991 au début des années 2000, moment de la défaite du Groupe islamique armé (GIA), l’Algérie a connu une décennie noire comparable à une guerre civile. Les terroristes islamistes ont semé la mort dans le pays. Ils projetaient de transformer l’Algérie en un État islamique similaire à celui qui sévit aujourd’hui en Syrie et en Irak. Entre 60.000 et 150.000 personnes ont été assassinées par ces monstres, qui ont aussi commis plusieurs attentats en France, dont le célèbre détournement du vol Air France 8969 en décembre 1994. Notre situation présente ressemble d’ailleurs, par bien des aspects, à ce qu’ont vécu les Algériens durant les années 1990, sans toutefois l’égaler en violence et en dangerosité.
Merouane Benahmed, ancien membre du GIA de sinistre mémoire, vit depuis 2011 sous le régime de l’assignation à résidence, la Cour européenne des droits de l’homme ayant refusé son extradition en raison de sa condamnation à mort. L’Algérien de 42 ans vivrait actuellement à Évron, paisible petit village mayennais, depuis le 18 décembre. Il a été déclaré indésirable dans de nombreuses communes où il a été assigné à résidence depuis sa libération en 2011, suite à dix années passées en prison pour projet d’attentats terroristes dans le cadre de l’affaire des filières tchétchènes. Hébergé dans le Finistère, dans le Gers, dans le Maine-et-Loire ou bien encore dans la Mayenne, le meurtrier a pu visiter nos campagnes aux frais de nos impôts. Il appartient à un groupe composé de neuf individus, terroristes assignés à résidence que nous ne pouvons pas expulser à cause d’une juridiction supranationale dévoyée dont les idéaux ont été pervertis.
La France doit rendre Merouane Benahmed à l’Algérie. Pays souverain, l’Algérie doit pouvoir juger ses criminels selon ses lois. Les familles des victimes ne pourront pas faire leur deuil en sachant que ce terroriste vit tranquillement en France. Nous, Français, devons nous opposer à la Cour européenne des droits de l’homme, au risque d’être sanctionnés. Peu importe, c’est une question d’honneur et de prestige pour la France. François Hollande remettait récemment la Légion d’honneur au prince d’Arabie saoudite, pays qui piétine quotidiennement les droits de l’homme, pays soupçonné de liens occultes avec les organisations terroristes islamistes. Pourquoi ne peut-il alors pas renvoyer un membre du GIA, condamné pour projet d’attentats en France, dans son pays ? Serions-nous à ce point soumis aux organisations supranationales non élues comme la Cour européenne des droits de l’homme ?
J’ai suffisamment critiqué le gouvernement algérien quand je l’estimais critiquable. Aujourd’hui, c’est la France que nous devons critiquer pour son manque de courage politique. Dimanche, en publiant un message relatif à Merouane Benahmed, j’ai pu mesurer la mobilisation du peuple algérien, désireux de lutter ardemment contre le terrorisme et de se montrer sans pitié avec les assassins. Le journal Le Matin d’Algérie s’est emparé de l’affaire, je le soutiens dans sa démarche. La France a longtemps été beaucoup trop laxiste et irresponsable.
Songez que parmi les auteurs d’attentats, ou de projets d’attentats, arrêtés dans les dernières affaires, plane l’ombre d’Abderrahame Ameroud. L’homme, condamné dans l’affaire du commandant Massoud, est sorti de prison en 2008. Alors en situation irrégulière, personne n’a songé à l’expulser en Algérie… Il a été appréhendé à Schaerbeek (Belgique) et est désormais soupçonné de complicité dans le projet d’attentat déjoué de Reda Kriket. Son profil de quarantenaire au lourd passé islamiste est quasi identique à celui de Merouane Benahmed. La lutte contre le terrorisme exige de la fermeté. Nos gouvernants sont des irresponsables.
Gabriel Robin
15:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
Visages terroristes en boucle : vers la starification du djihadiste ?
On l’appelle l’homme au chapeau. Un peu comme dans un western. Extraite d’une vidéo de surveillance de l’aéroport de Bruxelles, sa face tourne en boucle sur les chaînes d’information continue, en guise d’avis de recherche. Le terroriste présumé le plus traqué d’Europe a volé la vedette à Salah Abdeslam dans le box-office des visages les plus contemplés à la télévision. Son image est moins nette et son identité encore inconnue. Pourtant, il a déjà pris place au panthéon des barbares starifiés. Qu’on le retrouve dead or alive, il est d’ores et déjà entré au paradis des 72 speakerines de BFM et d’i>Télé, élevé au rang de martyr par son seul matraquage médiatique.
Certes, le déferlement d’avis de recherche est souvent légitime puisqu’il participe de l’enquête policière, parfois fondée sur la reconnaissance visuelle et le témoignage populaire. Pourtant, sans aucune urgence judiciaire, bien d’autres visages de djihadistes ont été diffusés non stop depuis les attentats de Paris : ceux des kamikazes du Stade de France comme ceux du commando du Bataclan – tous morts ! Quant à Salah Abdeslam, son arrestation le 18 mars dernier n’a pas ralenti le martèlement de son portrait mais l’a bien au contraire accéléré : la nouvelle imagerie terroriste semble répondre davantage à l’exigence d’une nouvelle iconographie qu’aux strictes nécessités de l’appel à témoins.
Le matraquage ad nauseam des figures terroristes peut conduire à leur étonnante rémission symbolique. Dans notre civilisation, le visage de l’autre porte toujours en lui une forme de rédemption. Pour Emmanuel Levinas, « le visage est ce qui nous interdit de tuer » (Éthique et Infini). La confrontation au visage de l’autre, c’est-à-dire à sa vulnérabilité la plus nue et la plus désarmante, est par nature absolutoire. Ainsi, cloués au pilori de la télévision continue, les faciès exposés peuvent contribuer à humaniser, voire à normaliser les auteurs des attentats.
Si l’iconographie chrétienne a cherché pendant un millénaire à donner à voir le visage de la souffrance, ce sont désormais les victimes des crimes de masse qui sont évincées tandis que leurs auteurs sont exhibés, dans un renversement spectaculaire des valeurs. Terrible paradoxe s’agissant d’islamistes dont l’idéologie même cherche à nier le visage – celui de la femme, effacé, comme celui de la victime, défiguré. Ainsi, la télé ne cesse de martyriser, à tous les sens du terme, consciemment ou non, les visages meurtriers. En surexposant leurs mines plus ou moins patibulaires, elle les banalise au mieux, les victimise au pire, suscitant peut-être une soudaine et artificielle fraternité de l’ombre, désireuse elle aussi d’entrer dans la lumière.
Par ailleurs, et pour la plus grande douleur des familles de victimes, le déferlement des portraits assassins participe à la starification du djihadiste. Pour une frange perdue de notre population, séduite par les vapeurs de ce romantisme guerrier, quoi de plus tentant que de passer de l’anonymat le plus sinistre aux pixels les plus incandescents ? Tout un cortège d’anonymes n’aspirent peut-être qu’à l’immortalité victorieuse de l’image. Si les médias cherchaient à promouvoir l’action terroriste, ils ne s’y prendraient pas autrement ! Dans une société qui fait du passage à la télé la récompense ultime, quoi de plus excitant que d’espérer cumuler, par l’engagement terroriste, le double salut du Ciel et de l’écran ? Car dans leur funeste surenchère, ce n’est plus seulement un quart d’heure de célébrité post mortem que promettent les chaînes d’info continue à ceux qui versent le sang, mais l’étalage permanent de leurs visages de mort.
Thomas Clavel
15:24 | Lien permanent | Commentaires (0)