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mercredi, 16 mars 2016

Une figure de l'extrême droite rémoise libérée dans l'attente de son jugement pour trafic d'armes

 

 

 

Thierry Maillard, figure de l'extrême droite rémoise incarcérée depuis juin 2015 pour trafic d'armes de guerre ou de défense, a été libéré mardi et placé sous contrôle judiciaire, contre l'avis du procureur qui requérait son maintien en détention provisoire.

 

Son jugement a été renvoyé au 10 mai par le tribunal correctionnel de Reims.

Il est reproché à M. Maillard, ex-candidat FN aux élections cantonales en 2011, de s'être livré à un commerce, d'avoir acquis, détenu, transporté et cédé des armes de catégorie A ou B en état de fonctionnement, avec la complicité de deux co-prévenus, entre le 30 avril 2014 et le 15 juin 2015, date de sa mise en examen.

 

"Afin de prévenir le renouvellement de l'infraction et le risque de reconstitution du stock, exceptionnel par la quantité et la catégorie, relevant d'une organisation quasi-professionnelle, il est préférable de maintenir M. Maillard en détention provisoire jusqu'à la prochaine audience de renvoi", a expliqué le substitut du procureur de Reims, Nicolas D'Hervé.

 

"L'instruction révèle une personnalité assez autoritaire, bipolaire. M. Maillard est un collectionneur compulsif. Son axe de défense porte d'ailleurs sur le fait que sa passion l'ait débordé", a-t-il détaillé.

 

"Faute de réseau, sur six clients, deux n'ont rien acheté à M. Maillard et un ne le connait pas. C'est faible pour le maintenir encore trois mois en détention provisoire", a plaidé son avocat Me Brière.

 

"Neuf mois de détention, c'est long", a ajouté M. Maillard. "J'ai eu le temps de réfléchir aux armes, notamment depuis l'assassinat de mon neveu, le 13 novembre à Paris. C'est un acharnement du ministère public de me maintenir en détention provisoire. On me fait payer mon passé politique qui n'a pourtant rien d'infamant. Je n'ai jamais attenté à la sûreté de l'État".

 

Les écoutes téléphoniques avaient notamment révélé l'usage d'un langage codé pour opérer les transactions avec les différents clients.

 

Le stock, constitué de 35 armes parmi lesquelles kalachnikov, fusils, revolver, pistolet, ainsi que 4.000 munitions, avait été saisi chez dans la boutique de M. Maillard ainsi que chez ses deux co-prévenus.

 

Ces derniers, Maxime Moulun, cafetier, et Vincent Tilliole, ex-candidat FN aux cantonales de 2011, sont quant à eux maintenus sous contrôle judiciaire, l'un pour détention, cession et transport d'armes, l'autre pour complicité de commerce et transport d'armes.

 

Jusqu'à son jugement en mai, M. Maillard devra se présenter deux fois par semaine au commissariat de Reims.

Source : Le Parisien

 

Allemagne : après la défaite de Merkel, l'accueil des migrants va-t-il évoluer ?

 

L'extrême droite a réalisé une percée aux élections régionales en Allemagne dimanche. Un revers historique pour Angela Merkel. Malgré cette déroute, la chancelière veut maintenir le cours de sa politique sur les réfugiés.

Les militants de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), un parti d'extrême droite, laissent éclater leur joie après les scores à deux chiffres obtenus lors des régionales dimanche 13 mars. Plus de 24% en Saxe-Anhalt, une région déshéritée de l'ex-RDA.

Plus surprenant, entre 12 et 16% dans des régions riches comme la Rhénanie ou le Bade-Wurtemberg. Une percée historique. L'AfD a fait toute sa campagne sur un thème : pas question d'accueillir des migrants. Tout l'opposé de la politique du gouvernement.

Un parti allié à Merkel ne la suit plus

Malgré cet échec cuisant, Angela Merkel n'entend pas changer de politique. Elle est pourtant remise en question par son allié traditionnel, l'Union chrétienne-sociale en Bavière. Elle exhorte ce lundi la chancelière à renoncer à sa politique migratoire généreuse. À 18 mois des prochaines législatives, la percée de l'AfD pourrait gêner Angela Merkel dans sa conquête d'un quatrième mandat consécutif.

Source : Francetvinfo

 

Percée de l'AfD en Allemagne : l'heure de la remise en cause européenne est venue

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L'Alternative für Deutschland a gagné trois régions allemandes. Philippe Bilger pointe la responsabilité de la politique d'Angela Merkel, et de l'Union européenne dans la montée des populismes.

Une fois qu'on aura dit, une nouvelle fois, que ce n'est pas bien, que c'est dangereux, que la France est menacée et qu'avec la victoire de l'Alternative für Deutschland (AfD) dans trois Etats régionaux, l'Allemagne elle-même est gangrenée, que les populismes et l'extrême droite sont une scandaleuse poussée de fièvre et d'absurdités, aura-t-on fait avancer le débat, progresser l'analyse pour la meilleure riposte possible?

Je ne sous-estime en aucun cas ce qui vient de se dérouler en Allemagne et qui est révélateur. Pour qu'en un tel pays et avec un tel passé, le barrage tenant au refus d'un certain type d'extrémisme ait été franchi, il faut que la gravité des situations nationale et internationale ait été si accablante que, la coupe paraissant pleine, l'intimidation éthique et historique n'ait plus eu d'effet.

On ne peut dissocier la montée impressionnante du FN en France, avec le sentiment d'une implacable complicité du réel avec la médiocrité du pouvoir et donc les angoisses d'une majorité de citoyens, de ce qui monte partout ailleurs en Europe, même en Allemagne qui n'est donc plus «l'enfant sage» et le modèle qu'on se plaisait à mettre en évidence comme s'ils allaient compenser et excuser notre propre impuissance.

Face à ces visions sommaires, péremptoires qui proposent des solutions souvent incompatibles avec la délicatesse et la sophistication de nos démocraties, le discours moral et la réprobation confortable ne sont plus de mise. En tout cas, plus seulement. Car non seulement ils n'ont pas eu la moindre influence sur le cours des événements politiques en France - bien au contraire - mais ils ont exacerbé l'impression déplaisante et humiliante d'être si mal compris qu'en définitive, une surenchère dans l'adhésion à cet extrémisme était presque suscitée. La réponse au mépris est de s'en faire un honneur!

Pourquoi serait-ce différent pour l'Allemagne et tous ces peuples qui ont l'obsession de se défendre contre des menaces fantasmées ou trop réelles? Constater les dérives, les imputer au passif de ces excités et de ces énergumènes incapables d'appréhender la douce et sereine harmonie de nos incomparables Etats n'est plus suffisant ni même acceptable!

Il faut que les pouvoirs qui n'ont que trop tendance à donner des leçons avec la condescendance du professeur tranquille à l'élève excité se tournent dorénavant vers eux-mêmes, se penchent sur leur faillite, leurs dysfonctionnements, leurs échecs et questionnent leur responsabilité. A un certain niveau de désastre et de malentendu, celui qui enseigne mais n'est jamais suivi ni écouté est davantage fondé à cultiver la mauvaise conscience que celui qui transgresse parce qu'aucune référence ne le sollicite, aucune exemplarité ne l'attire.

N'est-il pas irréfutable maintenant que l'extrême droite et les populismes - je n'aime pas ce terme mais je l'accepte comme une définition de la politique hors cadre - ne cessent de s'amplifier, non pas par un mouvement positif qui leur serait intrinsèque mais à cause de ce qui dans les gestions traditionnelles, gauche et droite classiques confondues, et les pratiques républicaines orthodoxes, est devenu tellement dépassé, si peu convaincant pour le citoyen d'en bas qu'il vomit sans regret les élites d'en haut.

Alors que beaucoup de gouvernants et de candidats à leur succession affirment renverser la table ou avoir l'ambition de le faire - et comme nos sociétés n'en voient jamais le moindre commencement de preuve ni de réalisation -, ces votes qui se multiplient et angoissent pour demain ne tergiversent pas, eux: à leur niveau et pour donner l'exemple, ils renversent la table en espérant que les régimes banalement démocratiques esquisseront aussi un mouvement pour favoriser sa chute.

L'extrême droite en France et en Allemagne, l'absence de détestation des structures autoritaires comme en Hongrie renvoient à des motivations qui imposent de douloureuses prises de conscience. C'est parce qu'il n'y a plus de modèles mais au pire des impuissances, au mieux des bonnes volontés dépassées que le pire politique s'avance et n'est plus très loin du pavois. Il ne représente pas la transgression de nos vertus publiques et de notre excellence mais au contraire la rançon de notre défaite et de nos impérities. L'extrémité est le fruit pervers d'une droite sans plénitude, sans allure, sans volonté et sans courage.

On pourra continuer à proférer sentencieusement que ce n'est pas bien. Mais comment jugerait-on le maître qui ne saurait que désapprouver sans jamais être capable d'entraîner l'égaré, par son exemple et son action, vers le meilleur?

Philippe Bilger

Chaque semaine, Philippe Bilger prend la parole, en toute liberté, dans FigaroVox. Il est magistrat honoraire et président de l'Institut de la parole. Il tient le blog Justice au singulier et est l'auteur de Ordre et désordres paru aux Éditions Le Passeur en avril 2015.

Source : Le Figaro

 

A Pessat-Villeneuve, un répit qui dure pour les migrants

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Une vingtaine de migrants venus de Calais sont hébergés dans ce village du Puy-de-Dôme, où ils peuvent souffler et ouvrir une demande d’asile. Certains vivent depuis quatre mois dans ce centre d’accueil et d’orientation qui doit fermer le 31 mars.

En quatre mois, le ventre de Merry a eu le temps de s’arrondir. Le 3 novembre, cette Érythréenne de 24 ans est arrivée enceinte dans le « centre d’accueil et d’orientation » (CAO), ouvert à Pessat-Villeneuve, un village du Puy-de-Dôme, pour des migrants venus de Calais.

Elle y vit toujours. « Je veux rester en France », assure-t-elle, assise sur un lit aux côtés de son mari Ali, un Soudanais rencontré en Grèce.

« C’était trop dur de vivre là-bas »

La future maman est la seule femme d’un groupe de 24 adultes qui étaient 48 à l’origine, originaires du Soudan en majorité. Tous ont accepté de quitter volontairement la « jungle » calaisienne et de répondre favorablement à la proposition des autorités françaises, qui souhaitaient désengorger le bidonville et offrir un temps de « répit » à ses occupants, avant une éventuelle demande d’asile. « C’était trop dur de vivre là-bas, je n’ai pas hésité », raconte Merry.

La jeune femme est donc montée dans un bus. Direction : l’Auvergne et une ancienne colonie de vacances d’Air France, aménagée dans le parc d’un château. Les migrants se partagent des chambres à deux ou trois lits dans deux petits pavillons de plain-pied, conçus au départ pour des enfants.

Le couple dispose d’une chambre dans un troisième pavillon qui sert aussi de bureaux à l’équipe de quatre personnes de Forum réfugiés-Cosi, l’association gestionnaire des lieux.

Lettres anonymes et tags insultants

Le domaine appartient à la commune rurale de 550 habitants. Son maire, Gérard Dubois, a fait partie des élus locaux ayant proposé d’accueillir des Syriens en septembre dernier. Recontacté par la préfecture, le premier magistrat a accepté de louer l’équipement municipal jusqu’au 31 mars pour créer un « CAO ». L’initiative lui a valu lettres anonymes et tags insultants… « Mais cela s’est calmé, souligne-t-il. Quand dix-sept nouveaux migrants sont arrivés, en janvier, il n’y a pas eu de réactions. »

L’hostilité des uns a aussi provoqué la mobilisation des autres. Quelque 70 bénévoles ont offert leurs services, pour donner des cours de français ou transporter ces hommes et cette femme isolés en pleine campagne.

