mardi, 20 septembre 2016
Musulmans de France : l’étude qui fait polémique
Une enquête réalisée par l’Ifop sert de base à une étude de l'Institut Montaigne, qui esquisse un portrait des musulmans de France. Cette dernière a suscité de vives réactions.
Qui sont les musulmans de France ? Comment vivent-ils ? Quels sont leurs rapports à l'islam, à la société ? Alors que la vague d'attentats djihadistes et l'approche de la présidentielle enflamment les débats sur la place de l'islam, l'Ifop a tenté de répondre à cette question à travers un sondage conduit auprès de 1.029 personnes de confession ou de culture musulmane, extraites d'un échantillon de 15.459 métropolitains âgés de 15 ans et plus.
Cette enquête "inédite" de l'Ifop sert de base à l'Institut Montaigne, "think tank" d'obédience libérale, qui publie un rapport intitulé "Un islam français est possible".
28 % de rigoristes ?
L'Ifop a distingué trois grands groupes de musulmans en France, en fonction des pratiques des personnes sondées, de leur attachement à la laïcité, au port du voile ou à la viande halal.
Le premier groupe, largement majoritaire (46%), compte des musulmans "soit totalement sécularisés, soit en train d'achever leur intégration" sans renier leur religion. Un deuxième groupe, représentant 25%, est plus pieux et plus identitaire tout en rejetant le voile intégral.
Le dernier groupe, que l'Ifop évalue à 28%, réunit des croyants qui ont "adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République", s'affirmant "en marge de la société". Les jeunes, les moins insérés dans l'emploi et les convertis sont les plus disposés à adhérer à ce modèle, jusqu'à 50%.
5,6 % des habitants de métropole
En outre, le rapport publié par l'Institut Montaigne est parfois à rebours de certaines idées reçues. Il avance par exemple qu'en France, pays qui compte la plus importante communauté musulmane d'Europe, les musulmans comptent pour 5,6% des habitants de métropole (entre 3 et 4 millions), soit un pourcentage "moins important que ne l'avancent bon nombre de chiffres fantaisistes", souligne en avant-propos Hakim El Karoui, ancien conseiller de Jean-Pierre Raffarin à Matignon et ex-président de l'Institut des cultures d'islam.
Mais ils sont 10% des moins de 25 ans, "signe de la prégnance croissante de la deuxième religion du pays auprès des jeunes générations". L'âge moyen s'établit à 35,8 ans (il est de 53 ans chez ceux qui se déclarent chrétiens et de 43 ans pour les "sans religion").
Pas de "communautarisme musulman unique et organisé"
Une écrasante majorité des musulmans interrogés - aux trois quarts de nationalité française - ne refusent pas la mixité, acceptant de se faire soigner par un médecin (92,5%) du sexe opposé.
Côté pratiques, deux traits saillants très largement partagés : 70% des personnes interrogées déclarent "toujours" acheter de la viande halal et 65% sont favorables au port du foulard.
La question du voile est toutefois plus clivante : 65% des femmes musulmanes ne le portent pas. Quelque 37% des personnes de culture musulmane considèrent que les jeunes filles devraient pouvoir porter le voile au collège et au lycée et 24% sont favorables au port du niqab.
La fréquentation des 2.500 mosquées est plus faible qu'on ne le pense souvent : 30% des musulmans interrogés ne s'y rendent jamais, et autant ne le font au mieux que lors des grandes célébrations du ramadan.
En résumé, "la question sociale est la priorité des musulmans interrogés, bien avant les questions religieuses ou identitaires". Il n'y a pas de "communautarisme musulman unique et organisé".
Vives réactions
Réagissant sur le Forum Radio J, Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et proche de François Hollande, a souhaité "que les musulmans de France puissent vivre tranquillement leur foi en rupture avec toute intervention extérieure", jugeant "inquiétant" ce chiffre de 28% de musulmans présentés comme en marge de la société.
"28% des musulmans de France contre nos valeurs. Et on veut encore nous faire croire au #VivreEnsemble?", a tweeté Robert Ménard , maire de Béziers proche du Front national. Pour Anouar Kbibech , président du Conseil français du culte musulman, ce chiffre est "totalement déconnecté de la réalité".
Sur son blog, le candidat à la primaire de la droite Alain Juppé a estimé que, face à ce "durcissement de la religion musulmane", il fallait bâtir "un Etat fort", combattre "les amalgames" et inciter "la majorité silencieuse des musulmans" à s'impliquer dans la construction d'un islam de France.
Autre candidat à la primaire, François Fillon a relevé au "Grand rendez-vous" Europe1/iTELE/Les Echos "une sorte de dynamique en faveur de la radicalisation", militant en faveur de "statistiques pour pouvoir avoir les moyens de traiter un sujet qui est celui de l'islam radical".
De son côté, Cécile Duflot a souligné dimanche sur BFMTV qu'"une immense majorité des musulmans de ce pays vivent normalement". La candidate à la primaire écologiste a appelé à ne pas "agiter les peurs" avec ce type d'études statistiques, en l'absence d'un travail sociologique approfondi.
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Islam : les militants du FN attendent plus de Marine Le Pen
Contrairement à nombre de ses militants et à Éric Zemmour, la candidate du FN considère cette religion comme compatible avec la République.
Dans son discours de clôture des Estivales de Fréjus, Marine Le Pen a critiqué les méfaits de la mondialisation, parlé des agriculteurs, des policiers, des commerçants, des « espèces exterminées », et du droit des femmes. Mais ce dimanche à Fréjus, la présidente du Front national, qui avait été la première à mettre les mots « islamisme radical » sur les attentats de Charlie, n'a pas prononcé une seule fois les mots « islam » ou « islamisme », comme l'ont fait les cadres du parti lors des différentes tables rondes sur l'immigration ou le terrorisme.
Le fondamentalisme islamique éludé
Si les candidats Les Républicains à la primaire réclament l'internement des fichés S ou le contrôle du culte musulman par l'État, la question du fondamentalisme islamique est éludée par la présidente du Front national. Cette dernière se contente de l'évoquer de manière implicite par l'angle du souverainisme, de la laïcité et de l'égalité des sexes. Pour elle, la perte de contrôle de nos frontières entraîne une « immigration massive bouleversant tous les acquis de la laïcité, de la libération des femmes et du pacte républicain ».
Marine Le Pen, annoncée qualifiée au second tour mais qui ne serait pas élue présidente selon la plupart des études d'opinion, cherche ainsi plus à rassurer et rassembler tous les Français derrière elle, quelle que soit leur religion, ou leur origine, qu'à flatter les bas instincts de ses militants. Elle laisse le terrain aux Républicains, convaincue que sur l'islam, le FN n'a pas à donner de gages d'hostilité. La candidate de la France apaisée a même répondu par l'affirmative lorsqu'un journaliste lui a demandé si l'islam était compatible avec la République, le 11 septembre sur TF1.
« Cheval de Troie chevènementiste »
Une position qui lui a valu de violentes critiques dans le dernier ouvrage du polémiste Éric Zemmour. « Elle se trompe de combat, elle a vingt-cinq ans de retard. Le combat de la souveraineté n'est pas méprisable, il est indispensable. Sauf qu'une République islamique française pourrait être souveraine, mais ce ne serait plus la France », écrit-il. Il a également accusé la patronne du FN d'être une candidate « de gauche », « complètement endoctrinée par Philippot », ce « cheval de Troie chevènementiste ».
À Fréjus, ces attaques ont été minimisées par la patronne du FN et son bras gauche, Florian Philippot, qui concèdent seulement « des accords et des désaccords ».
Il faut dire que sur l'islam, les militants du FN semblent plus sensibles au discours musclé d'Éric Zemmour qu'à celui, beaucoup plus policé, de Marine Le Pen.
Rand A. Khalek, Hugo Domenach
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Allemagne : "La digue anti-extrême droite a cédé" - Entretien avec Ulrike Guerot *
Analyste renommée, engagée dans le dialogue franco-allemand et la construction européenne, ancienne collaboratrice de la Commission Delors, Ulrike Guerot était déjà convaincue, lorsque je l'ai rencontrée la semaine dernière à Berlin, de la nouvelle percée de l'AfD lors des élections de ce dimanche dans la capitale fédérale. Cette poussée de la droite radicale, qui même une rhétorique anti-euro et anti-migrations, ne concerne pas seulement les campagnes délaissées des Länders de l'Est. Elle touche désormais tout le pays, perce à chaque scrutin et entre ainsi, pour la première fois, au Sénat berlinois. Avec un score un peu inférieur aux 13 ou 14% que prédisaient les sondages, mais avec un score néanmoins surprenant. L'AfD sera protagoniste de la prochaine campagne pour les législatives, dans un an, et on peut parier sans se risquer qu'il entrera au Bundestag. Fragmentant encore un peu plus l'échiquier politique allemand, comme il ne l'a jamais été depuis la guerre. D'où vient l'AfD? Menace-t-il Merkel? C'est ce qu'on a demandé à Ulrike Guerot fondatrice du think tank European Democracy Lab.*
Comment décrire l’évolution de l’AfD et sa percée à chaque élection locale ?
Il faut remonter à la naissance du parti. J’ai fait des études avec Bernd Lucke, un des cofondateurs de l‘AfD, qui a quitté le parti l’an passé. C’est très intéressant parce qu’il ne répond pas au profil du populiste. C’est un professeur d’économie, renommé, distingué. Quand on était au cœur de la crise de l’euro, 2012, le FDP, les Libéraux, se dissociaient du gouvernement et des plans d’aide à la Grèce. Alors un vide politique s’est créé. On a senti qu’il y avait un courant conservateur national qui refusait l’aide à Athènes. Et qui se sentait, à tort à mon avis, trahi juridiquement parce qu’ils considéraient le plan d’aide contraire aux engagements de l’Allemagne. Ce n’était pas la promesse du traité de Maastricht. C’était un argument légal que l’on peut contester eu égard à l’opportunité politique, mais il était construit. Le FDP a dû serrer les rangs au sein du gouvernement de coalition, ce qui a créé un vide pour un parti défendant cette position.
C’est le premier sillon creusé par l’AfD ?
Oui, c’est là que débute la trajectoire de l’AfD, avec Bernd Lucke, un milieu bourgeois, totalement intégré à l’establishment, masculin et conservateur. Bernd Lucke voulait reconstruire un parti conservateur allemand, comme dans l’Allemagne de Weimar. Mais il avait le sentiment que tous les partis populistes en Europe, Le Pen ou Wilders, mêlaient deux lignes. Une ligne anti-euro, et une ligne anti-migration. Alors que l’AfD première manière était exclusivement anti-euro. Et Lucke a fait barrage lorsque les milieux du NPD, le parti néo-nazi, Leo Sarrazin et consort ont voulu l’approcher.