Le village, sans commerce, se trouve à cinq kilomètres de Riom. « En voyant ce parc entouré d’un mur, certains ont cru qu’ils étaient en prison », raconte en souriant Amandine Salmon, chargée d’opération à Forum réfugiés-Cosi. À peine débarqués, cinq arrivants ont plié bagage. Trois les ont imités dans le groupe de janvier.

« Il a fallu du temps pour gagner leur confiance »

D’autres ont été tentés de suivre leur exemple, pensant que les formalités iraient plus vite ailleurs. « Il a fallu du temps pour gagner leur confiance et leur expliquer que cela allait être long, reprend la travailleuse sociale. Les choses ont avancé normalement. » L’objectif reste de démêler toutes les situations administratives d’ici au 31 mars. Si trois migrants souhaitaient seulement se « mettre au vert » et trois avaient déjà le statut de réfugié, les autres ont entamé une procédure pour rester dans l’Hexagone.

Depuis novembre, une trentaine d’entre eux ont ainsi pu quitter Pessat-Villeneuve pour rejoindre des centres d’accueil de demandeurs d’asile (Cada). Ceux qui se trouvent toujours là sont souvent des réfugiés ayant déposé leurs empreintes à l’étranger – dans ce cas de figure, un migrant doit normalement déposer sa demande dans ce pays, ce qui ralentit les dossiers. C’est le cas de Badr : « Je sais que les gens de l’association font leur travail, mais c’est long, c’est trop long », soupire ce Soudanais de 28 ans.

La routine est rompue grâce aux bénévoles qui les accompagnent régulièrement voir leurs anciens compagnons de chambrée aujourd’hui en Cada. Ce jour-là, Mahmoud, un Syrien de 24 ans, rentre de Vichy. « C’est un peu lent, mais je ne peux rien y faire, dit-il. On est bien par rapport à là où on était avant. On mange, on est au chaud. » Lui qui commence à bien comprendre le français rêve maintenant de faire sa vie en Auvergne.

En cinq mois, 3 000 migrants répartis

112 « centres d’accueil et d’orientation » (CAO) ont été ouverts un peu partout depuis octobre 2015 sur le territoire, au moins jusqu’au 31 mars. Leur objectif est d’offrir un répit à ceux qui renoncent à l’Angleterre au profit d’une demande d’asile en France.

3 000 migrants s’y sont rendus, dont 80 % ont bel et bien enregistré un dossier pour obtenir une protection. Mais à en croire une étude de la Fnars portant sur 27 organismes gestionnaires et réalisée entre le 28 janvier et le 15 février, « les personnes sont mal informées à leur arrivée dans les centres » dans 78 % des cas.

Pascal Charrier

Source : La Croix

 

Un appel aux dons pour un projet de mosquée à Argentan

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Bientôt une nouvelle mosquée digne de ce nom pour les musulmans de la petite ville d’Argentan (14.000 habitants) dans l’Orne. L’association Annour qui gère l’actuelle salle de prière sise 48 bis rue du Croissant projette de construire un nouvel édifice sur un terrain (1820 m²) près du centre commercial Intermarché. Celui-ci a déjà été acquis et est propriété de l’association.

En décembre dernier, une étape cruciale a été franchie avec l’octroi du permis de construire. Reste à collecter quelques 150.000 euros nécessaires aux travaux pour permettre l’édification d’une mosquée de 260 m². L’actuelle salle de prière ne peut accueillir plus de 60 personnes alors qu’une soixantaine de familles musulmanes vivent à Argentan. C’est un réel besoin pour cette communauté.

Un appel aux dons en ligne a été lancée.

Le don pour une mosquée est une aumône

Nous ne tirons aucun profit matériel de cet article si ce n’est l’agrément d’Allah (swt).

Beaucoup d’entre nous œuvrent pour construire une maison ou s’acheter un appartement au « bled », mais nous sommes beaucoup moins motivés lorsque nous sommes appelés à participer à la construction d’une maison au paradis.

Rappelez-vous que le don pour une mosquée est une «aumône continue» qui œuvrera pour vous même après votre mort. Dans un Hadith rapporté par l’imam Moslim, le prophète (PBSL) dit :«Lorsque le fils d’Adam meurt, toutes ses œuvres s’arrêtent hormis trois : une aumône continue, un savoir utile et un enfant pieux qui invoque Allah en sa faveur».

Source : Des domes et des minarets

 

Breivik : le militant nazi accuse la Norvège de violer ses droits

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L'assassin d'extrême droite Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes en Norvège en 2011, poursuit l'État pour traitement "inhumain".

L'extrémiste de droite Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes en Norvège en 2011, a ouvert mardi le procès contre l'État sur ses conditions de détention en faisant un salut nazi, confortant les craintes qu'il en fasse une tribune politique. Crâne désormais complètement rasé, costume sombre et cravate dorée, l'extrémiste de 37 ans s'est tourné vers les membres de l'audience, et a effectué un salut hitlérien, signe d'une conversion assumée au national-socialisme.

Dans la salle de gym de la prison de Skien transformée en prétoire pour l'occasion, son avocat et le défenseur de l'État ont croisé le fer pour savoir si les conditions de détention de Breivik, à l'isolement depuis près de cinq ans, étaient contraires aux droits de l'homme. "Cette affaire porte sur quelque chose de totalement différent de ce que beaucoup ont cru, à savoir que c'est une affaire soulevée pour permettre à Breivik de revenir sous les projecteurs et s'expliquer", a souligné Øystein Storrvik, qui représente l'extrémiste.

"Militant nationaliste"

Anders Behring Breivik a donné le ton mardi au premier jour du procès qu'il a intenté contre l'État sur ses conditions de détention, en faisant le salut nazi à son arrivée. Crâne totalement rasé, en costume sombre, chemise blanche et cravate dorée, Breivik est entré dans le prétoire, s'est tourné vers la presse, puis a tendu le bras droit, sans prononcer un mot. Une fois assis entre ses avocats et sous étroite surveillance, il a longuement dévisagé les membres de l'assistance, essentiellement des journalistes rassemblés dans la grande salle, où l'on voit encore un mur d'escalade, deux paniers de basket et des barres d'exercice. Ce salut nazi est une variante de celui, personnalisé, qu'il avait effectué à plusieurs reprises pendant son propre procès en 2012. Le geste consistait alors à porter son poing droit sur le coeur puis tendre le bras.

Dans une lettre envoyée à l'Agence France-Presse le 27 octobre 2014, l'extrémiste aujourd'hui âgé de 37 ans, qui se disait jusqu'alors "militant nationaliste", avait annoncé son "allégeance au national-socialisme". Breivik accuse aujourd'hui l'État d'enfreindre deux dispositions de la Convention européenne des droits de l'homme, l'une interdisant les traitements "inhumains" ou "dégradants" et l'autre garantissant le "droit au respect de sa vie privée (...) et de sa correspondance".

Son avocat prêt à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme

Le 22 juillet 2011, il avait tué 77 personnes, 8 en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo et 69, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu sur un camp d'été de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utøya. Il a été condamné en 2012 à 21 ans de prison, peine susceptible d'être prolongée s'il reste considéré comme dangereux. Dans ses remarques liminaires mardi, son avocat Øystein Storrvik a souligné que les questions fondamentales de droit étaient d'autant plus importantes que Breivik va probablement "passer toute sa vie en prison".

Dans un entretien avant le procès, Øystein Storrvik s'est dit prêt à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg. Depuis son arrestation le 22 juillet 2011, les contacts de Breivik sont extrêmement limités. Il est détenu dans des conditions de très haute sécurité à l'écart des autres prisonniers, les visites sont rarissimes, généralement le fait de professionnels et ont lieu derrière une paroi de verre, et ses courriers sont passés au crible par l'administration pénitentiaire. Pour le bureau du procureur général qui défend l'État, les conditions de détention sont "largement conformes à ce qui est permis" par la Convention.

"Peines ou traitements inhumains ou dégradants"

Breivik accuse la Norvège de violer deux dispositions de la Convention européenne des droits de l'homme, l'une interdisant les "peines ou traitements inhumains ou dégradants", l'autre garantissant le "droit au respect de sa vie privée (...) et de sa correspondance". Dégradant ? Parce que dans la prison d'Ila, près d'Oslo, où il a séjourné jusqu'en septembre 2013, le détenu a été soumis à un usage intensif des menottes et à des centaines d'inspections corporelles, a fait valoir Øystein Storrvik.

Inhumain ? Parce que les visites, rarissimes, sont généralement effectuées par des professionnels, derrière une paroi de verre, à l'exception d'une brève entrevue avec sa mère avant sa mort en 2013, a précisé l'avocat. Sa correspondance ? Elle est étroitement contrôlée par l'administration pénitentiaire. Selon Øystein Storrvik, l'isolement laisse des "séquelles" chez Breivik, citant des troubles de mémoire ou son incapacité à se concentrer sur des études. Une affirmation rejetée par le juriste Marius Emberland qui, au nom de l'État, a énuméré les activités proposées au détenu et révélé qu'il en avait décliné certaines.

Source : Afp via Le Point

 

Calais : des responsables FN critiquent la condamnation à de la prison ferme de manifestants d'extrême droite

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Des responsables du Front national ont déploré la condamnation à de la prison ferme pour trois militants du groupuscule d'extrême droite Génération identitaire. Ils ont été jugés pour "rébellion" après avoir blessé deux policiers lors d'une manifestation non-autorisée samedi à Calais.

Des responsables du FN ont critiqué mardi sur les réseaux sociaux la condamnation à trois mois de prison ferme pour "rébellion" de trois jeunes ayant participé samedi à Calais à une manifestation antimigrants non déclarée du groupuscule d'extrême droite Génération Identitaire.

Louis Aliot, l'un des vice-présidents du FN, a retweeté plusieurs messages critiquant la condamnation dont celui de Génération Identitaire disant notamment : "Votre répression nous renforce." "Je ne partage pas tout ce que font et pensent les identitaires, mais je trouve que cet Etat socialo prend vilaine tournure", a ajouté Louis Aliot.

Tweets de colère

Le député du Gard Gilbert Collard, allié au FN, a lui tweeté: "A Calais, il vaut mieux être des No Borders (collectif militant pour l'abrogation des frontières, ndlr) que des identitaires : deux poids pour la démesure!"

Deux militants du collectif No border avaient été condamnés à des amendes après avoir aidé des migrants à monter à bord d'un ferry pour se rendre en Angleterre. L'ancien numéro deux du parti, Bruno Gollnisch, aujourd'hui député européen FN, a pour sa part apporté sur son blog son soutien aux "trois jeunes courageux militants de Génération identitaire", s'indignant de "la sévérité la plus totale (qui) est de mise contre ceux qui s'élèvent contre cette folle politique migratoire."

Samedi matin, 80 manifestants de Génération identitaire avaient bloqué deux ponts de la ville, pour protester contre la présence d'entre 3 700 et 7 000 migrants, selon les sources, dans la "Jungle" de Calais à l'est de la cité portuaire. Les forces de l'ordre avaient interpellé 14 personnes.

Source : France 3 régions

 

L’Allemagne dit non à l’immigration massive !

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Angela Merkel a été sèchement battue, pour sa désastreuse politique migratoire, dimanche 13 mars.

Des élections avaient lieu dans 3 Länder, deux de l’ancienne Alle­magne de l’Ouest (Bade-Wur­temberg et Rhénanie-Palatinat) et un de l’Est (Saxe-Anhalt).

Dans les trois cas, la CDU, le parti conservateur d’Angela Merkel enregistre un revers électoral sévère.

Elle est battue par la gauche dans le Bade-Wurtemberg (où elle recule de 12 points !) et la Rhénanie-Palatinat.

Mais, paradoxalement, le revers est plus explicite encore dans le seul de ces 3 Länder où la CDU reste en tête, la Saxe-Anhalt.

Car, dans ce dernier Land, elle est talonnée par le jeune parti de droite eurosceptique Alter­native für Deutschland (AfD), qui réalise une percée historique à 24,4 % des voix.

La vraie leçon du scrutin se trouve précisément ici : la CDU n’a plus le monopole de la représentation des électeurs de droite en Allemagne.

Précisons au passage qu’Alter­native für Deutschland n’est pas un parti d’extrême droite, comme on l’a souvent entendu ces derniers jours. Ce n’est même pas un parti populiste (il était encore, voici peu, un parti d’intellectuels). C’est un parti « souverainiste ».

AfD réclame le retour au mark et refuse que les Allemands paient pour les démagogues de l’Euro­pe du Sud (France socialiste comprise, hélas !).

Et, depuis des mois, ce parti est le principal opposant à la désastreuse politique migratoire d’Angela Merkel.

Le succès d’AfD et le revers de la CDU, c’est donc très clairement le non du peuple allemand – après bon nombre de peuples européens, notamment à l’est aux idéologues qui veulent une immigration massive.

Tous les commentateurs français affirment que Merkel ne va pas changer d’un iota sa ligne politique en matière migratoire. C’est, hélas, possible. Son choix est idéologique et non rationnel ; il n’y a donc pas de raison qu’un revers électoral lui fasse davantage ouvrir les yeux que les viols de Cologne.

Mais Merkel n’est pas seule. Un certain nombre de dirigeants de la CDU (et plus encore de la CSU bavaroise, plus à droite que la CDU) ont déjà critiqué sa politique migratoire.

Tout indique que ces critiques vont s’intensifier. Les prochaines élections législatives doivent avoir lieu dans un an. D’ici là, la CDU doit absolument changer de politique migratoire, faute de quoi, malgré ses excellents résultats économiques, elle sera battue !

Source : Les 4 vérités

 

Victoire triomphale de l'extrême droite en Allemagne

 

MédiaLes électeurs de Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Saxe-Anhalt étaient appelés à voter dimanche 13 mars. Ils ont réservé un véritable triomphe au parti d'extrême droite Alternative pour l?Allemagne (AFD). Frauke Petry, le nouveau visage de l'extrême droite allemande inflige une lourde défaite à Angela Merkel.
Lien video
Source : Le Figaro

 

 

 

 

mardi, 15 mars 2016

Mercredi 6 avril : conférence de Bruno Mégret sur "Le Temps du Phénix" organisée par les Amis de Synthèse nationale

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Source : Synthèse Nationale

Concrètement, qui paye pour les migrants ?

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Peu de gens ont la possibilité matérielle, sans même parler des connaissances, d’ingurgiter puis digérer l’incroyable masse d’informations que nous déversent les médias et Internet chaque jour. En théorie, cela ne devrait pas poser de problème puisque des personnes sont payées pour faire ce travail. Sauf que l’immense majorité de ces professionnels le font malhonnêtement, par conviction politique ou par soumission au politiquement correct. L’affaire des migrants est exemplaire parce qu’elle touche aussi bien à la politique, à l’économie qu’à la morale.

Cette question divise les Européens en deux camps : ceux qui font dans la générosité compassionnelle et ceux qui adoptent un comportement – disons, pour simplifier – xénophobe. Si l’on se borne à cette simple constatation, les premiers sont l’honneur du pays, les seconds la honte. Maintenant, contextualisons le problème.

Même si on nous rabâche le contraire, les migrants vont coûter très cher à l’État puisque nous en sommes déjà à payer six milliards d’euros à la Turquie rien que pour que ce pays en ralentisse le flux. Or, l’État, qui n’a plus un sou, est déjà engagé dans une politique d’austérité sur le dos des contribuables et des usagers du service public. Je ne parle même pas des millions de concitoyens qui ne trouvent pas d’emploi. D’un autre coté, les milieux d’affaires, qui voient d’un bon œil l’arrivée massive d’une main-d’œuvre corvéable à merci, obtiennent des baisses d’impôts et bloquent toutes tentatives de régulation sur les flux financiers internationaux, libre accès aux paradis fiscaux oblige. Rappelons, au passage, que non seulement les grandes entreprises ne produisent pas, mais elles détruisent des emplois (Le Figaro, 27/11/2012) et qu’en plus, elles paient moins d’impôts que les PME (Le Monde, 14/12/2009). Rappelons aussi cette statistique incroyable révélée par Thomas Piketty : en 1996, les 100 premières fortunes de France représentaient 25 % du budget de l’État ; en 2014, 92 % !

Or, qui trouve-t-on derrière les parangons de vertu pro-migrants ? L’extrême gauche qui, au contraire du contribuable lambda, vit des subventions distribuées à travers le mouvement associatif. Les intellectuels, les journalistes et personnalités du spectacle qui gravitent autour du pouvoir politique. Le patronat, MEDEF et affiliés et la bourgeoisie de droite des grandes villes, prête à toutes les compromissions pour ne pas être amalgamée avec les électeurs du Front national.

Et qui trouve-t-on en face ? Tous ceux qui font les frais de la politique d’austérité du gouvernement, les laissés-pour-compte de la mondialisation, les salariés qui ne peuvent échapper à l’impôt et dont l’emploi est en permanence menacé, les défenseurs des traditions françaises, les adversaires d’une religion (l’islam) derrière laquelle s’abrite le terrorisme international.

En résumé s’opposent ceux qui prétendent représenter le camp de la vertu et qui, curieusement, parviennent à se soustraire à l’impôt ou, au minimum, ne veulent plus mettre la main à la poche, à ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’accueillir de force ces migrants, à leurs frais et aussi – il faut bien le dire – à leurs risques et périls, et que par-dessus le marché on humilie en les traitant d’abominables racistes. Dites-moi si ce n’est pas se foutre de la gueule du peuple ?

Christophe Servan

Boulevard Voltaire

 

 

Après janvier 2015, Bernard Cazeneuve a-t-il sous-évalué le risque d’attentats ?

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Auditionné le 7 mars par la commission d’enquête relative aux moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, s’est borné à justifier le bien-fondé de sa politique, drapé dans ses certitudes.

Pour lui, jamais la réponse de l’État n’a été aussi forte depuis 2012. À la question de savoir pourquoi le gouvernement avait attendu les attentats du 13 novembre pour déclencher l’état d’urgence, le ministre a répondu que les conditions juridiques n’étaient pas réunies pour mettre en œuvre l’état d’urgence après les attentats de janvier 2015.

L’argument ne tient pas à l’analyse de la loi du 3 avril 1955 sur l’état d’urgence, sauf à reconnaître qu’il y a eu une sous-estimation du risque.

Explications : l’article 1 de la loi de 1955 dit que l’état d’urgence peut être déclaré « soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique ». Bernard Cazeneuve a une lecture, a posteriori, restrictive du « péril imminent ». Il considère qu’après la neutralisation des frères Kouachi et de Coulibaly, le risque de réitération était faible, le péril imminent ayant disparu.

A contrario, après la tuerie de masse du 13 novembre, des terroristes sont encore en fuite à ce jour, ce qui justifie l’existence d’un péril imminent.

On peut et on doit avoir une lecture plus large de la notion de péril imminent et considérer que les attentats de janvier auraient dû nous faire entrer dans une phase de forte intensité du risque terroriste, justifiant des mesures de l’état d’urgence. La succession des attentats ou tentatives d’attentats de l’année 2015 donne tort au ministre de l’Intérieur.

Il est difficile, pour Bernard Cazeneuve, de reconnaître que le risque terroriste a été sous-évalué et d’en expliquer les raisons, alors même que, selon lui, des mesures ont été prises afin d’améliorer la coordination entre les services de renseignement, ainsi qu’entre ceux-ci et les services d’investigation judiciaire.

Pourtant, nombre de spécialistes interrogés par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les réseaux djihadistes au premier semestre 2015 soulignaient que la question n’était pas de savoir si on allait avoir un nouvel attentat mais de savoir où et quand.

Avons-nous fait le maximum pour éviter cela ? Peut-être qu’avec le déclenchement de l’état d’urgence dès janvier 2015 et en secouant le cocotier, les services de renseignement auraient pu recueillir des éléments utiles et influer sur le cours des choses…

Le ministre s’est réfugié dans un autre argument fallacieux en indiquant qu’aucun député n’avait demandé l’instauration de l’état d’urgence après le 7 janvier 2015, alors que cela relève de la responsabilité unique de l’exécutif, garant de notre légitime défense collective.

Durant son audition, Bernard Cazeneuve est donc resté dans la posture et le non-dit, à la fois lié et protégé par le secret de l’instruction et par le secret défense. Les auditions des responsables policiers et gendarmes les 9 et 10 mars n’ont pas été publiques. Il en sera de même pour celles des services de renseignement prévues au mois de mai.

Nous resterons donc sans doute dans l’ignorance sur le fond. La vrai question est : avons-nous aujourd’hui suffisamment augmenté notre niveau de prévention des risques d’attentats ?

Philippe Franceschi

Boulevard Voltaire

 

 

Réfugiés : Angela Merkel désavouée par les urnes

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Ce sera un dimanche à oublier pour Angela Merkel. Lors des élections régionales qui se tenaient dans trois Länder, la Rhénanie-Palatinat, le Bade-Wurtemberg et la Saxe-Anhalt, la CDU de la chancelière a réalisé un score en nette baisse – c’est un euphémisme – au profit des populistes de l’AfD (Alternative für Deutschland), qui siège désormais dans la moitié des Parlements régionaux. Le résultat est tout aussi accablant pour le SPD, à moins de 15 % dans deux des trois régions, où il se fait même doubler par les populistes. Pour le Tagesspiegel, le principe même des grands partis « est sur la sellette », le SPD qui fait partie, avec les conservateurs, de la « grande coalition » au pouvoir au niveau fédéral subissant « une catastrophe structurelle » et la CDU traversant une crise « aiguë ».

Une véritable débâcle, « un tremblement de terre politique » : la percée des populistes de droite fait les gros titres de la presse allemande. Ce nouveau parti populiste, créé il y a trois ans pour s’opposer aux plans de sauvetage de l’euro, avait fait campagne sur un thème unique : le non à la généreuse politique d’accueil des réfugiés – 1,1 million en 2015 – décidée par Angela Merkel. C’est cette politique d’accueil défendue par la chancelière qui a, de toute évidence, détourné de son parti de nombreux électeurs conservateurs.

Angela Merkel, qui a annoncé lundi qu’elle maintiendrait le cap, va maintenant devoir affronter la colère de son propre parti. L’aile droite de la CDU, la CSU bavaroise, a fait savoir qu’elle s’opposait à la politique migratoire de la chancelière : « La réponse » à la défaite électorale « ne peut pas être “On continue comme avant”. » Quant aux souverainistes de l’AfD, on essaie dans les médias liés aux partis traditionnels de les diaboliser. Il est vrai qu’ils menacent sérieusement l’hégémonie des partis traditionnels.

En France, Cambadelis a même sorti l’artillerie lourde, n’hésitant pas à parler d’« alarme brune en Allemagne », en référence à la couleur des uniformes des sections d’assaut nazies… Même outre-Rhin, on n’avait pas osé…

L’Afd, en passe de devenir la troisième force politique du pays, progresse chaque jour dans l’opinion. Avec 12 % d’intentions de vote pour les élections législatives de 2017, soit trois points de plus qu’en janvier, l’AfD a atteint un nouveau record dans le dernier baromètre Infratest dimap pour l’ARD, devançant le parti de gauche Die Linke, à 10 %, et les Verts, crédités de 9 %. « Das Establishment muß sich warm anziehen. Die Politik ist wieder in Bewegung » (« L’establishment devra s’habiller chaudement. La politique est en train de bouger »).