A quel moment la mue s’est-elle opérée ?
Avec la crise des réfugiés, la digue entre ces deux lignes a cédé. Du coup, Bernd Lucke a été évacué. Frauke Petry et son équipe ont pris le parti, et l’AfD est devenu comme les autres partis populistes, anti-euro et anti-immigration. Il s’ouvre sciemment à cet électorat plus radical.
C’est la fin du tabou de l’après-guerre, du barrage anti-extrême droite ?
C’est la fin du tabou, oui. Et le fait même que Frauke Petry ait donné une interview dans laquelle elle lève le tabou sur l’usage du mot völkisch, c’est la fin de ce tabou (qui a inspiré les idéologies racistes en Allemagne à la fin du XIXè siècle et au début du XXème). Elle a quarante ans, c’est une jolie femme, en jupes courtes, cela joue bien sûr. Elle a quatre enfants, elle répond à toutes les cases. Elle est très intelligente, et elle a été promue par une fondation qui promeut les young leaders.
C’est une perçée à l’Est et à l’Ouest ?
L’AfD s’est établi, et maintenant incrusté. Pour Berlin, par exemple, les élections montrent un nivellement. Cela signifie que le système partisan en Allemagne est en plein éclatement. Tous les mécanismes de coalition qu’on connaissait, Libéraux-SPD, Libéraux-CDU, CDU-SPD… sont remis en cause. On arrive à des mécanismes de coalition un peu bizarres, Rouge Vert Jaune, ou Vert Noir. Il y a un effritement des partis de gouvernement et du système lui-même.
C’est aussi une crise du SPD ?
Oui, comme en France, on assiste à une crise de la gauche, avec ses divisions. On retrouve la fracture des années 1920 avec les communistes. Les ouvriers se sentaient trahis, et les populistes de l’époque se disaient national-socialistes. Ils combinaient le national et le social. C’est exactement ce que l’AfD prétend faire. En réalité, le programme économique est complètement néo-libéral, pas de protection sociale pour les femmes célibataires, mais ils prétendent un positionnement social. En Allemagne le sentiment est diffus que le SPD ne s’occupe pas des couches pauvres, qui du coup, poussent les délaissés de la mondialisation dans les bras des populistes. Il faut nuancer, cependant. L’AfD se nourrit de deux parties de la population. Il y a les perdants de la globalisation, souvent en milieu rural ou à l’Est, dans les centres périurbains. Les gens qui ne sont pas mobiles. Statistiquement les deux critères déterminants sont le bas niveau d’éducation, et les hommes. Ce qu’on retrouve cher Hofer en Autriche.
L’autre élément ?
C’est une forme de ressentiment de la classe moyenne plus ou moins aisée. Les professions libérales, ou même chez les professeurs, c’est un sentiment de stagnation salariale. Ils veulent garder ce qu’ils ont, surtout pas partager par la peur du déclassement. C’est un autre électorat, un autre mécanisme. Les deux milieux convergent sur l’AfD.
Est-ce que cela va durer ?
Oui. Je pense que cela va monter encore, y compris à l’Ouest. On l’a vu à Hanovre. A Berlin maintenant. Il y a une dialectique entre la classe politique qui ne veut pas regarder la réalité, et plus elle se replie sur elle-même et écarte l’AfD du débat politique, au lieu de prendre au sérieux la critique qui est portée, plus le ressentiment est fort. La dévalorisation de l’AfD fait son jeu.
Merkel est vraiment menacée ?
Oui, elle est menacée, mais pour l’instant il n’y a pas d’alternative. La CDU n’a pas de candidat alternatif. Au SPD, Sigmar Gabriel est hors-jeu. Dans un raisonnement de grande coalition, il n’y a pas d’alternative. Merkel joue la carte de l’alliance avec les Verts, c’est ce qui se chuchote à Berlin depuis un moment. Cela rallierait conservateurs et progressistes sur l’énergie. C’est en gestation depuis deux ou trois ans, mais il faut attendre pour savoir si c’est un projet viable. Ce serait la troisième option d’Angela Merkel, capable de gouverner avec tout le monde. Est-ce bon pour elle ? Pas si sûr, on peut retourner l’argument aisément. Selon moi elle est vraiment menacée, parce que la CSU est de plus en plus tendue.
Au point de déteindre sur des franges de son parti, la CDU ?
Absolument. Mais j’entends dire parmi les jeunes députés CDU une certaine lassitude de Merkel, parce qu’ils savent qu’ils risquent leur députation l’an prochain. Dans les calculs qui circulent actuellement, la CDU pourrait perdre jusqu’à 90 députés, surtout des jeunes entrés au Bundestag la dernière fois. Il n’y a pas de figure alternative, mais sa base de pouvoir est en train de se dégrader.
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Yannick Moreau : « Les migrants de Calais reviendront »
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Enquête sur l’islam en France
Le JDD vient de publier une intéressante étude sur l’islam en France. Réalisée par l’IFOP pour l’institut libéral Montaigne, elle donne, malgré l’échantillon un peu restreint (874 musulmans), une idée assez précise de la situation. Seule surprise, les musulmans seraient moins nombreux que prévu : 3 à 4 millions (notez l’imprécision !) et non 6,5 millions comme on le pensait. Mais ils seraient 5,6 % des moins de 15 ans et 10 % des moins de 25 ans. Ce décalage énorme entre les deux chiffres montre que les migrants font, au minimum, doubler le nombre de fidèles du Prophète. Il donne des arguments à ceux qui s’inquiètent du remplacement des chrétiens par des mahométans et démontre l’urgence de la maîtrise de l’immigration. En outre, 25 % des musulmans sont étrangers (énorme !). Nous « importons » massivement des tenants de cette religion.
Un chiffre n’est pas une surprise sauf pour les biens-pensants : il y a deux fois plus de personnes qui quittent l’islam que de convertis. Beaucoup, révoltés par les attentats ou évoluant dans une société ouverte et tolérante, remettent en cause les dogmes de leur foi.
Ils deviennent plus souvent athées que chrétiens (ou bouddhistes). Les biens-pensants censurent ce genre d’information qui est contraire à leur doxa. Ils n’imaginent pas que la religion devant laquelle ils s’extasient devienne si repoussante aux yeux de certains de ses fidèles.46 % des musulmans sont sécularisés, 26 % sont pieux mais rejettent le voile intégral (mais sans doute exigent le hijab !) et 28 % ont des croyances pudiquement qualifiées d’opposées aux valeurs de la République. Ce dernier chiffre est très inquiétant ! Nous avons plus d’un million d’intégristes sur notre sol. Sans doute la grande majorité de ces derniers sont opposés aux attentats, mais le terrorisme islamiste possède, là, un vivier extrêmement important.
Pendant les années de plomb en Italie, les milieux d’extrême gauche où se recrutaient les assassins qui ont fait régner la terreur pendant dix ans piochaient dans une masse vingt fois moins importante ! 60 % des musulmans demandent l’autorisation du voile à l’école. 80 % des croyants veulent manger halal. Ces chiffres sont cohérents avec les données précédentes et prouvent que les musulmans qualifiés de pieux, mais pas intégristes, ont en fait une vision rigoriste de leur culte, et que la différence entre les deux catégories est mince.
Enfin, un certain rattrapage social a lieu. Le pourcentage des diplômés est supérieur aux attentes, vu l’origine sociale des sondés. C’est une bonne nouvelle car les radicaux islamistes se recrutent principalement chez ceux qui font le moins d’études.
En conclusion, cette étude est finalement conforme à ce qu’on attendait : les musulmans représentent 10 à 12 % des 20-30 ans (ce qui donnera, à terme, leur pourcentage en France) mais ce chiffre ne cesse d’augmenter avec l’immigration. Enfin, la moitié d’entre eux sont religieux (contre 15 % des chrétiens).
Christian de Moliner
05:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
Avenue du muslim, le dernier cri de la mode islamique
site avenuedumuslim.com, il vaut le détour.
Hijabs, jilbabs saoudiens, abayas, bas et gants opaques assortis, faites votre choix et gagnez du temps : seulement 7 couleurs unie, toutes foncées ! Vous avez choisi l’abaya prune et avez soudain envie de faire plaisir à votre petite fille de deux ans ? Prenez-lui le chatoyant jilbab sarouel gris grâce auquel elle n’aura plus les cheveux au vent, il n’y a que lui. Vos copines vont en pâlir d’envie. Que vous compléterez avec Mon prophète Muhammad pour l’aider à s’endormir. Pour votre fils gymnaste, vous allez hésiter entre d’élégants et très confortables sarouels, entrejambes ultra-larges et super descendants – trop cool – ou un kami jogging noir, il va adorer. Ainsi que la veilleuse coranique pour sa prière du soir. Tant que vous y êtes, n’oubliez pas votre mari.
Pour lui, une longue robe à manches courtes noire et blanche, cela s’appelle un kami. Qui a dit que ce n’était pas sexy ?
Je me moque un peu, je l’admets. Tout de même, comme preuve de l’absence de joie de vivre et de modernité de l’islam, c’est plutôt réussi ! Des formes aux couleurs en passant par la variété de choix ou leur élégance que ne lui envierait pas Chanel et Saint Laurent, et il faudrait se demander comment nous avons pu si longtemps nous en passer ? Côté littérature, c’est même le pompon. Entre autres lectures – dont les incontournables Coran, hadiths et tajwid -, Les Délices du paradis et L’Enfer et ses supplices, pour toute la famille, et pour vous, madame, Les Qualités de l’épouse vertueuse, avec son corollaire Le Recueil de fatwas concernant les femmes. À côté, Montaigne, Rousseau et Hugo peuvent aller se rhabiller ! Aucune chance, évidemment, de vous ruer sur Cinquante nuances de Grey !
À la Belle Époque, les dames sortaient la taille serrée dans leurs robes à crinoline et les messieurs portaient beau le costume trois pièces et le chapeau. Le XVIIe siècle a vu fleurir corsages à baleines, robes-manteaux pour la gent féminine et éclatants pourpoints pour la masculine ; les années soixante, la mini-jupe, et les seventies les pattes d’eph’. L’histoire de la mode française est riche et continue, somptueuse ou sexy, elle é-vo-lue… Mais pas la mode islamique !