 

José Meidinger

Source : Boulevard Voltaire

 

Immigration : l’Europe est à elle-même son pire danger

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Extrait d'une tribune de Thibaud Collin dans l'Homme Nouveau sur la crise migratoire :

"[...] le phénomène actuel est effectivement révélateur de la crise de la civilisation européenne atteinte d’angélisme nihiliste. Car peut-on penser qu’il est anodin que des millions de musulmans arrivent en Europe alors même que l’Europe refuse de se dire à elle-même son identité ? Nous voyons ces derniers jours que l’Union européenne se fracasse sur ce sujet car certains pays, eux conscients de leur identité, refusent la solution procédurale et purement économiste que l’Europe de Bruxelles voudrait leur imposer. Comme le dit magnifiquement Rémi Brague dans Europe, la voie romaine il est urgent que l’Europe assume sa romanité, terme par lequel est désignée la manière dont l’Europe se reçoit de sources qui lui sont antérieures et supérieures, symbolisées par les noms d’Athènes et de Jérusalem. Ce n’est qu’en se plongeant dans sa matrice chrétienne que l’Europe pourra relever le défi de ces grandes migrations afin de transmettre à ceux qu’elle aura choisi d’accueillir la vérité sur l’homme qu’elle a elle-même reçue. « Ce qui serait grave ce serait que l’Europe considère l’universel dont elle est porteuse comme une particularité locale ne valant que pour elle, et qui n’a pas à s’étendre à d’autres cultures. » Dans cette affaire, l’Europe est à elle-même son pire danger."

Source : Le salon Beige

 

 

France : un monument aux morts profané au nom de «Daesh»

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Apologie publique du terrorisme islamique et mémoire française bafouée :

"L'émotion est vive dans cette petite commune de 15 000 habitants après la dégradation du monument aux morts de la place du général Valluy. Maculées d'huile de vidange et de peinture noire, l'inscription «Daesh» et des insultes contre des policiers ont été retrouvées sur plusieurs stèles. Un bâtiment adjacent abritant deux associations intergénérationnelles a également été visé avec des inscriptions et un scooter a été incendié".

Ce soir, manifestation à l'appel du maire

Source : Le salon beige

 

Drôme : une seconde église souillée et taguée à Valence !

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La façade d’une seconde église a été souillée et taguée à Valence. Il s’agit de la chapelle Notre-Dame-de-l’Annonciation, nous précise le Salon Beige. Les faits se sont sans doute également produits dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 mars. Le compte twitter du site musulman Al Kanz a mis en ligne hier plusieurs photos de ces dégradations. Il est tentant de rapprocher les deux dégradations des églises de Valence, et je succombe volontiers à cette tentation. Les souillures à la peinture rouge, les tags à la bombe de peinture noire, les slogans à connotation anarchiste ne peuvent pas ne pas être rapprochés. C’est très vraisemblablement le même – ou les mêmes – individus qui ont dégradé nuitamment les deux lieux de culte catholique…

Source : christianophobie.fr

 

Chrétiens persécutés : l’ECLJ intervient auprès des Nations Unies

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Le European Center for Law and Justice (Centre européen pour le droit et la justice) vient de prendre une nouvelle et excellente initiative. Voici le texte de son communiqué publié cet après-midi. Il est très important de noter qu’une reconnaissance officielle par des États ou des organisations internationales du génocide que subissent les chrétiens, entraînerait de la part des États et des organisations internationales des sanctions pénales sévères contre ceux qui le perpètrent directement ou indirectement, ainsi que pour ceux qui le financent directement ou indirectement. Certains pays (Arabie saoudite, Qatar…) ont des soucis à se faire, d’où l’attitude frileuse de certains leurs alliés ou débiteurs à reconnaître ce génocide…

Vendredi 11 mars, au siège des Nations unies à Genève, Grégor Puppinck, au nom de l’ECLJ et des [410 000] signataires de la pétition [Pour la reconnaissance et la condamnation du “crime de génocide” subi par les victimes de “L’État Islamique” – ce nombre inclut les signatures recueillis par l’American Center for Law and Justice], a demandé au Conseil des droits de l’homme la reconnaissance officielle du génocide commis par l’organisation de “l’État islamique” contre les minorités religieuses, en particulier les chrétiens et les Yézidis.

L’ECLJ a affirmé que les actes barbares commis par les militants islamistes en Syrie et en Irak constituent le crime de génocide tel que défini par la Convention sur le génocide de 1948.

L’ECLJ a appelé les États à agir contre ce génocide et contre la disparition forcée des chrétiens de cette région. L’ECLJ a également demandé instamment au Conseil des droits de l’homme d’appeler les pays de la région à accepter la diversité culturelle et religieuse et à respecter pleinement les peuples appartenant à des communautés présentes sur ce territoire bien avant l’islam.

Il y a quelques semaines, l’ECLJ avait contribué à la reconnaissance du génocide par l’Assemblée du Conseil de l’Europe et le Parlement européen. Actuellement cette reconnaissance est aussi demandée et débattue au sein du Congrès des États-Unis avec l’engagement actif de l‘American Centre for Law and Justice.

L’ECLJ avec ses partenaires à travers le monde (États-Unis, Jérusalem, Pakistan, Kenya et Moscou) est engagé dans la défense de la liberté religieuse, en particulier des chrétiens, à travers le monde. L’ECLJ essaye d’œuvrer là où il est, auprès des institutions internationales pour la défense des chrétiens persécutés à travers le monde.

En 2011, le Conseil de l’Europe avait adopté, avec la participation de l’ECLJ, une recommandation : « Violence à l’encontre des chrétiens au Proche et au Moyen-Orient » où l’Assemblée exprimait déjà « son inquiétude face à l’augmentation du nombre d’attaques contre les communautés chrétiennes au Proche et au Moyen-Orient et condamne vigoureusement les événements tragiques à Bagdad en octobre 2010 et à Alexandrie en janvier 2011. » L’ECLJ avait alors organisé une conférence pour présenter un important dossier sur l’immigration des chrétiens, les types de persécutions et les lois les visant spécifiquement (lire le document, Anglais uniquement).

Plus récemment, l’ECLJ est intervenu conjointement avec les associations SOS Chrétiens d’Orient et l’Aide à l’Église en Détresse pour une affaire soumise à la Cour européenne des droits de l’homme concernant le renvoi d’un couple chrétien en Irak.

Daniel Hamiche

Source : Christianophobie.fr

 

Nigéria : le bilan des victimes chrétiennes s’alourdit dans l’État de Benue

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Le bilan des attaques des musulmans peuls contre les villages, essentiellement chrétiens, de la région d’Agata, s’est considérablement aggravé par rapport à la première information que je vous ai donnée le 4 mars dernier, et il est toujours incomplet. Le carnage et les dévastations sont sans précédent dans cet État pourtant éloigné de ceux du nord-est soumis à la fureur des islamistes de Boko Haram… Voici un extrait d’un communiqué de World Watch Monitor.

Au cours de la nuit du 21 février, au moins 500 personnes ont été tuées dans la région essentiellement chrétienne d’Agatu dans l’État de Benue au centre du Nigéria. Ces informations proviennent de sources locales encore que le nombre pourrait être revu à la hausse du fait que les violences se poursuivent et que les locaux comme le personnel de secours ne peut toujours pas avoir un accès total à la région en raison de l’insécurité qui y règne. Onze jours après que des bandes de musulmans nomades peuls eurent lancé des attaques systématiques contre les communautés locales, elles occupent toujours au moins six des villages qu’elles avaient investis, assurent des journalistes et des sauveteurs qui ont été les premiers à accéder à la zone.

Source : Christianophobie.fr

 

Avec l’attaque meurtrière de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, nous assistons à l’inexorable glissement du jihadisme vers le sud

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Le massacre commis à Grand Bassam, en Côte d’Ivoire, le  dimanche 13 mars, venant après ceux de Ouagadougou le 16 janvier 2016 et de Bamako le 20 novembre 2015, confirme ce que j’écris depuis plusieurs mois dans l’Afrique Réelle, à savoir que se produit actuellement un glissement du jihadisme depuis la zone saharo-sahélienne au nord, vers la zone sahélo-guinéenne au sud.

La raison en est simple : le dispositif Barkhane rend les espaces nordistes du Mali et du Niger de plus en plus hostiles aux terroristes et de plus en plus difficiles aux trafiquants. Certains, parmi ces derniers, ont d’ailleurs commencé à se détacher des jihadistes. Les terroristes islamistes ayant compris que la région n’est plus totalement sûre pour eux, ils opèrent donc désormais plus au sud où ils bénéficient de solidarités dans la toile wahhabite patiemment tissée depuis plusieurs décennies par l’Arabie saoudite et le Qatar. Les lignes bougent donc et il est essentiel de bien le voir afin de ne pas demeurer cramponnés à des analyses obsolètes.

De plus, ne nous laissons pas abuser par les revendications. Certes Aqmi et Daesh sont actuellement engagés dans une surenchère expliquant en partie, mais en partie seulement, la multiplication des actions terroristes dans la région ouest africaine. Mais, comme ces deux organisations terroristes partagent la même idéologie et ont les mêmes buts, leur réunion, sous une forme ou sous une autre, est inscrite  dans un avenir plus ou moins proche. Nous devons en effet bien avoir conscience qu’il n’existe pas de cloisonnement hermétique entre les jihadistes et, comme ces derniers peuvent prendre des appellations différentes au gré des circonstances, l’erreur serait de nous raccrocher à une classification « géométrique », à l’européenne, avec des étiquettes collées sur des individus ou sur des mouvements.

La situation est claire : nous sommes face à une nébuleuse à la fois poreuse et en perpétuelle recomposition, mais d’abord dynamique. Son nouvel objectif n’est plus le nord du Sahel où sa manœuvre est bloquée par les forces françaises, mais les Etats du littoral. Or, aucun de ces fragiles dominos côtiers composés de zones et de populations profondément différentes n’a, à lui seul, les moyens de faire face au gigantesque jihad qui court, tel un incendie, le long d’une ligne de feu partant de la Somalie à l’est jusqu’à la Mauritanie et au Sénégal à l’ouest. Ce brasier qui englobe à la fois le Mali, le Burkina Faso et la région nigéro-tchadienne, croise la diagonale jihadiste qui part depuis la Libye islamiste pour atteindre le nord du Nigeria avec Boko Haram.

Le nouveau foyer qui vient d’être allumé en Côte d’Ivoire est particulièrement inquiétant. En dépit des artificielles annonces économiques, ce pays est en effet d’une extrême fragilité car tous les ingrédients de la guerre civile des années passées y demeurent. Nul doute que les islamistes sauront y souffler sur des braises non éteintes. Quant au pivot tchadien, il entre à son tour dans une période de turbulences. Naturellement relayés par le Monde, Libération et les divers blogs africanistes, les adversaires du président Déby ont en effet commencé à utiliser les prochaines échéances démocratiques pour saper son pouvoir. Au risque de provoquer un tsunami régional.

Bernard Lugan

Source : Le blog de Bernard Lugan

Plus de 92.000 crimes commis par 30.558 immigrés clandestins relâchés aux États-Unis

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Dans de précédents articles, nous constations que la loi fédérale sur l’immigration aux États-Unis est totalement ignorée. Nous avons aussi pu voir que plus de 88.000 envahisseurs clandestins classés comme « menace criminelle » avaient été relâchés sans autre forme de procès.

C’en est ici la conséquence – et comme nous allons le voir, même ces chiffres sont en réalité très minorés.

Traduction de l’article de New Observer.

30.558 immigrés clandestins non-blancs relâchés par le service américain chargé de l’immigration et des douanes (l’ICE), pour pas moins de 92.347 crimes et délits, dont 124 meurtres.

Ces statistiques choquantes sont contenues dans un rapport officiel diffusé par le chef de l’ICE le 11 février 2016.

Selon l’analyse du rapport du Centre pour l’Étude de l’Immigration (CIS), les non-blancs clandestins sont responsables d’une série significatives de crimes au sein des communautés américaines. Il apparaît aussi que l’ICE a relâché à de multiples reprises nombre de ces envahisseurs en dépit de leurs activités criminelles.