Et dire que c’est nous que politiques et médias traitent de rassis et de moisis ! Pire : c’est nous qui fantasmons la prolifération des signes islamiques dans les espaces publics… La mode islamique figée au temps du Prophète, sombre, uniforme et triste, intolérante et sexiste, mais cela ne leur met toujours pas la puce à l’oreille… À moins que reluquer les femmes en « jilbab assalafiyat de portage », ils adorent !
Où se trouve le siège de cette collection dernier cri, Avenue du muslim ? En Arabie saoudite ? À Bezons, dans le Val-d’Oise ! Vous avez dit « avancées », « progrès », « évolution » ?
Caroline Artus
05:42 | Lien permanent | Commentaires (0)
Que retenir de l'enquête sur les musulmans de France
Religion, famille, politique... Réalisé par Hakim El Karoui après une enquête de Ifop pour l'Institut Montaigne, un rapport publié en exclusivité par les JDD renseigne sur la sociologie et le mode de vie des musulmans de France, en 2016.
Des chiffres pour dépassionner le débat. C'est l'objectif du rapport du consultant Hakim El Karoui, de l'Institut Montaigne, après une enquête de neuf mois réalisée par l'Ifop, que publie le JDD dimanche et qui s'attache à esquisser une sociologie des musulmans de France, dans un contexte où les amalgames sont nombreux.
A commencer par leur nombre, souvent exagéré par les théoriciens catastrophistes du "grand remplacement" qui estiment que 8 à 10% des Français seraient de confession musulmane. Selon les estimations de l'Institut Montaigne, ils seraient entre 3 et 4 millions, avec un âge moyen de 35,8 ans. Plus de cinq musulmans de France sur six (84%) ont moins de 50 ans. A noter que la moitié d'entre eux sont nés Français, et qu'ils sont 74% à être de nationalité française.
Rejet de la polygamie à 75%
Deux musulmans de France sur trois (66%) accordent une grande importance à la religion. C'est le même nombre qui pensent que la laïcité permet de pratiquer librement sa religion. La foi, d'ordre privé? Pour 84%, la réponse est oui.
Plus de la moitié des personnes de confession musulmane vivent en couple (55%), parmi lesquels les trois quarts (77%) le sont avec un conjoint musulman. Concernant la famille, ils sont 75% à considérer qu'il est normal que la polygamie soit interdite en France. Six musulmans sur dix (59%) pensent qu'une femme doit pouvoir choisir librement d'avorter.
Davantage de discrimination depuis les attentats
Une majorité occupe un emploi en CDI (55%), un sur dix (10%) est fonctionnaire. En revanche, ils sont dans l'ensemble moins diplômés que les chrétiens, juifs, personnes d'autres confessions ou athées en France : 41% ont un diplôme inférieur au baccalauréat et 15% n'ont aucun diplôme.
Conséquence des raccourcis de certains, 38% se sentent plus discriminésqu'avant les attentats de 2015. Ils sont 58% à estimer que le niveau de discrimination est équivalent. Quatre musulmans sur cinq (82%) considèrent qu'il y a trop d'impôts en France, où ils trouvent également à 74% que les inégalités sociales sont trop nombreuses.
Enfin, au niveau politique, 45% ne se situent ni à droite ni à gauche de l'échiquier politique, quand 30% se disent de gauche et 18% de droite. Près de la moitié (47%) pensent possible qu'un Français de confession musulmane puisse devenir président de la République dans les dix prochaines années.
ENQUÊTE réalisée par téléphone, entre le 13 avril et le 23 mai 2016, auprès de 1.029 personnes de religion ou d'ascendance musulmane extraites d'un échantillon national représentatif (méthode des quotas) de 15.459 personnes âgées de 15 ans et plus, résidant en métropole. Les personnes de religion ou d'ascendance musulmane se répartissent ainsi : 874 de religion musulmane et 155 non musulmanes ayant au moins un parent d'ascendance musulmane. Les quotas ont été définis à partir des données du recensement (Insee 2012).
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lundi, 19 septembre 2016
La ville FN pourrait bientôt compter trois mosquées
La municipalité a perdu dans deux dossiers concernant l'aménagement de lieux de culte.
L'islam est finalement soluble en terre FN. Le hasard du calendrier vient d'accélérer deux dossiers qui devraient réjouir les musulmans de cette commune dirigée par le FN depuis 2014.
Hier matin, le tribunal administratif a condamné la municipalité parce qu'elle s'opposait au rachat de l'ancienne trésorerie de Mantes-la-Ville, devenue depuis avril dernier une mosquée. Au moment de la vente, la mairie a exercé son droit de préemption. Elle souhaitait alors transformer les locaux en poste de police municipale. La justice a estimé qu'il s'agissait d'un « abus de pouvoir » pour empêcher la création de la mosquée. Battu, Cyril Nauth indique qu'il fera « très certainement » appel.
Un projet dans le quartier des Merisiers
Dans le même temps, une autre association, El-Fethe, a obtenu gain de cause au tribunal de grande instance. Il y a quelques mois, elle avait cherché à acheter un pavillon afin d'en faire une mosquée. Le vendeur avait fini par se rétracter et l'affaire s'est poursuivie devant les tribunaux. Les juges ont finalement donné raison à El-Fethe. Une mosquée pourrait donc faire son apparition dans les prochains mois dans le quartier des Merisiers.
Ces deux lieux de culte s'ajoutent à un troisième, situé boulevard Salengro. Avant l'arrivée du FN au pouvoir, c'était le seul à Mantes-la-Ville... « Et alors ? Le Front national ne s'est jamais opposé à l'Islam !, s'irrite Cyril Nauth. J'ai toujours dit que j'étais contre le projet de la trésorerie, pas contre l'Islam. » Cette position figurait dans ses tracts de campagne. Les opposants à Cyril Nauth ne manquent toutefois pas de lui rappeler ses engagements. « Je me souviens qu'il avait dit récemment que les musulmans n'étaient pas près de prier dans l'ancienne trésorerie, remarque Eric Visintainer (LR). Cyril Nauth doit rester humble : il n'est pas au-dessus des lois, il est en train de l'apprendre. »
La réalité mérite toutefois d'être nuancée. L'acquisition de la trésorerie était un processus déjà engagé avant l'arrivée du FN dans la commune. Elle avait été encouragée par l'ancienne équipe socialiste et accélérée par la préfecture. Quant à la mosquée du boulevard Salengro, malgré un vote du conseil municipal demandant sa destruction, la démolition n'a jamais eu lieu.
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Projet de mosquée à Mantes-la-Ville : le maire FN débouté pour la troisième fois
Le maire Front national (FN) de Mantes-la-Ville, dans les Yvelines, a une nouvelle fois été débouté par la justice dans l’affaire l’opposant à l’Etat et à une association musulmane. La justice a statué : il n’était pas fondé à préempter un local, destiné par la précédente municipalité à devenir une mosquée, pour y installer sa police municipale.
Dans une décision rendue vendredi 16 septembre, le tribunal administratif de Versailles a considéré notamment que la décision attaquée par le maire, Cyril Nauth, « bien que formellement motivée par la nécessité d’installer le service de police municipale dans des locaux plus spacieux, procède en réalité d’une volonté d’utiliser le droit de préemption afin de faire échec à l’installation d’un lieu de culte musulman » et que ce « véritable mobile » est « tiré de considérations étrangères à un but d’intérêt général ». Le tribunal a donc estimé qu’il y avait bien « détournement de pouvoir » de la part du maire.
Cyril Nauth avait déjà été débouté en référé (procédure d’urgence) par cette même juridiction en août 2015, puis par la cour administrative d’appel en octobre.
Lors de l’audience devant le tribunal de Versailles le 2 septembre, le rapporteur public avait souligné « le coût » du projet du maire (760 000 euros) et le fait que le local était « disproportionné » pour une équipe de « 12 agents de police municipale ».
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La municipalité FN voulait installer un poste de police. Le Tribunal décide que ce sera une mosquée!
Victoire pour l’association des musulmans de Mantes-sud à Mantes-la-Ville (Yvelines). Le tribunal administratif de Versailles a annulé ce vendredi matin le droit de préemption exercé par la mairie sur les locaux de l’ancienne trésorerie, devenue une mosquée.
L’an passé, la municipalité FN s’était opposée à la vente de cette trésorerie en utilisant son droit de préemption. A la place d’une mosquée, le maire souhaitait installer un poste de police municipale. Selon le tribunal administratif, il s’agit d’un abus de pouvoir.
La procédure n’étant pas suspensive, l’association avait malgré tout érigé une mosquée et accueillait jusqu’à 300 fidèles. Une capacité qui pourra prochainement être portée à 700 places. Le maire frontiste Cyril Nauth dénonce une « décision scandaleuse et inique. » « Nous allons très vraisemblablement faire appel », a-t-il indiqué.
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À la demande de l’UOIF, l’État renonce à la liberté de changer de religion
Avec le rapport d’information n° 757, session extraordinaire de 2015-2016, enregistré à la présidence du Sénat le 5 juillet 2016 sur l’organisation, la place et le financement de l’islam en France et de ses lieux de culte – de même qu’avec la création, en 2005, du CFCM (Conseil français du culte musulman) -, il a été répondu à une fonction symbolique : « Assurer la visibilité du culte musulman au même titre que les autres cultes. »
Il s’agissait, selon la formule reprise autant par M. Jean-Pierre Chevènement que M. Nicolas Sarkozy (en son temps),« d’asseoir l’islam à la table de la République ». Dans ce sens, les organisations voulant participer à sa création devaient accepter un texte rappelant les principes de la laïcité.
En introduction de ce rapport, on peut lire : « La situation nationale et internationale de ces derniers mois, de ces dernières années, a placé – bien malgré elle – la communauté musulmane vivant en France au cœur de débats et d’interrogations provoqués par l’amalgame trop fréquent entre l’islamisme radical et l’islam. »
On pouvait souscrire à ce distinguo, si toutefois les principes qui régissent la République avaient été respectés. Hélas, c’était sans compter sur les accommodements que s’arrogent les représentants du peuple avec les lois pourtant votées en son nom.
Mais quelle est donc la transaction qui a permis l’accord, l’acceptation et enfin la signature entre les représentants de l’islam, dit « non radical », et l’État ? Le constat est radicalement confondant !
En effet, le texte adopté a été accepté par les représentants de l’islam, dit « non radical », mais au prix d’un compromis sur son contenu. La mention du droit de « changer de religion » a été retirée à la demande de l’UOIF (page 87 du rapport d’information n° 757 du Sénat).
S’est-on jamais assis aussi volontiers sur le droit ?
Avec cette compromission (excusez du peu), les pouvoirs publics ont introduit un état d’exception, en totale contradiction avec la Constitution, le droit français et la Convention européenne des droits de l’homme qui, aux termes de l’article 9, précise : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction. »
D’un côté, la République pour les Français non musulmans, et de l’autre, pour les Français musulmans, les règles doctrinales de la charia imposée par le Coran. (Selon le Coran, l’apostasie et son pendant – le blasphème – sont punis de mort ou de peines sévères.)
Ipso facto, de compromissions en acceptations tacites, l’État acceptera-t-il, ainsi, que l’on revienne sur la peine de mort ? Ce serait radical, non ?
La neutralité de l’État se doit, dans l’esprit si ce n’est la lettre de la loi du 9 décembre 1905, de respecter les cultes qui s’exercent sur son territoire.
Mais l’État ne se doit-il pas à l’absolue priorité de respecter les principes fondamentaux de sa Constitution, du droit français et de la Convention européenne des droits de l’homme ?
Naïvement, je le pensais !
Richard Pascal
10:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
Claude Goasguen devait-il s’excuser de ses propos sur les Maghrébins ?
Qu’il ait ou non appartenu au groupe Occident, entre 1964 et 1968, Claude Goasguen, le député-maire Les Républicains du XVIe arrondissement de Paris, a incontestablement fréquenté, quand il était étudiant à la faculté d’Assas, des militants de ce mouvement comme Patrick Devedjian, Gérard Longuet et Alain Madelin. Il fut notamment président de la Corpo d’Assas, pas spécialement classée à gauche, et partisan de l’Algérie française.
Faut-il s’étonner, dans ces conditions, que son intervention sur LCP, mercredi soir, où il était invité à débattre de la fameuse « identité heureuse » d’Alain Juppé, ait provoqué la polémique ? Ce soutien de Nicolas Sarkozy aux primaires a déclaré que « nous avons un problème avec les Maghrébins, incontestable. Cette affaire de la guerre d’Algérie a été très mal perçue par la communauté musulmane maghrébine de la troisième génération, mais aussi par certains Français. » Il n’en fallait pas plus pour que cette sortie, relayée par des tweets, provoquât un tollé, contraignant Claude Goasguen à s’excuser dans un communiqué.
"Nous avons un problème avec les Maghrébins" par bvoltaire
Quoi qu’on pense de ses positions politiques actuelles ou passées, force est de reconnaître que son analyse n’est pas erronée. La guerre d’Algérie, quand on l’évoque aujourd’hui, est souvent traitée de manière manichéenne : les bons et les méchants, les libérateurs et les colonisateurs. On ne relève guère que le terrorisme du FLN avait beaucoup de points communs avec le terrorisme actuel. Mais c’était pour la « bonne cause » et, dans ce cas, c’est bien connu, la fin justifie les moyens.
La dénonciation systématique de la colonisation, l’esprit de repentance inculqué aux Français, notamment aux plus jeunes, la propension de certains gouvernants à éluder leurs propres responsabilités ont contribué à falsifier la vérité historique sur cette période tragique.
Résultat : cinquante-quatre après, des jeunes issus de l’immigration, à la troisième génération, éprouvent du ressentiment contre la France et sont prêts à soutenir ou rejoindre les djihadistes.
Ce sont les vainqueurs qui écrivent l’Histoire. L’absence de recul critique, les anachronismes, la censure, l’impartialité, la lâcheté, la complicité parfois, ont jeté l’opprobre sur les partisans de l’Algérie française ou d’une coopération privilégiée avec l’Algérie. En dénigrant sans cesse le rôle de la France, on la présente nue pour la flagellation. Pire ! On enferme les Français originaires d’anciennes colonies françaises dans le statut de victimes innocentes, on les convainc que leur avenir est sans issue. Voilà qui peut expliquer, au moins en partie, les difficultés rencontrées dans leur intégration.
Il faudra bien, un jour, rétablir la vérité. Qui ferait croire, à part des esprits obtus ou partisans, que des officiers, des généraux, souvent anciens résistants, ont désobéi parce qu’ils étaient soudain devenus des fascistes et des factieux ? Qui soutiendrait que Jacques Soustelle, un des proches du général de Gaulle pendant la Résistance, que Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil national de la Résistance, se seraient transformés en dangereux extrémistes ? Qui se féliciterait que la France ait tourné le dos aux Algériens qui voulaient coopérer avec elle ? Qui justifierait que des milliers de harkis, sur ordre du gouvernement, aient été abandonnés, livrés ainsi au massacre, et s’honorerait du sort réservé en France à ceux qui en réchappèrent ?
Claude Goasguen n’a pas à s’excuser. Il n’a fait qu’exprimer – avec quelque maladresse – une vérité qu’on n’aime pas entendre. Son seul tort, c’est, en présentant ses excuses, d’avoir cédé à la pression de la pensée unique.
Jean-Michel Léost
10:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
« Retourne au Maroc » : la petite phrase qui ébranle la Belgique
Les chiens de garde du politiquement correct, toujours avides d’un dérapage, d’une petite phrase qui déplaît, voire d’un mot qui dépasse les pensées de celui qui a le malheur de le prononcer, ne se sont pas privés de se ruer sur leur proie sans défense.
Evidemment, Luk Van Biesen, député fédéral d’obédience libérale, aurait été plus inspiré de se taire ce jeudi après-midi dans l’hémicycle parlementaire. Ses opposants ont cru entendre qu’il avait enjoint une de ses collègues socialistes de « retourner au Maroc ». Lui nie avoir tenu de tels propos et prétend, à qui veut encore l’écouter – c’est à dire plus personne -, qu’il affirmait au sujet des travailleurs licenciés de Caterpillar qu’ils « retrouveraient du travail puisqu’ils sont performants, que ce soit ici ou à l’étranger, en Turquie ou au Maroc par exemple ».
Les enregistrements des débats à la Chambre semblent – pour le moment – lui donner raison. Peu importe : en terres politiquement correctes, on n’aime rien tant que les curées au cours desquelles le contrevenant n’a pas même le droit de s’expliquer ou de témoigner de sa bonne foi.
Le député écologiste flamand Kristof Calvo, prompt à voir partout des chemises brunes, des bras qui se tendent et l’odeur nauséabonde des années trente, a lancé le premier les hostilités, suivi par toute la classe politico-médiatique. L’occasion était trop belle.
Depuis, la Belgique ne parle plus que de ce « racisme ordinaire » qui a de nouveau droit de cité, de ces « propos inadmissibles » proférés par un « sagouin sanguin », de cette « intolérance » dont sont forcément victimes les étrangers, de la « parole raciste » qui se libère jusque dans les Parlements. Si, bien sûr, toute forme de racisme est abjecte, la saillie, peut-être apocryphe, arrange les intérêts d’une petite élite qui sent son pouvoir de nuisance s’effriter et qui a donc fait de Luk Van Biesen la proie idéale.
Quoi de plus commode, en effet, pour les cosmopolites de tous bords, lorsque le multiculturalisme montre ses limites et tue, à Paris et à Bruxelles, que de désigner à la vindicte un homme politique qui a peut-être fauté dans le feu de l’action ? Pendant ce temps-là, la plupart des députés évitent de s’interroger sur leurs propres responsabilités dans un monde qui se délite.
Meryame Kitir, la victime putative de l’incident, est née en Belgique, à Maasmechelen. Elle entre au Parlement fédéral en 2007 après avoir été ouvrière, et représentante syndicale, au sein de l’usine Ford de Genk qui fermera, finalement, ses portes en 2012. La jeune femme que le « fordisme » a portée au pinacle politique méritait probablement mieux que cette polémique. Luk Van Biesen, quant à lui, attend que la meute lui porte le coup fatal, celui dont on ne se relève jamais en politique.
Gregory Vanden Bruel
10:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
Fabien Bouglé : « Je le dis à l’État et au préfet - ne jouez pas aux apprentis-sorciers ! »
Fabien Bouglé, conseiller municipal de Versailles, met en garde contre l’installation d’un camp de migrants non loin de sa ville, qui selon lui ne s’apparente en rien à l’accueil de véritables réfugiés politiques.
10:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
Karim Achoui en veut à Éric Zemmour : l’envie de pénal
Le curriculum vitae de Karim Achoui est lourd. L’avocat franco-algérien fut surnommé l’« avocat des voyous », avant d’être considéré comme un voyou lui-même. Impossible, ici, de dresser une liste exhaustive des affaires dans lesquelles il a été impliqué, tant elles sont nombreuses. Pour faire bonne mesure, citons néanmoins les principales mises en examen et condamnations personnelles du monsieur : mis en examen en 2005 pour subordination de témoin dans une affaire d’extorsion de fonds commise par le clan Hornec en 2002 (non-lieu) ; placé en garde à vue dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent (relaxe) ; poursuivi pour complicité de faux (un an de prison avec sursis et cinq années d’interdiction d’exercer la profession d’avocat) ; mis en examen en 2004 pour avoir été complice de l’évasion de la prison de Fresnes du criminel Antonio Ferrara (condamné à sept ans de prison avant d’être finalement acquitté en 2010) ; radié du barreau de Paris en 2011.
Tel le chat, Karim Achoui retombe toujours sur ses pattes. En 2014, il a été admis à la profession d’avocat par décision du Conseil de l’ordre algérien. Grâce aux accords d’Évian, l’homme peut parfois plaider en France si la justice le lui autorise.
Logiquement grillé dans le milieu du grand bandistime français, et ne pouvant se consacrer que secondairement à ses activités professionnelles en France, il s’est depuis reconverti en avocat des causes islamistes, surfant sur le zeitgeist marxiste culturel.En fondant la Ligue de défense judiciaire des musulmans, il a pu retrouver ces lumières qu’il affectionnait du temps de sa splendeur passée. Cmplémentaire du Collectif contre l’islamophobie en France, proche des Frères musulmans et dirigée par Marwan Muhammad, l’association de Karim Achoui a notamment défendu des membres de l’association BarakaCity.