Seul un très faible pourcentage – 3 pourcents – des criminels relâchés ont été expulsés du pays, en accord avec les plans du régime Obama pour inonder l’Amérique avec autant de non-blancs que possible.

La plupart des envahisseurs ont droit aux formes les plus généreuses des procédures normales, et sont autorisés à rester dans la nature sans surveillance, tandis qu’ils attendent leur audience devant un juge de l’immigration, audience qui traîne souvent en longueur. Ils sont autorisés à prendre avantage de cette procédure inefficace bien qu’ils aient plus de risque de commettre un nouveau crime ou délit que d’obtenir un statut légal connu sous le nom de « prioritisation » au sein de la directive présidentielle « attraper et relâcher ».

Les meurtriers ont été associés à plus de 250 communautés différentes aux États-Unis, les plus concentrées étant en Californie, dans l’État de New York et au Texas.

Manif de clandestins

Rien qu’à être entrés illégalement dans le pays, ils sont pires que des criminels : des envahisseurs. Mais certains font du cumul…

La liste de l’ICE ne dit même pas tout de la criminalité des envahisseurs non-blancs aux États-Unis, parce que sa liste ne contient pas les envahisseurs relâchées par plus de 300 prétendues « villes sanctuaires » et ceux que l’ICE a refusé de mettre en détention.

[ndt : Les villes sanctuaires sont des villes où la législation sur l’immigration n’est pas appliquée. On compte parmi celles-ci une grande quantité de métropoles comptant des centaines de milliers d’habitants voire des millions comme New York, Los Angeles, etc… De plus, les envahisseurs clandestins qui commettent des crimes s’y concentrent naturellement un peu plus.]

Dans un mémo sur les crimes commis par les clandestins relâchés envoyé au président de la commission du Sénat sur la Justice, Chuck Grassley, l’ICE a indiqué que les « clandestins ont été inculpés pour un total de 135 crimes liés à des homicides, après avoir été relâché de détention par l’ICE. Au 25 juillet 2015, un total de 39 condamnations avaient résulté de ces inculpations. Des 121 clandestins, 2 avaient été condamnés pour des faits liés à des homicides avant d’être relâchés par l’ICE. »

L’ICE a rapporté que 156 clandestins criminels ont été relâchés au moins deux fois par l’ICE depuis 2013. A eux tous, ces criminels avaient déjà un total de 1776 condamnations avant la première libération en 2013, avec comme crimes et délits listés les plus fréquemment les cambriolages, les vols, les agressions sexuelles, et la possession de drogues.

[litanie de description de nombres additionnels de récidivistes et de criminels.]

Le rêve américain : des hordes de mexicains !

Quelques 75 pourcents de ceux relâchés l’ont été à cause de décisions d’un juge – ou parce que leur pays d’origine refusait de les reprendre.

Les pays suivants ont été listés par l’ICE comme n’étant « pas coopératifs pour accepter leur citoyens expulsés » : Afghanistan, Algérie, Burundi, Cap Vert, Chine, Cuba, Érithrée, Gambie, Ghana, Guinée, Inde, Iran, Irak, Côte d’Ivoire, Liberia, Libye, Mali, Mauritanie, Marco, Sierra Leone, Somalie, Soudan du Sud, and Zimbabwe.

Cependant, vu comme l’ICE traite la plupart des affaires, ce manque de coopération apparaît surtout comme une bonne excuse pour l’inaction !

Source : Blanche Europe

 

"Il faut légiférer d’urgence pour éviter les bébés papiers"

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Les 19 officiers de l’état civil de la Région de Bruxelles-Capitale viennent d’adresser une lettre au ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V), pour attirer son attention sur un phénomène qui se développe de plus en plus : les reconnaissances de paternité (pré ou postnatales) frauduleuses, en vue d’obtenir un titre de séjour légal.

"Toutes les communes sont confrontées à des cas flagrants de ‘bébés papiers’ . Mais aucune législation n’existe. Légalement, on n’a pas les instruments pour refuser d’acter une reconnaissance de paternité" , regrette Claire Vandevivere, échevine CDH de l’état civil à Jette. D’autant qu’il ne faut pas être le papa biologique pour être reconnu comme le père légal d’un enfant.

Droit de séjour assuré

Il existe plusieurs cas de figure, explique l’échevine jettoise. Il y a les couples (dont l’un n’a pas de titre de séjour) qui souhaitent se marier pour faciliter l’obtention de papiers - après cinq ans de mariage, le droit de séjour est définitif. "Le fait de concevoir un enfant permet de conforter leur dossier de mariage, même si on suspecte qu’il n’y a pas de volonté de communauté de vie durable entre les candidats au mariage" , poursuit Mme Vandevivere.

Jusqu’il y a quelques années, en effet, dès qu’il y avait un enfant en jeu, les juges intimaient aux officiers de l’état civil de célébrer le mariage.

Mais on constate une évolution. "Il arrive maintenant que, dans certains cas, prenant en compte l’ensemble des éléments du dossier, les juges refusent quand même le mariage, tellement c’est flagrant, malgré la présence d’un enfant, qu’il ne s’agit pas d’une union par amour et par volonté de vivre ensemble durablement" , indique l’échevine.

Encore plus flagrant

C’est parfois encore plus flagrant quand il n’y a pas de lien biologique entre le "mari" et l’enfant. "J’ai déjà eu le cas de femmes, en général africaines, qui arrivent en Belgique déjà enceintes et qui font reconnaître leur enfant par un homme belge pour obtenir des papiers. Quand l’enfant est belge, les parents décrochent automatiquement leur titre de séjour. C’est une instrumentalisation de la paternité !"

"Dans un cas très connu, un seul homme a reconnu 17 enfants de 16 femmes différentes ! , illustre Mme Vandevivere. Actuellement, on ne peut pas légalement refuser ces reconnaissances multiples." Il y a souvent de l’argent derrière ce "deal" : la maman doit rétribuer d’une manière ou d’une autre l’homme qui a reconnu l’enfant.

Indices sérieux de fraude

Autre cas possible : l’homme qui n’a pas ses papiers en règle reconnaît un enfant belge; il est alors assuré de pouvoir rester en Belgique.

Plusieurs communes bruxelloises ont acquis le réflexe d’interroger le parquet en cas d’indices sérieux de reconnaissance frauduleuse de paternité : le "père" est déjà marié avec une autre; le "mari" belge est en cohabitation légale avec une autre femme; les "parents" vivent à des adresses différentes… Mais les résultats sont assez décevants compte tenu de la législation actuelle, soulignent les officiers de l’état civil dans le courrier envoyé à Koen Geens.

Si la lutte a été renforcée pour lutter contre les mariages blancs ou gris ainsi que, plus récemment, contre les cohabitations légales de complaisance, il n’y a aujourd’hui aucun moyen légal de lutter contre les "bébés papiers".

On pourrait s’inspirer des procédures existantes dans ces matières pour permettre aux officiers de l’état civil de tirer la sonnette d’alarme en cas de doute sérieux. La procédure serait suspendue, le temps de mener une enquête et d’obtenir l’avis du procureur du Roi. En cas de fraude établie, il faudrait pouvoir annuler la reconnaissance de paternité, ajoutent les officiers de l’état civil bruxellois.

Eviter le "shopping"

Il leur semble aussi "indispensable" de limiter la possibilité de reconnaissances de paternité pré ou postnatales à une seule commune - celle du domicile du parent qui est en règle de séjour. "Aujourd’hui, on peut le faire n’importe où. Et donc on fait son ‘shopping’ . Si ça ne marche pas à Bruxelles, certains pères vont tenter leur chance dans une commune moins confrontée à ce phénomène."

"Il y a urgence à légiférer", insistent les échevins bruxellois. "C’est un sujet très délicat , admet Claire Vandevivere . Les personnes qui n’ont pas de titre de séjour légal ont bien entendu le droit d’avoir des enfants. Il existe évidemment des couples qui veulent sincèrement construire une famille. Ce n’est pas évident de faire la distinction. Mais ce qui est éthiquement insupportable, c’est l’instrumentalisation de la parentalité pour obtenir des papiers."

Annick Hovine

Source : La libre Belgique

 

L’extrême droite allemande célèbre ses « victoires » lors de scrutins régionaux

Le parti d’extrême droite allemand Alternative für Deutschland (AfD) (Alternative pour l’Allemagne) a effectué une percée lors de trois scrutins régionaux, dimanche 13 mars, obtenant de 10 % à 24 % des voix. De son côté, le parti d’Angela Merkel, la CDU, est battu dans deux régions.

Incontestablement, les électeurs de l’AfD ont voulu sanctionner la politique migratoire d’Angela Merkel, mais également, selon les sondages effectués après le vote, ont voulu signifier leur opposition aux injustices sociales.

Source : Le Monde avec Afp

 

Rennes: Des défenseurs des migrants fichés par un site d’extrême droite

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Une quarantaine de militants ont porté plainte et réclament la fermeture du site…

Ils sont une quarantaine au total. Tous fichés sur un site d’extrême droite, qui a pioché sur le net leurs photos, leurs communes de résidence, leurs situations familiales et les mouvements pour lesquels ils se battent. Ces militants en faveur des migrants en Bretagne ont porté plainte contre le site Breiz Atao.

Porté par le militant nationaliste Boris Le Lay, Lien : plusieurs fois condamné pour ses propos racistes et antisémites, le site a à plusieurs reprises publié des « fiches » sur des personnes que la rédaction décrit comme « les activistes les plus engagés à Rennes en faveur de l’afro-islamisation de la Bretagne ». « Lien : Cela fait plusieurs années qu’ils utilisent ce procédé. Mais c’est la première fois que nous sommes aussi nombreux sur ces listes », expliquent les militants fichés.

« C’est glaçant, ça fait peur »

Bien décidés à faire retirer ces listes et « à faire fermer le site », les militants ont décidé de porter plainte pour injure publique et provocation à la commission de crimes et délits. Pour nombre d’entre eux, c’est la publication en décembre d’un éditorial où Breiz Atao évoquait sa volonté « d’écraser cet ultime nid de cafards » qui a motivé le dépôt de plainte. « C’est glaçant. Voir sa photo affichée par des gens qui vous détestent, ça fait peur », témoigne une militante.

Joëlle, militante du MRAP et d’Un toit c’est un droit, fait partie des 40 victimes. « Aujourd’hui il y a un contexte de montée de l’extrême droite en Bretagne. Il ne faudrait pas qu’il y a une forme de banalisation de ce discours. Ce site est crapuleux, on est au-delà de la liberté d’expression », témoigne la retraitée.

Un site anti-flics fermé

Le site évoque au quotidien les dangers de « l’envahisseur afro-musulman », et dénonce les « invasions migratoires de l’islam » dans des articles reprenant bien souvent des faits divers.

Hébergé aux Etats-Unis, le site, suivi par près de 6.000 fans sur Facebook, échappe à la législation française. Un procédé similaire avait été utilisé dans Lien : un blog baptisé Vengeance qui fichait les forces de police et membres d’institutions pénitentiaires. Ce site a depuis Lien : été fermé par les autorités.

C.A.

Source : 20 minutes

 

 

Calais : trois militants d’extrême droite condamnés à la prison ferme

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Trois membres du groupe d’extrême droite Génération identitaire ont été condamnés pour rébellion face à des CRS, lundi 14 mars, par le tribunal de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Les trois hommes, âgés de 22, 23 et 26 ans, ont été reconnus coupables d’avoir frappé des membres des forces de l’ordre en marge d’une manifestation non autorisée par la préfecture, qui s’est tenue samedi 12 mars à Calais.

La manifestation, qui n’avait pas été autorisée par la préfecture, a rassemblé une centaine de militants extrémistes, qui demandaient l’expulsion des migrants du camp installé à Calais. 14 d’entre eux ont été interpellés à l’issue d’échauffourées avec les forces de l’ordre.