Son dirigeant, Idriss Sihamedi, se présente comme un « musulman normal ». Pourtant, lors d’un entretien accordé sur Canal+ à l’émission Le Supplément en 2015, Idriss Sihamedi déclarait à une question posée sur les jeunes djihadistes français de papiers partis en Syrie : « Ce n’est pas qu’on ne condamne pas l’État islamique, c’est qu’on essaye d’avoir une certaine pédagogie pour essayer de discuter avec les jeunes et pour leur faire comprendre qu’on est une alternative qui est bien, qui est pacifique. Ce n’est pas équitable, ce n’est pas juste de poser la question à un musulman comme moi parce que je suis musulman. »
Il n’est donc guère étonnant que Karim Achoui soit, aujourd’hui, à l’initiative d’une cabale judicaire contre Éric Zemmour. Dans un communiqué, l’avocat exprime clairement ses intentions : « Tous les musulmans de France, et quiconque se sentant offensé par de tels propos honteux (…) vous pouvez en votre nom vous joindre (…) à la procédure par la force du droit. »
Défenseur des libertés d’expression des musulmans radicaux, Karim Achoui se mue en censeur quand son obsession communautariste l’y oblige. Il applique à la lettre la stratégie des tenants d’un islam dit politique, conquérant : utiliser les armes offertes par les démocraties libérales, notamment et surtout le droit, pour imposer leurs lois. Se profile une véritable jurisprudence islamique, interdisant toute critique de la religion musulmane et toute entrave à sa pratique. Aujourd’hui, le Code civil, demain la charia ? On est en droit de se poser la question.
Gabriel Robin
10:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
L’État a encore menti : il y aura bien des migrants en Île-de-France !
Le 13 septembre, Le Figaro (document à l’appui) rapportait la décision du gouvernement « d’écarter dans la répartition [des migrants venant de Calais] les régions Île-de-France – particulièrement tendue sur la question de l’hébergement – et Corse ». Faux ! révèle, le 15 septembre, Valeurs actuelles : parmi les 12.000 migrants dispatchés partout en France, un certain nombre sera bel et bien envoyé en Île-de-France.
On nous a donc menti. Un mensonge, d’ailleurs, « confirmé » par Valérie Pécresse le 14 septembre au micro de RMC/BFM TV, le gouvernement lui ayant « demandé de mettre un campement de migrants à Cergy-Pontoise (95) et un autre à Vernouillet (78) ».
Des décisions prises en ce moment même, à huis clos, s’il vous plaît, par les préfets, seuls, sans concertation aucune avec les maires concernés, ces derniers n’ayant pas été conviés à cette réunion. Philippe Brillault, le maire du Chesnay, dans les Yvelines, s’en étrangle. « Combien de milliers de migrants va-t-il y avoir en Île-de-France ? » Et d’affirmer avec force défendre « les intérêts de [ses] citoyens » avant les siens. En effet, dit-il non sans humour, mettre un camp de migrants dans une banlieue bourgeoise, « ça peut faire plaisir, mais il y a aussi des gens simples, chez nous ».
Pour Philippe Brillaud, d’ailleurs, cela ne fait pas un pli : le gouvernement avait bien prévu deux étapes.
La première était de répartir des migrants en province – y compris, comme nous l’apprend La Dépêche, dans de tout petits villages comme celui de Bruniquel (82), classé, qui s’apprête à en accueillir 24 -, « d’attendre de voir les réactions tout en nous disant que l’Île-de-France et la Corse ne sont pas concernées ». La deuxième… ce sont les décisions qui ressortiront de cette opaque réunion entre préfets.C’est exactement cela : sous couvert de désengorger la jungle de Calais (qui finira par se remplir à nouveau), camp devenu si grand qu’il ne peut qu’engendrer tout ce que l’on sait déjà – saleté, multiples agressions à l’intérieur, violences inouïes à l’extérieur -, l’État crée un peu partout des « mini-Calais », comme l’a souligné Marine Le Pen, sortes de laboratoires expérimentaux à plus petite échelle. Comment cela va-t-il se passer, les habitants vont-ils accepter ces afflux d’étrangers ? Pas de grandes protestations ni autres émeutes ? Alors, on continue, pour paraphraser Jean-Claude Juncker interrogé par le Spiegel, à propos des décisions européennes en… 1999. L’édile du Chesnay, outré par « l’ignorance » de l’État à l’égard des élus locaux, ne semble pas de cet avis et il « craint que dans les mois qui viennent, les semaines qui viennent, il puisse y avoir une réaction populaire forte ». Gare « à l’étincelle ».
Le gouvernement chercherait cependant à essaimer des jungles tout court qu’il ne s’y prendrait pas autrement…
« Car, de toute façon, personne ne comprend ce que nous décidons, alors nous continuons, pas à pas, jusqu’à ce qu’un retour en arrière devienne impossible », concluait, très satisfait, le président de l’Union européenne.
Exactement ce que ce gouvernement sortant met en place avant son éjection, en mai prochain.
Qu’il se méfie, quand même.
Caroline Artus
10:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Strasbourg, Istanbul-sur-le-Rhin
La Turquie érige actuellement à Strasbourg le plus grand de ses bâtiments diplomatiques à l’étranger, un nouveau consulat aussi kolossal que le palais d’Erdoğan à Ankara, avec pas moins de 13.000 m2 de surface pour un ensemble de quatre bâtiments qui accueilleront l’ambassade auprès du Conseil de l’Europe, le consulat général, la résidence du consul et un espace pour l’accueil du public. Situé à quelques centaines de mètres de… la Cour européenne des droits de l’homme, l’imposant complexe ne va pas sans soulever des inquiétudes dans le voisinage. Les riverains s’inquiètent, notamment, de l’affluence potentielle – 140.000 ressortissants turcs vivent dans le Grand Est – et déplorent qu’il n’y ait aucune place de parking envisagée sur le terrain octroyé au consulat. Cela n’a pas empêché la délivrance du permis de construire avec la bénédiction de la mairie socialiste et… de son opposition…
Idem pour une nouvelle grande mosquée qui va sortir de terre en face du stade de la Meinau, avec ses deux minarets de 36 mètres de haut, sa coupole de 26 mètres et son immense salle de prière avec mezzanine. En tout, le bâtiment couvrira 5.000 m2 au sol et sera l’une des plus imposantes mosquées en Europe.
L’association qui pilote le projet est membre du mouvement Millî Görüş (mouvement national, en turc), qui est le pendant turc des Frères musulmans et inspire fortement la politique du gouvernement turc actuel. De l’autre côté du Rhin, on connaît bien Millî Görüş qui, sous couvert d’actions sociales et culturelles, ne serait pas sans liens avec un islam plus radical. Surveillée de près en Allemagne, Millî Görüş – que le journal Die Zeit appelle « la pieuvre de l’islamisme allemand » – est même considérée par nos voisins comme une organisation extrémiste et contraire à la Constitution allemande.L’équivalent outre-Rhin de notre DST note que « l’abolition de la laïcité et l’établissement d’un système social et d’un État islamique sont, comme par le passé, toujours l’un de ses objectifs ». Le terme Millî Görüş signifie d’ailleurs « voie nationale religieuse »… Tout un programme, mais qui ne semble guère inquiéter de ce côté-ci du Rhin.
Enfin, cerise sur le loukoum : depuis 2012, Strasbourg a, en effet, l’ineffable privilège d’accueillir la première faculté de théologie musulmane de France, installée dans des locaux acquis avec le soutien conjugué du gouvernement turc et de la municipalité socialiste. Une faculté qui, selon ses promoteurs, doit servir de « laboratoire à l’organisation de la diaspora turque en Europe ». Au train où vont les choses, Strasbourg sera bientôt un faubourg d’Istanbul… Strasbourg, alias Islam-bol (qui a donné son nom à Istanbul et qui veut dire, en turc : « Là où l’islam abonde ») ! Islam-bol ou plutôt… Islam-ras le bol !
José Meidinger
10:08 | Lien permanent | Commentaires (0)
L’invasion continue !
Louis Aliot a eu raison de sortir son communiqué « La droite et la gauche planifient une immigration de peuplement en Europe ». C’est ce que les partis européistes font. Cette invasion laisse à nos enfants et petits-enfants la situation infernale d’un continent ruiné, couvert de dettes et de chômeurs, et miné par la violence et le terrorisme islamiste.
Pour Federica Mogherini, « l’immigration est un phénomène qui va subsister ». Dans son délire, la vice-présidente de la Commission européenne affirme que « nous continuerons à avoir besoin de migrants » et que ces derniers « constituent une chance incroyable pour ceux qui les accueillent ». On en parlera aux femmes allemandes violées le jour de l’An, aux spectateurs du Bataclan ou aux Niçois, aux habitants de Calais qui ne peuvent plus sortir la nuit, aux habitants du centre de Rennes terrorisés par 200 migrants violents et aux contribuables matraqués d’impôts pour aider ces pauvres !
Entre le 4 et le 6 septembre derniers, les Italiens ont récupéré 13.000 « pauvres migrants », et 110.000 depuis le début de l’année. Le flot s’accélère. Les médias du système se gardent de l’annoncer. Pour que le bon peuple croit que la crise des migrants est terminée. La classe politico-administrative européenne est d’une lâcheté invraisemblable et maintient nos pays dans un mensonge stalinien.
Staline parlait des résultats glorieux du « réalisme socialiste » alors que 30 millions de Russes mouraient de faim dans les années 30 après la nationalisation des terres.Les réfugiés arrivent en Italie, où ils reçoivent peu d’aides, et cherchent à passer en France ou en Allemagne, pays plus généreux. La seule solution consisterait à fermer la frontière à Vintimille. Ce qu’aucun parti non populiste ne fera. Voici le résultat de la folle politique de Mme Merkel et de la Commission européenne.
Pour accueillir ces réfugiés, parmi lesquels se cachent de nombreux partisans de l’État islamique, le gouvernement français a trouvé la solution : créer des mini-Calais sur tout le territoire. Une pure folie ! Vous avez un gros incendie. Vous décidez de déplacer les bûches incandescentes aux quatre coins de votre terrain.
Nos dirigeants n’ont pas lu les livres de Christophe Guilluy. Il n’y a pas de « vivre ensemble ». Les Français de la périphérie s’y sont réfugiés pour échapper à la réalité multiraciste et multiconflictuelle. Si les Européens ne changent pas leurs gouvernements, ils risquent de disparaître dans la misère (6,3 millions d’inscrits à Pôle emploi, 2,5 millions de RSA, 2.160 milliards d’euros de dettes) et la violence multiconfessionnelle.
Mylène Troszczynski
10:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
Retour sur l’appellation de « croisés »…
À chaque revendication d’attentat, nous y avons droit : le terme de « croisés » est abusivement employé par les djihadistes afin de désigner l’Occident, voulu chrétien.
Or cette analogie avec les croisés n’a aucun sens dans la mesure où la croisade, contrairement à ce qu’ont l’air de penser nos ennemis, ne fut pas une guerre de la chrétienté contre un islam uniforme, le califat fatimide du Caire ayant été l’un des premiers soutiens militaires de la Syrie franque, avec les Arméniens et les Byzantins, contre le califat abbasside de Bagdad tenu par les Turcs. Il faudra, en effet, attendre 1169 pour que le grand Saladin parvienne à s’emparer de l’Égypte au cours de la seconde croisade et à faire ainsi l’unité du monde islamique !