Ce n’est pas la première fois qu’un rassemblement dégénère dans la ville. En février, deux hommes avaient déjà été condamnés à de la prison ferme par le tribunal de Boulogne-sur-Mer pour port d’arme lors d’une manifestation interdite, organisée le 6 février par le mouvement islamophobe Pegida. Le général Christian Piquemal, 75 ans, ancien patron de la Légion étrangère française, avait également été arrêté à cette occasion.

Le camp de fortune de Calais, baptisé « la jungle », accueille entre 2 000 et 2 500 migrants, selon les estimations. L’Etat a ordonné le démantèlement progressif de la partie sud du bidonville, le 29 février.

Source : Le Monde avec Afp

Les flots de clandestins débordent les frontières de Macédoine pourtant fermées, malgré l’armée

Des clandestins passent en Macédoine en traversant une rivière, en ordre bien organisé. La frontière d’Idoméni étant fermée, 2000 immigrants au moins ont néanmoins réussi à entrer en Macédoine en franchissant une rivière où des cordes avaient été tendues d’une rive à l’autre, protégés et guidés par des passeurs dont certains sont en tenues fluorescente dans cette vidéo; des passeurs-guides dont certains sont clairement européens. Les no-borders sont donc au-dessus des lois et de la souveraineté des nations européennes. Aucun interdit ne les retient, les pays européens ne sont plus maitres chez eux et n’osent même plus faire usage de la force pour faire appliquer les lois tant la pression immigrationiste mondialiste est puissante. De l’autre côté de la frontière 12 000 réfugiés, selon les chiffres avancés aujourd’hui, sont prés à employer le même parcours, tandis que de Grèce les policiers complètement débordés et sans moyens réels continuent d’en laisser passer. L’armée macédonienne n’a réussi à stopper que quelques centaines d’envahisseurs… Évidemment quand on refuse de prendre les moyens nécessaires pour se faire respecter…

Un premier groupe d’immigrants était parti vers 10h30 d’Idomeni avec ses bagages (donc sans se cacher) en direction du village de Chamilo suivi par un second groupe. Sans doute s’agissait-il d’un test de la volonté des autorités macédoniennes.

Les deux groupes ont dépassé sans entraves plusieurs troupes de policiers, seulement une petite partie d’entre eux a été stoppée. Le signal dissuasif est si faible qu’une partie des clandestins poursuivaient leur marche vers 17 heures, selon l’AFP sur place.

Les policiers grecs en aval de la Macédoine sont quant à eux complètement débordés. Il est vrai qu’aucun moyen de rétorsion n’est opposé aux délinquants. De toute évidence les frontières des pays européens ont sauté, puisque plus aucune autorité n’affiche sa volonté de les préserver, alors même que sur toutes les ondes les médias tentent de faire croire aux peuples européens que l’immigration serait stoppée. Le traité de Schengen qui devait servir de nouvelles frontières à l’Union n’était donc qu’un piège dressé contre la souveraineté des nations.

Emilie Defresne (emiliedefresne@medias-presse.info)

Source : MPI

 

«Radicalisations» et «islamophobie» : le roi est nu

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Gilles Kepel, Professeur des universités, Sciences-Po - Ecole normale supérieure (dernier ouvrage paru : «Terreur dans l’Hexagone, genèse du djihad français», éd. Gallimard, 2015, 352 pp., 21 €) et Bernard Rougier, Professeur des universités Sorbonne-Nouvelle

Le succès du slogan «Islamisation de la radicalité» et le refus des chercheurs, par peur d’être soupçonnés d’islamophobie, d’analyser la spécificité du jihadisme confortent la doxa médiatico-politicienne dans son ignorance de la réalité sociale et son arrogance intellectuelle.

L’une des premières victimes collatérales des attentats de 2015 est l’université française. Alors que les sciences humaines et sociales sont concernées au premier chef pour fournir les clés d’interprétation du phénomène terroriste d’une ampleur inouïe qui a frappé l’Hexagone, les institutions universitaires sont tétanisées par l’incapacité à penser le jihadisme dans notre pays. Cela provient pour une part d’une politique désinvolte de destruction des études sur le monde arabe et musulman - la fermeture, par Sciences-Po en décembre 2010, le mois où Mohamed Bouazizi s’immole par le feu à Sidi Bouzid, du programme spécialisé sur ces questions est l’exemple le plus consternant : ont été éradiqués des pans entiers de la connaissance et notamment la capacité des jeunes chercheurs à lire dans l’original arabe la littérature de propagande salafiste et jihadiste. Mais cela provient aussi d’un interdit idéologique : entre le marteau de la «radicalisation» et l’enclume de «l’islamophobie», il est devenu très difficile de penser le défi culturel que représente le terrorisme jihadiste, comme une bataille à l’intérieur même de l’islam au moment où celui-ci est confronté à son intégration dans la société française.

«Radicalisation» comme «islamophobie» constituent des mots écrans qui obnubilent notre recherche en sciences humaines. Le premier dilue dans la généralité un phénomène dont il interdit de penser la spécificité - fût-ce de manière comparative. Des Brigades rouges et d’Action directe à Daech, de la bande à Baader à la bande à Coulibaly ou Abaaoud, il ne s’agirait que de la même «radicalité», hier, rouge, aujourd’hui, peinturlurée du vert de l’islamisation. Pourquoi étudier le phénomène, apprendre des langues difficiles, mener l’enquête sur le terrain dans les quartiers déshérités où les marqueurs de la salafisation ont tant progressé depuis trente ans, puisqu’on connaît déjà la réponse ? Cette posture intellectuelle, dont Olivier Roy est le champion avec son slogan de «L’islamisation de la radicalité», connaît un succès ravageur car elle conforte la doxa médiatico-politicienne dans son ignorance de la réalité sociale et son arrogance intellectuelle - toutes deux suicidaires. Le corollaire de la dilution du jihadisme dans la radicalisation est la peur de «l’islamophobie» : l’analyse critique du domaine islamique est devenue, pour les nouveaux inquisiteurs, haram - «péché et interdit». On l’a vu avec l’anathème fulminé lors du procès en sorcellerie intenté au romancier algérien Kamel Daoud pour ses propos sur les violences sexuelles en Allemagne, par une douzaine de chercheurs auxquels le même Olivier Roy vient d’apporter sa caution (1).

Le rapport que vient de publier le président du CNRS sous le titre «Recherches sur les radicalisations» participe de la même démarche. On aurait pu s’attendre, de la part d’une instance scientifique, à une définition minimale des concepts utilisés. Il n’en est rien. Le postulat des «radicalisations» est à la fois le point de départ et d’arrivée d’un catalogue des publications et des chercheurs où la pondération des noms cités montre, sans subtilité, le parti pris idéologique des scripteurs. Emile Durkheim, bien oublié par une sociologie française dont il fut pourtant le père fondateur, avait établi l’identité de la démarche scientifique par sa capacité à distinguer les concepts opératoires des «prénotions». Il qualifiait ces dernières de «sortes de concepts, grossièrement formés», qui prétendent élucider les faits sociaux, mais contribuent, en réalité, à les occulter car ils sont le seul produit de l’opinion, et non de la démarche épistémologique de la recherche. Or, l’usage ad nauseam des «radicalisations» (le pluriel en renforçant la dimension fourre-tout) illustre à merveille le fonctionnement des prénotions durkheimiennes par ceux-là mêmes qui en sont les indignes - fussent-ils lointains - héritiers.

Cette prénotion-ci est d’origine américaine. Diffusée après les attentats du 11 septembre 2001, elle prétendait rendre compte des ruptures successives du «radicalisé» par rapport aux normes de la sociabilité dominante. Les analyses qui s’en réclament partent du même postulat propre à la société libérale - celui d’un individu abstrait, sans qualités, atome détaché de tout passé et de tout lien social. L’interrogation initiale porte la marque de l’école américaine des choix rationnels : pourquoi pareil individu décide-t-il de tuer et de mourir ? Son intérêt bien compris n’est-il pas plutôt de vivre le bonheur de l’American Way of Life ? Un commencement d’explication relève des aléas de la biographie individuelle. On présume que l’intéressé a vécu une rupture initiale (humiliation, racisme, rejet…) à l’origine de sa «radicalité», voire de son basculement ultérieur. La révolte attend alors sa mise en forme idéologique.

Pour résoudre l’énigme, l’analyse se tourne alors vers le rôle de l’offre. C’est ici que les postulats de la sociologie individualiste coïncident avec les fiches signalétiques de l’analyse policière. En effet, l’offre en question est incarnée par des «cellules de recrutement» sophistiquées, animées par des «leaders charismatiques» dont le savoir-faire repose sur un jeu subtil d’incitations religieuses, d’explications politiques et de promesses paradisiaques. Resocialisé par l’organisation réseau, l’individu adopte progressivement les modes de perception et d’action qui lui sont proposés. A la fin, il est mûr pour le passage à l’acte. Il est «radicalisé». Le recours fréquent au lexique de la «dérive sectaire» ou de la «conversion religieuse» (même lorsque l’individu en question est déjà musulman) inscrit le phénomène dans un continuum absurde reliant le terroriste Abaaoud au «Messie cosmo-planétaire» Gilbert Bourdin. La messe est dite, si l’on ose dire. Et les crédits de recherches dégagés par l’administration américaine sont allés aux think tanks de Washington où personne ne connaît un mot d’arabe ni n’a jamais rencontré un salafiste.

Venus d’outre-Atlantique et hâtivement mariés par une partie de la recherche universitaire française généraliste et ignorante de la langue arabe elle aussi, le couple «radicalisation - islamophobie» empêche de penser la manière dont le jihadisme tire profit d’une dynamique salafiste conçue au Moyen-Orient et porteuse d’une rupture en valeurs avec les sociétés européennes. L’objet «islamophobie» complète le dispositif de fermeture de la réflexion, car son objectif vise à mettre en cause la culture «blanche néocoloniale» dans son rapport à l’autre - source d’une prétendue radicalité - sans interroger en retour les usages idéologiques de l’islam. Il complète paradoxalement l’effort de déconstruction de la République opéré par les religieux salafistes, main dans la main avec les Indigènes de la République et avec la bénédiction des charlatans des «postcolonial studies» - une autre imposture qui a ravagé les campus américains et y a promu l’ignorance en vertu, avant de contaminer l’Europe.

Quelle alternative, face au défi jihadiste qui a déclenché la terreur dans l’Hexagone ? Le premier impératif est, pour la France, de prendre les études du monde arabe et de sa langue au sérieux. Les mesurettes du ministère de l’Enseignement supérieur, qui vient de créer quelques postes dédiés à «l’analyse des radicalisations» (la doxa triomphe rue Descartes) et aux «langues rares» (sic - l’arabe compte plusieurs centaines de millions de locuteurs) - relèvent d’une thérapie de l’aspirine et du sparadrap (et une opacité de mauvais aloi a orienté le choix des heureux bénéficiaires). Pourtant, c’est en lisant les textes, et en effectuant des enquêtes de terrain dans les langues locales que l’on peut mettre en perspective les événements des décennies écoulées, comprendre comment s’articulent les mutations du jihadisme, depuis le lancement américano-saoudien du jihad en Afghanistan contre l’URSS en 1979 jusqu’à la proclamation du «califat» de Daech à Mossoul en 2014, avec celles de l’islam en France, puis de France. Repérer les articulations, les charnières, comme cette année 2005 où Abou Moussab al-Souri publie son «Appel à la résistance islamique mondiale» qui érige l’Europe, ventre mou de l’Occident, en cible par excellence du jihad universel, et où les grandes émeutes de l’automne dans les banlieues populaires permettent, à côté de la participation politique massive des enfants de l’immigration musulmane, l’émergence d’une minorité salafiste visible et agissante qui prône le «désaveu» (al bara’a) d’avec les valeurs de l’Occident «mécréant» et l’allégeance exclusive (al wala’) aux oulémas saoudiens les plus rigoristes. Analyser les modes de passage de ce salafisme-là au jihadisme sanglant, qui traduit en acte les injonctions qui veulent que le sang des apostats, mécréants et autres juifs soit «licite» (halal).