Rappelons, de même, que chrétiens et musulmans furent un temps alliés en 1260 (7e croisade) face à l’envahisseur mongol qui venait de prendre les villes d’Alep, Hama, Homs et Damas. Sans oublier l’estime mutuelle qui naissait bien souvent entre les deux camps ennemis : on pense à Godefroi de Bouillon, respecté des populations musulmanes, à l’islamophile Frédéric II, et à l’amitié personnelle qu’entretenait Saladin avec le comte de Tripoli Raymond III, puis avec Richard Cœur de Lion.
Il n’y eut, en outre, aucune démarche prosélyte de la part des croisés en vue de convertir les musulmans au christianisme.
Il serait donc bien hasardeux de réduire l’épopée franque à une simple guerre contre l’islam.
Les croisades ne furent pas davantage une guerre contre les Arabes puisque – on vient de le voir – ceux-ci furent au départ du côté des Francs contre les Turcs seldjoukides, l’Afrique musulmane n’ayant jamais accepté l’hégémonie politico-religieuse de l’Asie musulmane.
Quant à reprocher aux croisés la guerre de conquête entamée au Levant, certains ont la mémoire courte. Peut-être faudrait-il leur rappeler que la croisade survint en réaction à la prise de l’Espagne au 8e siècle par les musulmans, à celle de la Sicile au 9e siècle et, plus généralement, à l’expansion militaire islamique en Europe. Les Italo-Normands Bohémond et Tancrède, qui s’illustreront plus tard en Syrie, participèrent d’ailleurs à la reconquête définitive de Palerme vingt ans seulement avant la première croisade !
Cependant, l’événement qui détermina le pape Urbain II à démarrer l’expédition, lors du concile de Clermont en 1095, fut la prise de Nicée par les Turcs qui, faisant face à Constantinople, semblaient directement menacer la capitale de l’Empire byzantin, et avec elle une partie importante de la chrétienté. La croisade fut donc principalement défensive, car ayant pour dessein de décourager les futures invasions militaires en déplaçant le centre de gravité des conflits vers le Proche-Orient.
Dès lors, la reprise durable du tombeau du Christ à Jérusalem, la libération militaire des voies de pèlerinage, les conquêtes éventuelles, ainsi même que la protection des populations chrétiennes de Galilée persécutées depuis quatre siècles étaient bien secondaires dans l’esprit du pape…
Par conséquent, si certains identitaires bravaches et fielleux sont régulièrement tentés, sur les réseaux sociaux, d’assumer une vision binaire des croisades, finalement très similaire à celle des islamistes, ils ne font alors que révéler leur méconnaissance de l’Histoire et leur stupidité. Car en validant la figure diabolisée du croisé (anti-islam, anti-arabe et sanguinaire), cette réécriture de l’Histoire ne peut que trouver un écho auprès des musulmans les plus radicaux de France, et justifier à elle seule un certain esprit de revanche contre l’Occident.
Pierre Marcellesi
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dimanche, 18 septembre 2016
Le vidomegon, ou la renaissance de l’esclavage en Afrique
Le CRAN exige que la France indemnise les descendants d’esclaves. Aux USA, des Afro-Américains font effectuer par des laboratoires spécialisés des analyses ADN afin de déterminer le lieu d’origine de leurs aïeux. Ils se retourneront ensuite contre les entreprises héritières des compagnies maritimes qui ont procédé au transport des esclaves. On connaît, en effet, l’endroit où ces entreprises chargeaient leur sinistre cargaison. Ils espèrent, ainsi, obtenir de juteux dédommagements.
L’Afrique indépendante a vu renaître l’esclavage interafricain. Afrik.com vient de sortir un article sur une pratique du Bénin, mais qu’on retrouve dans nombre de pays voisins sous une forme similaire : le vidomegon.
Des enfants de 7 ans sont confiés à des proches par leurs familles.
Ceux qui les recueillent sont censés leur donner l’éducation que leurs parents sont incapables de leur fournir en échange de « services » domestiques. On remet 23 euros au départ aux parents, assortis d’un menu versement annuel prouvant qu’il s’agit, en fait, d’une « vente ». On trouve, bien sûr, des foyers qui traitent « convenablement » l’enfant qu’ils hébergent, c’est-à-dire le nourrissent normalement, lui donnent un lit correct, l’envoient à l’école et limitent le travail demandé. Le vidomegon est une tradition ancestrale qui permettait, autrefois, la promotion sociale de ceux qui en bénéficiaient. Malheureusement, cette pratique a dérapé et beaucoup abusent et trouvent ainsi des esclaves qu’ils exploitent sans vergogne au maximum.Selon l’UNICEF, 20.000 enfants seraient victimes de cette traite honteuse. Le Bénin est la plaque tournante d’un trafic d’êtres humains. Car les enfants ne sont pas seulement destinés au marché de l’ex-Dahomey. On les « exporte » vers le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Togo. Comme le constatent ceux qui luttent contre ce fléau, il faut changer les mentalités car cette tradition semble normale à trop de personnes, y compris chez celles qui fréquentent régulièrement les églises.
Christian de Moliner
02:28 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 17 septembre 2016
Merkel ridiculisée dans son fief par l'extrême droite — Allemagne
Et l'AfD espère une nouvelle percée le 18 septembre lors des élections du parlement de Berlin. Comble du paradoxe, c'est Angela Merkel qui les a replacées aux premières places. La formation politique ratisse large, mais convainc particulièrement les abstentionnistes: 20% des électeurs qui s'étaient abstenus aux législatives de 2013 se disent proches de ses idées, relève Le Monde. Le paysage politique y est également aussi comparable que détestable. Si cette région est plutôt en bonne santé économique, les habitants n'ont pas ressenti une amélioration sur le front de l'emploi, et les retraités ont été sensibles aux problèmes des retraites "alors qu'il y a de l'argent pour les réfugiés".
A cette occasion, 61,6 % de l'électorat se sont exprimés, dimanche dernier dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale.
La chancelière ne remettra pas pour autant en cause sa politique migratoire.
Les agressions sexuelles du Nouvel An à Cologne et dans d'autres villes du pays puis la série d'attaques commises en juillet dernier, dont deux ont été revendiquées par l'organisation État islamique (EI), ont alimenté le débat sur la " Wilkommenskultur", la culture de l'accueil prônée par la chancelière, jusque dans les rangs de la droite allemande. Pendant toute la campagne, les militants de l'AFD ont tiré à boulets rouges sur la politique migratoire d'Angela Merkel et sa décision de laisser 1 million de migrants entrer en Allemagne en 2015.
L'heure d'Angela Merkel aurait-elle sonné? L'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel a été devancée de justesse par le parti anti-immigrants Alternative pour l'Allemagne (AfD) aux élections régionales qui ont eu lieu dimanche dans le Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, pourtant fief électoral historique d'Angela Merkel. Pour la première fois dans l'histoire du pays, elle devance les conservateurs de la CDU dans un scrutin régional.
Le patron du SPD et vice-chancelier Sigmar Gabriel a dès lors appelé tous les partis à se demander "comment faire pour que la colère et les inquiétudes des gens ne se retrouvent pas dans l'AfD".
Après les attentats de cet été en Allemagne, le ministre de l'Intérieur a annoncé un virage sécuritaire et évoqué l'hypothèse de déchéance de nationalité, réforme qui avait échoué en France et pourrait réussir en Allemagne.
Car toute la campagne électorale a tourné autour de la politique d'accueil des réfugiés décidée par Merkel, à laquelle l'AfD s'oppose frontalement.
Directeur du bureau de Paris pour la Fondation politique Friedrich Ebert, Stefan Dehnert observe: "Ce vote met la chancelière et son gouvernement sous une énorme pression". "Les électeurs de la CDU en ont plus que ras-le-bol", prévient Bettina Roehl, qui garantit qu'à droite, "beaucoup ne sont plus effrayés par l'idée d'une CDU dans l'opposition et sans Merkel": "L'étoile de Merkel est en train de décliner". Les électeurs, dans une situation exceptionnelle, se tournent vers les extrêmes.
Aujourd'hui, la chancelière se trouve à des milliers de kilomètres du Mecklenburg, au sommet du G20 en Chine. Son retour à Berlin va être difficile. Selon un sondage de la chaîne ZDF (en allemand) réalisé fin août, en effet, un électeur sur quatre a jugé ce thème crucial, juste derrière le chômage (38% des sondés). "Madame Merkel est donc aujourd'hui très affaiblie".
Merkel sera bientôt confrontée à deux nouveaux tests. Ce Land, cependant, longtemps à l'écart des évolutions sociologiques et idéologiques liées à l'intégration européenne et à la mondialisation, demeure un foyer de nationalisme ombrageux, imperméable à la repentance générale vis à vis du passé nazi de l'Allemagne, dont la RDA avait fait l'économie en refusant l'héritage moral de l'hitlérisme. À un an des élections générales, "ça se complique pour Merkel", souligne la Süddeutsche Zeitung, alors que le Handesblatt est plus direct: "c'est le crépuscule de Merkel ".
02:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 16 septembre 2016
Le Dr Alain de Peretti, Président de Vigilance Halal, sera présent dimanche 2 octobre à la Xe Journée de Synthèse nationale à Rungis
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Grèce : manifestation anti-migrants à Chios
En Grèce aussi, la confrontation entre les migrants et la population se passe mal dans certaines parties du pays.
Sur l‘île de Chios, une manifestation a tourné à l’affrontement dans la nuit de mercredi à jeudi.
Près de 800 personnes dont de nombreux militants d’extrême droite se sont rassemblées contre la présence de quelque 3500 réfugiés sur cette petite île de la mer Egée.
La police a dû intervenir pour empêcher les manifestants d’accéder aux deux camps. Plusieurs peronnes ont été interpellées.
Des journalistes ont aussi été agressés.
Les habitants de Chios commencent à s’impatienter : la plupart des migrants qui résident actuellement dans l‘île n’ont pas vocation à rester sur plac. Ils devraient être renvoyés vers la Turquie en vertu d’un accord avec l’Union européenne. Un accord qui peine à se concrétiser.
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Heurts entre militants d'extrême droite et réfugiés à Bautzen
Des affrontements ont opposé mercredi soir des militants d'extrême droite et des demandeurs d'asile à Bautzen, en Saxe, dans l'est de l'Allemagne. Cette ville a déjà été marquée par plusieurs incidents visant des réfugiés.