A cette fin, toutes les disciplines doivent pouvoir contribuer - à condition d’aller aux sources primaires de la connaissance, et non de rabâcher des pages Wikipédia et des articles de presse. Les orientalistes, médiévistes comme contemporanéistes, les sociologues, les psychologues et cliniciens, les historiens, les anthropologues, mais aussi les spécialistes de datascience ont devant eux un champ immense à défricher - qui ne concerne pas seulement l’étude des ennemis de la société qui ont ensanglanté la France, mais aussi l’étude de la société même dont les failles ont permis à ces derniers de s’y immiscer et d’y planter leurs racines. Il est temps d’en finir avec la royale ignorance qui tétanise les esprits et fait le jeu de Daech.

(1) Libération du 10 mars.

Gilles Kepel et Bernard Rougier ont présenté la communication dont ce texte est le résumé au séminaire «Violence et Dogme», qu’ils animent avec Mohammad-Ali Amir-Moezzi (directeur d’études, Ecole pratique des hautes études, EPHE), à l’Ecole normale supérieure, le 8 mars.

Gilles Kepel Professeur des universités, Sciences-Po - Ecole normale supérieure (dernier ouvrage paru : «Terreur dans l’Hexagone, genèse du djihad français», éd. Gallimard, 2015, 352 pp., 21 €) , Bernard Rougier Professeur des universités Sorbonne-Nouvelle

Gilles Kepel

Source : Libération

 

Allemagne : le leader de Pegida jugé pour incitation à la haine

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Le fondateur du mouvement anti-réfugiés et islamophobe Pegida va comparaître en avril et en mai pour "incitation à la haine" après avoir qualifié sur internet les réfugiés de "bétail" et de "racaille", a indiqué lundi le tribunal de Dresde (est de l'Allemagne).

Lutz Bachmann, 43 ans, va être jugé lors de trois audiences prévues les 19 avril, 3 mai et 10 mai, a indiqué dans un communiqué de presse le tribunal de cette ville berceau du mouvement des "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident" (Pegida, en allemand).

La justice lui reproche des propos, postés sur sa page Facebook en septembre 2014, visant les "réfugiés de guerre" qu'il qualifie de "bétail" ou de "racaille".

Ces termes constituent "un trouble à l'ordre public" et une "atteinte à (leur) dignité", souligne le tribunal.

Ces propos remontent à début 2015 et Lutz Bachmann, déjà condamné à des peines de prison pour des braquages et des délits liés à la drogue, avait été inculpé en octobre dernier pour "incitation à la haine".

Pegida avait lancé à l'automne 2014 à Dresde ses rassemblements à un moment où l'Allemagne ne s'attendait à accueillir que 200.000 demandeurs d'asile pour 2014, très loin du million enregistré en 2015.

Après un pic dans le sillage des attentats contre Charlie Hebdo à Paris -- 25.000 personnes en janvier 2015 --, le mouvement a ensuite marqué le pas.

Et après un sursaut à l'automne dernier, Pegida est retourné à un relatif anonymat, peinant depuis à faire le plein à Dresde, ville d'ex-RDA et capitale de l'Etat régional de Saxe, théâtre de nombreux actes de violences visant des foyers de réfugiés.

L'ex-RDA est également une terre électorale de choix pour le parti populiste Alternative für Deutschland (Alternative pour l'Allemagne, AfD), qui surfe sur les peurs liées à l'afflux de migrants en Allemagne.

Dimanche, le parti a réussi à entrer dans trois nouveaux parlements régionaux, recueillant notamment 24% des voix en Saxe-Anhalt (est).

Source : Voaafrique

 

A Miami, les républicains en perdent leurs Latinos

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En Floride, les Hispaniques, qui représentent 18 % des électeurs, se détournent de plus en plus d’une campagne républicaine aux relents racistes.

Manuel Dominguez, un exilé cubain de Miami, a voté pour tous les candidats républicains à la présidence depuis Nixon, en 1972. Mais, si Donald Trump obtient l’investiture du parti conservateur, cette fidélité prendra fin le 8 novembre. «Je n’adhère pas du tout à son discours sur l’immigration. Il joue sur les peurs des gens les moins éduqués. S’il le faut, je voterai pour Hillary Clinton afin de lui faire barrage», confie cet ingénieur à la retraite devant le café Versailles, lieu emblématique de Little Havana, le quartier cubain de Miami. Au parc Maximo-Gomez, où les anticastristes enchaînent cigares et parties de dominos, Jessica Fernandez, présidente des «jeunes républicains» de Miami, indique aussi qu’elle ne votera pas Trump. Ni à la primaire de ce mardi - elle soutient Marco Rubio, le sénateur local - ni lors de l’élection générale, en novembre. «Il ne représente pas mes valeurs. Il a insulté les Hispaniques, les musulmans. Il a heurté tous les gens qui voulaient un certain niveau de décence au cours de cette campagne, explique la jeune femme. Si Trump est le candidat, je serai forcée de revoir mon engagement au sein du Parti républicain.»

Péché originel

Au niveau national, Donald Trump ne gagnera pas le vote latino. Aucun candidat républicain ne l’a fait depuis 1976, ce qui n’a pas empêché Ronald Reagan puis George Bush père et fils d’être élus. En fait, on compte trois Etats clés («Swing States») où les électeurs hispaniques peuvent faire pencher la balance : Floride, Colorado et Nevada. A eux trois, ils représentent 44 grands électeurs. Un nombre conséquent quand on sait que George W. Bush a gagné en 2000 et 2004 avec respectivement 5 et 35 grands électeurs d’écart. Lors de ces deux scrutins, il avait raflé les trois Etats. Idem pour Barack Obama en 2008 et 2012. L’impact du vote hispanique n’est nulle part plus évident qu’en Floride, où 18 % des électeurs sont latinos. Depuis 1964, tous les présidents américains ont remporté le «Sunshine State», à l’exception de Bill Clinton en 1992.

En insultant les immigrés illégaux mexicains («violeurs, criminels et trafiquants de drogue») dès les premiers instants de sa campagne, en juin, Donald Trump a peut-être commis un péché originel. Une erreur stratégique qui pourrait empêcher les républicains de reconquérir la Maison Blanche. Ecœurées par sa rhétorique anti-immigrés, choquées par sa double promesse de bâtir un mur à la frontière mexicaine et d’expulser les millions d’illégaux vivant aux Etats-Unis, les organisations latinos ont lancé la riposte. Le mois dernier, neuf d’entre elles - démocrates comme républicaines - ont démarré une campagne appelant les Hispaniques à s’inscrire sur les listes électorales. Une autre devrait débuter dans quelques jours, financée notamment par le milliardaire démocrate George Soros. En Floride, dans le Colorado et le Nevada, 15 millions de dollars (environ 13,5 millions d’euros) seront dépensés. Objectif : mobiliser une communauté qui, traditionnellement, vote moins que les autres. En 2012, 48 % des électeurs hispaniques avaient voté, contre 64 % des Blancs et 66 % des Afro-Américains. Cristobal Alex dirige le Latino Victory Project, l’une des organisations participantes. Basé à Washington, il était à Miami la semaine dernière. «La campagne républicaine est raciste. Nous sommes face à un moment très dangereux, explique-t-il. L’enjeu est tellement grand que si nous n’allons pas voter en masse, la vision de Donald Trump risque de devenir celle du pays. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire.» Même son de cloche chez Dolores Huerta, célèbre syndicaliste : «Nous avons une arme très puissante mais non violente qui s’appelle le droit de vote. Nous devons voter pour nous assurer que des gens comme Donald Trump ne nous représenteront pas.» Quant à Marco Rubio et Ted Cruz, les deux sénateurs d’origine cubaine qui visent aussi l’investiture républicaine, «ce sont des traîtres à la communauté latino», assène Dolores Huerta.

Rubio, «sauveur» à l’agonie

Après la lourde défaite de Mitt Romney en 2012, due notamment à un score désastreux chez les électeurs hispaniques (27 %), les dirigeants républicains semblaient en avoir tiré les leçons. En 2016, clamaient-ils, la reconquête de la Maison Blanche passerait par celle du vote latino. A l’époque, Marco Rubio émergeait comme le grand espoir du parti. Il incarnait aux yeux de certains une jeune génération de conservateurs moins idéologique, plus métissée. «Le sauveur républicain», titrait en février 2013 le magazine Time. Trois ans plus tard, la campagne du «sauveur» est à l’agonie, balayée par la tornade Trump. S’il ne remporte pas ce mardi la primaire de son Etat natal, Rubio pourra dire adieu à ses ambitions présidentielles. Et même s’il bat Trump, donné largement en tête dans les sondages, l’investiture semble pour lui hors de portée.

Relire cet article jette une lumière crue sur l’évolution du camp républicain. En ce mois de février 2013, Marco Rubio - avec un groupe bipartisan de sénateurs - travaille à une réforme du système migratoire : en contrepartie d’un renforcement de la sécurité à la frontière mexicaine, le projet prévoit un long chemin vers la citoyenneté pour les millions d’immigrés en situation irrégulière, en grande majorité mexicains. Le Time cite un message laissé par la mère de Marco Rubio, exilée cubaine, sur le répondeur de son fils : «Un conseil affectueux de la part de la personne qui tient le plus à toi : ne t’en prends pas aux immigrés, mon fils. Ils sont des êtres humains comme nous et sont venus pour les mêmes raisons que nous. Pour travailler. Pour améliorer leur vie.»

Au sein du camp conservateur, les voix modérées sont aujourd’hui inaudibles, étouffées par la rhétorique bruyante et incendiaire de Trump. Son succès a contraint tous les autres candidats à durcir leur discours. Accusé de faiblesse et d’avoir défendu une forme «d’amnistie» pour certains migrants clandestins, Rubio martèle qu’il a changé d’avis.

Au fond de lui, ce n’est sans doute pas le cas. Mais le mal est fait : les électeurs hispaniques - qui connaissent presque tous quelqu’un en situation irrégulière - se sentent stigmatisés. «La communauté hispanique perçoit Donald Trump et le succès de sa candidature comme une attaque directe contre elle-même et contre son rôle aux Etats-Unis. Pour elle, les enjeux ne pourraient pas être plus élevés», résume Fernand Amandi, sondeur et consultant politique basé à Miami.

«Je les adore»

Avec sa modestie habituelle, Trump affiche sa confiance pour résoudre la difficile «équation latino». Ce sont «des gens incroyables, des travailleurs incroyables. Je les adore et je vous garantis que j’aurai beaucoup de succès avec eux», assurait-il récemment lors d’un débat. Trump souligne que, lors du récent caucus du Nevada, la majorité des Hispaniques a voté pour lui, même si les sondages de sortie des urnes sont réputés peu fiables.

José Clay fait partie des rares Hispaniques pro-Trump. Ce jeudi après-midi, devant la librairie de Coral Gables, dans le sud de Miami, ce sexagénaire d’origine cubaine tente de convaincre les électeurs votant par anticipation de soutenir le milliardaire. «Il est le seul à avoir eu le courage de parler des problèmes d’immigration dans ce pays, explique-t-il. Les Mexicains rentrent illégalement, ils prennent les emplois des Américains, apportent des maladies. Quand je suis venu aux Etats-Unis, j’ai dû montrer patte blanche, attendre mon tour. J’ai respecté les règles.»