Les échauffourées ont débuté peu avant 21h00 sur une place de Bautzen, une ville de 40'000 habitants à l'est de Dresde, où environ 80 hommes et femmes, pour la plupart issus "de la mouvance d'extrême droite", et une vingtaine de demandeurs d'asile se sont affrontés. D'abord verbalement puis ensuite physiquement, selon la police.
"Des témoins ont fait état de plusieurs jets de bouteilles" et de "blessures physiques". La police a également communiqué avoir fait usage de gaz lacrymogène et de bâtons.
Certains "éléments" suggèrent que les demandeurs d'asile, qui ont jeté des bouteilles sur les forces de l'ordre, seraient à l'origine des heurts, a indiqué la police. Une ambulance transportant un demandeur d'asile marocain de 18 ans a été prise à partie par des personnes qui l'ont empêchée d'atteindre l'hôpital, selon cette source. Le jeune homme a dû être conduit à l'hôpital dans un autre véhicule sous protection policière.
Les deux groupes ont dû être séparés par une centaine d'agents. Suivis par des éléments radicaux, les demandeurs d'asile ont ensuite regagné leur foyer qui a dû être sécurisé par les forces de l'ordre. Trois autres foyers de réfugiés à Bautzen et dans une ville voisine ont également dû être protégés, toujours selon les autorités.
Dérives en début d'année
La ville de Bautzen a déjà été le théâtre les mois passés de plusieurs incidents visant des demandeurs d'asile. En février, plusieurs personnes avaient assisté, hilares, à l'incendie d'un foyer de réfugiés et gêné l'intervention des pompiers. Cette scène avait alors scandalisé une partie de l'opinion publique allemande.
En mars, le président allemand Joachim Gauck, qui avait plusieurs fois pris la défense des réfugiés et exhorté ses concitoyens à leur tendre la main, avait essuyé des insultes lors d'une visite à Bautzen.
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Le PDC et le PLR veulent encore plus d’immigrants. Communiqué UDC Suisse
Le Conseil national a examiné aujourd'hui une révision de la loi sur les étrangers. Il s'agissait des articles de loi concernant l'intégration des étrangères et des étrangers. Le PDC et le PLR n'ont pas manqué cette occasion pour provoquer un éclat: au lieu de freiner l'immigration, ils ont offert des majorités à la gauche, encourageant ainsi une nouvelle vague d'immigration de masse par le regroupement familial et la quasi-suppression des derniers obstacles à l'obtention des permis de séjour et d'établissement.
Il est grand temps de durcir les conditions pour l'établissement et le séjour en Suisse, n'ont cessé de clamer ces derniers mois les partis du centre. Or, l'UDC était seule aujourd'hui à se battre contre ce nouveau ramollissement des conditions d'intégration. Voici trois exemples parmi beaucoup d'autres:
A l'art. 43 la majorité du conseil a décidé qu'il suffisait qu'un étranger s'inscrive à un cours de langue pour que l'autorisation de séjour lui soit accordée. L'UDC avait demandé de biffer ce passage pour une raison évidente: l'inscription à un cours de langue ne suffit pas; ce qui compte, c'est d'avoir suivi avec succès ce cours.
A l'art. 58, l'UDC réclamait que les critères suivants soient appliqués pour l'évaluation de l'intégration: le respect de la sécurité et de l'ordre public, le respect des valeurs de la Constitution fédérale, la capacité de se faire comprendre au quotidien dans la langue pratiquée au domicile et, enfin, une activité professionnelle et un effort de formation. Pour le PLR, le PDC et la gauche, la capacité de se faire comprendre dans la langue du lieu de domicile n'a aucune importance. Ils ont refusé à l'unanimité cette condition.
A l'art. 62f, la majorité a décidé que l'autorité compétente pouvait révoquer des autorisations si l'étrangère ou l'étranger ne respectait pas sans excuse valable une convention d'intégration. L'UDC proposait que les autorisations puissent être révoquées lorsque la personne concernée ne respecte pas une convention d'intégration ou n'a pas la volonté de répondre aux critères d'intégration.
Pendant que de nombreux pays d'Europe durcissent leurs législations sur l'asile et sur les étrangers, les parlementaires du PDC et du PLR se sont alliés à la gauche pour approuver un projet à rebours du bon sens qui accélérera l'immigration de masse. Si le Conseil des Etats ne durcit pas substantiellement le projet 13.030 sur l'intégration, l'UDC se réservera le droit de combattre cette loi avec un référendum.
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Allemagne : encore des affrontements migrants et militants d'extrême droite
En Allemagne, de violents affrontements ont de nouveau opposé mercredi soir des demandeurs d’asile à des militants d’extrême droite à l’est du pays.
Qui a provoqué qui ? Les fait ne sont pas encore établis. Ce qui l’est en revanche c’est la chasse à l’homme qui a suivi. Face aux jets de bouteilles et aux agressions physiques, la police a dû faire usage de gaz lacrimogène pour ramener le calme.
Une ambulance, qui transportait un demandeur d’asile blessé, a été bloquée. L’homme a dû être évacué par les policiers.
Les faits se sont produits à Bautzen une ville de 40 000 habitants située dans l’ex RDA. Une ville bien connue des Allemands où d’autres agressions de migrants se sont déjà déjà produites.
En février dernier, un foyer de réfugiés avait été volontairement incendié sous l’oeil hilare de spectateurs qui avaient retardé l’intervention des pompiers.
L’an dernier près de 1000 attaques contre des foyers de réfugiés ont été enregistrés en Allemagne.
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L'extrême-droite en Allemagne : est-ce la fin d'un tabou ?
Séisme outre-Rhin : lors des élections locales dans l’Etat-région de Mecklembourg-Poméranie occidentale, il y a deux semaines, Alternative für Deutschland est arrivé en deuxième position avec 20,8 % des voix, devant les chrétiens-démocrates d’Angela Merkel. A la veille des élections locales qui se tiendront ce week-end à Berlin, les sondages créditent le parti d’extrême-droite d’entre 10 et 15 % des voix. Est-ce la fin de l’exception allemande en Europe en matière de populisme ? Professeur émérite de sciences politiques à l’Université libre de Berlin, Hajo Funke est un spécialiste de l’extrême-droite. Il vient de publier un livre (non traduit) consacré à l’ascension d’Alternative für Deutschland (1).
L’arrivée en deuxième position du parti Alternative für Deutschland (AfD), devant les chrétiens démocrates d’Angela Merkel lors des élections locales de Mecklembourg-Poméranie occidentale, représente-t-il la fin du tabou de l’extrême-droite en Allemagne ?
C’est dans les faits la transgression d’un tabou, qui consistait à ne pas faire d’agitation anti-réfugiés, et à ne pas chercher de boucs-émissaires. Ce tabou n’a jamais été totalement respecté, mais cette rupture a un effet décuplé aujourd’hui du fait des succès remportés par l'AfD en ex-Allemagne de l’Est. Au niveau fédéral, pourtant, le phénomène reste limité : l’AfD rencontre entre 10 à 15 % de sympathisants dans un situation qui représente un défi extraordinaire. En outre, tous les autres partis démocratiques, à quelques exceptions près, notamment du côté de l’Union des chrétiens-sociaux de Bavière [allié de la coalition au pouvoir, mais très critique de la politique d’Angela Merkel, ndlr], ont refusé d’emprunter le vocabulaire populiste de l’extrême-droite. Dans cette mesure, ce résultat reste encore un phénomène minoritaire. […]
Que représentait jusqu’ici l’absence de l’extrême-droite dans le débat politique allemand ?
Le tabou, tel qu’il s’est développé en Allemagne depuis les années 1960, consiste à dire : nous ne devons pas céder aux idéologies comparables à l’antisémitisme car nous savons que cela a des conséquences, et nous devons endiguer la xénophobie et le racisme. Ce raisonnement est toujours au cœur de la culture libérale en Allemagne, partagée par 80 à 85 % de la population, et tous les partis démocratiques. Alternative für Deutschland et le parti néo-nazi NPD sont des exceptions.
Nous n’avons cependant pas de phénomène de populisme de droite comparable à ce qui se passe en Autriche ou en France (15% de la population, je vous le rappelle, juge attractif l'AfD au nivaux fédéral). L’ascension de l’AfD est d’abord le résultat direct de son agitation anti-réfugiés. Celle-ci s’est nourrie de ce qui était à l’origine un management de crise dans le contexte dramatique de la crise des réfugiés en Hongrie, et dont les buts étaient à la fois humanitaire et pragmatique. Mais cette montée en puissance repose également sur d’autres facteurs. De larges sections de la population se sentent négligés et abandonnés, la peur du déclassement est forte, et cette peur, l’AfD l’a utilisée pour capitaliser contre les réfugiés.
La porte-parole du parti, Frauke Petry, a plaidé la semaine dernière pour une réhabilitation du terme ethno-nationaliste « völkisch » [tiré du mot Volk, “peuple“, mais historiquement lié au vocabulaire national-socialiste, ndlr]. Pourquoi se risque-t-elle à lancer un débat aussi sulfureux alors que son parti est en quête de respectabilité ? Cela signifie-t-il que les dernières barrières psychologiques liées à la culpabilité allemande sont tombées ?
Lors d’une réunion fédérale du parti à Stuttgart en avril dernier, Frauke Petry avait déjà déclaré : « L’AfD est un parti nationalement allemand, et il n’y a rien de mal à cela. » Maintenant, après le succès des élections au Mecklembourg, elle cherche à réinvestir astucieusement un mot historiquement chargé. C’est une tentative d’élargir ce que l’on peut dire politiquement et de briser les tabous. La culpabilité allemande, ça ne l’intéresse pas. Björn Höcke [élu du parti en Thuringe, et tenant de la ligne la plus dure au sein du parti, ndlr] l’a dit clairement : “Nous voulons en finir avec la névrose des soixante-dix dernières années, avec le culte de la culpabilité, avec la confrontation avec le néo-nazisme.” C’est la position officielle de l’AfD. Si celle-ci devenait acceptable, cela signifierait la fin de notre devoir de mémoire au regard de l’Histoire. Ce serait une révolution culturelle.
L’AfD est-elle en mesure de passer du statut de parti contestataire à celui parti populaire ?
Ce serait le cas s’il dépassait les 10 % lors des prochaines élections fédérales au Bundestag [en septembre 2017]. Pour l’instant, je ne le pense pas. Le parti accumule aujourd’hui essentiellement des victoires électorales en ex-Allemagne de l’Est, dans une partie du pays qui représente un cinquième de sa population totale, et où existe un contexte spécifique et des handicaps qui persistent depuis la réunification.