Inquiets pour l’avenir de leurs enfants, craignant le chômage et la violence qu’ils imputent aux clandestins, certains Hispaniques installés de longue date aux Etats-Unis sont séduits par le discours autoritaire de l’homme d’affaires. Les sondages confirment toutefois qu’ils sont une minorité. D’après une récente enquête publiée par le Washington Post et la chaîne hispanophone Univision, 80 % des électeurs latinos ont une opinion défavorable de Donald Trump. Dans un duel avec Hillary Clinton, le milliardaire ne recueillerait que 16 % des voix latinos. Ce serait le pire score obtenu par un candidat républicain.

Frédéric Autran

Source : Libération

 

 

Robotisation, immigration, précarisation: désintégration?

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Pour Bill Gates, conduire sa propre voiture sera un jour illégal, et les chauffards remplacés par des robots. «Le genre humain sera-t-il bionisé par des imprimantes 3D déjà capables de dupliquer ses vertèbres?» se demande Eloïse Lenesley.

Il est des textes qui vous font tomber à la renverse tant ils exsudent l'endoctrinement cauteleux et la bien-pensance lubrifiée. Ainsi, une enquête - qui relève plutôt du synopsis de science-fiction - de l'institut berlinois SWP s'aventure dans une projection du problème des migrants dans l'Europe de 2020. Publiée en novembre dernier et intitulée «Wie Deutschland und die EU die größte Flüchtlingskrise der Nachkriegszeit bewältigten» (Comment l'Allemagne et l'UE ont surmonté la plus grande crise des réfugiés de l'après-guerre), cette espèce d'antithèse du Camp des Saints de Raspail prophétise que la déferlante des clandestins, qui se poursuivra au rythme de croisière d'un million par an, ne sera plus perçue comme un fléau et recueillera même l'approbation de l'opinion. L'Europe mettra en place une coordination ad hoc pour optimiser leur intégration par l'éducation et l'accès au marché du travail. Ils seront une chance pour l'économie et la démographie. Les différentes instances allemandes telles que l'Agence fédérale pour l'emploi, les chambres de commerce et les syndicats communieront dans un même élan compassionnel au sein de structures vouées à accélérer leur insertion outre-Rhin. Que du bonheur. Sauf que quelques semaines après la publication de ce joli conte de fées, les événements de Cologne allaient atomiser méchamment les fantasmes germaniques avec une perfidie de Carabosse. Non seulement l'assimilation des exilés maritimes ne coulait pas de source, mais leur incursion massive agissait soudain tel un révélateur dans la chambre noire de l'aveuglement médiatico-politique: notre civilisation était-elle en danger? Avions-nous suffisamment d'emplois et de logements pour absorber des centaines de milliers de nouveaux arrivants? Étaient-ils réellement un atout pour la croissance comme nous le serinent à l'envi le FMI et consorts? Leurs demandes d'asile étaient-elles justifiées? La théâtralisation émotionnelle suscitée par le petit Aylan, quelques mois auparavant, a laissé place au pragmatisme. Dans une Europe hérissée de barbelés, dénaturée par les technocrates, s'est cristallisée la soif de réenracinement, de réappropriation de l'identité et du retour à l'âme de la nation. Ce que l'intelligentsia nomme «populisme» essaime et s'étoffe même en Allemagne, où l'AfD a fait une entrée fracassante dans trois parlements régionaux, en récoltant jusqu'à 23 % des voix dans certains Länders aux élections locales du 13 mars.

Car la main tendue de «Mama Merkel» a produit l'effet d'une pompe aspirante ; une dysonisation de la misère qui viendra grossir nos viviers de main-d'œuvre à bas coût et perpétuer l'esclavage moderne. D'après l'Agence fédérale pour l'emploi, 81 % des migrants débarqués en Allemagne n'ont aucune qualification. Selon la Bundesbank, 70 % seront au chômage dans l'année qui suit leur arrivée et 40 % le resteront trois ans après. Autant d'incitations pour le patronat à réclamer toujours plus de baisses de salaires. En Italie, le cinquième rapport annuel «Les Migrants sur le marché du travail» souligne que le taux de chômage des étrangers s'élève à 16,9 %. En Europe, hormis en Pologne et en Hongrie, celui des immigrés excède de 70 % celui des autochtones, indique l'économiste Sylvain Fontan («Les Impacts de l'immigration sur le marché du travail»). Dès lors que l'immigration augmente mais que les offres d'emploi stagnent, la hausse du chômage s'avère inéluctable, grossièrement colmatée par les rustines de la précarisation: flexibilité, jobs low-cost, emplois subventionnés. Comment, dans ces conditions, stimuler la consommation, qui assure 70% du PIB? En France, une étude de l'INSEE de 2012 évalue le taux de chômage moyen à 24,2 % pour les descendants d'immigrés du Maghreb, d'Afrique subsaharienne et de Turquie (soit les trois quarts de l'immigration actuelle). Le pays totalise 6,4 millions de chômeurs dont 2,5 millions de longue durée, que le gouvernement va trop tardivement tenter de remettre sur les rails à grand renfort de petits boulots rémunérés au Smic. Aujourd'hui, les prestations sociales représentent 35 % du revenu disponible des Français, contre 13,8 en 1949. Record mondial. Elles s'élèvent selon l'OCDE à 700 milliards d'euros annuels - le tiers du PIB. Les régions ne parviennent plus à verser le RSA aux bénéficiaires. Jusqu'où va-t-on tirer sur la corde?

À la problématique de l'immigration, vient se greffer celle de l'automatisation, véritable rouleau compresseur du marché du travail, qui détruira à terme des millions de postes, notamment ceux dévolus aux populations peu qualifiées: en tête, les immigrés et les chômeurs de longue durée, mais pas seulement. «45 % des cols blancs auront disparu en 2025», prévient Jérôme Wallut d'ICP Consulting, sur BFM Business. Les ingénieurs et les informaticiens ont un bel avenir devant eux. Et les autres? L'université d'Oxford estime qu'aux États-Unis, 47 % des emplois sont menacés, et 38 % au Royaume-Uni. En France, trois millions seront détruits d'ici à 2025, précise une étude du cabinet Roland Berger. Moshe Vardi, professeur de l'université de Rice au Texas, prédit un chômage atteignant les 50 % en 2030, inhérent au développement de l'intelligence artificielle. Certes, celle-ci est encore balbutiante et il faudra plus qu'un AlphaGo pour terrasser l'intellect humain, même si son créateur, Google, investit des milliards de dollars dans le deep learning, tout comme Facebook et autres mastodontes de Silicon Valley, mais aussi de grands groupes financiers tel Goldman Sachs. L'enjeu: maîtriser et décortiquer les millions de données statistiques qui circulent sur nos appareils connectés. En 2017, la Chine devrait compter un robot pour 3000 habitants. Dans un accès d'enthousiasme résolument schumpeterien, les partisans de cette troisième révolution industrielle affirment qu'elle générera autant d'emplois qu'elle en supprimera. Non, objectent les détracteurs: il sera bien plus difficile de compenser qu'à d'autres époques, car les nouvelles technologies se répandent aujourd'hui beaucoup plus vite et irriguent de nombreux secteurs d'activités: voitures autonomes, drones livreurs, restauration, imagerie médicale, pilotage industriel… les applications abondent. Il y a quelques semaines, le musée du Quai Branly accueillait Berenson, un robot… critique d'art. Le programme Watson d'IBM, lui, aide des médecins à établir leur diagnostic.

Un robot humanoïde coûte en moyenne 60.000 dollars ; il ne réclame ni salaire, ni vacances, ni RTT, ni réforme du Code du travail, ni droit de grève. Autant dire que l'investissement est vite amorti. Les opposants à la loi Travail seraient bien inspirés d'y réfléchir un chouia au lieu de s'exciter pour des broutilles. Ce ne sont ni le plafonnement des indemnités supralégales ni quelques assouplissements infinitésimaux des règles déjà en vigueur sur le temps de travail qui vont mettre en péril la protection des salariés. Excepté quelques néolibéraux frénétiques, personne n'a envie de voir se généraliser en France des rémunérations misérables comme celles pratiquées en Allemagne et au Royaume-Uni. Voire en Espagne, qui a créé près de 600.000 emplois l'an passé, moyennant des chutes de salaires drastiques et un recentrage de l'économie sur l'industrie de moyenne gamme: «On a d'autres ambitions pour la France», commente Patrick Artus de Natixis, qui déplore que le projet El Khomri accentue la flexibilité sans remédier parallèlement aux lacunes de la formation professionnelle. Encore faut-il que les entreprises aient envie de recruter par temps de brouillard, dans les affres d'une croissance mondiale claudicante. Le gouvernement envisage de taxer les CDD? Qu'à cela ne tienne. Les employeurs useront et abuseront des périodes d'essai. Et les précaires continueront à naviguer à vue, à ne pas pouvoir emprunter ni se loger, à se démotiver. Ou à s'uberiser. Demain, tous chômeurs ou autoentrepreneurs? Pour pallier la pénurie programmée de millions d'emplois, se profile le spectre du revenu universel ; versé à tous les citoyens, il se substituerait aux prestations sociales actuelles. Le concept, évoqué dès 1516 par Thomas More dans Utopia, faisait encore rire ou bondir il y a peu. Mais a-t-on vraiment le choix? La Finlande s'apprête à sauter le pas en 2017, à hauteur de 800 euros mensuels, pour un coût de 52,2 milliards par an. La Suisse se prononcera par référendum en juin, pour un montant de 2300 euros. Des expérimentations ont été menées aux Pays-Bas, en Alaska ou en Inde. L'Ontario et le Québec devraient suivre.

L'initiative appelle des questionnements économiques et philosophiques. Quelle somme de base allouer? Comment la financer? Les salariés accepteront-ils de trimer sans broncher tandis que des millions d'inactifs vivront à leurs crochets sans contrepartie? La mesure favorisera-t-elle l'inertie du plus grand nombre et décuplera-t-elle l'immigration? Le pouvoir et la richesse seront-ils encore plus concentrés entre les mains d'une minorité toute-puissante? La paix sociale est-elle viable dans une société d'oisifs dont l'énergie ne sera pas canalisée? Quelle transmission prodiguer, quelle éducation assigner, quelle culture enseigner, à des populations condamnées à la glandouille qui n'auront plus besoin d'apprentissage? Verra-t-on l'avènement d'une ère de jeux, d'une terre d'attractions et de loisirs de masse? Le triomphe du consumérisme béat drainé par une surabondance de productions robotisées à prix cassés? Le genre humain sera-t-il frappé de désintégration sociale et d'avachissement intellectuel, lobotomisé par l'assistanat, privé de son esprit d'initiative, bionisé par des imprimantes 3D déjà capables de dupliquer ses vertèbres? Toujours plus proche de l'immortalité mais dépouillé de son instinct de survie? L'attribution d'un revenu inconditionnel pourrait-il être, à l'inverse, un formidable outil d'épanouissement individuel et collectif, permettant à chacun de progresser, de trouver sa voie, d'accepter en complément des tâches mal rétribuées, de lancer son entreprise, d'être utile à la communauté, sans craindre de se retrouver à la rue? Tout est affaire de mentalité. L'Hexagone, en tout cas, plombé par l'absence de courage et d'audace qui le caractérise, a préféré différer le débat, qui devait se tenir au Sénat le 9 mars. Pourtant, le revenu universel et le contrat de travail unique pourraient être les deux piliers à même de négocier un changement de paradigme qui s'annonce inexorable, et de restituer leur dignité aux cabossés de la paupérisation.

Eloïse Lenesley

Le Figaro

 

 

La CSU demande un changement de ligne politique en matière d'immigration.

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Allemagne. Bavière. Le dirigeant de la CSU Horst Seehofer a désigné la politique d’asile conduite par le gouvernement fédéral d’Angela Merkel comme étant le facteur central du recul de la CDU lors des élections pour trois parlements de Länder du 13 mars 2016. Il a déclaré que les résultats des trois scrutins constituent un tremblement de terre politique. Il estime cependant qu’Angela Merkel reste la bonne personne pour exercer la fonction de Chancelier.

Le blog de Lionel Baland