Quels enseignement peut-on tirer de ces élections pour celles qui doivent se dérouler le 18 septembre à Berlin ?
Les situations sont très différentes. A Berlin, le contexte est différent, avec la cohabitation de populations d’origine beaucoup plus variées. En outre, des partis comme les Verts ou Die Linke (extrême-gauche, ndlr), représentent ensemble près d’un tiers des voix. Ce qui leur donne la possibilité de créer une véritable opposition, et une alternative au populisme de droite. Mais il demeure possible que l’AfD remporte entre 10 et 15 % des voix. La ville avait déjà connu une situation similaire quand le parti [d’extrême-droite] Die Republikaner était entré au Parlement régional de Berlin entre 1989 et 1991.
Est-il possible de dresser un portrait robot des électeurs de l’AfD à Berlin ?
Même si l’AfD cherche à s’adresser aux plus vulnérables, son électorat vient de toutes les classes sociales et regroupe ceux qui se sentent laissés pour compte et en colère contre les signes de faiblesse des partis démocratiques. Ils pourraient représenter entre 10 et 15 % des électeurs berlinois. Cela concerne aussi bien des chômeurs et des gens en situation de précarité que des électeurs venus de la classe moyenne, d’anciens abstentionnistes, mais aussi des déçus de la CDU ou des militants d’extrême-droite. Ils partagent un mélange de protestation et de refus des partis politiques traditionnels, mais aussi de colère contre les réfugiés.
Doit-on conclure de ces succès récents que la bataille des idées a été perdue contre Alternative für Deutschland ?
Ce n’est pas encore le cas. Il y a eu par exemple un vrai mouvement de la société civile contre [le mouvement islamophobe] Pegida, sorte de précurseur (en plus agressif) de l’AfD, à l’exception de Dresde, où Pegida était plus important que ses opposants. D'autres initiatives ont émergé contre l’AfD, venues de l’Eglise, par exemple. Et dans le monde du théâtre, de nombreuses mises en scène menées en collaboration avec des réfugiés, ou sur le thème de l’exil. La société est donc mobilisée, c’est une façon de répondre à la haine anti-migrants de l’AfD.
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Cinq Syriens soupçonnés de vouloir acquérir des kalachnikovs arrêtés à Paris
Cinq hommes de nationalité syrienne ont été arrêtés mardi soir à Paris alors qu'ils prenaient des photos du Sacré-Coeur à Paris. Ils sont également soupçonnés d'avoir voulu acquérir des armes. Pour l'heure, le dossier ne revêt pas de caractère terroriste.
Un comportement et des discussions suspectes qui ont attiré l'attention des policiers. Cinq ressortissants syriens ont été interpellés mardi soir à Paris, dans le 18e arrondissement, soupçonnés de vouloir se procurer des kalachnikovs, indiquent des sources policière et proche de l'enquête à L'Express, confirmant une information de RTL. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs, pour l'heure, en droit commun. Les investigations ont été confiées au 2e district de la police judiciaire de Paris (DPJ).
C'est un renseignement humain qui a mis les enquêteurs sur la piste de ces hommes. "Un témoin dit avoir entendu, dans un restaurant du quartier Latin, les cinq Syriens discuter. Ils indiquaient qu'ils voulaient acquérir sept kalachnikovs pour un montant de 600 euros", précise notre source proche de l'enquête.
Pris en filature
Immédiatement, les suspects sont placés sous surveillance et pris en filature par les fonctionnaires de la BAC. Ils sont arrêtés quelque heures plus tard près de la Basilique du Sacré-Coeur, à Montmartre, en train de photographier l'édifice à divers endroits. Aucune arme n'a été retrouvée sur eux. Leurs motivations restent inconnues.
"Pour l'instant, il n'y a pas de lien établi avec le terrorisme. Mais les investigations sont en cours", souligne encore notre source. "Le témoignage de la personne au restaurant est en train d'être vérifié. Il faut être prudent, rien n'est tranché", ajoute la source policière.
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Lutte contre le terrorisme : à quoi nous sert notre État de droit ?
Le président de la République, M. François Hollande, s’est exprimé lundi 16 novembre 2015, à 16 h, devant les 577 députés et 348 sénateurs réunis en Congrès à Versailles. : « La France est en guerre. Les actes commis vendredi soir à Paris et près du Stade de France sont des actes de guerre. Ils ont fait au moins 129 morts et de nombreux blessés. Ils constituent une agression contre notre pays, contre ses valeurs, contre sa jeunesse, contre son mode de vie. Face aux actes de guerre qui ont été commis sur notre sol – et qui viennent après les attentats du 7, 8 et 9 janvier, et tant d’autres crimes commis ces dernières années au nom de cette même idéologie djihadiste -, nous devons être impitoyables. »
Ça, c’était en 2015 et il était légitime de penser que, dès lors que le Président disait que nous étions en guerre, c’est que nous l’étions !
Dans les faits, et précisément dans l’Hexagone, il n’en est rien, hormis pour les victimes. J’en veux pour preuve tous les atermoiements autour de ce fameux article 411-4 du Code pénal, lequel fait référence à l’« intelligence avec l’ennemi ».
Quelques juristes nous précisent que l’on ne peut pas utilement utiliser l’art.
411-4 du Code pénal et qu’il faut faire la différence entre le sens juridique des termes et leur impact émotionnel. Qu’il faut interpréter l’article, et qu’au départ, l’esprit de la loi visait plutôt les organisations qui avaient un lien avec un État souverain. L’État islamique ne serait pas un État mais une organisation armée, sans lien avec un État souverain !
Pour ma part, j’avais cru comprendre que l’État islamique entretenait quelques liens secrets avec des États souverains. Mais je dois me tromper.
Le ministère de la Justice estime, pour sa part, que le terme « intelligence doit être pris dans un sens étymologique bien particulier renvoyant à une relation secrète entre personnes »…
Il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Et d’ajouter que cet article 411-4 est difficilement applicable et que sa solidité juridique serait facilement contestable par un présumé terroriste. Le ministère de la Justice rappelle, enfin, que ce texte n’a vocation à s’appliquer qu’à des ressortissants français ou militaires servant la France.
Conclusion : nous sommes en guerre sans y être vraiment puisqu’il nous est impossible de nous servir de l’arsenal juridique, y compris de l’article 35 de la Constitution sur la déclaration de guerre. En effet, on ne peut déclarer une guerre qu’à un État. Or, l’État islamique n’aurait pas, selon le droit international, les éléments constitutifs d’un État, lesquels sont :
une population, un territoire, un gouvernement ou une autorité politique.
Et cela, bien que le Président ait ajouté — toujours au Congrès de Versailles — que « nous faisons face à une organisation, Daech, disposant d’une assise territoriale, de ressources financières et de capacités militaires ».
Ce serait donc, pour l’heure, un proto-État…
Résultat : pour que l’État islamique soit un État, il ne lui manque plus qu’une population, laquelle adhérerait à une autorité politique (comme par exemple Abou Bakr al-Baghdadi, calife autoproclamé). Comprenne qui pourra !
Bref, nous voilà bien démunis de légitimité juridique dans notre État de droit.
Je suis légaliste et m’incline, mais que nous reste-t-il dans notre État de droit, si ce n’est le droit de mourir ? Et dans quel état ? Égorgé, mitraillé, écrasé ! Force est de constater que, dans l’autre camp, on utilise assez bien l’article 7-65 ou 9-19 Parabellum…
Richard Pascal
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C’est l’unité qui est une force, pas la diversité !
Lors de son discours de commémoration du 11 septembre, Obama a déclaré que « la diversité est une force ». Aussi loin que je puisse me souvenir, j’ai toujours entendu cette affirmation et, pendant longtemps, elle me semblait évidente car il est vrai que l’on a tendance à s’enrichir au contact de personnes qui sont différentes de soi. Cependant, ce qui est vrai au niveau de l’individu ne l’est pas forcément au niveau d’une société. Ainsi, en vieillissant, en voyageant et en m´instruisant, je suis aujourd’hui convaincu que l’adage « la diversité est une force » n’est, au final, qu’une doctrine idéologique.
En effet, si « la diversité est une force », alors elle devrait pouvoir renforcer la cohésion sociale. De nombreuses études ont été menées sur le sujet mais aucune n’a, jusqu´à présent, réussi à démontrer que « la diversité est une force », bien au contraire…
L’étude la plus connue sur le sujet fut menée en 2001 par Robert D. Putnam, professeur de science politique à l’université d’Harvard et réputé être un fervent défenseur du multiculturalisme. Pourtant, dans son étude, Putnam remarqua que plus l’hétérogénéité ethnique augmentait, plus elle entraînait une désintégration du tissu social et moins les différents groupes ethniques se faisaient mutuellement confiance.
Les convictions de Putnam furent tellement secouées qu’il attendit jusqu’en 2007 avant de publier ses travaux.Plus récemment, en 2013, l’université de McGill (Canada) publia une étude intitulée : « The Evolutionary Dominance of Ethnocentrique Coopération » (Dominance évolutive de la coopération ethnocentrée). Les chercheurs y modélisaient informatiquement différents types de stratégies sociétales (ethnocentrées, égoïstes, perfides et humanitaires), ainsi que les interactions qu’elles pouvaient avoir entre elles. De nombreuses simulations furent lancées et il en ressortit que la stratégie ethnocentrée domine rapidement les autres stratégies possibles, suggérant ainsi que l’ethnocentrisme aurait pu naître via l’évolution biologique. Le plus proche concurrent de l’ethnocentrisme est l’humanitarisme, mais il est généralement dominé au fur et à mesure que la population mondiale augmente. En effet, l’ethnocentriste exploite l’humanitariste en profitant de sa tendance à coopérer avec tout le monde (et donc à partager ses ressources), sans forcément lui rendre le même service. Quant aux sociétés égoïstes ou perfides, elles disparaissent très rapidement car incapables de coopérer avec qui que ce soit.
Toutefois, et par expérience, nous savons qu’une société peut contenir de nombreuses minorités tout en s´enrichissant à leur contact. Cependant, si le nombre de ces minorités dépasse une certaine masse critique, des sociétés parallèles se formeront et commenceront à concurrencer la société d’origine.
De nombreuses autres études existent sur le sujet et soutiennent celles citées ici. Il semble qu’elles parviennent à la même conclusion : l’unité est une force, pas la diversité.
Xavier Scott
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